Le final de la championne est époustouflant et le public se lève pour l’acclamer, nous acclamer peut-être ? Ont-ils apprécié mes combinaisons à moi aussi, ont-ils vibré pendant ce match autant que nous sur le terrain ? Aucune idée et finalement, peu importe. Nous nous sommes amusés et nous avons donné notre maximum alors on se moque du jugement, que nous perdions ou que nous gagnions, ce premier concours sera inoubliable.

Je m’accroupis et tend les bras en direction d’Alaska qui revient vers moi au petit trot, probablement épuisé par son combat. Il trouve malgré tout la force de bondir dans mes bras et je le rattrape pour ne pas qu’il tombe, le serrant contre moi en le couvrant de caresses et de félicitations. Il jappe de bonheur, me mordille la main pour m signaler combien il est content de lui et je lui répète que je suis fier de son match, que je suis fier de lui, de ce qu’il m’a donné. Pendant un court instant, il n’y a plus de spectateurs, plus d’arène ni de champion. Il n’y a plus que nous deux, savourant la satisfaction du travail qui paye parce que ce qu’il m’a offert aujourd’hui était époustouflant, je n’en reviens toujours pas.

Brusquement, le bruit revient et on croirait que le temps reprend son cours, comme s’il s’était arrêté un instant pour nous laisser savourer ce moment de bonheur. Les scores viennent de s’afficher sur l’écran géant et le public hurle. J’hésite à regarder mais finalement, je n’ai rien à perdre. J’ai déjà tout gagné aujourd’hui alors qu’importe le résultat. Je croise le regard d’Alaska et d’un accord silencieux, nous levons les yeux vers le grand écran où la note de 16 m’apprend que la victoire est pour nous. J’en oublie presque de respirer tellement je suis content. Alaska me couvre le visage et le cou de bave en me léchant et je ris comme un idiot, bien trop heureux pour me soucier des spectateurs ou encore  de mon visage baveux plaqué sur l’écran géant.
Notre courte euphorie terminée, nous nous approchons de la championne pour recevoir notre prix.

« Je… Merci beaucoup pour ce match, je pense que j’ai beaucoup appris et Alaska aussi. Vous avez été épatante. Je crois que la féerie était au rendez-vous. »

Je souris en recevant mon ruban que j’attache délicatement dans la fourrure immaculée du renard à qui je dois cette victoire. Il saute de mes bras pour aller saluer l’Oratoria que je félicite elle-aussi pour le spectacle qu’elle a offert, puis, sous les acclamations de la foule, je regagne ma loge en saluant, gravant de mon esprit chaque minute passée dans l’arène avec l’impatience d’être à ma prochaine rencontre.