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Allez, viens, on va faire de la paperasse {Natsu
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Angarade Dufresne
  
Allez, viens, on va faire de la paperasse...
avec Natsume Miyano


On a beau dire que les cafouillages post-régime sont terminés en 2022, ce n'est pas ce que dit le chaos que tout ce que les cataclysmes et les changements gouvernementaux ont laissé dans les dossiers de la police. A Amanil, particulièrement, énormément de documentation a été perdue et tout le monde est régulièrement mobilisé pour combler les lacunes, les pertes, et trier les dossiers qui étaient perdus, puis retrouvés, puis re-perdus... Leurs déficients d'effectifs se comblent petit à petit avec les mutations, mais Angarade blanchit assez souvent sur la masse de travail conséquente d'archivage qui leur reste à faire. Pour toutes ces raisons, à cause du partage d'Amanil entre plusieurs zones, et les déplacements de certains Amanillois après les exodes, il n'est pas rare de se retrouver avec des dossiers ne dépendant techniquement pas des affaires de la région du Sud ou du Nord. Un vrai, bordel, oui, Angarade veut bien le redire 100 fois encore. Mais les facteurs et les imprévus étaient si nombreux qu'elle ne se plaint plus vraiment, maintenant. Après tout, elle aime son métier, et devoir garder certains dossiers ne l'ont nullement dérangée : il n'y avait pas trop le choix, et les commissariats des autres villes sont également au four et au moulin. Et puis, vous  croyiez que la brune demanderait la moindre aide dans son boulot... ? C'est se fourrer le doigt dans l’œil jusqu'au trognon, aussi absurde soit l'obsession qu'elle nourrit envers son job.

« Bon, bah, j'y vais, hein. »

Lança-t-elle à Ajax occupé à lire le journal, sans perdre plus de temps. Musclor ramassa sa veste sur le dossier de sa chaise de bureau et prit bien garde à ne pas oublier le dossier d'Axel Donovan. Il est rare qu'il n'y ait pas une histoire compliquée, glauque ou épineuse derrière chaque fichier de la Brigade de Protection des Familles. On part de pas grand chose, et on finit parfois avec encore moins de choses. Dans le cas du gamin qui provoque aujourd'hui le déplacement de la lieutenant jusqu'à la forêt d'Erode, c'était effectivement compliqué comme le sont les cas d'enfants laissés à des tuteurs ou en foyer suite aux procès Régimeux. A ce propos, Angarade n'avait pas le recul suffisant au moment des traques pour penser comme aujourd'hui que les mesures juridiques mises en place étaient très inégales selon les cas. Cela faisait beaucoup de familles « éclatées » et séparées, beaucoup de cas de mineurs esseulés... Les conséquences de n'importe quelle guerre, de n'importe quelle fin de conflit. On ne pouvait y pas faire grand chose, mais dans son cas, l'Officier ne pouvait pas juste se contenter de soupirer : elle avait le nez en plein dans les conséquences humaines de la guerre civile et n'en détournera pas les yeux. Mais revenons au cas du jeune Axel. Son père biologique, Clive Donovan, est un ex-Régimeux actuellement derrière les barreaux. Il s'était rendu de lui-même et a toujours plaidé coupable pour chacun de ses actes criminels de guerre. Pour avoir vu le bonhomme, Angarade ne dira pas qu'il lui avait paru totalement sain d'esprit.. Mais honnête, oui, il l'est. Probablement trop pour son propre bien, même. Bref, le procès était perdu d'avance, et le gamin avait été placé chez son parent le plus proche, ici son oncle, par le choix de la cour. Puis, il y a eu du changement il y a plus ou moins un an. L'oncle en question avait décidé de confier le gamin à son cousin, le parrain d'Axel, un certain Miya... Miyo ? Miyano. Pour le prénom et son ancien nom de famille, elle séchait encore, c'est pas faute d'avoir essayé. Les noms de familles japonais, c'est pas trop le truc d'Angarade. Même si vu son blase à elle, elle est mal placée pour se plaindre. Enfin, du coup, Axel vivait désormais avec cet espèce de chercheur vivant dans une cabane dans la forêt. Mais il va à l'école et ce n'est pas un cadre qui semble trop mauvais pour un gamin de presque 6 ans. Et puis, avec un père en prison et deux changements de  tuteur à son actif, il n'est pas si surprenant de voir qu'Axel peut un peu déconner, par moments. Lui et Miyano avaient rendez-vous régulièrement avec les psys et les assistantes sociales pour faire le point sur la situation et récemment, Angarade avait eu vent d'une bagarre avec blessures à l'école. Pas encore de plaintes déposées à déclarer, mais vu que l'autre gosse avait fait un tour aux urgences et que son tuteur s'était récemment absenté au Japon, il valait mieux aller s'informer au cas où l'affaire prendrait plus d'envergure.

Après un bon 4h de route, Angarde stoppa sa voiture personnelle en bas du chemin remontant vers la pension. Il lui semble en approchant qu'il y avait le triple de bestioles par rapport à sa dernière visite... Son Statitik sortit de la manche de sa veste pour observer les autres insectes présents, tandis que sa dresseuse frissonnait en pensant à la surdose de ménage que devait demander un tel élevage.

« Quel bordel... »

Et encore, elle avait vu bien pire. Mais elle se permit ce petit commentaire pour elle-même alors qu'elle atteignait finalement la porte. Pas de sonnette, elle frappa donc quelques coups clairs sur le bois. Elle attendit quelques secondes avant qu'on vienne lui ouvrir, et elle présenta alors son badge, bien qu'elle n'était pas une totale inconnue, désormais. Mais elle mettait un point d'honneur (et était toujours puérilement fière de faire ainsi) à respecter le protocole.

« Bonjour, Lieutenant Dufresne, de la BPF. On avait rendez-vous pour faire le point sur la situation d'Axel. Je peux entrer ? »




Angarade Dufresne
Angarade Dufresne
Milicienne
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Jeu 28 Déc 2017 - 20:40
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Natsume Enodril-Miyano



Allez, viens, on va faire de la paperasse

ft. Angarade Dufresne


« Axel, arrête de jouer avec ça ! »

Ma voix est un peu trop forte,  et même si l'enfant n'a pas l'air trop choqué par mon ton inutilement ferme, je regrette déjà mon action et esquisse une grimace. Je m'excuse platement et éponge le jus de fruits qu'il a fait tomber sur la table, en poussant au passage un soupir agacé. Axel me regarde avec un air un peu grognon, n'ayant pas énormément me voir comme ça, mais il retourne jouer avec ses figurines de poneys dans son coin. Je sens qu'il va encore faire tomber quelque chose, mais au moins, il ne jouera plus avec son verre pour l'utiliser comme « piscine », et ça m'évitera de perdre patience aussi vite. Je devrais me contrôler un peu mieux que ça aujourd'hui, en plus.
Ce n'est pas que je suis de mauvaise humeur. C'est juste que j'ai envie de regarder ma tasse de thé avec l'air de quelqu'un qui veut étrangler toute sa famille et ses descendants sur sept générations, rien de plus, rien de moins. Ce serait peut-être suffisant pour me calmer et faire cesser ce foutu stress qui me vrille l'estomac depuis quelques jours au moins, grandissant au creux de mes entrailles avec une lenteur insupportable. Je n'ai pas été très calme ces jours-ci, d'ailleurs. Ma mauvaise humeur s'est même sans doute sentie : depuis que je savais que j'allais avoir droit à une visite de la Brigade des Familles, je suis tendu. Pour preuve, j'ai descendu le quart de mon stock de glaces, chose que je ne fais que lorsque je suis d'humeur exécrable, car bien sûr, mes troubles alimentaires ne pouvaient pas rester tranquille. Et oui, du coup, en plus d'être stressé, je me suis auto-infligé une belle indigestion : une splendide combinaison dont je suis le seul responsable. Ça commence bien, hein ?

En même temps, je me doutais que cela devait arriver. Quand j'ai appris pour cette histoire de bagarre, j'étais encore au Japon, et c'est Kagami qui m'a appelé, puisqu'elle devait le garder ce jour-là. Je n'ai pas eu le temps d'avoir les détails à ce moment-là, et j'étais bizarrement plus inquiet pour l'état de mon filleul que pour celui de l'autre môme, mais maintenant que je sais, je réalise que nous pourrions bien être dans une belle panade. Sans vouloir être trop radin, je ne crois pas que mon compte en banque supportait un procès pour dommages et intérêts, et je ne pense pas que les services sociaux seront ravis de voir que le tuteur d'Axel lui fait manger des pâtes.  Mais, au delà de ça, ce n'est pas la première fois que cela arrive. Enfin, qu'une rotule soit cassée au cours d'une bagarre, si, c'est bien une première. Mais les chamailleries d'Axel avec ses camarades ne sont pas neuves, malheureusement. Le gamin a beaucoup de mal à se défaire de son égocentrisme et de sa susceptibilité, chose normal pour son âge, mais je m’inquiétais déjà il y a quelques mois de ces tendances. J'avais peur, justement, qu'une chose pareille arrive ; entre les risques de blessures et ceux qu'on me trouve trop irresponsable pour m'occuper de lui... J'ai eu les détails après, une fois revenu. D'après l'une de ses maîtresses, le gamin en face et Axel se cherchaient des poux depuis plusieurs jours, et lorsque ce dernier lui est tombé dessus, mon filleul s'est montré... Combatif, disons. Un mauvais geste, et l'enfant en face avait fini aux urgences. Un accident bête, en soit. Un accident bête, qui pourrait bien causer de gros soucis si jamais tout cela finissait devant une cour de justice. Je n'aime pas les tribunaux de base, alors en plus, si je dois défendre un gamin pour qui je n'ai pas la sensation d'être un assez bon tuteur... Disons honnêtement que cette perspective ne m'enchante pas.

Et, comme si ça ne suffisait pas, j'ai donc le droit à la visite d'une officier de la Milice, enfin, je la connais déjà, la lieutenante Dufresnes. C'est elle qui est en charge du dossier, et j'ai la joie (ahahah) de recevoir des visites régulières, tout autant qu'elle nous accompagne lorsque j'emmène le petit chez des psychologues pour son suivi médical. Déjà que je n'aime pas vraiment les forces de l'ordre de base, ne serait-ce que par mépris pour l'institution, mais alors en plus, les travailleurs sociaux... Disons que ce sont les pires, en somme. Eux, et ceux des brigades anti-émeutes, qui me rappellent bien trop le Régime. Mais dans mon cas, ceux du social ont une place particulière dans mon cœur, et pas vraiment une qui soit chaleureuse. Même si je ne m'en rends pas vraiment compte, et que je serais incapable de saisir ce dégoût et cette méfiance d'animal blessé face à eux, ce n'est pas si étonnant, quand on considère mon passé. C'est classique, et assez peu original en soit.
Un gamin abusé, maltraité pendant des années au nez et à la barbe de tout le monde sans que personne n'agisse jamais, par peur, lâcheté et indifférence, ne peut pas développer un quelconque respect pour ceux qui étaient censés le protéger, et qui ne l'ont pas fait. Bien pour ça, d'ailleurs, que la notion de justice ou de loi m'a toujours donné la gerbe : ça n'existe pas, à mes yeux, et je ne vois en l'institution judiciaire qu'un tas de gros bras chargés de faire régner l'ordre, surtout celui des privilégiés, rien de plus. Je prends même mal leurs affirmations sincères de vouloir aider : pour moi, ce n'est qu'un tas de bobards, ou de naïveté . Oui, je suis très cynique, arrogant et particulièrement puéril, bouffi de rancune, dans ce cas de figure. Je feule comme un chat craintif, sans m'en rendre compte. Et faire la différence entre ceux d'Enola, et ceux du Japon, que je voyais encore plus corrompu à cause du pouvoir que je voyais ma grand-mère exercer sur certains, c'est trop difficile pour moi. Pour ça, il faudrait que je prenne du recul, et que je saisisse d'où vient ce dégoût. Et ce n'est pas le cas. Vous voyez où est le souci ?

