L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
OS éclosion de Adnan, évolution de Noura et Idriss «Il est né ce matin donc vous dites?»
«Hier soir en fait. C’est un présent d’un collègue Hôte de Pension. Il m’a parlé de ses nombreuses portées de Medhyéna et je lui ai fait part de mon intérêt. Il est encore petit, mais il deviendra un jour un protecteur de la Pension. Ça me rassure un peu de l’avoir je dois avouer, même si pour le moment il ne fait pas bien peur.»
«Vous avez raison, il est même plutôt adorable.»
Effectivement, le nouveau-né dort contre les genoux de son dresseur, encore épuisé d’une longue journée à découvrir son nouveau monde, son terrain de jeu. Adnan, le jeune Medhyéna, aura séduit toute l’équipe de son caractère charmant, énergique et généreux. Silas ne pourrait se décrire plus heureux de cet ajout à sa Pension. Il avait pour objectif, en réclamant le prochain petit né de la Grahyéna et du Luxray de Natsume, d’assurer la protection des lieux avec un chien de garde. À présent, l’Hôte de Pension caresse sa fourrure duveteuse en se demandant pourquoi il n’avait jamais considéré un Pokémon canin avant aujourd’hui vu la fidélité dont le petit fait preuve à son égard. Le bébé s’éveille à moitié, venant mâchouiller doucement les doigts du jeune homme qui lève un regard vers son voisin, monsieur Vincent, totalement attendri. L’homme d’un certain âge a pris l’habitude de passer quelques soirées avec le jeune éleveur. Les deux hommes apprécient la présence l’un de l’autre, échanger quelques histoires et boire un peu de vin tous les deux. Monsieur Vincent a récupéré la terre familiale, adjacente à celle de l’eno-syrien, au décès de ses parents et il écoule désormais sa retraite en toute quiétude.
«Comment va votre fils, monsieur Vincent? Il vous rend souvent visite?»
«Lorsqu’il le peut. Ses études le prennent beaucoup mais au moins il téléphone presque tous les jours. Ça va, vous savez. Je ne suis pas aussi seul que vous pourriez le croire monsieur Fisher.»
L’éleveur rougit devant le regard malicieux offert par son interlocuteur. Effectivement, il a tendance à croire le vieil homme un peu plus seul qu’il ne l’est réellement. Dans tous les cas, il apprécie réellement sa compagnie, leurs conversations sur l’art, la philosophie, sur le passé de l’homme à la peau noire qui a fait sa vie dans le monde du cinéma en tant qu’écrivain. Silas l’admire énormément et pourrait écouter ses récits des heures durant. Avoir une présence masculine voire paternelle dans sa vie ne lui fait pas de tort non plus, et de fil en aiguille l’ancien cinéaste est devenu une sorte de confident pour lui.
«N’empêche, je recommande un chien pour vous, monsieur Vincent. Ils font d’excellents compagnons.»
De toute évidence, l’eno-syrien adore Adnan. Il lui masse les oreilles une à une, tirant des grondements de plaisir au chiot.
«Un jour peut-être. J’aime aussi celle-ci, même si elle vous donne du fil à retordre.»
Noura repose en effet sur les genoux de l’aîné, calme pour une rare fois. Le sommeil la guette probablement, ce qui explique son immobilité. La majorité des alliés de l’Hôte de Pension ont regargné le moulin afin d’y dormir, à l’exception bien sûr de Zaki et de Kawa qui dorment côte à côte dans le bassin. La nuit est calme, on entend les premiers insectes annoncer le retour du printemps. Les deux hommes profitent d’une soirée plus chaude et pour une fois dépourvue du moindre vent, leur permettant de boire un peu de vin attablés sur la terrasse à l’avant de la maison de l’éleveur, sous un ciel qui oscille entre nuages vaporeux et spectacle d’étoiles.
«Noura a un grand cœur. Elle fait des efforts, sincèrement. Mais elle a cette fixation de l’aventure, ce besoin de bouger que je n’avais jamais vu avant. Je cherche des manières de la stimuler et je crois que nous progressons depuis que je lui réserve un moment de la journée pour faire une activité physique avec elle.»
