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Petit à petit [PV Nyan-tsume]
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Samaël Enodril-Miyano

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Petit à petit
feat Natusumé
"baby moonwalk"

Je ne le croyais pas quand on me disait toujours, étant petit, que je trouverais le temps de plus en plus rapide en grandissant. Je me rends compte désormais à présent que ça ne peut qu'être plus vrai. Et je ne suis pas fier de me rappeler toutes ces soirées où je restais un peu trop longtemps à mon bureau quand je pouvais plutôt profiter de mes proches à la maison. Je tente tant bien que mal aujourd'hui de me racheter et d'apprendre de mes erreurs passées. Surtout depuis que je suis devenu parent, en fait... Je n'ai pas demandé de nouvelles à Lionel récemment sur sa propre situation, mais j'espère qu'il s'en sort de son côté, pour son histoire d'adoption. Cela fait un an que Arsène est venu au monde, et notre vie n'a plus tout à fait été la même, depuis. On peut dire que s'occuper d'un enfant n'est pas tout à fait nouveau puisque nous avons Axel, mais... C'est encore différent. Et puis il s'agit en plus là d'un bébé. Même avec tous les manuels du monde, c'est compliqué, d'avoir à charge un être aussi petit et fragile. Il n'y a que la pratique qui peut vraiment nous forger ; heureusement, nous recevons régulièrement des conseils de maman et Kagami lorsque nous passons les voir ou qu'elles viennent nous rendre visite. Inutile de dire d'ailleurs que y'en a une qui prend son nouveau rôle de grand-mère très à cœur. Un peu trop, même. Enfin... Cela nous dépanne bien, pour le baby-sitting, je dois avouer. Mais il y a des choses que seuls les parents peuvent assumer. Les premiers pas dans la vie notamment, au sens propre comme au figuré. Arsène est désormais en âge de marcher mais il demeure assez timide pour le moment. Il préfère empiler des cubes de toutes les couleurs et jouer avec son livre interactif musical. Hé... Je ne vais pas lui en vouloir de préférer s'amuser. Mais j'essaye de lui faire comprendre qu'il doit aussi passer par certaines phases moins drôles. Enfin... C'est bon, marcher est pas le truc le plus chiant qui soit. Il trouvera même ça très pratique ! Difficile de le motiver, cela dit. Et ce n'est pas avec un diplôme de psychologie qui date et une expérience désormais accrue en Pokémon que je vais pouvoir m'en sortir. Les bébés Pokémon, au moins, ils sont autonomes très vite...
Comment faire...
Assis en tailleur devant mon fils, je me creuse la tête pour trouver un moyen de le faire progresser. Je ne peux que faire des tests pour voir ce qui marcherait le mieux.

« Tu permets, Arsène ?.. »

Doucement, je me rapproche du bambin pour lui prendre un des jouets qu'il délaissait. Aussitôt, son attention se détourne de ce qu'il faisait pour regarder le joujou en question. Délicatement, je ramasse son Ponyta en bois pour le poser sur une étagère à quelques mètres, légèrement plus haute que lui. Je me disais que ça lui donnerait peut-être envie de se mettre sur ses petites jambes. Mais au lieu de ça, il avance vers la cible à quatre pattes.
Quand il arrivera au niveau du jouet, il n'aura pas d'autres choix que de se relever...
Ce n'est pas comme si nous ne lui avions pas montré comment faire, en plus.
Allez, Arsène, tu peux le faire !
Encourageant mentalement l'enfant, ce dernier, arrivé au niveau de la plate-forme inatteignable s'il ne se met pas debout, préfère rester assis et tend les bras afin d'attraper l'équidé miniature. Il pousse même quelques gémissements à mon encontre en espérant que je lui donne, posant sur moi un regard suppliant qui me fait fondre instantanément.
Moooh petit cœur... Non, Sam ! Laisse-le se débrouiller, on va voir comment il réagit.
Réponse ? Assez mal, apparemment. Voyant que je ne veux pas l'aider à obtenir ce qu'il veut, j'observe son visage se décomposer, et je devine rapidement la suite.
Oh non pas la crise de larmes, pas la crise de larm-...

« BOUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Et c'est la crise de larmes...
Grimaçant avant de me boucher les oreilles, je tente de calmer le petit, en vain. Aïe aï aïe, je vais jamais y arriver...
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
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Dim 2 Jan 2022 - 20:59
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Natsume Enodril-Miyano

Petit à petit

Tels pères, tel fils
Beaucoup... Beaucoup de choses se sont passées, depuis la naissance d'Arsène. J'ai encore du mal à croire que ce n'était pas hier, certaines fois, alors que le souvenir est encore parfaitement frais dans mon esprit. Mais ce n'est pas une mauvaise chose. C'est juste... Que je suis parfois un peu déconcerté, il faut dire, par la vitesse à laquelle les mois passent. Parfois, j'ai l'impression d'être monté dans un grand huit. Même si ce grand huit prend la forme d'un bambin d'onze mois qui refuse de manger sa purée de carottes.
Enfin... Contrairement à avant, il faut dire que j'ai un peu d'expérience, même si la situation avec Axel était différente. Surtout, le fait que Samaël puisse être davantage présent en journée m'aide beaucoup, puisque même si je travaille techniquement chez moi, mes obligations quant à la pension me prennent du temps. J'ai bien pris quelques apprentis pour me donner un coup de main, mais je ne peux pas vraiment les laisser sans supervision. Mais... Inconsciemment, je ne peux pas m'empêcher de passer par la maison de temps à autre.

Comme cette après-midi, d'ailleurs. J'aurais bien une justification à donner, mais je me sens parfois un peu coupable de laisser mon compagnon avec notre fils lorsqu'il est aussi, et bien... Disons-le, un peu pénible. Ne me regardez pas avec ces gros yeux-là. J'ai beau l'aimer sincèrement, il n'empêche que le petit a bien vite compris que si il faisait des grands yeux de biche et qu'il continuait de pleurer, l'un de nous allait finir par craquer. Enfin, surtout Sam. Q-quoi, c'est juste... C'est un fait, il lâche facilement l'affaire ! Il suffit qu'Arsène fasse son plus air de pauvre chose, e-et... Et c'est différent lorsque c'est moi, oui.

Ah bah, quand on parle du loup...
Je grimace en ouvrant la porte, lorsque la première chose qui m'accueille est le bruit strident des pleurs de mon fils. Et non pas ses pleurs de peur ou de douleur, mais les pleurs qu'il fait lorsqu'il est en colère et attristé tout à la fois ; parfois plus l'un que l'autre. Dans ce cas-là, toutefois, je n'ai qu'à me rapprocher pour constater que c'est bien le cas.

« Arsène, sérieusement... »

Je pousse un soupir fatigué et désabusé devant la scène que j'ai devant moi. Facile de deviner ce qui s'est passé, avec le Ponyta en bois sur l'étagère et Sam qui semble on ne peut plus dépassé. J'offre toutefois une mine un peu compatissante à mon partenaire.  

« Laisse-le pleurer, il s'arrêtera quand il voit que ça ne marche pas. »

Pas comme si nous n'étions pas proches, en plus. Il finira bien par l'avoir, son jouet, mais pas en attendant que l'on fasse tout à sa place. E-enfin... Je sais qu'il n'a qu'un an, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. R-rah, je me sens coupable, maintenant...