« Axel, ton pull. Il est à l'envers.
- Mais c'est pas grave ! Je veux jouer, moi !
- Tu vas jouer dans deux secondes, laisse-moi juste-

Je fais comme je peux pour remettre son haut correctement, car le gamin se tortille dans tous les sens, ne voyant pas vraiment pourquoi je l'enquiquine avec ça. Moi non plus, en fait. C'est juste qu'au vu de ce qui va se passer, je soigne les apparences, davantage pour me rassurer, car je sais que ce n'est pas ça qui compte et qui jouera en ma faveur. Axel, en plus de ça, est extrêmement fatiguant : mon anxiété, il la sent et y réagit, je le sais. Je ne peux pas lui en vouloir, mais ma patience est relativement limitée. Le son de quelqu'un tapant à la porte me fait toutefois arrêter, et je vois bien au visage satisfait d'Axel qu'il a compris que je vais devoir m'éloigner. Je soupire, lâchant l'affaire, mais lui fait signe d'aller jouer dans son coin de salon, celui que j'ai aménagé pour qu'il ne se sente pas exclu de l'espace de vie. J'expire pour me débarrasser d'un peu de nervosité, futilement, et fais le chemin jusqu'à la porte. Je l'ouvre sans trop attendre, peut être un peu trop brusquement, et affiche ma plus belle tête neutre. Parfait pour faire croire que je maîtrise totalement la situation et ne suis en aucun cas nerveux. Bordel, on dirait un de mes étudiants qui va faire son exposé et se met à bafouiller comme si j'allais le crucifier sur place. En même temps, Dufresnes est, hm... Bon, disons qu'elle partage mon affliction de 'j'ai l'air de faire la gueule tout le temps', et ça ne rend pas l'identification de ce qu'elle pense aisé pour moi. Ce qui, en retour, me rend plus nerveux, et donc plus froid. Joli cycle. Je lui accorde une voix polie et cordiale, quelque peu distante, mais rien de nouveau.

« Entrez. Axel, dis bonjour. »

L'enfant relève la tête en voyant rentrer l'adulte, et il l'observe attentivement, comme à chaque fois que quelqu'un passe dans la maison. Ce n'est pas la première fois qu'il la voit, alors il ne se cache pas derrière mes jambes en la fixant d'un air méfiant et plein de déplaisir. Enfin, il ne le fait plus. Mais remarque, il est assez... Tranquille, avec la lieutenante. Pas qu'il la colle ou la regarde avec des étoiles plein les yeux, mais je crois qu'il la respecte un peu. C'est sans doute son appartenance à la Milice qui joue : Axel les voit un peu comme des justiciers, car c'est l'image qu'ils veulent donner, et en tant qu'enfant, sa vision n'est pas plus polie que ça. Je ne prends pas la peine de chercher à le contredire : il est jeune, et je ne vais pas lui mettre des affaires politiques devant les yeux. Au moins, il évite d'être malpoli et désagréable comme il peut l'être avec Yann et Samaël, des fois...

« Hn-hn. »

Mouais. Ça serait bien qu'il salue poliment, aussi, mais on va éviter d'en demander beaucoup, bien que cela me désespère car je sais qu'il fait ça par pur esprit de contradiction. Si je n'avais rien dit, il l'aurait sans doute fait lui-même. Bah. Je n'ai pas envie de m'embêter avec ça, et lui non plus, puisqu'il retourne faire interagir ses poneys qu'il... Fait se battre violemment en rajoutant des bruits d'explosion et des sons d'agonie. Intérieurement, je crois que je m'écrase la tête contre le mur. Bon sang, pourquoi il joue à ça maintenant... J'vous jure, il le fait exprès, des fois !

« Vous préférez qu'on commence seuls ? »

J'essaie donc de changer le sujet et d'attirer un peu l'attention, en me tournant vers la policière que j'invite à me suivre jusqu'à la cuisine, tout juste terminée. La partie inférieure de la maison n'est plus en travaux depuis un moment, et les dernières finitions se sont terminées durant mon voyage au Japon, mais celle d'en haut est encore un peu en bordel, ne serait-ce qu'à cause de l'emménagement de mon copain et des cartons qui traînent. La chambre d'Axel, en revanche, est impeccable. Je l'ai rangé hier, même si le gamin a remis une couche de bordel ce matin : c'est au moins ça qu'on ne pourra pas me reprocher. Comment ça, je suis un peu fatigué ? Ahaha. Mais non, voyons. Je vais très bien. J'ai juste pris trois cafés ce matin, tout va bien. Axel me sort de mes pensées en prenant la parole, ayant entendu ce que je disais.

« C'est à propos de Fred ? Il a toujours l'épaule cassée ? J'vais aller en prison ? »

Ses yeux montrent une certaine curiosité, mais je sens un peu de peur malgré tout. Enfin, il a l'air tranquille et désinvolte, là... Mais je me rappelle bien la crise de larmes qu'il a fait quand je lui en ai parlé, la première fois, quand il m'a demandé si on allait venir le chercher. J'ai déjà eu du mal à lui faire comprendre que Dufresnes n'allait pas l'emmener dans une camionnette ou l'attraper comme Batman avec un méchant, mais il a l'air de vouloir vérifier de nouveau. Je soupire un peu, et m'essaie à une expression rassurante.

« Non, non, c'est juste qu'il faut en parler, n'est-ce pas ? »

Je jette un regard à la lieutenant, espérant par là qu'elle soutiendra mes propos. J'avoue pour le coup que ça me retirerait une épine du pied.

Début janvier 2023 (~15h)
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Dim 31 Déc 2017 - 21:51
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Angarade Dufresne
  
Allez, viens, on va faire de la paperasse...
avec Natsume Miyano


En attendant que quelqu'un lui ouvre, l'officier de police passa son doigt sur le bois entourant la porte. Toute la maison était faite de bois, cela avait dû être un sacré travail à mettre sur pieds. Et il fallait aussi avoir très envie de s'isoler au milieu de la forêt. Bon, après tout les choix du propriétaire des lieux ne la regardent absolument pas. Après une courte attente, des pas se firent entendre de l'intérieur, et la porte s'ouvrir devant Angarade, dévoilant le visage peu expressif de Miyano et la plus petite silhouette d'Axel, planqué derrière son tuteur. L'hôte l'autorisa à entrer et la policière esquissa un bref signe de tête en s'exécutant, et salua Axel au passage.

« Bonjour, Axel. »


Sa voix ne s'était pas spécialement attendrie et elle n'avais formé qu'un sourire discret ; elle faisait de son mieux pour ne pas foutre la trouille au gamin. De vécu, elle savait que le châtain irait droit au but, certainement que leur entrevue ne durerait pas excessivement longtemps. Le gamin hésite un peu, puis la salue également avant de retourner jouer dans le salon. L'enfant aux cheveux touffus (patrimoine familial, peut-être...?) s'enferma avec ses figurines d'animaux dans son monde et Natsume guida son « invitée » jusqu'à une cuisine flambante neuve. Il lui proposa de débuter sans Axel, mais ce dernier avait compris qu'on parlait de lui et se manifesta avec une spontanéité enfantine, bien qu'un peu inquiet. Angarade crut bon de le rassurer au moins sur un point.

« Tu n'iras pas en prison, je ne suis pas venue pour ça. »


Et le tuteur d'Axel appuya ses paroles, tout en invitant à dialoguer sur la situation. Après un regard échangé, l'officier hocha la tête.

« En effet, c'est pour ça que je suis là. »


Son regard se dirigea à nouveau vers Axel et elle s'abaissa un peu, histoire de ne pas parler de trop haut au gamin, tout en gardant une distance non- intrusive.

« Donc, Axel, si tu le veux bien, tu pourrais m'aider à mieux comprendre ce qui s'est passé avec Fred ? Ne t'en fais pas, tu ne seras pas puni pour ce que tu diras : ça restera entre nous. Je peux aussi en parler avec ton parrain d’abord si tu ne te sens pas prêt tout de suite.  »


Son expression faciale s'adoucit. Elle ferait de son mieux pour ne pas effrayer le petit brun, quand même. Puis, maintenant qu'elle reprend le boulot comme elle le voulait il y a des années, gâcher les efforts des uns et des autres n'est pas son but. Et dans ce métier, la patience est une qualité plutôt obligatoire. Pendant que ses deux interlocuteurs se décidaient, Angarade, d'un simple « je peux ? », se permit de déposer le dossier sur un des plans de travail de la cuisine, en sortit quelques fiches à remplir et se repassa quelques éléments qui pourraient l'aider à évaluer efficacement la situation pour aider Axel et son tuteur.

« Autant commencer depuis le début. J'aimerais pouvoir avoir la vérité pour y voir plus clair, de manière à "boucler" cet épisode et prévoir les suites, même si je ne pense pas qu'il y en aura : aucune plainte n'a été déposée. »
La policière s'éclaircit la gorge, soudainement sous pression à l'idée de ne pas être utile. « Hum... Donc, en ce qui concerne Fred... C'est un camarade de classe ? Un ami ? » Demanda-t-elle à Axel, avant de se tourner vers Natsume, ne voulant presser personne. « Il y a eu des échanges avec l'établissement ou la famille du gamin dont je devrais être mise au courant ? »

Peut-être enchaînait-elle un peu vite. Malgré son ancienneté et le fait que ce ne soit pas sa première enquête, c'est un rythme à reprendre, et c'est plus l’appréhension due à ses expériences d'il y a 5 ans qu'une absence de confiance qui la rendent un peu anxieuse intérieurement. Car extérieurement, en principe, rien de tel ne devait transparaître.

Angarade Dufresne
Angarade Dufresne
Milicienne
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Ven 5 Jan 2018 - 13:02
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Natsume Enodril-Miyano



Allez, viens, on va faire de la paperasse

ft. Angarade Dufresne


Il va se calmer, je le sais, mais Axel a toujours eu... Disons, un rapport particulier, à l'autorité. On a tenté de lui expliquer comme on a pu ce qu'était la prison, par rapport à Clive, mais il s'en est sans doute fait une image totalement abominable et terrifiante, comme l'enfant qu'il est. J'avoue que ce n'est pas très glorieux non plus, et que je n'ai pas un avis particulièrement propre sur le système judiciaire, mais cette peur est très présente chez lui. Le gamin d'être enfermé à son tour, et je peux comprendre pourquoi. Après tout, je n'ai pas vraiment pu lui expliquer ce que son père avait fait de si horrible pour être condamné en vie : alors pour lui, « des mauvaises choses », ça implique à peu près tout. Et puis, bon. C'est un gosse. On ne va pas demander de lui qu'il connaisse le système judiciaire, déjà que j'ai moi-même du mal, sans les efforts de mon avocate...
Je le vois se tendre un peu quand l'adulte s'accroupit à côté de lui, mais même si ses épaules sont crispées, il hoche de la tête face à ce qu'il entend. Sans doute qu'il a peur, mais veut se montrer courageux, 'parce que c'est les bébés qui pleurent', ou un truc du genre.

