L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Voltige foirée Les pokémon ne sont pas fournis avec des manuels ikéa
« Douuucement, oulah, doucement, plus à droite, euh, enfin, Spyro... »
Honnêtement, j'aurais dû demander un guide à tonton, en fait. Mais vu qu'il a eu des soucis y'a pas longtemps, enfin, j'ai pas trop voulu l'embêter. Puis c'était ma responsabilité, alors, ehm... Bah voilà. Bref. N'empêche que je suis un tout petit peu embêté, là, étant donné que je ne m'en sors pas trop, assis sur le dos de Spyro, à tenter de l'aider pour son premier vol. Je me suis mise dans un coin de forêt, pas trop loin des pierres d'érodes, au cas où ça se passe mal et j'ai besoin d'aller embêter le cousin pour des histoires de soin. Mais en vrai, bah, j'suis pas trop sûre de moi, héhé. C'est que, euh... C'est la première fois que je suis dans une situation pareille, en vrai. Et oui, j'ai pas prévenu papa, car, car, je suis, débile. C'est pas nouveau, hé ! On est pas encore en l'air, hein, j'vous rassure. Juste que j'essaie de faire décoller le petit (qui grossit vite, seigneur, vous verriez sa taille, là), et bah, c'est quelque peu compliqué. J'aurais peut-être dû attendre que Scatha et Smaug soient là pour le faire avec eux, maiiiis... Mais bah, ça fait un bail qu'il veut faire ça, donc je me voyais mal de lui refuser. J'suis peut-être juste pas la bonne personne pour ça. Mais maintenant que je suis lancée, je me sentirais un peu mal de coller un gros lapin à Spyro, surtout. Il a l'air tellement enthousiaste... Il galère à mettre un pied devant l'autre, mais il est enthousiaste, on ne peut pas lui retirer ça.
« Bon, bon, euh... Prends plus d'élan ! T'es un peu rapide au saut ! »
Le Ptéra me jette un regard curieux, un peu à l'ouest, mais hoche vivement de la tête, me faisant bien trop confiance alors qu'honnêtement, je suis un peu paumée sur les bords. M'enfin, si il est content, c'est bien, je suppose... ? Un peu d'optimisme, ça fait toujours du bien. J'crois. Bref.
Je crois, toutefois, que nous n'arriverons à rien comme ça. Les tentatives se suivent et se ressemblent, car dès lors que vient le moment de tourner ou de faire la moindre figure, il perd en altitude et s'écrase lamentablement par terre, sous mon regard désolé et complètement impuissant. Il faudrait que je trouve une autre méthode, mais, hm, est-ce que ce serait risqué de... ? J'hésite un peu. Sauf que à voir mon pauvre compagnon en train de geindre par terre, rendu piteux, je ne me sens pas vraiment de lui crever le cœur et, il faut l'avouer, je suis un peu inconsciente. Alors je ravale une partie de mes doutes et me rapproche de lui, l'air plus déterminée, une esquisse de sourire maladroite aux lèvres.
« Dis, euh... Tu veux pas tenter quelque chose ? »
—
« Woh, woh, doucement ! »
Ok, c'était quand même vachement, vachement plus simple avec Scatha. Spyro est rapide, si rapide que j'en ai le souffle coupé, car je ne l'avais jamais vu ainsi apparemment en entraînement. Je m'étais dit que ce serait peut-être plus simple pour lui si je montais sur son dos, mais... On dirait que ça lui plait un peu trop, en fait, là. Il kiffe des masses. Il pousse des petits geignements aigus alors que nous volons maintenant à quelques petits mètres du sol, juste qu'au dessus des cimes de jeunes arbres que nous frolons d'ailleurs dangereusement. Le vent me gifle le visage avec une intensité déconcertante, et pendant une seconde, mes oreilles ont sifflé. Mes cheveux volent au vent, et j'ai l'impression que mes vêtements, tout comme moi, risquent de s'envoler à chaque fois. La sensation est à la fois... Franchement terrifiante et rafraichissante à la fois. Je ne sais pas si j'ai envie de pleurer dans un coin ou d'aller encore plus loin, en fait. Probablement les deux.
