Retourner voir mes parents, quelle drôle d’idée j’ai en ce moment, elle me trotte dans la tête depuis que j’ai ramené ce métamorph shiney des ruines, Jelly ou Flamby ou comme vous voulez… Il n’a pas encore de surnom définitif et s’il est mignon et gentil, c’est un roi farceur et je n’arrive pas à lui faire comprendre que certaines de ses blagues vont trop loin… La dernière fois il a encore pris l’apparence d’une chaise et, avant qu’Andrew s’asseye, il s’est métamorphosé et a pris la poudre d’escampette, laissant les fesses de mon bon vieux patron retomber sur le sol du bureau. Ma meilleure décision ce matin-là a été d’attraper ma guimauve et de me dépêcher de mettre les voiles en mission avant qu’il ne comprenne ce qu’il lui arrive. Je soupire en regardant les deux arcanins devant moi, avancer avec aisance et facilité sur le sol pentu et rocailleux du volcan tandis que moi, je lutte à chaque pas pour ne pas m’étouffer avec ma transpiration ou avaler ma salive de travers, ce qui me serait fatal vu comment je suis essoufflée par l’escalade vers le sommet. Mais je veux le faire par mes propres moyens pour en être fier et imposer mon poids sur un sol aussi raide à Quidam ou à marshmallow serait vraiment indélicat de ma part. Et puis je veux vraiment ressentir cette satisfaction de l’avoir fait moi-même, par mes propres moyens alors je lutte pour continuer à avancer et surtout ne pas m’arrêter.

Malgré notre progression lente, le sommet apparaît petit à petit devant moi et mes deux gros chiens se mettent à courir vers lui, pas le moins du monde essoufflé. C’est bien dans ces moments-là que j’envie leur quatre pattes et leur endurance à toute épreuve, même si ma guimauve semble un peu éprouvé quand même. Après tout, c’est une copie et il ne possède ni l’entraînement ni l’endurance de Quidam qui parcourt depuis son enfance à mes côtés. Je les rejoins en marchant à mon rythme et enfin, le voilà, le haut du volcan, le sommet. J’avale des goulées d’air difficile tandis que mon cœur essaye de sortir de ma poitrine et que mes jambes réclament un bon bain chaud, qu’elles n’auront pas, à moins d’aimer les bains de lave en fusion. Je m’appuie contre l’arcanin shiney qui me soutien joyeusement, remuant la queue de gauche à droite, acceptant que je sollicite son aide. Il me donne un coup de langue sur la joue et j’essuie sa bave d’amour du revers de ma manche, le remerciant de son soutien moral et physique, évidemment.

Apparition au Volcan Limar, zone du sommet svp o/

Je décide finalement de m’asseoir un peu avant de continuer, de boire un coup et d’avaler quelque chose de sucré car j’ai l’impression de me sentir un peu vaseuse et faible. J’avale un demi litre d’eau avant de partir à la recherche d’une raye de chocolat… Quoi ? Rien à manger ? Je retourne le sac et le secoue pour en faire tomber  son contenu. Rien à manger, rien du tout, pas même une barre de céréales aux raisins secs ou une banane. Rien. A. Manger. Je soupire en rangeant tout ce qui est tombé, songeant à quel point je peux être tête en l’air. Tant pis pour moi… Je lève les yeux et croise le regard d’un jeune Flamajou qui saute d’un perchoir à l’autre en nous regardant tous les trois, cherchant à attirer notre attention. Il remarque alors que je fouille désespérément dans mon sac à la recherche de quelque chose à manger et disparaît d’un coup, pouf ! Comme par magie.

« Ah, je fais donc si peur que ça ? C’est flatteur. »

Les deux têtes des arcanins se tournent en même temps vers moi et me regarde, je peux lire leur amusement dans le regard mais je ne leur en tiens pas compte. Je viens de faire fuir un Flamajou après tout… Un Flamajou qui vient justement de réapparaître, à nouveau comme par magie, d’un coup ! Il s’avance vers moi et tout en restant à distance raisonnable, témoignant de son état sauvage, il glisse dans ma main une baie cuite, tiède et qui sent délicieusement bon. Je lui souris, le remercie et accepte son présent dans lequel je croque. Le goût est particulier, un peu fumé mais ça reste sucré et délicieux. Je la coupe en deux et lui en donne un morceau, il accepte et le grignote à côté de moi, heureux d’avoir un peu de distraction. Quand nous avons terminé, il repart en nous saluant et disparaît encore une fois derrière un rocher de taille imposante. Je hausse les épaules et me lève, prête à explorer le sommet de ce volcan et à m’approcher du centre. Que du bon.

Quidam marche devant moi, sélectionnant les chemins les plus faciles et les plu sûrs entre les gros blocs de pierre tandis que Jelly ferme la marche, regardant à droite à gauche avec une curiosité étonnante jusqu'à ce qu'il trébuche et s'étale de tout son long. Quidam et moi retenons un rire pour éviter de le vexer mais il faut avouer que l scène est particulièrement drôle. Mais sur quoi a-t-il trébuché ?