« Hm-hm. »

Je ne sais pas trop à quoi il dit oui, et j'ai des doutes sur le fait que lui aussi, à vrai dire. Mais il écoute, au moins, et c'est déjà ça de gagné. Je laisse l'agente installer le dossier sur l'un des plans de travail, avant d'aller préparer un chocolat chaud pour Axel. Ça le calme, généralement, surtout quand je mets un biscuit avec, alors je suppose que ça devrait aider à ce qu'il soit plus... Disposé, disons, à rester le cul collé à une chaise et parler de choses pénibles. Et sûrement que ça me rassurera aussi, maintenant que j'y pense. En cas de stress, j'ai besoin de faire quelque chose, et ça m'occupera.
Je l'écoute calmement, et pose la tasse sur la table avant de m'asseoir à mon tour. Je n'arrive pas à retenir un soupir de soulagement en entendant que je n'aurais pas à gérer de plainte d'ici peu, car franchement, je n'avais pas besoin de ça sur le dos. Bon, sûrement qu'Axel ne comprend rien, mais... Au moins il boit gentiment. Son attention est retenue quand Dufresne se met à parler de Fred, et je vois bien à ses sourcils qui se froncent et la façon dont ses lèvres se tordent qu'il ne compte pas en faire l'éloge. Je prie intérieurement pour qu'il ne l'insulte pas pendant cinq heures.

« … Fred, il pue. C'était un copain, mais depuis qu'il voit plus sa maman, il est méchant. Et il arrête pas de prendre toutes les mousses au chocolat à la cantine. En plus, il est sale : il a mis ses crottes de nez sur mon manteau ! »

Évidemment, c'est confus. C'est un gamin. Il mélange un peu tout, et j'ai souvent du mal à le faire se concentrer sur un sujet précis quand il faut, comme maintenant. J'attends de voir si il continue, mais il se réfugie dans son chocolat, et se met à faire des bulles avec sa bouche dedans. Je me retiens de lever les yeux au ciel : bon sang, Faust ne l'a pas gardé longtemps, mais il lui a vraiment appris n'importe qu-... Eeeeet voilà. Des tâches sur la table. Seigneur, j'ai l'impression que je la nettoie toutes les deux heures.
Évitant de regarder ce pauvre meuble qui n'a évidemment rien demandé et que je dois me retenir de laver, je m’éclaircis la gorge avant de concentrer mon attention sur la lieutenante, espérant par là rendre la situation plus... Aisée à comprendre, disons. Mouais. Faudrait déjà que j'y pige quelque chose, sérieux, et c'est pas gagné.

« J'ai du mal à voir, à vrai dire. Un camarade ami, je suppose. Enfin, depuis peu, la situation a l'air de dégénérer. Des disputes toutes les semaines, des gros silences, mais je pensais que ça allait se tasser, à vrai dire. Ils ont toujours fait ça. » je prends une pause, sentant que je perds en assurance, et puis reprend la parole d'une voix plus claire « Les parents, par contre, ils m'ont menacé d'un procès. Enfin, menacé seulement, pour le coup. Je pense que leur assureur a dû leur dire qu'ils étaient en tord. »

Suppositions, suppositions. Je n'ai que ça pour calmer mon stress, ou faire gonfler mon angoisse. Ce qui, en soit, n'est pas génial, je vous l'avoue. Je crois en revanche qu'Axel a été interpellé par mes propos, ou alors il nous écoutait jusque là et ne voyait pas l'intérêt de réagir, car il délaisse sa boisson chaude et lève la voix. Son ton est colérique, mais je ne m'inquiète pas : c'est le ton qu'il fait quand il fait une crise car quelque chose lui déplaît. Et si je veux savoir ce qui lui déplaît, je n'ai qu'à le laisser parler.

« Mais c'est lui qui m'a tapé en premier !
- Et tu as dit quelque chose, avant ça ? »

Ce n'est pas de la provocation, ou un reproche, mais je le vois baisser les yeux, incertain. Il jette un coup d’œil craintif à Dufresne, sûrement car il pense que cela pourrait le mettre en danger.  Je ne sais pas trop comment réagir face à ça, mais heureusement pour ma lâcheté et mon incompétence, il  parle de nouveau, d'une fois plus calme et peinée cette fois.

« … J'ai dit que sa maman elle reviendrait pas parc'qu'elle est méchante et qu'elle l'a abandonné. Que c'était comme ça. »

Ah. Ça, je ne le savais pas, en revanche. Enfin, je savais que les parents du gamin s'étaient séparé et que la mère ne pouvait pas être très présente, mais..  Bordel, j'aurais vraiment dû poser plus de questions. Ça fait bien plus de sens, maintenant.
Je m'efforce de ne pas paraître surpris, ni de grimacer, sachant très bien les conceptions très arrêtées et carrées qu'Axel a sur l'abandon, et même sur les adultes. Je n'ose pas imaginer quel propos il a dû tenir à son camarade, mais il n'est pas très compliqué de comprendre pourquoi ce dernier a aussi mal réagi. Pour me mettre à l'aise, je décide d'embrayer sur l'aspect plus technique, aussi car j'ai besoin de me rassurer sur un autre sujet.

« L'établissement a... décidé de laisser passer pour cette fois, mais je crois qu'une autre altercation me vaudra plus qu'un simple appel téléphonique, en tous cas. Je suppose que ça ne va pas jouer en faveur dans mon dossier ? »

Je ne la regarde pas, pour tenter de cacher mon malaise. Car je sais bien, au delà d'un risque financier, ce qui pourrait arriver si un procès a vraiment lieu. Et même si je ne me considère pas un excellent tuteur, j'ai au moins assez de jugeote pour savoir que le gamin ne serait pas très heureux, dans un foyer.

Début janvier 2023 (~15h)
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Lun 8 Jan 2018 - 1:48
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Angarade Dufresne
  
Allez, viens, on va faire de la paperasse...
avec Natsume Miyano


Même si Axel n'a visiblement pas peur de la lieutenant, sa méfiance ne semble pas avoir diminué. Il faudra faire avec de toute façon. Parler de disputes pour un gamin ou n'importe qui, ce n'est pas vraiment le sujet qui rend le plus serein. Angarade attendit patiemment en relisant quelques feuilles que le chocolat soit prêt, ne tenant pas à presser les deux habitants des lieux. Après qu'il ait eu sa boisson, Axel se décida à se « confier » sur ledit Fred. Apparement, c'était une de ses relations d'enfants où les gamins se battent et se testent tout le temps mais traînent quand même ensemble pour des raisons que personne n'arrive forcément à comprendre. Rien de bien interpellant ni d’inquiétant si ce n'est cette histoire de maman partie, donc. Plus objectif (ce que la lieutenant trouva appréciable, ce n'est pas tous les parents ou tuteurs qui le sont quand cela concerne leur enfant ou leur petit protégé), Miyano rit la parole pour compléter les dires de son filleul. L'officier comprit alors mieux le soulagement du châtain par rapport à l'absence de plainte en apprenant pour les menaces de procès. C'est effectivement le genre d'interjection qui peut être projetée sous le coup de la colère. Du moins, il faut l'espérer.

« Hm-hm... Effectivement. »

C'est ce qu'on aurait tendance à penser, devant ce genre de bagarres et de prises de bec enfantines. Généralement, on en arrive rarement à un bras cassé. On ne peut jamais prévoir ce qui peut arriver avec des gamins qui ne se contrôlent pas totalement dans leurs gestes et leurs émotions, voire pas du tout à 5 ans encore. Axel, d'ailleurs, s'insurgea de manière véhémente pour réagir aux dire du Miyano, celui-ci tempéra en lui demandant plus de détails sur l’événement. Ce qui suivit sembla déstabiliser le tuteur, et Angarade fut également surprise de comprendre qu'Axel semble avoir provoqué l'altercation en premier lieu. Elle nota ces derniers détails dans un coin de son esprit. La brune se tourna encore une fois vers le tuteur qui lui expliqua la situation avec l'établissement, qui étaient apparemment resté neutre dans cette histoire.

« D'accord... » Brièvement, ses yeux se posèrent de nouveau sur le plus jeune « Axel, est-ce que tu te souviens quand et où la bagarre a eu lieu ? » Ses question finiraient par faire fuir le gamin, mais cela lui semblait difficile de les éviter, là. Et puis, elle n'est pas vraiment pédopsychiatre. « Dans la cour, en classe ? Est-ce que la maîtresse ou un professeur était là ? »

Puis, en laissant Axel trouver ses mots, elle retourna vers le parrain du jeune hérisson.

« Ça ne peut pas jouer positivement, je vais pas vous mentir. Mais, donc, ce n'était pas la première fois ? Dans le cas présent, on peut encore se « reposer » sur le fait que les enfants n'étaient pas assez surveillés pour que cela dégénère à ce point, surtout que l'établissement n'a pas pris parti. Pour ça, je ne crois pas que la famille de Fred continuera la procédure, il leur faudrait au moins être soutenu par l'instit' ou l'établissement. Mais... » Elle cligna des yeux, hésitante bien qu'impassible. « ...Je suis pas sans savoir qu'Axel a une situation compliquée, surtout du côté de son père. Mais il ne faudrait vraiment pas que ce genre de « coup de sang » se reproduise. Au moins, vous en êtes conscient. »

En regardant ses fiches, elle ne trouvait pas vraiment d'autres détails à éclaircir. Angarade ne se sentait pas vraiment d'aller chercher dans les détails plus personnels pour « justifier » le comportement d'Axel. Elle prit encore un peu de temps pour vérifier ses papiers, laissant le champ libre aux autres pour s’exprimer sur un oubli, ou des détails supplémentaire.

Angarade Dufresne
Angarade Dufresne
Milicienne
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Sam 13 Jan 2018 - 2:52
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Natsume Enodril-Miyano



Allez, viens, on va faire de la paperasse
ft. Angarade Dufresne

J'aimerais bien que ça se termine, tout ça. Pouvoir retourner à mes activités, finir ces foutus diapos de TD, aller vérifier que tout se passe bien dehors et m'occuper de quelques détails pour préparer les arrivées de pensionnaires, mais je ne peux pas, parce que je suis bloqué ici, avec une flic qui doit juger de mes capacités en se contentant d'un dossier. Ou du moins, c'est comme ça que je le vois, et je n'ai pas conscience que mon jugement est catégorique, rigide, fortement influencé par mes insécurités en tant que tuteur.
Et il n'y a pas que moi, à vrai dire. Sans doute que ma propre nervosité le touche, mais Axel est agité, de plus en plus. Les questions de Dufresne le rendent de plus en plus angoissé, et je vois bien qu'il a du mal à tenir sur sa chaise. Sûrement que la tension et la crainte commencent à le fatiguer, et ses yeux qui s'humidifient de plus en plus semblent être une preuve tangible. Tandis que j'écoute l'officier, je ne peux m'empêcher de garder un œil sur les épaules du petit, que je vois se crisper de plus en plus. Les propos qu'il entend ne doivent pas aider, et j'en oublie même d'être inquiété par ce qu'elle me dit, ou de hocher de la tête pour faire signe que je comprends bien. Tout au plus, je me contente d'un vague signe de la tête. Je n'ai pas le temps de répondre, d'ailleurs, car Axel prend la parole, tremblotant de plus en plus.

La vision ne me plaît pas, et en soit, ça n'a rien d'anormal. C'est juste que pour le moment, j'en oublie totalement Dufresne. Je me concentre sur lui, tentant de rendre mon visage le moins tendu possible pour qu'il ne panique pas davantage, mais j'entends bien à sa voix qu'il a peur.