« J'imagine qu'il a été comme ça toute la matinée... ? »

C'est plus une question rhétorique qu'autre chose. Je le sais parce que j'ai été à la place de Sam et inversement. Parfois, les deux en même temps. Mais sur le moment, je dois avouer être curieux de  ce qui pourrait permettre de l'aider à avancer plus vite. Je veux dire, il n'y a vraiment que pour les bêtises qu'il consent à -...
Oh.
Je tique sur l'instant. Uh. Ce n'est peut-être pas... Entièrement bête. Pensif, je me mets à parler à haute voix.

« Hm... A-alors... Peut-être que si il ne voit pas que l'on est là... Il serait forcé de faire un effort ? Surtout si... Il n'est pas supposé le faire ?»

D'accord, c'est un peu mesquin, mais... Si ça marche sur un adulte, ça peut marcher sur un enfant.



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Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
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Mar 4 Jan 2022 - 0:08
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Samaël Enodril-Miyano

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Petit à petit
feat Natusumé
"baby moonwalk"

Pensez bien que je me suis trouvé nul, au départ. Enfin... C'est parfois toujours le cas. J'ai l'impression qu'il est plus aisé pour moi de maîtriser des Pokémon en colère que de m'occuper d'un bébé. Encore plus quand c'est mon enfant. En fait ça doit être pour ça, d'ailleurs, que j'ai du mal. Je me demandais déjà à sa naissance si je serais un bon parent pour lui. Si ce n'était pas égoïste que je désire être père alors que je n'étais même pas sûr de moi. À bien des égards, ma mère m'a rassuré. M'a fait part de ses doutes premiers à ma naissance. Ce n'est en effet pas quelque chose qui est inné. Mais c'est comme les combats Pokémon. J'ai progressé en m'entraînant et avec l'expérience. Je le sais bien. Je ne peux m'empêcher toutefois de me dire que j'aurais pu faire un effort et savoir tout de suite ce à quoi mon enfant. Heureusement, je peux compter sur le soutien de ma famille, des témoignages de chacun, et surtout de Natsume qui partage peut-être les même appréhensions et inquiétudes, en dépit de ce qu'il a pu apprendre auprès d'Axel. Mais je sens déjà qu'il est plus à l'aise que moi, comme si c'était naturel. Est-ce que le fait qu'il soit éleveur joue ? Je ne saurais dire. Néanmoins, tout de suite, lorsqu'il débarque pour me sauver la mise et qu'il constate que je suis en train de galérer, je me sens tout de suite soulagé. Il a raison et j'en ai conscience, au fond. Arsène pleure pas mal pour des caprices, mais chaque fois, sur le moment, ses pleurs n'arrivent qu'à me faire craquer et je cède beaucoup trop facilement à ses demandes. Je suis content qu'il puisse grandir dans un cadre privilégié mais je n'ai pas envie qu'il soit trop gâté à cause de moi non plus...

« Je sais, je sais... »

Un soupir m'échappe. Je hoche de la tête pour signifier à mon compagnon qu'il a raison. Arsène peut être difficile, quand il veut. À côté, Axel fut plus sage. Je m'en voulais déjà d'avoir été dur avec lui auparavant, mais encore plus quand je me rends compte que notre fils fait beaucoup de crises, et qu'il m'en a pas mal servi ce matin. J'espérais un peu qu'il en soit fatigué, pour être honnête. Cependant, l'idée de Natsume, si elle m'intrigue, ne semble pas si mauvaise, lorsque j'y réfléchis un peu.

« Hm ?.. Eh bien... Peut-être... On peut toujours essayer. »

La tentation de faire une bêtise pourrait le motiver ? Honnêtement, ça ne m'étonnerait pas, si ça marchait réellement. C'est vrai que Arsène n'est pas le dernier pour ça. Sous sa bouille d'ange, des fois... On ne va pas se mentir, pas vrai ? Enfin... J'imagine que je n'étais pas forcément mieux, en vérité. Je ne me souviens plus de cette période, évidemment, mais je ne sais pas si j'ai toujours été très sage.

« Donc... On le laisse tout seul et on observe ce qui se passe ?.. »

Mes yeux se lèvent vers mon mari dont la présence me rassérène plus que ce que j'aimerais avouer. Les parents qui élèvent correctement leurs enfants seuls ont beaucoup de courage, à mes yeux. Je ne sais pas comment je ferais, sans Natsume. J'ai honte d'ailleurs de me dire, qu'en un sens, il a dû élevé Axel un peu seul... D'ailleurs, il faudrait que je lui parle du projet que j'ai depuis quelques mois.
Mon attention se reporte sur mon fils que je regarde avec sérieux après m'être mis à sa hauteur. Effectivement, il s'est arrêté de pleurer mais me scrute désormais avec des yeux suppliants. Je sens mon petit cœur se fondre en le voyant, me sentant prêt à céder à nouveau.
Ce n'est pas le moment de flancher !

« Bon, Arsène, écoute-moi. Tu n'as pas le droit au poney, d'accord ? Pas bouger. »

Après quelques secondes, le petit se remet aux larmes de crocodile. Il me faut tout mon courage et le soutien de son autre papa pour que je résiste et que je me relève. Nous faisons mine de nous en aller de la pièce, essayant de faire le moins de bruit possible alors que nous nous éloignons mais que nous le regardons discrètement de loin. Au bout de deux minutes (qui me semblent interminables) à s'époumoner, Arsène s'arrête tout à coup et son regard est rivé vers le jouet à un mètre au-dessus de lui. Il tend ses petites mains vers l'étagère pour essayer d'atteindre le Ponyta miniature. De mon côté, je soupire silencieusement.

« J'ai un peu honte... Si tu n'étais pas là, ce serait vraiment le roi de la maison. »

On va dire que j'exagère un peu. C'est vrai toutefois qu'il aurait un peu trop ce qu'il veut. Et ce n'est pas comme ça que je vais lui apprendre à partager avec les autres. Je ne suis pas inquiet outre mesure de son avenir à lui et de celui de nos futurs enfants si nous en avons d'autres puisque je ne suis pas seul pour l'éducation. Je souhaite seulement être un bon père, qui saura apprendre à ses gosses les bonnes valeurs. Même s'il va de soit que je ne me considère pas comme le meilleur exemple. J'en ai tellement fait, des conneries... C'est surtout grâce aux autres, que je peux être un peu plus fier de ce que je suis devenu.
Samaël Enodril-Miyano
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Dim 9 Jan 2022 - 22:44
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Natsume Enodril-Miyano