«Je vous félicite, monsieur Fisher, vous avez progressé comme éleveur je trouve depuis votre arrivée ici. Mon fils pourrait apprendre de vous, vous savez?»
Silas se tait quelques instants, considérant son voisin avec surprise. Il sait que son fils étudie présentement afin d’obtenir le fameux concours d’Hôte de Pension mais qu’il débute tout juste son cheminement de ce côté.
«Vous pensez? Je suis encore inexpérimenté vous savez, je ne sais pas trop si je suis prêt à recevoir un stagiaire. Mais… Ne le dites à personne mais j’ai entamé mes démarches pour avoir mon accréditation de niveau deux. J-je ne sais pas trop si ça fonctionnera dans tous les cas, m-mais on va quand même tenter le coup.»
«Vous y penserez. Dans tous les cas, je pense que bien préparé, vous pourrez y parvenir. Regardez déjà tout ce que vous avez accompli jusqu’à présent! Je me souviens encore de votre arrivée au mois de…»
Monsieur Vincent s’arrête soudain tandis que le chiot sur les genoux de Silas se met à japper, les oreilles dressées. Grondant parmi les pénombres, sa réaction soudaine est accueillie par un silence surpris de la part des deux hommes. Lorsqu’il devient évident que le Medhyéna a senti quelque chose et qu’il saute sur le sol, le regard rivé sur la maison du voisin par-delà la clôture. Noura aussi s’est redressée et elle habituellement toujours en joie considère l’horizon avec la même inquiétude que le chiot.
«On dirait qu’Adnan a senti quelque chose. Je n’ai jamais vu Noura aussi inquiète. Ça semble venir de votre…»
Ça y est, les deux humains ont entendu, eux aussi. Dans la grange de monsieur Vincent, un vacarme s’élève. Aussitôt, Silas et son invité se redressent et suivent les deux Pokémon en direction du terrain de monsieur. Rapidement, ils remarquent une grosse camionnette stationnée à deux pas de la grange, son compartiment arrière ouvert. Un homme fait des allers-retours depuis la grange en portant des cartons, le visage couvert d’une cagoule. Les deux hommes se plaquent contre le mur de la grange afin d’éviter d’être repérés, ignorant si l’homme est armé. L’éleveur sent le sang battre à ses tempes et regrette déjà de ne pas avoir appelé la police ou la milice plutôt que d’avoir couru tête première vers le danger. Kendra n’approuverait pas, si bien sûr il est encore en vie pour lui raconter l’événement. Ce qui ne pense pas être une chose possible quand Adnan se remet à japper et à courir en direction du voleur, suivi de près par Noura qui tente d’intimider l’homme d’un cri de guerre qui se voulait redoutable. Surpris, l’homme se met à jurer, portant sa main à sa ceinture. Affolé, le dresseur du chiot pense aussitôt qu’il en tirera une arme et saute à vue en criant le nom du petit afin de l’avertir. Sauf que le voleur tire plutôt une balle bicolore et libère un Pokémon plutôt commun dans les parages : un Abo. Le serpent se dresse devant Noura tandis qu’Adnan se jette dans les jambes de l’homme pour le mordre avec férocité.
«Adnan, Noura! Attention!»
Le voleur s’est mis à hurler sous les morsures du bébé qui ne lâche pas prise malgré les coup qu’il reçoit. Dans son affolement, Silas ne réfléchit même plus au danger. Il court en direction du voleur et lui saute dessus malgré la différence de taille. Pendant ce temps, monsieur Vincent se dépêche d’entrer dans la maison afin de téléphoner à la police, surveillant depuis la fenêtre la scène de son voisin qui roule dans la poussière avec l’homme, tentant de faire sa propre justice. Heureusement, il a toute l’aide d’Adnan qui retient un bras du voleur pour qu’il puisse l’empêcher de frapper son dresseur.
«Arrêtez! Arrêtez! Je ne vous veux pas de mal, arrêtez!»