« J-je sais plus... C'était à l'école mais pas dans l'école et, et... Et y'avait des adultes mais ils étaient loin alors je sais p-plus si la m-maîtresse était là et-
- Axel, tu n'es pas obligé de répondre, tu sais.
- M-mais si je réponds p-pas, tu v-as avoir des problèmes et - ! 
- Ce n'est pas grave, je peux-
- Et t-t-t'iras en prison comme lui ! »

Il a levé la voix, mais je ne le reprends pas. Je n'ai pas envie de le faire, du tout. Mon expression s'est assombrie, et je me lève doucement, avant de m'approcher vers la chaise. L'ambiance semble s'être alourdie, soudainement, et Axel relâche un sanglot étranglé, plein de morve, avant de pleurer à chaudes larmes. Cela fait sans doute un moment que la tension s'accumule, à vrai dire. Je m'en veux un peu, car je ne lui ai pas rendu la tâche facile, et m'avance donc lentement, pour qu'il n'ait pas peur. Une fois parvenu, je m'accroupis et bouge un peu sa chaise, ouvrant mes bras dans lesquels il se réfugie immédiatement, en pleurant encore plus fort. Sans attendre, je l'entoure et le laisse poser sous mon cou et salir mon manteau, car je m'en fiche, sur le moment ; le nœud dans ma poitrine est bien plus important qu'une bête histoire de lavage.
Je ne sais pas trop quoi faire, et esquisse une grimace malaisée, mais ma main droite va d'elle-même dessiner des cercles dans son dos. Ma voix se fait plus tranquille, mesurée, et je lui parle comme je le ferais à un pokémon effrayé, car c'est bien la référence à laquelle je dois m'accrocher pour savoir comment réagir. Car en réalité, franchement, je ne sais pas quoi faire. Je soupirerais presque devant ma propre incompétence. Comme si se contenter de le tenir comme ça allait changer quelque chose...

« Tu veux aller ailleurs ? » il ne me répond pas tout de suite, mais quand il hoche de la tête nerveusement, je jette un coup d’œil à l'officier, pour lui faire signe que j'ai une urgence sur le feu. « Excusez-moi. »

Heureusement que la cuisine est juste à côté du salon. Tout le long, je le sens se cramponner à mon haut, en poussant de forts geignements de peine. Pauvre gamin, sérieusement, qu'est-ce que je lui fais vivre... J'essaie de me rappeler ce que faisait maman quand je pleurais, car dieu seul sait à quel point j'étais un gros bébé pleurnichard, mais il n'y a pas à dire, je n'ai pas son talent. Je peine à trouver quoi faire, et je dois avoir l'air fin, là, dans le salon, à tenter de le calmer. Je m'approche du coin à droite, où  je l'ai laissé installer ses playmobils et ses legos, et qui lui sert un peu de sanctuaire. Lorsque j'essaie de le poser, toutefois, il refuse et pleure encore plus fortement. Entre deux sanglots, il arrive malgré tout à parler.

« P-pardon, je-j-e s-sais que c'est im-i-m-impo'tant...
- C'est bon, rien de grave. J'irai bien.
- Je v-voulais pas pleurer comme un bébé e-et-
- Je sais, je sais, Axel. »

Je sais bien, qu'il fait de son mieux. En dépit de ce que peuvent en dire les autres, de l'exaspération qu'il fait naître chez les adultes, et même chez moi parfois. Même quand je peste face à ses caprices et ses crises qui tendent à drainer toute mon énergie et ma bonne humeur, je sais bien qu'il fait des efforts en permanence. J'étais déjà étonné qu'il ne soit pas plus capricieux que ça en apprenant que Samaël allait emménager avec nous, et je sais que malgré tous les ennuis dans lequel il peut se mettre, comme n'importe quel gamin, qu'il ne fait pas ça en pensant mal faire. Que ça le dépasse, des fois, comme cette anxiété qu'il ne peut ni contrôler, ou sa sensibilité qui le rend parfois si susceptible. Et Arceus, que je comprends : c'est peut-être pour cette raison que je ne lui en veux pas du tout, et que je compatis d'une manière un peu trop personnelle à ce qu'il vit. Mon empathie est bizarrement exacerbé, quand ça le concerne.
Il doit passer quelques minutes, au bas mot. Moi qui suis assez à cheval sur certaines règles de politesse toutefois, je ne m'en veux pas trop d'avoir laissé Dufresne en plan. Mais il faut bien que j'y retourne : j'ai du mal, toutefois, à le lâcher. Et la manière dont il s'accroche à ma manche en me lançant un regard implorant, comme si il ne comprenait pas mon éloignement soudain, ne m'aide pas du tout. J'ai toutefois une manière de le garder en place, bien que je me doute que c'est assez bas pour celui que je vais devoir appeler en renfort.

« Reste là. Tu vois, je suis juste là, je ne bouge pas. Zeke ! »

Du deuxième étage, j'entends des bruits de pas. Doucement, en boitant un peu, un Démolosse à l'air fatigué, plutôt maigre, jette un coup d’œil torve dans la direction de l'intruse qu'il a dû sentir. Je le sens tendu, d'ailleurs, mais ça n'a rien d'étonnant, au vu de son vécu. Le chien des enfers n'aboie pas, pourtant, tel le militaire qu'il reste, et descend sans geindre jusqu'à s'approcher de nous. Sans une quelconque plainte de douleur, Ezekiel se pose à côté d'Axel et pousse doucement son museau contre l'enfant. Ce dernier le reconnaît immédiatement se colle à lui avec une certaine brutalité, et je grimacerais presque devant sa force, mais le chien ne le reprend pas, et ne grogne pas non plus. Il le laisse faire, et se love autour de lui, calmement. Il croise mon regard, et je comprends sans peine que cela veut dire que je lui dois des explications si je tiens à ce que mon derrière ne soit pas marqué à vie comme réparation au crime d'avoir fait pleurer le fils de son dresseur, mais j’acquiesce.

Je le remercie d'un sourire désolé et retourne lentement dans la cuisine, en tentant de faire disparaître l'inquiétude de mon visage. C'est relativement aisé pour moi, de prendre cette expression neutre et fermée, alors que je me pose de nouveau à côté de l'officier de police. Je garde toujours les oreilles ouverts au cas où l'enfant m’appellerait, mais je me force à me concentrer sur la situation actuelle en prenant une voix plus assurée.

« Je me doutais que cela jouerait en ma défaveur, mais disons que c'est la première fois que l'affaire tourne aussi durement. Au niveau des bagarres, ça arrive souvent mais jamais aussi... Enfin, ainsi. Pour le reste, j'avais tendance à penser que c'était normal, pour un enfant de son âge, et... »

Je cherche mes mots, malgré tout, et tripote nerveusement ma tasse vide. Mon regard s'éloigne un peu, et je pousse un soupir défait. À quoi bon tourner autour du pot, hein...

« Oui, 'compliqué', c'est le mot. Il a du mal à … Comprendre tout ce qui se passe autour de lui. Il perd vite patience, et il est particulièrement sensible, alors c'est compliqué, parfois. »

J'aimerais pouvoir dire ça plus proprement. Ne pas réduire de manière aussi catégorique la situation, mais moi-même, j'aurais du mal à le faire. Je ne peux pas comprendre totalement ce qui passe par la tête du gamin, et je n'ai pas l'arrogance de réussir, même si cela rendrait sûrement la situation bien plus aisée. Je n'ai pas l'intention non plus de faire passer les difficultés sociales du gamin comme résultants de son passé, car je sais à quel point ce peut être insultant, d'expérience. Mais j'ai du mal à parler, voilà tout, je ne suis pas un robot, je ne peux pas sortir des tonnes et des tonnes de phrases toutes faites. C'est un peu vide et très creux, quand j'y pense, mais on fait avec.
Au moins, quitte à tomber dans le silence, il y a un sujet que je dois aborder avec l'officier, maintenant que j'y pense, et je soupire d'avance. Je n'aime pas vraiment ça, mais... Enfin, si l'idée est stupide, j'aurais un avis extérieur, et c'est déjà ça. Je me lance donc, même si je ne suis pas certain d'avoir eu de bonnes pensées.

« … J'envisageais de demander une rencontre avec son père, il y a peu. Je ne suis pas sûr, toutefois, que ce soit une bonne idée pour... Pour sa réaction, disons. » J'évite de dire à Dufresne à quel point Axel peut se montrer critique envers son père biologique, car je ne sais pas trop si je dois le dire, ou si ça se retournera contre moi. « Il n'a pas une idée particulièrement bonne de Clive, et je ne suis pas sûr qu'il prenne ça bien. »

C'est peu dire, oui. Même si il n'a jamais réclamé à le voir, je sais, pourtant, qu'il est curieux. Quand il me pose des questions, auxquelles je ne sais jamais trop comment répondre, parce que j'ai peur justement de ce qu'il pourrait penser ou de causer encore plus de soucis entre eux deux. Et en plus, vu son comportement envers moi...

« Il a... Disons, qu'il me prend comme figure paternelle. Lui expliquer que ce n'est pas ce que je suis est compliqué, étant donné qu'il ne veut pas entendre parler de lui. Il croit qu'il l'a abandonné, et connaissant Clive... » Je pince mes lèvres, et retient un soupir fatigué. « Je ne suis pas sûr qu'il le nie. »

La santé mentale, comme les choix de mon ami (enfin, si j'étais ça à ses yeux, je n'en sais rien), ont toujours été plus ou moins opaques pour moi. Cela fait un bout de temps que je n'ai pas été le voir, d'ailleurs, sûrement car je ne m'en sens pas capable. Je me demande qui supporterait le moins cette rencontre, tiens, ahah. Bon sang, qu'est-ce que je suis pathétique... Bref. Il faut que je me ressaisisse, là, j'ai l'air ridicule.
Je m'empêche donc de montrer quoi que ce soit d'autre, et referme mon expression. Il faut que je chasse ces pensées, elles ne servent à rien. Mon avis n'a aucune importance. En relevant le regard vers Dufresne, je redresse mes épaules.

« Dans l'hypothèse où je la demandais, je suppose que cela se passera sous surveillance, et dans un établissement spécialisé ? »

J'ai évité d'en parler à Samaël, car ça aurait été une manière plus aisée de savoir ce qu'il en serait. Mais bizarrement, je ne suis pas très à l'aise avec le fait de parler d'Axel à mon copain. Peut-être parce que je n'ai pas envie d'avoir l'air d'un crétin paumé devant lui à ce sujet. Devant une femme que je ne connais pas et que je ne suis pas amené à connaître, je me dis qu'au moins, c'est plus simple.
Début janvier 2023 (~15h)
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Mer 17 Jan 2018 - 22:49
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Angarade Dufresne
  
Allez, viens, on va faire de la paperasse...
avec Natsume Miyano


Officiellement, il est vrai qu'Angarade fait partie de la BPM depuis presque 8 ans. En réalité, elle n'a jamais pu exercer en pleine possession de ses moyens (et de ceux de l'Etat) pour ce qui est de ses tâches en tant que membre de brigade spéciale. Et aujourd'hui, même si l'admettre n'est pas facile, elle se retrouve assez démunie  face aux familles qui ont recours à l'aide de la police où qui sont forcés de faire face à une certaine surveillance de par certains antécédent... Comme l'incarcération du père d'Axel. C'est discutable, cette surveillance, c'est toujours discutable, surtout quand on vient importuner un gamin et son parrain avec des question compliquées. Bien entendu il faut s'armer de patience, mais ça, Angarade en a à revendre. Ce que certains disent, cependant, c'est qu'elle manque parfois d'empathie et de compassion. Il est vrai que l'officier n'a jamais trop su se mettre à la place des gens... C'est plutôt le genre à prendre des décisions pour les autres, en fait.

