Ou mettre un an à piger un truc (et boucler un OS) Qu'est-ce que je veux ? Pendant longtemps, la notion m'a paru claire. Naïvement, évidemment, comme un gamin qui se rassure en se disant qu'il se connaît parfaitement, comme un ado « précoce » qui se réfugie derrière ses deux-trois bonnes notes pour se dire qu'il doit au moins être doué en quelque chose et qui s'y raccroche d'une manière franchement pathétique, comme un enfant qui pense être le seul à se sentir exclus et a toujours culpabilisé de se sentir mal en permanence parce que personne n'a jamais eu la bonne conscience de l'aider à s'occuper de sa santé mentale. Dans cette logique, j'avais un « plan de vie » parfaitement défini : consacrer toute ma personne à l'élevage et à mes recherches, car tout ce qui n'était pas professionnel n'était pas, à mon sens, d'une quelconque utilité. Oui, car je jugeais les choses à leur utilité, je sais, on en reparlera une autre fois. Toujours est-il que ce n'est pas franchement surprenant lorsque je réfléchis au fait que je n'avais pas de raison de croire que fondamentalement, quoi que ce soit qui n'était pas professionnel puisse m'apporter quoi que ce soit, ou même, puisque c'est le sujet du jour, que je puisse arriver à le vouloir. J'ai tendance à dénigrer tout ce que j'ai pu faire par le passé dans une tentative un peu ridicule de me persuader que j'ai évolué, mais je ne peux pas dire que mon comportement était insensé. Je veux dire, allez me parler du grand bonheur de la vie personnelle quand la mienne, pendant seize ans, commençait dans la peur et l'angoisse durant toute la journée, puis se finissait dans les cris jusqu'à ce que le sommeil vienne me faire oublier, pendant quelques heures, la tension perpétuelle qui crispait mon corps. Pas étonnant, en somme, que j'ai fini par faire une fixette sur mon travail. C'était, après tout, le seul sujet où personne ne me faisait des reproches et où l'on me regardait à peu près comme un être humain ; ou du moins, une sorte d'être humain. Et le pire, dans tout ça, c'est que j'en étais arrivé à m'en satisfaire.
Parce que oui, étrangement, quand on vous entraîne durant toute la partie la plus cruciale de votre construction mentale à survivre, il arrive que malencontreusement, vous ne pensiez pas vraiment à ce qui pourrait apporter quelque chose de plus important que votre subsistance. Alors, vaguement, vous pensez à votre travail, les études, parce que sans rentrer dans un long laïus sur l'économie dans lequel je ne ferais que prouver mon incompétence, ce n'est pas comme si notre société ne nous rentrait pas dans le crâne qu'il s'agit de la seule méthode de libération de soi. Le reste, c'est du superficiel. De la décoration, de l'artificiel, des choses qui ne comptent pas vraiment et de toute façon, à force, vous avez bien fini par retenir que tout ça, ce n'est pas pour vous. Toutes vos précédentes tentatives ont échoué, après tout, alors même si l'on vous a répété des dizaines de fois que c'était probablement de la faute des pervers narcissiques qui vous ont abusé pendant bien trop longtemps, vous avez fini par croire ces derniers quand ils vous rappelaient que c'était entièrement de votre faute. Faut dire qu'à force de se prendre des claques, on finit par avouer n'importe quoi, ou même à croire n'importe quoi. L'on s'en convint très vite, si intimement et viscéralement que par la suite, il en devient complètement impossible de se rappeler de comment exactement est-ce que cette pensée a fini par se coller aux rebords de votre paroi crânienne. On est satisfait de la simplicité de ce qui ne demande pas de rouvrir des plaies que l'on sait purulentes et douloureuses à traiter. Personne n'a envie de mettre la main dans le pot à vers après s'être fait brûler, même si, dans les faits, le risque n'est même plus comparable. Quelque part, pour moi, toute cette métaphore inutilement longue et compliqué correspond plus ou moins bien à ma situation.