Mais Silas frappe tout de même, terrorisé à la perspective que l’autre ne lui fasse du mal. Grognant et piaffant, l’homme fait tout pour se défendre contre l’eno-syrien qui, sans l’intervention du petit, n’aurait absolument aucune chance. D’ailleurs, il est bientôt en mesure de le renverser et de se remettre sur pieds, en profitant pour distribuer les coups au jeune homme. De son côté, Noura n’est pas bien disposée non plus. Abo l’a emprisonnée dans ses anneaux et resserre sa prise de plus en plus. Mais le pire est probablement d’assister, impuissante, à la bataille que son dresseur est en train de perdre. La petite Togépi s’écrie du plus fort qu’elle le peut. Son appel résonne à travers la plaine. Pendant ce temps, monsieur Vincent est revenu sur les lieux, brandissant une pelle. Le voleur s’arrête pour le considérer.
«Laissez-le tranquille. Prenez ce que vous voulez mais laissez mon ami hors de ça.»
Silas se redresse péniblement sur son coude et surveille son assaillant. À l’instant où celui-ci s’apprête à répondre, deux tiges vertes viennent l’entourer et l’immobiliser. Sherine le foudroie d’ailleurs du regard en le jetant au sol de ses lianes, le maintenant fermement dans son étau. L’éleveur se remet difficilement sur pieds, allant cueillir Adnan contre lui afin de s’assurer que le petit n’aille rien. Toujours en pleine forme mais encore grondant devant le voleur, il se calme progressivement au contact de l’eno-syrien.
«Merci, monsieur Vincent…»
«Merci à vous, mais ça ne valait vraiment pas la peine, vous savez.»
«Je sais mais j’ai eu peur pour Adnan et… Attendez, où est Noura?»
À quelques pas, un éclair de lumière surgit dans la pénombre. Un Nosferalto attaque l’Abo de ses morsures. Bientôt, le serpent doit se rendre et libère sa victime de sa prise ferme. Le serpent prend aussitôt la poudre d’escampette, laissant son dresseur à son sort. Pendant ce temps, Idriss se pose près de Noura, s’empressant de l’enfermer entre ses ailes en tremblant de tout son être. Silas va vers eux, encore abasourdi par cette évolution inespérée et par les événements les ayant menés ici. Il regrette énormément ne pas être resté là-haut avec son voisin plutôt que de tenter de faire justice. Il se promet de ne plus jamais recommencer. Il vient s’asseoir près des deux qui sanglotent dans les bras l’un de l’autre.
«Merci Idriss… Merci d’avoir sauvé Noura.»
Silas n’a jamais vu la petite aussi remuée. La Togépi, cette fois, a réellement craint pour sa vie et pour celle du jeune homme. Elle tient si fort la chauve-souris, son protecteur, que tous ne remarquent pas tout de suite la lueur qui éclaire soudain les ailes du Nosferalto. À sa manière, Noura tenait à remercier son meilleur ami. À son tour, elle évolue, prenant la forme d’une Togétic. Leur dresseur soupire de soulagement, voyant qu’aucun des deux n’a le moindre mal. Lui-même devra composer avec de nombreux bleus le lendemain. Pour sa part, Sherine tient bon pour retenir le voleur jusqu’à l’arrivée de la police, une bonne dizaine de minutes plus tard.
Le jeune homme est presque en transe tandis qu’on l’interroge sur les événements de la soirée et que le voleur est capturé. Il répond machinalement, encore habité par le souvenir de la manière dont Idriss a sauté contre l’Abo sans la moindre peur. Noura l’a changée. Son arrivée dans ce monde a révolutionné le petit Nosférapti qu’il ne croyait jamais en mesure d’évoluer. Il a compris désormais que ce qui se trame entre eux est plus que de l’amitié, qu’il y a quelque chose de très profond qui les lie. Il ne pourrait être plus fier de ce qu’ils ont accompli tous les deux ensemble ce soir. Cette nuit-là, Silas ne parvient pas à dormir, malgré la présence rassurante d’Adnan à ses côtés. Il a pris une décision. (c)Golden