En fait, elle ne s'offusqua ni ne fut vraiment surprise qu'Axel finisse par s'emballer et craquer sous le poids de sa propre nervosité. Musclor comprit sans mal que ses questions et la situation avaient en partie déclenché cette crise de larmes, après tout, beaucoup de gens et pas seulement des enfants sont à fleur de peau dans des situations pareilles. L'agent allait ouvrir la bouche mais laissa Miyano tenter de calmer le plus jeune qui sanglotait. Le fait qu'elle ne souffle mot pendant ce temps ne devait pas arranger le malaise actuel et le tuteur au cheveux en pétard finit par prendre congé un petit moment avec son filleul.

« 'Vous en prie »


Dit-elle seulement, loin d'elle l'idée de s'incruster dans leur intimité familiale. Elle n'est pas pédopsychiatre, après tout, ses compétences ne lui servent pas à comprendre le désarroi plus ou moins profond des enfants de l'âge d'Axel. Le fait de ne pas être réellement habilitée à gérer ce genre de situation ne la gêne donc pas vraiment. Néanmoins, il faut reconnaître que le malaise est désormais presque palpable au rez-de-chaussée de la demeure. Pour sa part, Angarade feuilleta ses polycopiés pour se calmer, passablement ennuyée que les choses ne se passent pas mieux. Malheureusement elle ne peut pas trop y faire grand chose : elle n'est pas nourrice et même si elle a appris à être claire et pas agressive avec les gens pendant qu'elle les interroge, la dureté de la situation suffit souvent à faire craquer ses interlocuteurs. Et pour Axel... Ben, c'est un enfant de 5 ans, quoi.

Le temps lui parut un peu long tandis que la petite famille était à côté. Par respect de leur intimité Anagarde s'avisa de ne pas jeter de regards indiscrets vers le salon et ferma aussi ses oreilles. Le cours de sa pensée mesmérisée par les lignes qu'elle lisait en boucle fut interrompu par un pas pressant venant de l'étage. Elle croisa quelques secondes plus tard le regard d'un Démolosse de passage au rez-de-chaussée qui rejoint à son tour le salon, échangeant sa place avec Miyano qui revint dans la cuisine. Il reprit sans attendre là où la conversation s'était arrêtée.

« Effectivement. Et vous n'avez pas tord. »

Inutile de lui sortir des lieux communs sur le fait que les enfants testent, expérimentent sur leur environnement et leur entourage de manière parfois agressive. C'est parfois ainsi qu'ils apprennent où sont les limites, à contrôler leur force... A vrai dire, Angarade en sait quelque chose. Un peu malgré elle qui était bagarreuse, à ce qu'il paraît, à l'âge d'Axel. Pourquoi, eh bien... Elle-même ne le sait pas trop. Un sale caractère chronique et un désir assez fort de se faire entendre d'une manière ou d'une autre et de jouer à la justicière. Heureusement que ça n'a pas empiré avec l'âge.

« Avec ce qui est arrivé, Axel apprendra à faire attention. » Fit-elle d'une voix autoritaire. Elle se figura après quelques secondes qu'elle devrait peut-être se tempérer, d'autant plus qu'elle n'avait pas de réelles certitudes. L'officier se reprit, bien qu'avec une certaine réserve. « Enfin, il devrait. J'imagine. »

Car normalement ce genre de bagarres infantiles ne vont pas si loin. Pour cette fois, Angarade voulait mettre ça sur du « pas de chance ». Mais comme Miyano l'aborde désormais, la situation d'Axel le rend particulièrement malaisé et nerveux. Et même pour un gamin qui n'est pas méchant (du moins, à son sens, le plus jeune hérisson ne semble pas l'être : fort bougon, oui, mais pas méchant). D'ailleurs c'est ce que son tuteur semblait soutenir, comme n'importe quel parrain qui apprécie un tant soit peu son filleul et souhaite bien s'occuper de lui. Angarade ne voulait pas mettre les pieds dans le plat ni trop en savoir sur leurs histoires de famille mais mine de rien, c'est important. Aussi, elle n'a rajouta pas et conformément à ses habitudes, elle alla vers l'aspect pratique.

« Hm, pour ça, les prisons mettent place des procédures spéciales pour que les rencontres entre les détenus et leur famille puissent se faire dans un cadre pas trop... glauque comme le parloir. Vous voyez les visites conjugales ? C'est un peu le même principe : c'est pour passer un moment en famille. Pour les enfants plus jeunes et leurs parents, par exemple, il y a quelques salles de jeux où les détenus peuvent venir les retrouver. Ils ont du temps, pour jouer, parler, regarder des dessins animés... Enfin, ça dépend du cas de Monsieur, euh, Donovan, pourvu qu'il ait un comportement correct. Les dossiers sont triés assez sévèrement. Et bien entendu, ces entrevues sont surveillées, vous vous en doutez. » Elle termina là son speech, et se remit à fouiller dans ses dossiers. « Mais je comprends les réticences des deux côtés si c'est comme vous dites. »

Elle ne rajouta rien lorsque le japonais parla encore de sa relation avec Axel et des relations compliquées le liant avec ledit père biologique car tout cela commençait à lui faire un peu de peine pour eux. Et cela mettait l'officier peu à l'aise : elle n'est pas censée laisser ses émotions prendre le dessus.

« Attendez voir. »

Elle sortit une brochure dédiée aux procédures qu'elle venait d'évoquer. L'ensemble de l'objet est d'ailleurs assez malaisant à regarder de trop près comme on y voit des gens en tenue de prisonniers et leurs gamins avec des sourires forcés, sur un fond blanc franchement morbide. Angarade ne retint pas une grimace en revoyant la photo qui pourrait hanter ses cauchemars et tendit le dépliant à son interlocuteur, accompagné d'une fiche plus détaillée et technique sur les droits des « participants » à la procédure et les manières de constituer le dossier.

« Je comptais vous en parler de toute manière, donc, voilà. Ce sont des procédures qui peuvent mettre un peu de temps à être lancées selon les dossier en attente, par contre. »

Elle se gratta la nuque, ne sachant quoi ajouter, et un peu ennuyée de devoir passer à ce qui suit.

« Bon, par contre... Je vais vous faire remplir quelques déclarations, pour l'histoire d'Axel. C'est pour qu'on ait tous les détails dans le dossier et ça vous aidera si les choses se gâtent, même si, pour le coup je peux un peu vous rassurer, ça m'étonnerait comme l'établissement n'a pas pris parti. »

Au vu du vécu d'Axel et de Miyano, Angarade avait commencé à être plus compatissante et se sentait désormais un peu mauvaise d'en remettre une couche avec la paperasse qu'elle continuait d'aligner sous le nez du jeune tuteur légal.

« Vous pouvez aussi envoyer tout ça au commissariat une fois rempli, si vous préférez mais... vous avez déjà rempli ce genre de choses ? »


Osa-t-elle s'informer, loin d'avoir l'idée de prendre l'autre adulte pour un jeune andouille.

Angarade Dufresne
Angarade Dufresne
Milicienne
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Dim 28 Jan 2018 - 1:31
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Natsume Enodril-Miyano



Allez, viens, on va faire de la paperasse
ft. Angarade Dufresne

Je suis fatigué, et exaspéré. J'ai envie de souffler un coup, d'être seul, et oui, la présence d'une tierce personne dont je me méfie n'aide pas à me rendre tranquille. Foutue hypersensibilité, je vous le jure. Je sais toutefois me tenir à mon âge, même si c'est très pénible. Je n'écoute Dufresne que d'une oreille, mais me crispe face à ses propos concernant Axel. Il apprendra si il le peut, et dans la mesure de ses moyens. Très agacé d'un seul coup par ce qu'elle dit, comme si elle appuyait son autorité sur nous en jouant au petit flic qui veut tout contrôler et maîtriser, et non je ne suis pas à fleur de peau ahahah, ma prise se crispe brusquement autour de mon stylo. Elle m'énerve. Ce n'est peut-être pas de sa faute, mais j'en ai marre, d'être surveillé et jugé en permanence, comme si elle avait la moindre idée de ce que l'on vivait, ou plus d'expertise en raison d'un simple badge sur sa poitrine. Comme si tous ces tocards bien capables de vous juger pour chaque actions étaient d'un seul coup des modèles parfaits et qui eux, ne font jamais d'erreurs, tout ça parce qu'on leur a dit qu'ils étaient des singes plus puissants que les autres singes, maintenant. Peut-être que je colle mes préjugés sur elle, en outre, vu qu'elle se tempère ensuite, mais c'est trop tard. Je ne réponds pas, me doutant que si je le faisais, ce serait acide et sec, et vu la position qu'elle a par rapport au dossier, je sais qu'il n'y a pas que moi qui aurait des soucis si je laissais faire mon instinct. Et cette foutue indigestion qui me tord le ventre... J'aurais dû rester au lit, moi.

Je l'écoute parler de la procédure d'une oreille. Ça ressemble à peu près à ce que j'avais vu en me renseignant sur le net, en soi, mais les précisions que j'entends me rassurent. Je ne suis toujours pas plus à l'aise à l'idée de cette rencontre, toutefois. Je doute qu'Axel apprécie d'être surveillé, et même si Clive a l'habitude... Je me demande si sa santé mentale serait en assez bon état pour qu'il ne fasse pas une connerie. L'anxiété croît dans mon ventre en petits pics. Non, rien à dire, je n'aime pas ça, bien que je sais qu'il faudrait que j'essaie, d'une manière ou d'une autre.
Je plisse les yeux devant la brochure que je vois, retenant de peu un grincement de dents face aux photos toute propres, toutes belles, avec des jolies représentations très forcées, comme si tout ça était plaisant d'une quelconque manière. Pour une raison étrange, je me sens comme insulté. Je lève presque les yeux au ciel : bon sang, si y'en a qui essaient toujours de se faire passer pour des anges, c'est bien les matons et les flics. Oh, ça va, hein, laissez-moi penser ce que je veux. Je me force malgré tout à lire et regarder, bien que je tique plusieurs fois sur des notions et des mots que je ne comprends pas. Déjà que le français n'est pas ma langue maternelle... Construire ma pension m'a bien entraîné à ça, mais c'est toujours compliqué. Je ne suis pas né avec six-cent de QI aussi, hein.

« … Je vois. »

Bizarrement, savoir que ces procédures prennent du temps me rassurent graaaandement. Oui, c'est lâche. Mais j'estime avoir mes raisons d'agir ainsi, quand bien même elles sont nées de mes incertitudes et mon égoïsme. Je hoche de la tête par rapport à la suite, en soupirant mentalement quand je comprends que je vais encore devoir lire des papiers que personne ne lira hormis quelques vagues responsables, en s'occupant sûrement d'autre chose en même temps. Mais soit. Je ne suis plus à ça près, et continue d'écrire. Je préférais encore remplir des contrôles, j'vous le dis...
Sa question me prend de court, et je m'arrête une seconde pour examiner son expression. Je ne comprends pas trop pourquoi elle... Non, pas s'inquiète. Pourquoi elle me demande ça, en fait. Ça l'intéresse, de savoir si j'y arriver ou pas ? Pourquoi ? Par bonne conscience ? Mouais. J'ai du mal à y croire.