Alors oui, franchement, la question de ma position quant à ce que je voulais pour ma vie privée a longtemps été le début d'une bonne blague de toto (merci Faust pour cet ajout indispensable à ma culture, n'est-ce pas). Pour être honnête, le fait que j'ai aussi été largement à l'abri du besoin jusqu'à ce que je me débrouille seul a aussi beaucoup aidé à ce que je puisse me concentrer là-dessus. Ce n'est pas que c'en est la cause, c'est juste que je n'ai jamais eu à me poser de questions développées quant à mon futur, car c'est tout de même un sacré privilège que de ne pas être au moins un peu anxieux à ce sujet. Sauf que, malheureusement, je sais très bien que tout ça, tout ce que je disais d'un air prétentieux et arrogant, plus préoccupé par ce qu'on pouvait comprendre de mes mots que ce que je pensais sincèrement, eh bien, ça n'avait pas grand chose de sincère. Qu'au fond, je ne faisais que cacher, à moi-même comme aux autres, qu'éventuellement, j'aurais peut-être voulu quelque chose, moi aussi.
Savoir quoi, en revanche... Bon, vous avez la forme pour un autre laïus analogique foireux ? Parce que moi non, vraiment. Toujours est-il, toutefois, que le souci allait forcément me tomber au coin de la figure. Que je regarde ailleurs en comptant les nuages ou pas, il n'y avait pas vraiment que moi au monde et la réalité a parfois le don d'être aussi brutale que sèche dans ses gifles. Pour ma part, il faut croire que ça a été, successivement, la rencontre de ma famille maternelle puis la demande en mariage de mon copain de maintenant dix ans, que j'ai mis presque un an à accepter. Et oui, je sais, tout ça a probablement l'air très dramatique pour pas grand chose, au final. Pour beaucoup de gens, je dois avoir l'air fichtrement ridicule. Ou au moins un peu excessif.
« Natsume, tu as l'air... ? - Dites, vous avez prévu de rester encore longtemps ? »
Mes paroles m'ont échappé d'un coup. Et comme bien souvent, d'ailleurs, j'ai ouvert ma bouche bêtement après avoir passé une bonne dizaine de minutes à regarder fixement dans l'air avec une expression digne d'un poisson mort ; un classique, vraiment. Encore, je ne vous l'ai pas fait avec de la bave (oui, très classe, je sais). C'est complexe à expliquer, mais disons que mon cerveau déconnecté a, par le biais de l'appel un peu confus de ma grand-mère, un signal vif et que sa première réaction a été d'éjecter ce qui me passait par la tête à ce moment précis. Comme quand votre téléphone vous vomit tous vos messages mal envoyés en redémarrant, en gros. Sauf que, malheureusement, quand on fait ça dans la vraie vie, on se retrouve souvent avec un ton qui n'est pas du tout adapté et qui donne une impression très, très différente de ce qu'elle vous souhaitiez donner à la base. Comme par exemple le fait de parler aux gens avec la même voix et le même regard désintéressé que vous utiliseriez pour dire à votre pote un peu relou et alcoolisé qu'il ferait bien de vous foutre la paix pour la soirée (pardon, Mell, mais bon). Ceci explique probablement leurs têtes surprises et leurs bouches ouvertes sous le coup de la surprise un peu vexée. Dans le silence soudain qui s'est imposé sur la terrasse (nouvellement aménagée, d'ailleurs, j'aime bien les petits germignons sur le store, mais on s'en fiche), j'ai d'un seul coup resserré ma prise sur mon verre de sirop à la grenadine. Je me retiens de justesse de me remettre à le siroter en faisant comme si de rien n'était, car diable que l'idée est tentante dans une pareille situation de gêne, mais non, j'ai passé l'âge de sortir de la pièce en silence quand quelque chose me dérange. En plus, c'est moi qui leur ai demandé de venir, alors là, ça fait un peu comme si je les avais appelé pour leur demander si ils ne se sentaient pas d'humeur à dégager vite fait du pays, ce qui... Roh, zut. Avec hésitation, j'esquisse un sourire qui a bien du mal à ne pas être complètement bancal. Même ma voix tremblote un peu, hésitante.