« Ok, ok, on... On va gérer, ça devrait aller, tu... Tu te sens de tourner un peu en t'inclinant, Spyro ? »
Comme d'ordinaire, le dragon de pierre hoche de la tête et pousse un petit cri de joie, que j'interprète plus comme un enthousiasme quant à l'attention et la confiance que je lui accorde que comme une véritable confirmation. Je ne suis pas sûre que Spyro ne se sente pas de ne pas faire quoi que ce soit, en fait, têtu comme il est. J'avoue ne pas être rassuré, mais, héhé, héhé... Je suis là, maintenant, c'est un peu tard pour reculer, je crois. Au moins, j'ai mis la selle... ? Je n'ai pas le temps d'y penser trop longtemps, puisque mon ami amorce son mouvement, relativement brusquement, d'ailleurs. Si je me crispe au début, je me rends vite compte que je ne risque rien, puisque le Ptéra semble assez peu turbulent, et relativement stable dans son vol. Il est plus doux que quand il est en solitaire, toutefois, ce qui me fait me dire que mon idée de tempérer ses ardeurs en lui montant dessus n'était peut-être pas la pire idée de ma vie, au fond. Il a l'air de faire un peu plus attention : je ne le vois plus faire le zouave pour attirer mon attention à coup de mouvements extravagants et de grands bruits qui le déconcentrent. Il... Il fait attention à ma sécurité, je crois, et le remarquer me fait esquisser un sourire doux. Je laisse ma main se porter vers une de ses oreilles, et me penche juste assez pour venir faire un bisou sur le sommet de son crâne.
« Merci, p'tit fou. Tu t'en sors super bien, c'est incroyable. »
Et c'est vrai, j'en suis super fière. J'ai du mal à me dire qu'il n'était qu'un petit bébé tout doux il y a quoi, six mois... ? Moins que ça, même, je crois. Je devais encore lui couper sa viande en petit carrés à ce moment-là, et là, bah, bah... Il vole, quoi, avec moi sur lui. Sérieux, ça me fait me sentir toute bizarre au creux de mon ventre. Je ne sais pas trop ce que c'est. Je crois, enfin, p'têtre, que c'est de l'affection. C'est un peu... On dirait que ça ressemble un peu à la même affection que j'ai pour quelques autres de mes pokémon. J'ai l'impression de réaliser quelque chose d'évident ; c'est-à-dire que le lien que je forme avec les membres de mon équipe viendra des souvenirs que nous fomerons ensemble, et non du temps qui a passé. Peut-être qu'il faudrait que je fasse plus de trucs individuellement avec les autres, alors, si je veux espérer progresser... ? Distraitement, je me suis mise à le caresser. J'entends un long bruit rauque, qui me fait sursauter par sa soudaineté et sa nouveauté, moi qui était plus habitué à un timbre très aigu. Je ne saisis pas tout de suite, mais glousse en me rendant compte qu'il est juste en train de muer, et que c'est assez drôle, en fait. Puisqu'il ne comprend pas de son côté l'origine de mon rire, il ne se vexe pas, et j'en oublierais presque notre vol.
Presque. Parce que mine de rien, j'ai l'impression qu'on tangue un peu trop, là...
« Hé, euh... Spyro ? Spyro, tu contrôles ? »
Mon Ptéra m'a l'air un peu trop silencieux. Mais, genre, pas bien silencieux. Genre inquiet. Et je n'aime pas voir Spyro inquiet, car il ne s'inquiète jamais, d'ordinaire. Je crois que ma présence est un facteur important, à vrai dire, car le jeune dragon tente de contrôler ses mouvements comme il le peut, mais la force du vent est de trop pour lui. Je ne sais pas trop ce qui arrive, car en quelques instants, il virevolte un peu de droite à gauche, perturbé et décidemment instable, poussant de plus en plus de petits cris aigus sous le coup de la panique. Il prend peur, et moi aussi, à vrai dire. Mon rythme cardiaque s'élève en flèche, et mes poils se hérissent sur mes bras. Mes yeux s'écarquilles alors que je chercher à trouver une solution à la panade dans laquelle nous nous enfonçons très, très rapidement.