« Plus ou moins. Enfin, j'en ai fait fut un temps, et j'ai quelques connaissances qui connaissent ce genre de choses, au pire. »

Je hausse les épaules, désintéressé. J'ai pas envie de parler. Je n'ai plus envie de le faire, en réalité, et je me rends compte maintenant que je me suis contracté, soudainement plus hostile, ayant perdu le peu d'aisance que j'avais avant. Mes yeux se portent un peu ailleurs pendant quelques secondes, et je remplis les papiers que j'ai à faire sans faire très attention. Mon envie que ça se termine s'exprime d'ailleurs alors que j'ai presque terminé, et que je lance une œillade à la lieutenante.

« Ça sera tout ? »

J'espère bien que oui. Déjà qu'ils imposent leur présence ici, si ils pouvaient éviter de me noyer dans la paperasse, ça sera sympathique. Alors que je suis encore en train d'écrire, un gros bruit m'arrête tout net dans mon travail. Je fronce les sourcils, méfiant. Je pourrais laisser passer, vous me direz, mais j'ai appris avec le temps qu'il vaut mieux ne pas réagir comme ça lorsque l'on gère une pension. Je me relève donc quasiment tout de suite, et je n'ai pas eu tort, car Axel rentre subitement dans la pièce, les yeux grands ouverts. L'enfant a l'air étonné, voir un peu inquiet, ce qui, le connaissant, ne doit pas être pour de rien.

« Papa, y'a les Statitik et les Scobolide qui sont sortis ! 
- Mais qu'est-ce que... »

Surpris, je m'approche à pas rapides d'une des fenêtres de la maison, et je découvre vite qu'il avait raison. Je suis étonné, et un peu stupéfait, mais je le vois jusqu'à mon jardin : des Venipattes et quelques Mygavolts regardent nerveusement autour d'eux, comme si quelque chose les avaient apeuré. Ce n'est pas normal. Ils ne sont pas supposés pouvoir venir par ici.
Et moi, je n'ai plus le temps d'être ici à faire de la paperasse pour qu'un vieux type la regarde distraitement en avalant un donut (oui, je suis insultant, quelle nouvelle incroyable). Je jette un coup d’œil à Dufresne, mais j'engage déjà ma route vers la sortie de la maison et le reste de la pension.

« Bon, vous pouvez vous rendre utile ? Si ces pokémon se retrouvent relâchés, de toute façon, ça vous fera assez d’ennuis en ville pour un moment. »

Je ne suis pas assez stupide pour croire que ma fierté va au dessus du fait que la situation peut devenir dangereuse et qu'il ne vaut mieux pas que je gère ça seul. Une fois sorti dehors, je fronce directement les sourcils en remarquant le désastre. Les pokémon s'agitent. Les résidents normaux sont inquiets, et ceux que j'avais mis à l'isolement à cause de leurs tempéraments agressifs ou leurs difficultés regardent d'un air mauvais leurs compagnons.

« Axel, viens-là ! »

L'enfant s’exécute prestement. Jugez-moi irresponsable de le prendre avec moi, mais je ne préfère pas le laisser seul dans la maison quand des pokémon sont dans cet état un peu partout, quand bien même Zeke est un combattant redoutable. Au moins, avec moi, il est à peu près en sécurité. Je l'attrape dans mes bras et le porte, jetant des coups d’œil aux environs. C'est un épais trou dans une partie des grilles qui me fait froncer les sourcils. Bordel, comme si j'avais besoin de ça...

« Ça doit être une intrusion. Les grilles ne sont pas supposées lâcher, elles ont été coupées. »

Et j'aimerais être persuadé que ce n'est pas le cas, mais non. Je saurais reconnaître une grille dévorée par des Mygavolt pressées de sortir, et ce n'est pas le cas. D'autant plus que je doute que des araignées mangent du métal, voyez-vous. Et je ne suis pas très rassuré en me disant que ce sont peut-être des humains, les responsables.
Début janvier 2023 (~15h)
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Mer 7 Fév 2018 - 23:43
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Angarade Dufresne
  
Allez, viens, on va faire de la paperasse...
avec Natsume Miyano


Personne n'aime remplir de la paperasse et l'agent de police est la première qui préfère éviter ce genre de choses. Demander à son hôte de le faire ne lui fait pas grand plaisir non plus, d'ailleurs. Et le fait que l'ambiance se fasse de plus en plus malaisante n'aide pas tellement. Évidemment que c'est pas très humain, ces papiers. Évidemment que ça fait passer celui qui les remplie et ce qui lui arrive pour un simple résumé d'infos sur un bout de feuille... Elle n'y peut rien, c'est la procédure. Et puis, au moins les règles, les procédures, ça peut mettre tout le monde d'accord et ça permet d'être objectif, de ne pas se perdre dans trop d'émotionnel, de personnel. Ça l'arrange beaucoup, quoi. Surtout pour se convaincre qu'elle est toujours absolument objective. En plus  l'autre savait faire, alors... Finalement, c'est bien si ça ne s'éternise pas trop. Autant ne pas faire trop de zèle.

« Ok, dans ce cas... »

Elle le laissa voir les papiers par lui-même, prenant un peu de distance. Sans se rendre compte de la nervosité et de la crispation de l'autre, elle eut tout de même la sensation que celui-ci se dépêchait de remplir les papiers... Bon, si il y a un soucis, elle pourra toujours l’appeler pour préciser. Enfin. La fiche fut bientôt terminée et Angarade hocha la tête sans plus ergoter, sentant que l’hôte de pension se faisait plus impatient.

« Oui, ça devrait être bon. »
Hm. Il lui sembla qu'elle oubliait quelque chose... Ah, oui. « ...Merci. »

Sans geste brusque, elle commença à ranger soigneusement ses dossiers, bientôt prête à partir. C'était sans compter sur l'intervention d'Axel le retour, un peu alarmé par ce qui se passait apparemment dehors. Prêtant une oreille à moitié attentive, Angarade comprit  plus ou moins que des Pokémon s'étaient échappés... Et avait-elle bien entendu « Statitik »...?! Elle retint son souffle, un semblant d'émotion teintant ses pupilles sombres. Elle mit en suspens un instant son rangement pendant que le propriétaire des lieux allait voir la fenêtre et s'apprêtait à prendre congé histoire de ne pas le gêner dans ses tâches d’éleveur. Mais en fait, on avait encore besoin d'elle. Pour quelque chose qui ne fait pas vraiment partie de son travail ici à vrai dire. Mais cela deviendrait effectivement un problème de la Milice si des gros insectes se retrouvaient en ville. Et puis, ça poserait certainement soucis à Miyano qui devrait en répondre, ça pourrait ne pas améliorer son dossier et... Après tout, Angarade est là pour aider à la base, alors autant ne pas fuir à l'anglaise avant d'avoir bien fait son travail.

« Bon, très bien, j'arrive. »


Fit-elle en emboîtant le pas au châtain qui appelait son protégé près de lui. Ils sortirent dans le jardin où on voyait en effet quelques Pokémon qui gambadaient hors de leurs enclos et... Des Mygavolt que la brune trouva absolument magnifiques, et elle eut bien du mal à se retenir de ne pas essayer de leur faire des câlins ou les prendre en photo. Après, peut-être. Elle se baissa vers la clôture et hocha la tête pour confirmer les suspicions de Miyano.

« ..Ouais, en effet... Possible que y'ait eu intrusion. »
Elle se redressa en hâte et pressa le pas vers l'arrière de la maison. « Je vais faire le tour de la propriété pour voir si y'a quelqu'un ! »

Elle avait déjà disparu vers l'autre face du baraquement, et commença à tourner autour de la maison de bois plus grande qu'elle n'aurait pu paraître de l'intérieur. A sa grande déception, elle ne trouva pas âme qui vive en dehors des Pokémon présents sur les lieux. En revanche, un objet métallique brillant au soleil attira son attention, ainsi qu'un petit Statitik qui était tombé sur le dos et n'arrivait pas à se remettre sur ses pattes. Comme il semblait d'avoir eu peur et être encore un peu effrayé par les humains, Angarade fit sortir Big qui aida son semblable à se remetre sur ses pattes. Puis, avec le plus grand soin du monde, elle cueillit la petite araignée jaune et la pris avec Big dans ses bras, a rassurant comme une Maman poule. En dernier lieu, elle ramassa la pince avec un mouchoir (bien que cela l'étonnerait que ça aille en analyse et même si c'était le cas, ça ne donnerait peut-être pas grand chose), la considéra d'un air satisfait bien qu'ennuyée de n'avoir pas aperçu l'auteur du méfait. En revenant par l'autre côté pour retrouver l'hôte dans le jardin, Angarade reprit son souffle brièvement et agita la pince à câbles qu'elle avait trouvé à l'orée de la forêt, tout en gardant le Statitik dans ses bras..

« J'ai vu personne sur vot'propriété, mais j'ai trouvé ça et ce petit gars qui est pas passé loin d'être emporté. » Elle posa la pièce à conviction sur une boite à outil qui traînait par là et balaya l'élevage des yeux. « Vous pensez que c'est avec ça qu'on aurait coupé la grille ? Z'avez récupéré vos Pokémon ? »

Elle resta pensive un instant, toujours en surveillant les lieux.

« Je crois que ce p'tit n'a rien, mais vous devriez peut-être vérifier. »

Elle tendit le Statitik à l'hote de pension, ne sachant pas ou le remettre.

« Y'a quelqu'un qui pourrait en avoir après vos bestioles... ? » A ce qu'elle sait, les Pokémon insectes ne sont pas les plus populaires ni les plus rares, pourtant. « En même temps vos Mygavolt sont vraiment super beaux donc je... Euh, enfin, c'est pas la question, m'enfin, ce peut aussi être un canular... ? »

C'est pas très professionnel de s'éterniser sur la beauté des Mygavolts... Dans tous les cas, malheureusement, elle ne peut pas inventer un portrait robot ou un coupable comme ça, car ils n'ont vu personne.

Angarade Dufresne
Angarade Dufresne
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Dim 11 Fév 2018 - 12:17
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Natsume Enodril-Miyano



Allez, viens, on va faire de la paperasse
ft. Angarade Dufresne

Cette journée doit être merdique jusqu'au bout, hein, dites-moi ? J'ai bien l'impression que c'est le plan, peu importe à quel point ça m'exaspère et me donne des envies de meurtre. Mon expression, au delà d'être froide, est surtout particulièrement froncée, signe que je perds patience. Même Axel s'inquiète de mon état, et enserre doucement mon manteau dans un espoir naïf et innocent de me calmer. Je caresse distraitement ses cheveux pour lui faire signe que tout va bien. Gmmgr. Entre ça et mon bide qui me relance...
Je hoche distraitement de la tête quand elle confirme ce que je pensais. Je la laisse s'éloigner, pas spécialement d'humeur à m'embêter, pendant que le gamin bouge nerveusement face à l'afflux de pokémon tout aussi perturbés les uns que les autres. Je tente d'en calmer certains, par des caresses su le ventre ou le corps, ou en les faisant se regrouper. La panique est bien passé entre les différents membres, surtout les jeunes, mais je pense que me voir rester calme aide à ce qu'ils ne courent pas dans toute la pension. Quelques Mygavolts encadrent d'ailleurs des plus jeunes, tandis que des Reiko, que j'aperçois plus loin, grommelle face à la panique de ses petits qui s'arrêtent alors presque religieusement.Je fais un peu le tour, attentif à ce qui je peux remarquer, mais pour l'instant... Je grommelle un peu. Rien ne semble donner un quelconque indice, même pas cet emballage de gâteaux au chocolat qui-
… Oh.
Je cligne des yeux bêtement et m’accroupis, curieux. Les sourcils froncés, je ne sais que dire et inspecte le paquet de sucrerie, qui attire immédiatement l'attention d'Axel. L'enfant s'excite tout seul en le découvrant, et sourit bêtement, comme si il lui rappelait de bons souvenirs.