Petit à petit

Tels pères, tel fils
Je ne devrais pas faire le malin, puisque ce que je veux que nous exploitions chez notre fils, c'est-à-dire une tendance à vouloir absolument faire ce qu'il n'est pas supposé faire... Je nierais si je ne faisais pas exactement la même chose, même à mon âge. Mais quitte à ce que ce soit là, autant l'utiliser quand ça a son utilité. Enfin, je ne dis pas qu'il faut manipuler les enfants, ne déformez pas mon propos : simplement, je suis curieux de voir également si le petit a des difficultés ou simplement un peu la flemme. Rien ne presse pour qu'il marche, mais une part de moi a envie de le savoir.
Je ne m'attendais toutefois pas à ce que mon compagnon se montre aussi sérieux. Mes yeux s'ouvrent un peu sur le coup de la surprise. E-enfin, pas qu'il aille trop fort, mais... J'imaginais plutôt faire croire au petit que nous ne le voyions pas, pas forcément... Enfin, c'est fait. Ma main se posant sur l'épaule de Samaël, je l'invite à s'éloigner avec moi pour que nous nous « cachions » derrière un mur. J'admets que l'écoute des cris du petit me met mal à l'aise. Je me sens mal, tout simplement, comme si je venais de l'abandonner sur un coin de la route ou que je l'ignorais alors qu'il aurait mal. J'ai toujours eu énormément de difficulté avec les cris d'enfant, au delà de ce qui est 'normal', si je puis dire. Les raisons ne me sont pas inconnues, mais c'est complexe de ne pas céder même en le sachant. Au moins, quand Sam est là, je me rassure sur le fait qu'il sera toujours là pour me dire si j'exagère ou non.

De toute façon, les pleurs finissent vite par se calmer, puisqu'Arsène semble avoir compris qu'il lui est maintenant possible de faire ce qu'il n'a théoriquement pas le droit de faire. L'observant d'un œil, je ne peux toutefois pas m'empêcher de hocher négativement de la tête face à ce que dit mon compagnon.

« Et si tu n'étais pas là, je serais trop dur avec lui. »

Je ne veux pas l'être. Mais j'ai parfois du mal à trouver l'équilibre entre céder trop vite et ne pas céder du tout. Pas que j'ai un jour été vraiment « dur », en réalité, mais... J'ai cette crainte, dans ma tête, de le devenir. Je sais ce qu'on dit sur les gens avec mon passif. Je sais à quel point il peut être facile de... Répéter ce qu'on a vu. Même sans le vouloir. Je suis rassuré par le fait que Sam soit plus « détendu » que moi et me fasse lâcher l'affaire lorsque cela ne vaut pas le coût.

« Ou juste... »

Mes lèvres se pincent. J'hésite à le dire, car rien qu'y penser me fait assez honte. Je devrais avoir honte d'y penser, mais cela me tracasse malgré tout, surtout quand je vois la manière qu'a Arsène d'interagir et de jouer. Je sais que je me montre inutilement inquiet, mais je ne peux pas m'en empêcher.

« Ce n'est pas terrible, je sais, mais... Des fois, je me demande... Si il est comme moi, enfin... »

Je ne finis pas ma phrase. J'ai du mal, car le dire ne ferait que confirmer que j'ai des craintes stupides et franchement discutables, et surtout que je fais de la projection. Je ne veux pas en faire. Mais j'ai peur, parfois, qu'Arsène vive les mêmes difficultés que moi, et que je sois bien incapable de l'aider, parce que je suis moi-même perdu, encore à mon âge.



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Natsume Enodril-Miyano
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Lun 10 Jan 2022 - 0:04
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Samaël Enodril-Miyano

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Petit à petit
feat Natusumé
"baby moonwalk"

Trop dur ?..
Je suis surpris que Natsume pense cela. C'est peut-être vrai, s'il le dit, je ne sais pas, mais je ne le voyais pas vraiment être dur avec les enfants même sans moi. Je ne vais pas dire que ça ne me fait pas plaisir, qu'il me dise ça. Cela me rassure un peu, pour tout avouer. Je ne fais pas nécessairement les choses de travers, ça signifie. Et ça veut dire aussi que ma douceur et ma faiblesse face à Arsène n'est pas toujours une mauvaise chose. Je suppose que c'est normal au début de ne pas savoir comment s'y prendre lorsqu'on a un premier enfant à élever depuis la naissance. Il n'y a pas de manuel ou de mode d'emploi ; et si les conseils sont précieux à prendre, il n'y a qu'en apprenant sur le tas qu'on finit par retenir. Intrigué par l'inquiétude qui semble émaner de Natsume, je ne vois toutefois pas où il veut en venir. Pour moi, c'est assez évident, et je suis surpris qu'il s'interroge à ce sujet.

« Comment ça, s'il est comme toi ?.. Bah c'est ton fils aussi, c'est normal qu'il soit un peu comme toi. »

Je n'ai évidemment pas compris ce qu'il sous-entendait, vu que je ne verrais pas cela comme un problème, de toute manière. Mais quoi qu'il veuille dire, je voudrais qu'il sache que toute ressemblance avec lui ne me gênerait pas, sur n'importe quel sujet. Il a énormément de qualités que j'apprécie et qui m'ont fait tomber amoureux de lui, alors si notre fils en hérite, je pourrai qu'être heureux et soulagé.
En parlant du louveteau, maintenant qu'il a fini de pleurer, Arsène commence à s'agiter un peu.

« Regarde ! »

Fais-je bien sûr en murmurant quand même pour ne pas que le bébé croit que nous ne sommes pas loin. Ce dernier se met à quatre pattes pour s'approcher du mur et commence, lentement mais sûrement, à utiliser ses petites jambes pour se relever. En chancelant un peu, je l'aperçois tituber maladroitement avant de reprendre son équilibre. Ses yeux se lèvent vers son jouet vers lequel il tend les bras dans l'espoir de l'atteindre. Et, enfin... Il ne marche pas si mal, en vérité.

« Eh bin... Quand il veut, il en est tout à fait capable. »

Je glousse légèrement, décidant quand même de ne pas me dévoiler sur-le-champ à l'enfant afin de continuer de l'observer. Mais les craintes inavouées de mon compagnon m'interpellent.

« Il y a quelque chose qui te tracasse, Natsume ?.. »

Portant sur lui un regard inquiet, je détourne brièvement mon attention d'Arsène afin de lui faire comprendre que je suis à son écoute s'il ressent le besoin de s'exprimer.
Samaël Enodril-Miyano
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Sam 15 Jan 2022 - 0:23
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Natsume Enodril-Miyano

Petit à petit

Tels pères, tel fils
J'ai du mal à ne pas le penser. C'est compliqué, quand les derniers mois et les dernières années m'ont fait saisir certaines choses sur moi-même et que je ne sais parfois pas comment l'appréhender, même si cela m'a aidé à mieux me comprendre et à mieux saisir ce que je pouvais ressentir. Je sais que je ne devrais pas m'inquiéter de ça. Que je ne devrais pas considérer que mon fils serait « malade », comme j'ai pu le lire et l'entendre de la part de personnes immondes, mais... Je crois que j'ai intériorisé tout ça ; et qu'en plus, ce serait de ma faute. Et je sais que c'est stupide. C'est stupide et je devrais avoir honte de le penser. Alors je n'arrive pas à expliciter quoi que ce soit lorsque Sam ne semble pas comprendre ce que je voulais dire, me contentant de fermer ma bouche en silence. Une vague d'embarras et de honte me traverse. Un peu mal à l'aise malgré moi, je mets du temps à réagir à ses paroles, ayant du mal à entendre ce qu'il dit.
Au moins, je sors un peu de ma torpeur lorsque mon compagnon désigne notre fils. Mon regard retombe immédiatement sur le bambin qui commence à tituber, même maladroitement. Si mes yeux s'ouvrent un peu sur le coup de la surprise, je ne devrais pas être si étonné que ça. J'avais déjà remarqué quelques fois qu'il récupérait des objets qui étaient trop en hauteur pour qu'il les attrape normalement. Il semble en effet qu'il se débrouille plutôt bien, en réalité.
Voilà pourquoi l'interrogation de Samaël me prend de court, et pourquoi je reste muet durant un moment.