« Oh non ! Non, attends, si tu - »
Je ne me rendais pas compte que nous descendions carrément en piqué, mais la baisse soudaine de Spyro dans l'altitude est une claire indication. La cime nous heurte brusquement, tellement que je dois couvrir mon visage au vu du fait que les branches me griffent la peau. Si je pousse des petits cris paniqués, la chute est rapide, tellement que je ne vois même pas bien où nous arrivons. Ce que je remarque, en revanche, c'est que nous tombons tout droit sur un petit objet rond, blanc, qui... Mais on va tomber sur un œuf ou je... ?! L'objet ovale est heurté avec une telle brutalité qu'il est envoyé voler plus loin, se tapant brutalement contre un tronc d'arbre, avant de disparaître de ma vue entre les buissons. Pour ma part, moi et mon pokémon nous écrasons sur le sol avec violence, mais je sens quelque chose m'envoler soudainement, me protégeant d'une grande peur du choc, tandis que j'entends le reptile de pierre pousser quelques grognements de douleur. J'ai le cœur qui bat à cent à l'heure, et j'ai mal plus ou moins partout, en fait. Nous roulons un peu plus, pendant quelques très longues secondes, ou je me demande si nous allons finir par mourir, mais non. La chute s'est arrêtée. Je dois être pleine d'échardes, et être morte 400 fois, mais, mais... J'ai survécu. Et je crois que Spyro aussi, enfin-oh, merde, Spyro !
En ouvrant les yeux, je réalise que ce qui m'a empêché d'être plus salement touchée, ce sont les ailes grises qui se sont enroulées autour de moi. Durant notre chute, il a dû se retourner et me prendre contre lui pour me protéger, et vu le mal que j'ai à me défaire de son emprise, j'imagine qu'il a dû serrer de toute ses forces.
« Spyro... ? Spyro, j'vais bien ! »
La prise se défait un peu, et j'entends des geignements peinés. J'arrivé à me sortir de mon cocon ailé, et me rend compte que mon ami, sans être grièvement blessé, est un peu abîmé. Je grimace de peine, mais n'est pas le temps d'examiner attentivement ses blessures, car le voilà qui pointe son gros museau sur son corps, me reniflant sans honte, sans doute à la recherche de de sang pour être certain que je n'ai rien de très grave. Accroupie par terre, je le laisse faire en caressant avec douceur sa tête et son cou, sentant l'intensité de son pouls. Je me permets de laisser échapper quelques exhalations pour me détendre, mais franchement, je suis encore pas mal chamboulée. Plus de peur que de mal, je crois, et la chance de papa doit être partagée par ma pomme. Je crois que nous attendrons avant une autre tentative de vol, héhé, héhé. Parce que là, c'était, enfin... Fin, voilà. Pas brillant, disons. J'vais ptet éviter de raconter ça à quiconque, en fait... L'histoire serait ridicule, je veux dire. Tenter de voler, se foirer, se dire que bah, hé, autant se mettre directement en première ligne, hein ! Puis ça refoire, et paf dans l'oeuf-... L'oeuf ! Oh là, mince, je l'oubliais, celui-là ! Si en plus j'ai tué un bébé pokémon, c'est mort, je vais... Roh, mince ! Je me force à me relever rapidement, ce qui ne plait pas vraiment au dragon. Ce dernier pousse des petits cris paniqués et inquiets, ce qui me force à m'agenouiller un petit peu pour le caresser et lui faire signe que je ne suis pas en voie de mourir sous peu de temps.
« J-j'vais bien ! J'vais bien, Spyro, j-juste... Il est où, l'oeuf qu'on a percuté ? »
Heureusement, il semble piger rapidement, ce que je comprends bien, si il se l'est pris dans la tronche. Il me fait signe de le suivre par un mouvement de tête, et nous nous dirigeons jusqu'à un buisson où je crois moi aussi avoir vu l'oeuf dégringoler. Et, en effet, la recherche est rapide, très rapide. Nous trouvons très rapidement ce que nous cherchons : un œuf grand ouvert, craquelé de partout, probablement brisé par notre contact brutal. Mon cœur rate un battement, alors que je suis prise par la crainte soudaine et horriblement réaliste d'avoir peut-être causé la mort d'un bébé à venir. Oh non, Natsu m'avait dit pourtant, qu'il ne fallait en aucun cas provoquer une éclosion trop précoce... ! Je laisse échapper un hoquet d'horreur, choquée, mais Spyro vient me presser sa tête sur mon pantalon pour me forcer à le regarder.