« Ooooh ! Mais c'est trop bon, ça ! Y'en avait à l'anniversaire de Cléo ! Y'en reste, dis ? »

J'esquisse une grimace de dégoût quand je pense au fait que mon filleul n'a pas l'air très dégoûté à l'idée de manger un gâteau qui a traîné par terre, mais passons. Dufresne revient peu de temps après, en tenant un pauvre petit Statitik, et une pince. Mon expression s'adoucit devant la vision de l'araignée, et j'écoute ce que dit la lieutenante sans rien objecter au début. Il faut bien, toutefois, que je réponde à sa question.

« C'est sûrement avec la pince, oui. Et non, hormis ça, je n'ai rien trouvé. Les pokémon devraient être contenus, si tout se passe bien. »

Je ne me montre pas optimiste, ne rêvez pas trop, c'est juste que j'analyse promptement les chances et qu'elles ont l'air correctes. Les pokémon que je garde ne sont pas prompts à la fuite, alors je suppose que si je garde la situation sous contrôle, les choses ne devraient pas empirer. Je suis plus intéressé, en tous cas, par le Statitik qu'elle me tend et à qui je fais un peu de place sur le bord de mon cou. Celui-là, je crois le reconnaître aux petits piquants sur sa tête, n'est pas un bébé d'Akane. Je ne saurais vous donner son nom comme ça, mais je me montre le plus bienveillant possible pour ne pas l'effrayer. Je n'aurais qu'à trouver ses parents tout à l'heure, si il le faut, et l'araignée ne semble pas très dérangée par le fait de rester sur moi. Logique, en même temps, puisque je l'ai vu naître comme tant d'autres avant lui. Et c'est bien pour cette raison que je ne tolère aucune intrusion ou tentative d'agression quel qu'elle soit envers mes petits protégés. Je remercie brièvement Dufresne. Mm. Elle est peut-être moins... Bon, disons que je l'ai peut-être jugé un peu vite, si elle se montre gentille avec les araignées. D'expérience, ceux qui font ça visent rarement mal. M'enfin. J'ai d'autres préoccupations, là.

… Et visiblement, elle aime beaucoup les araignées. Je plisse un peu les yeux, surpris. J'esquisse malgré moi un tout petit rictus fier, toujours plein d'arrogance quand on parle de mes petits. J'en oublierais presque mes soucis, mais Dufresne me rappelle en émettant quelques hypothèses. Hm. J'en sais rien, c'est possible aussi, mais je vois mal pourquoi on s'emmerderait à faire un canular aussi... Grotesque.

« J'en sais rien. Mais disons qu'avec la Compétition, les Brutapode et les Mygavolt sont des pokémon relativement recherchés, au vu de leur puissance. »

Je ne compte pas le nombre de dresseurs un peu prétentieux qui venaient me voir en croyant que tout leur serait dû, et qu'il pouvait acheter des pokémon comme des jouets remplaçables. Ou qui ne viennent en chercher que pour un match contre un élite particulier : Arceus seul sait à quel point je me montre acerbe contre ces gros... Hmpf. Pas maintenant. Enfin, j'ai du mal à croire à cette hypothèse de la farce, au vu de ma supposition. Je me tourne vers l'officière, mon expression froncée en un peu d'inquiétude.

« Honnêtement, je ne pense pas- 
- Papa, y'a un truc qui bouge, là-bas !»

Axel est réactif, heureusement pour moi. Il pointe du doigt quelque chose que je n'ai pas le temps de remarquer, mais je fronce les sourcils. Je crois avoir remarqué une ombre. Perplexe, je me tends et me demande si ce n'est pas notre coupable.

« … Hm ? »

J'amorce quelques pas en cette direction, qui se trouve entre mon laboratoire et la maison. J'entends des bruits de pas précipités, et... Des miettes ? Fronçant les sourcils, je m'avance jusqu'à la source du son. Le son en question vient de l'ouest, près de la pouponnière, et mon sang se glace. Tout, mais pas ça ! J'en oublie de dire à Dufresne de me suivre, un peu paniqué.
La porte est ouverte. Pour quelle raison, ça... Je la découvre vite. Et je... Je... Je ne m'attendais pas à ça, en fait. Genre vraiment pas. J'ouvre de grands yeux quand je reconnais la silhouette d'un pré-ado quelconque, courbé sous une table, se cachant probablement. Sa bouche est couverte de chocolat, et je jette un regard au papier que j'ai ramassé tout à l'heure, près du « lieu du crime ». Je crois... Je crois que toute cette histoire a une origine vraiment, vraiment conne. Surpris, je ne sais quoi faire, et dans un réflexe bête, recule de trois pas, me cachant moi-même derrière un mur. Lorsque je finis par rejoindre Dufresne, je me masse la nuque, paumé sur la marche à suivre. Je suppose que botter le cul d'un gamin de 10 ans est un peu hors de question, surtout avec une flic dans le coin, hein ?

« … Dites, les mômes, c'est pas votre rayon ? Parce que je crois que c'en est un. »

Mais merde, quoi. Ça suffit, j'en ai marre des conneries de gosses, moi !
Début janvier 2023 (~15h)
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Dim 11 Fév 2018 - 22:54
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Angarade Dufresne
  
Allez, viens, on va faire de la paperasse...
avec Natsume Miyano


Pendant qu'elle faisait son tour, Miyano, lui, n'avait pas découvert grand-chose. Néanmoins, il avait réussi avec l'aide d'une Brutapode et des Mygavolt adultes à contenir ses Pokémon. Vu le calme apparent de l’éleveur, il ne devrait pas y avoir de pertes ou de Pokémon trop dangereux en liberté. L'inverse aurait été très fâcheux et ennuyeux pour lui et Axel, surtout dans la conjucture actuelle. Et même si elle n'est ici qu'à titre professionnel, eh bien, ça ennuierait quand même que Miyano et son filleul aient des problèmes à cause de la fuite de Pokémon dangereux, déjà qu'ils n'ont pas la vie la plus facile. Bon, Angarade s'occupe de gens dans une situation bien pire que la leur, mais ce n'est pas la question. Quand on fait du cas par cas comme elle le fait ici, on ne les compare pas entre eux. Chaque famille a ses propres problèmes, constitue un microcosme très complexe dont il faut aider à démêler les problèmes, pour prévenir des problèmes qui pourraient intervenir. Et accessoirement, mieux vaut qu'aucune bévue ne se produise pendant qu'elle est là, ça la foutrait mal.

Pendant que le petit Statitik se rassurant sur l'épaule de l’éleveur, ce dernier avança d'autres hypothèses, sans mieux comprendre que la lieutenante ce qui a pu amener à cette infraction. Leurs débats furent interrompus par Axel, le plus attentif ici, visiblement, qui surprit quelque chose. L’éleveur pressa tout de suite le pas vers la direction indiquée par le plus jeune. Il avait l'air soudainement plus inquiet. Angarade lui aurait bien dit d'attendre pour qu'elle passe devant, mais Miyano était déjà entré dans la pouponnière. Au moins, le risque n'était pas présent. Enfin, s'il l'était, c'était en la présence d'un gamin planqué sous la table.

« ...Meh, tout ça pour ça. »

Grogna l'agent de police d'une voix peut-être un peu forte, qui ne rassura pas franchement le gamin planqué. Déjà que ça se voyait qu'il se rendait compte d'avoir commis une grosse bourde, l'attitude et la carrure de l'agent de police n'allait pas l'aider. Comme Miyano lui laissait le sale boulot, Angarade soupira puis fit un pas vers la table, en faisant attention à ne rien toucher dans la pouponnière.

« Alors, jeune homme... Tu sais que c'est une propriété privée, ici, et que tu es en infraction ? »

Le garçon s'enfonça encore plus dans sa cachette, effrayé par les propos sévères de la plus âgée. Celle-ci s'en rendit compte et d'un mouvement du pouce vers l'extérieur, elle l'invita à sortir.

« Bon, tu vas commencer par sortir de là, je crois pas que M'sieur Miyano apprécie les intrus dans sa, euh, sa cabane à oeufs. » Le gamin, hagard, fixait avec son visage plein de chocolat l'adulte. Celle-ci perdit un peu patience et haussa le ton. « Aller, on a pas toute la journée ! »

Alors, le petit blond rendu muet par la culpabilité certainement en train de l'envahir bougea finalement et fila vers la sortie sans demander son reste. Il songea à partir en courant une fois à l'extérieur, mais Angarade le retenu d'une main ferme sur l'épaule.

« Hep, hep, hep. J'ai encore des questions, jeune homme. »

Le garçon semblait sur le point de pleurer et tortillait son pied nerveusement en regardant ses chaussures.

« Est-ce que c'est toi qui a fait un trou dans le grillage ? Si oui, bah, déjà, il va falloir t'excuser, et, on peut savoir ce qui t'a pris ? »

L'autre marmonnait des trucs inintelligibles entre ce qui semblait être des « mais je sais pas » ou des « mais je voulais pas » ou encore « mais je savais pas que voila ». Peut-être voulait-il juste voir les jolis insectes de plus près et en embarquer un, ou leur donner des biscuits. Il semblait s'en vouloir et avoir réalisé son erreur maintenant que l'agent de police qui fait peur avec son regard noir se trouve devant lui. La brune leva les yeux au ciel et grogna de plus belle.

« En tous cas, il va falloir t'expliquer avec M'sieur Miyano, pour la barrière. » Elle se retourna vers l’intéressé. « Vous en dites quoi, vous ? »

Évidemment, elle n'était pas très encline a punir ce gamin sans l'aval de ses parents et ce ne doit pas être le genre de l'autre non plus.

Angarade Dufresne
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Milicienne
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Dim 18 Fév 2018 - 20:22
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Natsume Enodril-Miyano



Allez, viens, on va faire de la paperasse
ft. Angarade Dufresne

Merde. Oui, merde. Je suis un peu vulgaire, mais sincèrement, ça me pompe bien assez l'air comme ça sans que je ne fasse des efforts pour enrober ma pensée de sucre. Car oui, cela m'énerve déjà de devoir penser au fait qu'il va falloir que je répare l'enclos, alors en plus, tout ça parce qu'un gamin s'est mis dans des ennuis.. Je pousse un soupir lourd. Ça me soûle déjà. J'étais déjà bien soûlé me direz vous, mais je crois que ma limite ne va pas tarder à être atteinte. Après ça, je risque de m'isoler en ermite pendant un moment, ne serait-ce que pour éviter d'étrangler le postier si il arrive en retard.
Sans doute est-ce pour ça que je n'ai même pas l'énergie de m'énerver devant le gamin qui se cache en se faisant presque dessus. Je le fixe juste avec lassitude, pendant qu'Axel lui tire puérilement la langue, l'air énervé. De mon côté, je... Je n'ai pas grand chose à dire, en fait. Je ne vais même pas lui demander d'excuse, parce que j'ai juste envie d'oublier tout ça et d'aller soigner mon mal de bide qui me donne envie de me plier en deux. Alors je soupire et me pince l'arrête du nez, las.