« Non, je... Enfin, rien, ne- »

J'étais bien parti pour lui dire de ne pas s'inquiéter et que ce n'était rien, mais un bruit fort retint mon attention. Redressant mon regard vers la source du son, mes yeux s'écarquillèrent brutalement lorsque la vision de notre fils en train de secouer fortement l'étagère où se trouvait son Ponyta m'arriva aux yeux. Devenant blanc en une seconde, alors que les vibrations de la petite armoire devinrent si vives qu'il était évident qu'elle allait tomber d'un instant à l'autre, je crois que mes jambes bougèrent toute seules.
Mes mains bloquent l'étagère alors qu'elle était en train de tomber. Mon regard se reporte vers le bambin et ma voix résonne un peu plus dans la pièce.

« Arsène ! Ça suffit ! »

Si ses yeux étaient grands ouverts, fixés sur l'armoire avec peur pendant qu'elle tombait, ses petits yeux marrons se posent désormais sur moi avec surprise et choc. Il reste muet un instant, avant que ses épaules ne se mettent à trembler et que ses yeux ne s'inondent de larmes. Des vraies, cette fois.
J'ai comme un choc sur l'instant. Immédiatement, mes épaules se détendent et mon expression perd de sa sévérité. Un vent froid me passe par la poitrine alors que je viens immédiatement saisir le petit pour le prendre dans mes bras et tenter de le calmer, alors que c'est bien moi qui suis la cause de ses larmes.
Mais quel... Mais quel crétin !
Mes bras caressent son dos alors que je tente de l'apaiser, mais je ne peux pas dire que je me sente vraiment bien non plus. Je ne peux pas m'empêcher d'esquisser une grimace, marmonnant sous ma barbe pendant qu'une pensée m'envahit l'esprit.

« Tu vois... ? Je suis trop dur. Je le fais pleurer tout le temps. »

La gorge un peu lourde, j'ai du mal à rester moi-même calme quand j'entends Arsène pleurer. Surtout quand c'est de ma faute. Parfois, j'ai vraiment peur de... Enfin, de faire certaines choses que l'on m'a fait, même si c'est impensable. C'est juste... De temps à autre, la pensée remonte.



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Sam 15 Jan 2022 - 23:17
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Samaël Enodril-Miyano

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"baby moonwalk"

Je sens bien qu'il a quelque chose en tête qu'il n'ose pas forcément dire. Sa difficulté à trouver ses mots est assez révélatrice, lui qui est plus posé que moi en général. Mais je n'en saurai pas plus. En tournant les yeux et les oreilles, je suis surpris par Arsène qui secoue désormais le meuble afin d'en faire descendre le poney. Je trouverais cela plutôt ingénieux si ce n'était pas dangereux. Et quand je vois l'étagère tanguer, mon cœur rate un battement et je me précipite vers le petit. Natsume est plus rapide que moi, cependant, et heureusement, il évite le pire à notre fils. Redressant la commode, sa voix un peu grondante a suffit pour choquer le bébé, puisque celui-ci demeure muet un court instant avant d'éclater en sanglot. Je grimace, m'ayant attendu à une réaction pareille en voyant Natsume fait les gros yeux. Mais c'est comme ça que le petit apprendra. Je sens toutefois que mon compagnon est inquiet. Je peux comprendre, en voyant Arsène pleurer. Cela me fend toujours le cœur de le voir dans cet état, mais ma mère a insisté pour me dire que c'était normal et que je ne devais pas tout lui céder pour cette raison. Alors je me fais violence, mais je ne peux pas dire que ça soit facile de résister à ses pleurs. Enfin... Il s'est finalement mis debout, au moins. Je m'approche du Ponyta pour le donner à Arsène. Celui-ci regarde le jouer avant de s'arrêter de pleurer et de le prendre entre ses petites mains. Je souris tendrement en le voyant tourner le poney dans tous les sens comme pour l'observer.

« C'est un bébé. Ça pleure tout le temps. »

Ma poitrine se serre un peu en sachant que Natsume a ce genre de pensées en tête. Je ne peux pas dire que je ne suis jamais incertain moi-même, mais il y a des trucs assez évidents. Et je sais que ce n'est pas lui qui fait réellement pleurer Arsène. Il faut bien qu'il retienne, aussi.

« Il a juste eu peur. Mais un jour il finira par comprendre que tu es seulement inquiet pour lui. »

Ma main vient doucement se poser sur la tête de l'enfant pour lui caresser les cheveux. Il a cessé de pleurer et joue désormais avec son cheval miniature comme si de rien n'était. Je ne m'en fais pas, pour ma part. Nous commençons tout juste à nous y faire, mais ça finira par venir progressivement ; il n'y a pas de raison que nous n'y arrivons pas.
En revanche, j'ai besoin de savoir ce qui le préoccupe. Je sais que ce n'est pas anodin.

« Qu'est-ce que tu voulais dire par 'comme moi' ? Tu as quelque chose de précis en tête, n'est-ce pas ? »

Est-ce qu'il voulait dire 'asthmatique', par hasard ? Parce que sinon je ne vois pas ce qui pourrait l'inquiéter. Arsène n'a toutefois pas montré de signe d'asthme non plus, donc ce n'est peut-être pas ça.
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Lun 17 Jan 2022 - 0:19
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Natsume Enodril-Miyano

Petit à petit

Tels pères, tel fils
Les dernières années ont amené beaucoup de choses. Beaucoup plus que ce que j'aurais pensé. Des choses que j'ai compris sur moi, sur lui, sur les autres. Mais, en réalité, surtout sur moi. Je pensais que passé un certain âge, je me connaissais assez bien ; je ne pouvais pas avoir plus tort, encore une fois. Il a toutefois fallu l'intervention de mon compagnon pour que j'accepte de regarder la vérité en face. Ne serait-ce que pour lui, ou pour nos enfants puisque nous avions décidé d'en avoir. C'est juste... Compliqué, pour moi, de penser à tout ça. Alors j'ai préféré changer de sujet, mal à l'aise, ayant comme la sensation que c'était encore moi qui amenait des complications là où il ne devrait pas y en avoir. Malheureusement et heureusement pour moi, Samaël me connaît trop pour ne pas remarquer quelque chose, ou même lâcher l'affaire.
Arsène se tranquillise bien vite, comme si de rien n'était. Je me sens toutefois toujours coupable d'avoir haussé le ton, quand bien même je n'aime pas ça. Je ne veux pas qu'il ait peur. Je ne veux pas devenir celui qui crie, qui s'énerve, qui... Celui qui lui fait peur, oui. Celui qui le fait pleurer. C'est une crainte que j'ai depuis un moment maintenant. Avec Axel, c'était différent. Il était plus vieux. Il comprenait, quand je lui parlais. Avec Arsène, j'ai peur d'être trop brusque, même si... Même si il pleure tout le temps, oui. Je l'ai déjà entendu hurler à la mort car il avait fait tomber un coussin de son lit. J'espère que Samaël a raison. Je tends à croire que c'est le cas : mais je lui fais une confiance quasi aveugle, lorsque j'ai un doute sur un sujet, ce qui n'est pas peu dur, pour moi qui suis si pessimiste.