Dans sa tête, le dragon tient un petit pokémon, que je reconnais comme étant rapidement un Feunnec. La créature en question semble petite, très jeune, et tellement jeune, d'ailleurs, que j'en viens conclure, à la vue des éléments et des petits bouts de carapace brisée sur son corps, que ce pokémon est en réalité celui que nous avons heurté. Je suppose qu'il va bien, et ça me soulage pas mal, héhé. Je laisse échapper un soupir, rassurée, mais me rends compte que le Feunnec est en train de gesticuler, visiblement mécontent d'être dans la gueule de mon ami. Aussi doux qu'il soit, je suppose que je n'aimerais pas être là non plus, et... Oh, c'est dégueu, il bave. Ok. Je me dépêche de sortir le petit de là, et de le prendre contre moi pour vérifier qu'il va bien. Il a l'air un peu sonné, le pauvre. Tu m'étonnes, vu le traitement auquel il a eu le droit pour sa naissance, là... Seigneur, mais la courge, la couuuurge !
« Olala, j'suis d-désolée ! Désolé, petit, tu vas bien... ? »
Je crois qu'il ne va pas me répondre, tfaçon. En fait, j'aimerais bien savoir qui est responsable de lui, mais... Mais plus je regarde autour de nous, moins j'ai l'impression que qui que ce soit attend ce bébé, en fait. Et ça m'inquiète un peu.
« … Dis, hm, tu sais pas où elle est, ta maman, je suppose ? Non, bien sûr que non... »
Comme si un pokémon qui vient juste de naître pouvait savoir ça, non mais j'vous jure, Alice... Je soupire un peu, et tente quelques maigres caresses sur la tête du jeune pokémon, qui se colle tranquillement à ma main, comme apaisé. Il a l'air un peu à l'ouest, celui-là, en fait. Je ne sais pas trop si ça devrait me rassurer ou pas, mais... Mais, bah, en fait, je suis vachement mal à l'aise. Non mais, euh... Roh, sérieux ! C'est quand même de ma faute, et, euh... Drah, qu'est-ce que je vais faire ! Je gigote dans tous les sens, anxieuse pour je ne sais trop quelle raison. En même temps, un bébé sur les bras d'un coup, c'est flippant, désolé !
« Hm, je... Peut-être qu'iels vont revenir, tes parents, enfin, je sais pas, je... »
… Je cherche à me convaincre toute seule, là, hein.. ? Je m'en rendrais presque compte moi-même, en fait. J'ai l'air un peu ridicule, à l'instant. Il n'a pas l'air de capter un mot de ce que je raconte, et, clairement, laissé tout seul dans un coin, sans rien d'autre, ce petit a l'air abandonné. Je me sens mal, toutefois, de le récupérer alors qu'il ne peut même pas me donner son consentement de manière éclairée, et, euh... Euh... Un petit coup de tête de Spyro vient me ramener à la réalité. Même lui a l'air quelque peu blasé par mon temps de latence, et j'esquisse un sourire désolé. Ouais. Ma réflexion est stupide, en fait. Je ne peux pas le laisser là non plus. Je pousse donc un soupir, et caresse distraitement la tête de ce dernier.
« … Tu veux venir, ptit ? J'peux te porter, si tu veux.
Il ne me répond ni par un oui ni par un non, à vrai dire. Il se colle juste davantage dans mes mains, ce qui je suppose est une réponse, enfin, un début de réponse... Berf. Sérieux, j'suis plus à ça près. Je pousse un soupir blasé en remarquant qu'il s'est déjà endormi dans mes bras. Bon, bah d'accord, hein. Un Feunnec, comme ça, de manière aussi stupide, si tu veux, le monde. Je jette un coup d'oeil circulaire aux alentours. Je crois que je reconnais vaguement le coin, et encore. J'ai bien l'impression que je vais devoir marcher, héhé... Zut, quoi. Il faudra aussi que je m'occupe de Spyro, et que je réfléchisse un peu à comment améliorer son vol, et que je pense à ses blessures, et que je... Que je fasse plein de trucs, en fait. Rien qu'y penser, j'ai envie de bailler et de pleurer, juste un peu. Mais malgré tout, j'arrive à glousser, même si cela sonne jaune, très jaune. Bon, bah, mauvaise journée. On réussira mieux plus tard, on va dire ?
« Bon, bah on va rentrer à pied chez Natsu, je crois, héhé. Ahaha. »
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