Fuite et nouvelle apparitiion au volcan Limar, zone du sommet svp o/

Sur quoi a-t-il trébuché ? Ca ressemble bien à un os, un crâne de… Aaaaah ça bouge ! Je sursaute en regardant se relever un osselait qui brandit son os en avant et le pointe vers moi d’un air menaçant. Je recule, lentement, doucement, sans mouvement brusque. Ce n’est pas moi qui l’ait piétiné, pourquoi s’en prend-t-il à moi ? Et puis, brusquement, elle se met à me charger et bien que courageuse, je ne suis pas pour autant téméraire. Je pars me réfugier derrière Quidam qui d’un grondement fait freiner l’osselait et la fait reculer jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans les vapeurs, abandonnant sa terrible vengeance. Je soupire alors que j’ai le cœur qui palpite dans ma poitrine, de quoi est-ce que je peux bien avoir peur avec ces deux gros gardes du corps qui m’encadrent ? De pas grand-chose, très certainement… Mais bon, je suis courageuse, pas téméraire et cette osselait avec vraiment l’intention de me faire payer son piétinement accidentel. Je soupire en regardant le métamorph assis, la queue enroulée autour des pattes, qui attend qu’on reprenne notre chemin. Ce qu’on ne tarde pas à faire puisque je ne suis pas rassurée à l’idée que le pokémon sauvage revienne.

On arrive enfin au niveau du cratère d’où se dégage une chaleur étouffante. Je m’approche prudemment et me penche pour essayer d’apercevoir les fournaises. La vapeur qui se dégage du puit me brûle la gorge et les yeux et je ne parvins qu’à apercevoir un peu de lave en contrebas. Je recule pour reprendre un peu d’air puis j’y retourne, me protégeant les voies respiratoires d’un épais tissu. Quidam est fixe derrière moi et s’attend probablement à ce que je tombe au moindre faux mouvement, ce à quoi je m’attends aussi. Il n’y a aucune sécurité, je suis à deux orteils du vide où coule de la lave en fusion. J’ai le cœur qui bat à fond, qui palpite et essaye de s’échapper tandis que je fixe le vide. J’ai peur mais je me sens bien, vivante, terrorisée mais fière, bêtement fière alors que je fais encore quelque chose de dangereux qui pourrait s’avérer mortel au moindre faux pas. Enfin, c’est l’illusion que ça me donne parce qu’en réalité, au moindre mouvement, Quidam me rattrapera et me tirera en arrière et je sais que je peux compter sur lui, que je peux lui donner toute ma confiance sans crainte.

Fuite et dernière apparition au Volcan Limar, zone du sommet svp o/

Nous décidons de faire le tour de l’immense cratère pour peut-être trouver un endroit où la vue est plus impressionnante ou alors un petit chemin escarpé pour y descendre et approcher de plus près les fournaises. Nous longeons ainsi le trou sur des dizaines et des dizaines de mètres, nous arrêtant de temps en temps pour essayer d’en apercevoir le fond. Quidam est toujours en alerte dès que je me penche, le pauvre, je vais lui faire avoir une syncope avant l’heure. Pour une fois, Jelly quant à lui semble sage voir un peu inquiet, je crois qu’il apprécie moyennement le vide, peut-être a-t-il le vertige ? Je lui propose gentiment de rentrer dans sa pokéball mais il refuse d’un geste négatif de la tête et je n’insiste pas pour ne pas le brusquer alors que pour une fois, il est calme. Après une bonne trentaine de minutes supplémentaire de marche, nous revenons sur notre point de départ et je meurs de faim. La baie qui m’a offerte le Flamajou était excellente mais j’ai déjà consommé toute l’énergie qu’elle m’a apportée avec cette marche sportive.

Il est donc temps de rentrer pour le plus grand plaisir de Quidam qui soupir en attendant le mot maison. Je crois qu’il est plus fatigué que moi d’être resté en alerte toute la durée du tour du sommet, il n’aspire qu’à se reposer et je ne peux pas l’en blâmer, l’ascension m’a complètement vidée et il faut maintenant redescendre. Et il est temps d’y aller, nous prenons le chemin du retour en faisant bien attention où nous mettons les pieds, pas question de marcher à nouveau sur un osselait ou pire, un métamorph shiney. Je souris en regardant mon flamby, heureux de l’avoir emmené avec moi malgré tout ce qu’il me fait voir. Je crois qu’il se sentait vraiment seul aux ruines et que les ruses qu’ils devaient faire aux visiteurs ne lui suffisaient pas. Il a l’air bien plus heureux et épanoui ici, la preuve en est que pendant que moi j’essaye de mettre un pieds devant l’autre sans me faire engloutir par la pente, eux sont en train de galoper comme des fous dans la descente en jouant à la bagarre. Ce n’est pas des chiens que j’ai, c’est des acrobates. Je souris à cette pensée, imaginant les imaginant dérouler un numéro avec le Flamajou observé un peu plus tôt. Ce serait quelque chose tiens ! Je les regarde continuer à s’amuser, le sourire aux lèvres tandis que nous redescendons jusqu’à l’auberge qui nous accueille pour la nuit.

Merci o/