Mais lorsqu'il revient à la charge sur ce que je voulais éviter de mentionner, je grimace un peu. J'ai du mal à le dire. J'ai du mal à y penser. On m'avait déjà prévenu que le facteur génétique pouvait jouer, alors la question m'avait travaillé bien malgré moi. Même si je sais que c'est ridicule. Que je projette ce que j'ai entendu et ce qui a été pénible pour moi. Les mots m'arrachent pourtant la gorge.

« Tu sais bien. Autiste. »

J'ai encore du mal à le dire à haute voix, comme si cela le rendait plus réel. Depuis que le diagnostic a été posé, je n'ai pas beaucoup ouvert mon dossier. J'ai eu un moment pendant lequel je refusais même de le voir. Justement car ce que j'avais entendu m'avait donné envie de me boucher les oreilles et ne plus jamais m'interroger là-dessus.

« Ou 'malade', comme ils disent. »

Ma voix est encore amère. Je ne l'ai toujours pas digéré. Je ne digérerais pas ce que j'aivais entendu de la part des autres. Que ce soit des soignants, qui ne comprenaient absolument pas en quoi dire que j'étais « malade » car j'étais comme je le suis était une insulte, un crachat au visage qui me laissait avec un vrombissement sourd dans le monde. Des autres, qui me fixaient avec un mélange de pitié, de mépris et de dégoût lorsque j'étais obligé de le révéler, notamment lorsque nous avons commencé le parcours pour mettre Arsène au monde. Je n'avais pas beaucoup réagi, toutefois. Je ne pouvais pas, en même temps. Si je voulais qu'on me laisse le droit d'avoir des enfants, il fallait que je montre patte blanche : que j'étais un peu normal, dans le fond. Pas comme les 'autres'. Que j'acceptais que j'étais 'malade', et que c'était comme ça. Que ce serait probablement à cause de moi, si mon fils avait des difficultés. J'avais entendu tout ça, et je n'avais rien dit. Je n'avais rien dit, mais c'était resté logé dans ma poitrine, dans mon ventre, dans mes tripes. Je ne crois pas à tout ça. Mais les doutes que je pouvais ressentir quant à moi s'en sont trouvées grandies.
Ma gorge se noue un peu.

« Si il est comme moi... Comment est-ce que je vais faire pour l'aider, quand j'ai déjà du mal... ? »

Ma voix se perd un peu. Elle est presque honteuse. Je n'aime pas parler de ça, justement car j'ai bien conscience que je ne devrais pas y penser ainsi. Mais je n'ai toujours pas digéré tout ça. Je n'arrive même pas à dire que c'était violent, ce que j'ai subi. Je me suis juste rendu compte que ce pourrait vivre Arsène le serait tout autant.



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Lun 17 Jan 2022 - 16:52
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Samaël Enodril-Miyano

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Petit à petit
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"baby moonwalk"

Le mot me surprend, comme si ça venait de se débloquer en moi. Évidemment. Même si je ne suis pas la personne concernée, j'aurais dû y penser. Je n'imaginais même pas que ça puisse être une source d'inquiétude, ou même que ça soit une possibilité. Sans doute parce que cela ne m'aurait pas dérangé et que je ne me posais même pas la question. Mais je peux voir maintenant pourquoi cela semble préoccuper Natsume, avec tout ce qu'il a déjà pu entendre de la part des autres. Comme nous n'avons jamais abordé le sujet pour notre fils, j'aurais pu croire que lui non plus n'y pensait pas plus que ça. En vérité, cela doit le tracasser depuis la naissance d'Arsène, et même avant. Je m'en veux de ne pas avoir remarqué avant qu'il y avait quelque chose qui l'angoissait à ce point. En parlant d'Arsène, le petit délaisse momentanément son jouet pour poser une main sur la joue de l'éleveur. Je souris d'un air attendri, l'expression sereine. Contrairement à lui, je ne suis pas du tout anxieux par rapport à tout ça. Enfin... Normal, je suppose, puisqu'il est plus affecté personnellement, mais en tout cas, je ne vois pas pourquoi ce serait quelque chose de forcément négatif en soit.

« Tu feras de ton mieux. Comme un père doit le faire. »

En même temps que mon cœur se serre. Papa me manque. J'espère qu'il est heureux pour moi, de là où il est. En tout cas, je suis content d'avoir pu l'avoir à mes côtés en grandissant. Je souhaite que Arsène ait la même pensée pour nous. À son âge, pour sa part, ce n'est pas ça qui le rendrait particulièrement soucieux. Il a la vie devant lui et probablement d'autres idées en tête que celle-là.

« Je crois qu'il est encore trop tôt pour que nous puissions en déduire quoi que ce soit. Mais ça ne doit pas être une source d'inquiétude pour toi. »

Arsène me tend son cheval miniature pour que je le prenne. Doucement, je m'occupe du Ponyta que je pose à côté de ses autres jouets pour qu'il puisse les retrouver.

« Nous ferons le nécessaire pour l'accompagner et le soutenir le cas échéant. Après tout, c'est encore frais pour toi aussi, n'est-ce pas ? »

Je n'oublie pas qu'il a été diagnostiqué lui-même relativement assez tard. C'est normal qu'il soit encore un peu perdu. Mais il n'est pas seul. Et Arsène non plus. Ce dernier tend d'ailleurs le bras pour me désigner sa tétine. Même s'il ne parle pas encore, il sait pousser des petits geignements pour se faire comprendre. Et quand nous voyons vraiment pas ce qu'il veut, ça ne l'empêche pas de hausser la voix dans l'espoir que nous puissions mieux saisir. Lui donnant sa tototte, il se blottit ensuite contre son Natsume.