« … C'est bon. Vous pouvez le lâcher, au pire ? Je n'ai pas vraiment envie de m'embêter, tant qu'il s'en va rapidement. »

Quoi que je pense des intrus, ce n'est définitivement pas mon genre d'envoyer des gamins au commissariat. Qu'ils soient bêtes ou pas (enfin tout le monde est bête, moi y compris), je n'ai pas vraiment envie de m'emmerder, d'autant plus que là, hormis avoir la paix, je ne désire rien. J'espère juste que la policière ne va pas insister ou être de ces gens qui veulent absolument punir toutes les conneries du monde, mais je ne crois pas que ce soit le cas. Enfin. On verra. Un détail, toutefois, me fait tiquer. Je fronce les sourcils, perplexe.

« … Mais pourquoi est-ce que tu étais dans la pouponnière ? »

Le gamin balbutie des choses qui ne font pas grand sens, et ça commence de plus en plus à m'énerver, tout ça. Toutefois, ma curiosité s'intensifie, et alors que je m'attendais à poser davantage de questions pour venir à bout de tout ça, j'entends un gros son de craquement. Un son qui est quelque peu angoissant à mes yeux, surtout en provenance d'un pareil bâtiment.
Je rentre rapidement dans le bâtiment, de nouveau, et me rend compte que des bruits réguliers se font entendre. Cette fois, il n'y a même plus la suspicion d'un intrus, alors c'est d'autant plus étrange, et fais bien attention à où je mets mes pieds. Mais quand j'entre dans la pièce réservée aux œufs, j'ouvre de très, très grands yeux. Oh merde. Oh, double merde. J'ai beau fouiller l'endroit, rien ne ressemble à ce que je cherche maintenant, et je panique de plus en plus. Mon rythme cardiaque s'accélère légèrement, et je sors à grands pas, un reste de coquille vide dans les mains. Son contenu a disparu, en outre, et quand j'arrive dehors, je gratifie Dufresne d'un regard quelque peu inquiet.

« Dites, vous n'auriez pas vu un bébé Medhyèna, par hasard... ? »

Non parce que si je le perds, Hayato va tellement m'arracher les fesses que je ne pourrais plus jamais espérer vivre normalement.
Début janvier 2023 (~15h)
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
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Dim 25 Fév 2018 - 23:13
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Angarade Dufresne
  
Allez, viens, on va faire de la paperasse...
avec Natsume Miyano


Angarade n'a pas choisi sa vocation pour regarder des gamins trembler ou les entendre bafouiller. Celui-ci a l'air tout à fait terrifié et désolé de son intrusion, désormais, les deux adultes s'accordaient visiblement sur le fait qu'il ne recommencerait pas du haut de ses 10 ans. Donc, autant ne pas lui courir après si il a compris son erreur. Reste que la raison de sa présence ici est toujours un mystère pour la lieutenant occupée à s'interroger. Miyano tenta à son tour de comprendre mais le gamin continua de bafouiller des choses incompréhensibles. Angarade finit par hausser les épaule et se détendit.

« Bon, écoutes, je vais pas te mettre en garde à vue, tu peux rentr-- »


Un nouveau bruit venant de l'intérieur interpella la petite troupe occupée à « discuter » à l'entrée de la pouponnière. L’éleveur eut l'air encore plus nerveux et constipé et rentra dans la pouponnière vérifier ses yeux. Angarade inspecta rapidement l'entrée et lui emboîta le pas. La nouvelle tomba peu après que les bruits aient continué... Apparement, un chiot, un bébé Medhyena, plus précisément, avait disparu. Sans attendre, Angarade se mit à regarder sous les meubles sans trouver la moindre boule de poils. Une toute petite voix les interrompit dans leur recherches.

« Moi je l'ai vu... »
« Hm ? »


Angarade se releva et se dirigea vers le gamin intimidé qui rentra la tête dans les épaules.

« Euh... Je l'ai vu en allant me cacher... je voulais l'attraper mais il a eu peur... »
Il désigna le placard du doigt. « Il s'est caché, pis vous êtes arrivés. »

Après avoir arqué un sourcil, la policière fit volte face et ouvrit ledit placard avec précaution. Tout au fond de ce dernier, il y avait en effet une toute petite boule de poil roulé sur elle-même. Angarade se baissa et lui présenta le dessus de sa main, sans encore oser le toucher. Elle n'a pas spécialement d'affinités avec les chiens, ayant des mauvais souvenirs de chiens bruyants et pénibles. Elle cotoie parfois des chiens ou des Pokémon canins dans la police évidemment, et ceux-la sont bien élevés... mais dieu, ce qu'elle déteste les petits caniches ou les saucisses à pattes que les maîtres ne surveillent qu'à peine alors qu'ils vont lui courir dans les jambes et les lui mordiller pendant ses joggings ! Le pire, dans ces cas-là, c'est que ça fait rire leurs propriétaires ! Enfin, bref. Mais pour le moment, celui-ci ne faisait pas de bruit. La petite noiraude, ou plutôt, le petit noiraud sortit progressivement de sa torpeur devant la lumière du jour, et s'en alla sentir la main de la policière.

« Il est là. »


Fit-elle à voix basse, ne voulant pas effrayer le bébé. C'est à ce moment que celui-ci leva la tête, bâilla, et fixa ses pupilles sombres dans le regard d'Angarade. Et même si cette dernière n'est pas spécialement branchée par les animaux mignon, eh bien, là, difficile de résister... Pétrifié par l'adorabilité du chiot en face d'elle, la brune costaude se figea un instant puis sa main gagna le pelage gris et noir du bébé Médhyena. Quand celui-ci semble s'être calmé, Angarade le prit entre ses mains et le sortit du placard pour le présenter au propriétaire des lieux.

« Le voilà. »


Pendant ce temps, le gamin intrusif avait poireauté à l'entrée et avait vraiment l'air de tenir à partir d'ici, désormais.

« Euh... Je peux rentrer chez moi, maintenant... ? »

Demanda-t-il, encore bafouillant. Angarade regarda Miyano pour savoir s'ils s'entendaient sur un oui, puis ils laissèrent le garçon retourner chez ses parents sans plus d'histoire. Maintenant que tout semblait être rentré dans l'ordre, il fallait encore que la brunette rende cet adorable chiot à l'éleveur. Mais celui-ci s'accrochait de toute ses forces... Il devait avoir peur des hauteurs.

« Bon.. je vous le rend, et... Roh, allez, retournes avec le monsieur, bébé. »


Mais non, le petit Medhyena chouina même un peu, il avait l'air de craindre le contact de l’éleveur alors que la policière voulait le tendre à l'autre.

« Oh-oh... Il veut pas.. »

Elle se sentait ramollie, maintenant. Et se demandait pourquoi elle ne cherchait pas à protester d'avantage contre le fait que le bébé Pokémon voulait se prendre à elle sans se détacher d'un poil. Meh... Qu'est-ce qu'elle était censée faire, en fait, là ?

Angarade Dufresne
Angarade Dufresne
Milicienne
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Jeu 1 Mar 2018 - 0:11
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Natsume Enodril-Miyano



Allez, viens, on va faire de la paperasse
ft. Angarade Dufresne

La disparition potentielle d'un bébé Medhyèna m'inquiète bien plus que tout autre type d'infraction causée par un gamin de dix piges tremblant des genoux comme si on allait l'exécuter d'un instant à l'autre, et de loin. Sans doute est-ce pour cela que je me montre quelque peu insistant dans mes recherches, et que mes mouvements se font de plus en plus nerveux. Alors certes, j'avais imaginé qu'il partirait un jour, mais... Pas alors que je ne sais pas où il va, sérieusement ! Grah... Scrogneugneu, où est-ce qu'il a pu se cacher... Si il faut que je sorte la vérité de ce môme avec une pince, je vous jure que-... Que je ne ferais rien parce que ce n'est sûrement pas de sa faute et que tout ça est juste une suite de mauvaises circonstances. Ouais, probablement.
D'ailleurs, en parlant de ça, ce dernier paraît en savoir un peu sur la situation et l'état du Medhyèna. Je l'écoute d'un air neutre, mon expression blasée ne quittant pas mon visage car honnêtement tout cela me soule sincèrement. Axel, que j'ai reposé depuis un temps au sol, ne dit rien et observe tout autour de lui dans l'espoir de trouver la boule de poils. Mais ce fut la lieutenante qui parvint à le trouver en première, et sur le coup, j'ai poussé un soupir de soulagement. Fiouf. Mes fesses ne seront pas arrachées par Hayato et Nagi, Arceus merci. Je hoche vaguement la tête pour faire signe au gamin qu'il peut décamper, retenant difficilement l'envie de lui dire que de préférence, j'aimerais que ça soit fait vite. Oui car je veux bien être tolérant mais si l'on pouvait expédier tout ça rapidement... Merci bien, ça m'arrangerait. Allez, ouste.

J'esquisse un sourire attendri en découvrant la bouille du petit que nous ramène Dufresne. Axel ouvre de grands émerveillés et pousse un « ooooh » surexcité, bien que ce ne soit largement pas le premier qu'il ait croisé. Peu importe le nombre de fois où je vois ça, ça reste mignon comme tout, et je ferais presque un gazouillement ridicule si je n'avais pas conscience de la femme qui nous accompagne.
En revanche, que le petit se rétracte ainsi dans les bras de mon interlocutrice, je ne l'avais pas trop prévu. En clignant des yeux, je me demande tout d'abord si j'ai fait un truc sur le visage, mais comprend bien vite que ce n'est rien de tout ça. Ah. Euhm. Si les rejets sont des choses rares, j'en ai vécu d'autres, et est bien moins touché qu'il fut un temps (Arceus, les chouineries que j'ai pu faire étant adolescent). Je suis juste... Confus. Mais on dirait que le Medhyèna s'est pris d'affection pour la policière, sans doute car elle a été la première chose qu'il a vu. Ce n'est pas un mal, en soi, je ne sais juste pas trop quoi faire pour la marche à suivre.

« Hehehe ! Y vous z'aime bien ! »

Axel, lui, ne se formalise pas du tout de la situation. Il ricane, visiblement amusé par notre malaise à tous les deux, et j'en viens à me dire, en jetant de nouveau un œil sur tout cela, qu'il n'y a effectivement pas lieu de m'inquiéter outre mesure. Bon, de toute façon, il aura bien fallu lui trouver un dresseur, alors, tant qu'on y est...

« Si il veut rester avec vous... Je suppose qu'il vaut mieux faire ainsi.»

Je ne suis pas très inquiet. Quoi que je pense des flics et des miliciens, elle a l'air... Bon. Je ne dirais pas de louanges excessives, mais disons qu'elle n'a pas l'air de manger des enfants au petit-déjeuner, si j'en crois ce qui vient de se passer. J'ai eu la preuve qu'il y avait un peu de raison et, malgré moi, en repensant à tout ce qui s'est passé, je ne peux pas dire qu'elle n'a pas, disons, tenté de rendre les choses moins pénibles. C'est un point que... Que je dois lui accorder, même si ma méfiance reste de garde. En outre, puisqu'elle suit le dossier d'Axel, j'aurais un moyen de surveiller l'affaire. Je suppose que c'est à peu près tenable, alors je hausse les épaules.

« Tant que j'ai de ses nouvelles de temps à autre, ça me va. Ah, et il faudra aussi prévenir ses parents, mais ça, c'est facile à faire. »

Hayato et Nagi me font confiance, mais bon, cela reste leur fils, alors voilà, je devrais leur en toucher deux mots. Cette affaire peut-être pliée bien vite, et au-delà, j'espère d'ailleurs que tout le reste aussi. Je vous assure qu'elle se fait désirer, là, ma tisane en pyjama dans mon lit.

« Tant que j'y suis... Il restait des papiers à signer ? »

Et pitié, faites que non.
Début janvier 2023 (~15h)
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Jeu 1 Mar 2018 - 2:58
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