« Il n'y a pas de mal à ne pas savoir comment s'y prendre. Nous finirons bien par apprendre. Je ne suis pas en reste non plus, après tout, je veux pouvoir être là quand y'en aura besoin. »

Je ne peux pas rester sans rien faire, après tout. Peut-être que ce qu'il me reste de mes cours de psychologie pourront me servir, en tout cas. Contrairement à Natsume, toutefois, nous saurons assez tôt si Arsène est bien autiste ou non. Et je compte bien l'épauler comme je le peux, même si je pourrais bien moins le comprendre réellement.
Samaël Enodril-Miyano
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Mar 18 Jan 2022 - 22:04
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Natsume Enodril-Miyano

Petit à petit

Tels pères, tel fils
Oui, mais qu'est-ce que c'est supposé faire, un père ?
Les mots me restent dans la gorge. Sur ce point là, je crois que Sam ne pourra jamais vraiment me comprendre. Il ne pourra pas saisir qu'il est impossible pour moi de visualiser un modèle pour me rassurer. Je suis littéralement incapable de le produire. Je dois juste... Improviser au fur et à mesure. Essayer de repérer ce qu'il ne faut pas reproduire et le type de comportements et d'habitudes qui sont à éviter. Avec un enfant, c'est comme essayer de construire un pont au fur et à mesure que l'on avance dessus. Alors bien sûr, on pourrait dire que lui non plus n'a pas beaucoup plus d'expérience, mais... Avec un peu de désabus et d'amertume, je me dis qu'il ne sert à rien que j'objecte. Il veut que je cesse de m'inquiéter. Je peux saisir, mais des fois, son optimisme à toute épreuve me laisse plus neutre qu'autre chose.
Au moins, Arsène s'est calmé. Voilà quelque chose qui apaise ma respiration alors qu'il se love petit à petit contre moi. Au moins, il a arrêté de bavouiller lorsqu'il a sa tétine dans la bouche, mais je lui pardonne bien vite lorsque cela arrive. Mes bras se resserrent un peu, ne serait-ce qu'inconsciemment. Je ne dis rien au départ, me contentant de caresser les cheveux du petit sans un mot. Alors certes, nous finirons par apprendre, mais... Ce n'est pas pour ça que cela rend la chose plus simple. Je le savais lorsque nous avons décidé de mettre Arsène au monde. Je ne regrette pas. Mais certains jours, c'est plus difficile que les autres.

Quelque chose m'attrape le menton. En clignant des yeux, je baisse le regard pour remarquer que mon fils semble vouloir attraper mon visage, sans que je ne comprenne vraiment pourquoi. La tétine dans la bouche, il pose ses doigts un peu partout, et j'esquisse une demie-grimace. Urf, c'est vraiment une brute. Je sais qu'il ne fait pas exprès, mais il y va fort, des fois...

« Hé, tout doux, je vais pas-
- Papa ! »


Je m'immobilise sur le coup. Arsène a le regard tourné vers Samaël, un grand sourire aux lèvres, mais il est en train de tapoter mes joues comme si il s'agissait d'une assiette de flan rebondi. La tétine, sans surprise, est tombée de sa bouche et pendouille à son cou pendant qu'il babille sans trop faire attention. De mon côté, je n'arrive pas à parler, ni même à bouger, les yeux grands ouverts.
Est-ce que... J'ai bien entendu ce que...
J'ai du mal à y croire. Il faut que le petit retourne son regard vers moi pour me tapoter les joues pour que le léger choc me réveille un peu.

« Papa ! »

Et il glousse tout simplement, l'air satisfait de lui-même. Je crois que je vais avoir besoin de m'asseoir. Je m'attendais à ce qu'il marche, moi, pas à ce qu'il parle ! Et parlant de parler, d'ailleurs...

« Il... Il parle de toi, ou... Ou de moi ? Ou nous ? »

Je me tourne vers mon compagnon d'un air confus. Honnêtement, je crois que tout ce que je retiens de tout ça, c'est que je n'y comprends rien, aux enfants.



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Natsume Enodril-Miyano
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Mer 19 Jan 2022 - 0:08
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Samaël Enodril-Miyano

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Petit à petit
feat Natusumé
"baby moonwalk"

Mes conseils ne sont sans doute pas les plus avisés, à l'heure qu'il est. Il s'agit après tout d'un sujet que je suis en train d'apprendre moi-même à maîtriser. Mais ça ne m'empêche pas de quand même essayer. J'ai de la peine en le voyant douter de lui à ce point, même si je comprends aisément ce qui le travaille. J'ignore si notre fils présentera des signes d'autisme ; mais je veux lui dire que ça importe peu, au fond. Nous l'aimerons indifféremment. Et puis il n'y a pas énormément de solutions, face à ça. Le plus simple sera de l'amener chez un spécialiste pour que nous puissions prendre les bonnes mesures à temps. Je veux que Arsène puisse grandir sereinement sans être agressé au niveau des sensations. Et dans ce cas, Natsume pourra mieux comprendre ce dont il aura besoin. Je pense toutefois qu'il est inutile que nous pensions à ça pour le moment. Nous verrons bien, de toute façon. Le petit, en tout cas, n'est pas du tout préoccupé par ce genre de choses. Il est plus intéressé par tapoter sur le visage de son papa. Je souris d'un air attendri.

« Mais oui, trésor, c'est ton pap-... »

... huh ? Il a dit...
Je reste bouche-bée. Mon compagnon pareil. Il n'y a que le bébé qui nous regarde d'un air amusé et heureux, répétant son mot que je crois avoir mal compris. Un hoquet de stupeur m'échappe. Natsume semble tout aussi confus. Pendant un court moment, je ne fais que cligner des yeux en observant le bambin comme s'il venait d'invoquer un pouvoir magique. Puis, un large sourire se dessine sur mes lèvres et je m'approche de l'enfant.

« Peu importe, il a parlé ! Il a dit son premier mot ! »

Je sens dans ma poitrine une sorte de fierté. Une bulle de tendresse qui se répand dans mon regard alors que je scrute celui d'Arsène. Il ne comprend peut-être pas qu'il a fait un pas énorme aujourd'hui, et je ne parle pas du fait qu'il a réussi à marcher. La peur qu'il a ressenti face à Natsume s'est évaporé au profit d'un adorable sourire sur son visage rond. Il me voit mettre mes mains sur mon visage, encore sous le coup de la surprise. Il ne doit pas saisir pourquoi je suis aussi enthousiaste, mais ma joie est contagieuse. Il doit peut-être sentir qu'il a fait quelque chose de bien.

« C'est nous, son premier mot. »

Ému, j'en aurais presque les larmes aux yeux. Il faudra que je prévienne ma mère demain pour le lui annoncer, elle sera aussi folle que moi. Excité comme une puce, je sautille un peu sur place avant que mon pied ne vienne se planter dans un lego. Je lance un 'ouch' étouffé pour ne pas affoler le petit et me tient un peu le pied en continuant quand même de sourire, aux anges de voir les progrès de notre fils au fil des mois. Axel ayant été peut-être alerté par notre raffut, il arrive dans le salon juste au bon moment pour que je me rappelle de quelque chose d'assez important.

« Oh Axel ! Tu peux t'occuper d'Arsène un petit peu ?.. Je dois parler un peu avec Natsume. »

Nous déposons le bambin après que Axel ait gentiment voulu le prendre en charge temporairement. J'ai remarqué qu'il l'aimait beaucoup, d'ailleurs. Je suis content de voir qu'ils s'entendent bien. Il est déjà arrivé à Arsène de vouloir suivre le plus âgé, d'ailleurs, sans doute pour voir ce qu'il faisait ou pour jouer avec lui. Cela m'a conforté dans l'idée que j'ai eu.
Déposant notre fils auprès de son aîné, j'attends que les deux garçons aillent jouer plus loin pour être sûrs que nous sommes un peu seuls. Mais je cherche quand même mes mots.

« Je suis content de voir que Axel s'entend bien avec Arsène. C'est pas toujours facile, un nouveau membre dans la famille... »

Pas que je m'y connaisse beaucoup, cela dit, vu que je suis fils unique. Au contraire, j'aurais bien aimé avoir un petit frère ou une petite sœur. J'aurais sans doute été moins seul. Mais durant mes années de psycho, j'ai pu étudier quelques cas de fratrie où les plus grands avaient du mal au sujet de leurs cadets. Cela ne m'étonne pas trop. J'avais cru comprendre d'ailleurs que Nagisa avait ressenti de la jalousie il y a longtemps par rapport à Natsume.

« Hmm... D'ailleurs je... J'avais besoin de ton avis, pour... un truc. »

Je me triture les doigts, perdant de plus en plus mon assurance. Je me mets tout à coup à stresser un peu. C'est délicat comme décision, faut dire, surtout que je n'étais pas le plus à l'aise avec Axel il y a quelques années. Je me maudis pour avoir été comme ça à l'époque, d'ailleurs, brrr.

« J'ai longuement réfléchi après la naissance d'Arsène et... Enfin, ça date même d'un peu avant, à vrai dire... »

L'idée avait germé quelques mois avant, quand Natsume m'a dit qu'il était prêt à avoir des enfants. Je sais que ça peut paraître égoïste, mais il me fallait cet accord pour que je pense à la suite. Et puis c'est tout à coup devenu une évidence, même si je n'étais pas sûr de mon coup.

« Mais tu vois... J'ai pensé que... Enfin... Je me dis qu'il est peut-être temps que... Raaah... »

Mais les paroles se mélangent dans ma tête. Je ne sais pas comment le formuler. Inutile de passer par quatre chemins avec Natsume, j'en suis conscient. Ce n'est juste pas facile à avouer et c'est à la fois aussi très important. Prenant mon souffle, je finis néanmoins par me lancer, me rendant compte que tourner autour du pot ne pourra que le rendre plus confus encore et desservir mon propos.

« J'aimerais bien... adopter Axel. Officiellement. »

Des tas de questions se bousculaient pourtant dans ma tête que j'ai émis l'idée à mon subconscient. Est-ce vraiment une bonne idée ? Suis-je réellement légitime ? Ne suis-je pas égocentrique d'avoir attendu l'arrivée de notre enfant pour prendre cette décision ? Est-ce que je ne m'avance pas un petit peu aussi par rapport au gamin Donovan ? Pire encore, je crains que mon compagnon trouve ma proposition trop folle, si ce n'est idiote.
Samaël Enodril-Miyano
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Dim 23 Jan 2022 - 21:01
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Natsume Enodril-Miyano

Petit à petit

Tels pères, tel fils
J'ai du mal à réaliser. En même temps, ce n'est pas comme si j'étais prêt à ce qu'Arsène parle d'un instant à l'autre. Ce fut si naturel que j'aurais pu croire que ce n'était pas la première fois qu'il disait ce mot, ou alors qu'il se contentait d'accumuler les syllabes avant de répéter puisqu'il voyait que cela nous faisait réagir. Ou bien il l'a déjà dit et nous ne l'avions jusque là jamais entendu. Peu importe, en soi, mais je suis encore un peu éberlué, réagissant plus lentement que mon compagnon qui semble lui sur le point de fondre en larmes d'émotion d'un instant à l'autre. Enfin, avant qu'il ne marche sur une brique de lego, ceci dit : j'esquisse juste une grimace compatissante, ne connaissant que très bien la douleur qu'il éprouve. E-enfin... Peut-être que des fois, c'est aussi moi qui joue un peu avec. Mais je crois qu'il n'a pas besoin de le savoir pour cette fois.

Axel descend d'ailleurs à ce moment-là. Je crois qu'il jouait dans sa chambre, mais les sons et les cris de son frère ont visiblement fini par le faire réagir : c'est avec curiosité qu'il s'approche. Mais je suis étonné de voir Samaël lui proposer subitement de s'occuper du petit. Haussant les sourcils, je crois ne pas être le seul à être surpris, puisque le garçonnet cligne vaguement des yeux avant de hocher de la tête. Je l'imite sur la première partie, confus quant à cette demande qui me semble surprenante.
Uh... ?

Mes sourcils se froncent. Rien qu'à ce qu'il dit, je me sens me tendre légèrement. Pas d'inquiétude en somme, car Samaël sait qu'il vaut mieux être direct et ne pas faire traîner lorsqu'un problème est arrivé, mais davantage un mélange de curiosité et de légère nervosité. Je peux sentir que quelque chose le travaille et ne pas savoir quoi m'est assez inhabituel.
Alors quand il commence à parler du fait qu'Axel s'entende bien avec Arsène, je suis perplexe. Oui, il est vrai. Le garçonnet n'a pas, à ma surprise, été très jaloux alors que je me serais attendu, par expérience, à au moins quelques petites crises ; au contraire, même. J'aurais tendance à me dire qu'Axel a peut-être trop tendance à mettre son frère en avant par rapport à lui-même. Il ne lui refuse jamais rien : et il est parfois même surpris d'être traité de la même façon que ce dernier, alors que nous n'avons pourtant jamais fait de différence. E-enfin... Oui, au moins, cela se passe bien. Mais pourquoi est-ce que Samaël me parle de ça maintenant... ?

J'essaie de prévoir ce qu'il va dire au fur et à mesure qu'il parle. Le fait qu'Axel accepte facilement un nouveau membre dans la famille, que Samaël ait envie de me parler de quelque chose qu'il veut depuis un moment, qu'il se dise « qu'il serait temps » de... ?
… Oh non.
Je manquerais presque de pâlir. Je crois que je veux savoir où il en veut venir, et je me trouve soudainement pris d'une nervosité on ne peut plus désagréable. Mais il ne va quand même pas proposer de... Mais pas maintenant, alors que je me remets à peine des nuits sans sommeil d'Arsène ! … Non, je vais finir par éclater ma pelle sur la tête du prochain client qui me demande si je dors assez la nuit, sinon. Je m'apprêtais à parler avant qu'il reprenne la parole.

« … Uh ? »

Je bloque un instant, comme si j'avais mal entendu. Il me faut de longues secondes pour que ce qu'il vient de dire passe vraiment dans mes oreilles. Mais j'ai bien entendu : il veut... Adopter Axel. Je ne m'attendais pas vraiment à ça. Je n'y avais pas pensé, à vrai dire, pas forcément parce que je pensais qu'il n'appréciait pas le petit, mais... Parce que je ne pensais pas qu'il voulait passe du rôle du beau-père (oui, le terme est étrange, mais c'est ça) au rôle de... Enfin, au rôle de père. D'autant plus avec son passif. Sur l'instant, je ne sais pas ce que je ressens exactement. Je suis surpris, étonné, un peu déconcerté. Je cligne bêtement des yeux, la mine neutre, presque rassuré par ailleurs.

« … Je m'attendais à ce que tu me dises que tu en voulais déjà un troisième. »

Et j'étais déjà prêt à sortir mes plus beaux argumentaires en thèse – expérience – conclusion pour lui dire que c'était une mauvaise idée, mais c'est bien différent, au final. Quand j'y pense... C'est avec Axel, en vérité, qu'il doit voir ça. Ce n'est pas à moi de décider qui le petit voit comme son père ou non, même si je peux comprendre que Samaël ait voulu en parler avec moi au préalable. Je suis assez calme. On dirait, à mon expression, qu'il vient juste de me demander de lui passer le sel.

« … Pourquoi ? »

Une sincère curiosité pèse dans ma voix. Je veux juste savoir pourquoi. J'ai bien quelques hypothèses, mais c'est différent de l'entendre de sa bouche. Ne voulant pas qu'il angoisse ou qu'il comprenne mal ma réaction, je reprends la parole d'un ton calme, expliquant ce que je veux dire.

« Je veux juste savoir pourquoi. Je n'ai pas d'objections. C'est... Surtout à Axel de décider. »

Après tout, si on peut choisir d'agir comme un père, le seul juge, au final, reste le gamin. J'ai mon idée sur ce qu'il en dira, mais je ne veux pas parler pour lui.



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Lun 24 Jan 2022 - 22:55
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Samaël Enodril-Miyano

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J'étais assez nerveux à l'idée d'en parler avec Natsume. J'ignorais comment il allait réagir, ni ce qu'il allait en penser. Je voulais d'abord avoir son avis (approbation ?) avant de faire quelconque démarche ou même de demander à Axel, même si je sais que c'est avec lui que la question se posera, au final. Mais comme Natsu le connaît mieux, ça m'a semblé logique de passer par lui en premier. J'avais besoin qu'il me dise ce que ça lui inspire. Et si je paniquais un peu de sa réaction, je suis surtout surpris de comprendre qu'il s'imaginait totalement autre chose.

« … Quoi ? »

Je reste muet quelques secondes.
Un... troisième ?..
Puis, j'éclate de rire. Il s'attendait vraiment à ça ?..

« On vient à peine de faire le premier, je crois qu'on a besoin d'une petite pause ! »

Enfin, vous me direz, cela aurait pour être mon genre, je ne vais pas mentir. Mais même moi je peux savoir quand me... contrôler sur mes envies, on va dire. Je suis au moins lucide sur certaines choses ; comme Arsène qui fait ses premiers pas dans la vie, nous faisons les nôtres dans la parentalité. Même si Axel nous a un peu permis de nous entraîner, il était plus âgé, déjà. Ce n'était pas si mal non plus en soit d'avoir un enfant à la maison de cet âge.
Mon regard dévie vers les photos sur l'une des commodes. Arsène est désormais dessus, mais Axel n'est pas absent de nos tableaux familiaux. Je me suis rendu compte qu'il était devenu impensable pour moi de ne pas l'inclure.

« Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Peut-être que je m'emballe trop. Mais... Ça a fini par me sembler logique. »

Un peu plus loin, Hawkeye, le Brindibou que le petit m'a offert, nettoie une de ses ailes avec minutie. J'avais un peu de mal avec Axel au début (et je crois que c'était réciproque), mais nous avons fait un petit peu de chemin ensemble à certaines occasions, et je crois que ça nous a fait apprendre des choses l'un sur l'autre. Plus particulièrement moi sur lui. Il y a encore une part de Clive quand je l'observe, mais je distingue dernière de plus en plus de mimiques venant de Natsu. Et je sais que quand je lui parle de son 'papa', ce n'est pas le jumeau de Faust, que j'ai en tête.

« Je n'ai pas envie que Axel se sente à part ou délaissé à cause de l'arrivée d'Arsène... Ou d'un potentiel troisième enfant. »

À ces derniers mots, je glousse légèrement en reportant mon attention sur mon amant. Il doit savoir, au fond, que je ne serais pas contre un troisième un jour. Mais, évidemment, pas maintenant. Et si nous parlons d'un troisième, il est certain que nous incluons Axel comme étant le premier, sans même réfléchir. Plus timidement, je m'accroupis pour ranger un peu les jouets qui traînent, dont les legos qui attaqueront encore mes pieds que je ne fais rien.

« Et puis... J'ai envie de... me rapprocher de lui, tu sais ?.. Il fait partie intégrante de notre foyer, après tout. »

Cela fait un moment que je n'ai plus envie d'avoir peur de lui. Que je n'ai plus envie de me dire que Clive viendra le reprendre. Je n'espère plus qu'il sorte de prison de sitôt, d'ailleurs, puisque je sais que même mes pouvoirs ne le permettraient peut-être pas. J'ai cru comprendre qu'il ne voulait pas en sortir maintenant, de toute façon. Axel, lui, a clairement adopté Natsume depuis un moment déjà. Et à partir de là, il n'y a rien à faire. Alors je ne veux plus rester en arrière. Je ne veux plus ignorer cet enfant et faire comme s'il était temporaire. Je veux agir. Agir et... continuer sur le chemin que nous avons commencé à emprunter tous les deux. Aussi, ce n'est pas la seule raison, dans tout ça... Il y a quelque chose de bien plus évident et légitime qui m'a poussé à cette décision, même si j'ai encore du mal à me l'avouer ou à le formuler parfois.

« Je crois... que j'ai fini par m'y attacher. »

Ce n'est sans doute pas par hasard que voir le sourire de cet enfant me fait quelque chose à la poitrine. Ce n'est pas par hasard non plus que j'ai cette envie en moi de m'en occuper et de le rendre heureux. Alors... j'espère un jour pouvoir y arriver.
Samaël Enodril-Miyano
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Mer 26 Jan 2022 - 21:06
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Natsume Enodril-Miyano

Petit à petit

Tels pères, tel fils
Sa décision me surprend, mais elle fait sens. Du moins, elle fait sens au vu de la manière dont les choses ont évolué. Et oui, je suis plutôt soulagé du fait qu'il n'ait pas envie d'avoir un troisième gamin tout de suite, ne serait-ce parce que nous n'en avons pas les capacités maintenant. Son rire me détend un peu.
Je suis calmé en l'entendant m'expliquer pourquoi il a l'intention d'adopter Axel. Au moins, ce n'est pas une décision née de l'obligation, ou quelque chose du genre. Je sais que ce n'est pas son genre, mais tout de même. Et... En même temps, je mentirais si je disais que cela ne me faisait pas plaisir d'entendre ça. Pas que j'ai un jour voulu qu'il se force avec Axel, mais... Cela me fait plaisir d'entendre ça car je sens qu'il va lui-même mieux, en réalité. Il a un peu fait la paix avec ce qui le tracassait jusque là. Je sais aussi qu'Axel doit ressentir la même chose que lui, même si il n'ose pas faire le pas, probablement apeuré à l'idée d'être repoussé.

« Alors dans ce cas, je n'ai aucune objection. Tant qu'il est d'accord. »

Je sais que ça ne sera le cas. Je sais aussi que l'information risque de remuer Axel, mais... Tout ça, je ne le dis pas. Je suis convaincu que tout cela se passerait bien, mais ce n'est pas à moi, de décider pour le petit. Je sais que Samaël pourra être un aussi bon père pour lui qu'il l'est pour Arsène. Mais même si je lui dis, je crois qu'il sera tout de même angoissé. Alors en silence, je viens poser ma main sur la sienne pour la serrer doucement, ne serait-ce que pour lui dire que je le soutiens. Mais...

« Ne pleure pas trop fort le jour où il va t'appeler 'papa', d'accord ? »


Allons, je peux bien le taquiner un peu, non ?



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Mer 26 Jan 2022 - 21:56
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