« Je, ehm, enfin, je ne voulais pas dire que je voulais que vous partiez m-mais je... ! - Charmant, Natsume. Tu voulais nous interroger sur nos plans de cercueil, aussi ? »
Au début, je manque de croire que Tsuzume est sérieuse, ne serait-ce que par son ton qui force la neutralité la plus totale. Gêné, ma gorge se serre et ce n'est qu'en relevant la tête, honteux, que je remarque son rictus amusé et les étincelles rieuses dans son regard. Sûrement que mon expression devait être franchement pathétique, car je les vois disparaître immédiatement, remplacés par un haussement de sourcils incrédule et une grimace embêtée.
« Je plaisante, je plaisante ! Tu m'avais l'air tendu, alors j'ai préféré... - Dire n'importe quoi, comme d'habitude. »
Ryûchi l'observe d'un air faussement lassé en prenant une gorgée de son mimosa grâce à la paille entortillée à l'effigie d'une souris bien connue qu'il a chapardé à Axel. J'ai le temps d'apercevoir un coup d’œil hargneux de sa conjointe envers ce dernier avant qu'un coup de genou ne vienne me faire piailler subitement de douleur, sous le regard un peu médusé de Tsuzume.
« Désolé ! C'était pas pour toi ! »
Si elle sourit d'un air très embêté, je vois bien que son compagnon, de son côté, semble plutôt exaspéré par ses frasques. Malgré la légère douleur, toutefois, mes pensées sont ailleurs. Je sais que je dois m'expliquer, mais j'ai moi-même du mal à le faire. L'idée d'exprimer un désir personnel me met mal à l'aise, et en un sens, ça a toujours été le cas. L'expression d'un sentiment, d'une envie, cela a très longtemps été un tabou et encore de nos jours, je continue dans cette tendance à passer par de multiples schèmes pour ne pas avoir à faire quelque chose de pourtant totalement normal : dire et assumer clairement ce qui me ferait plaisir. Voilà donc pourquoi mes doigts tremblotent, pourquoi je cherche mes mots, pourquoi mon thé est devenu froid alors qu'il doit être posé sur cette table depuis un moment déjà, et pourquoi je passe par de tels détours de phrase pour dire quelque chose de somme toute très simple. Et à vrai dire, je suis en retard, très en retard. Depuis novembre dernier, j'aurais dû trouver un moment, mais... Je ne sais pas, ce n'est jamais venu. De la même façon que l'on peut oublier de dire à quelqu'un que l'on est fatalement allergique aux chiens jusqu'au jour où on se retrouve avec un clebs devant le regard, je n'avais pas pensé à en parler avant. J'aurais dû, mais... Je crois que mon délai est principalement dû au fait que je ne me suis pas permis jusque là de demander quelque chose. Tout comme pendant un temps, je ne me suis pas permis de donner une réponse claire et sincère à mon cop-... mon fian-... mon compagnon pendant presque huit mois car je n'arrivais pas à m'autoriser de le faire. Aucune surprise, donc, à ce que je balbutie avec difficulté maintenant.
« C'c-c'est juste... »
Je sens que leurs regards se posent sur moi, et ça n'arrange pas ma situation, vraiment. Je mets un temps à continuer, me sentant m'enfoncer dans ma propre gêne, rajoutant à ma voix une couche d'incertitude alors qu'elle accélère, comme pour rattraper toutes ces secondes perdues. Prenant un peu de courage, je finis par inspirer légèrement avant de reprendre la parole en relevant timidement la tête.
« Je vais me marier, dans peu de temps, et je... »
Je ne réalise pas tout de suite que cette information, mine de rien, devrait être donnée en première et avec un temps de pause pour qu'ils la comprennent. Je suis tellement occupé avec le fait de bien faire que je ne ne remarque pas tout de suite leurs grands yeux écarquillés et leurs expressions surprises. Ne prenant donc aucune seconde de pause, je continue, une main remontant le long de ma nuque pour la gratter avec nervosité.
« J'aimerais que vous veniez. »
Dès lors, je me tais, relevant les yeux vers leurs expressions choquées dont la source m'est durant de longues, très longues secondes, complètement inconnues. Il me faut remarquer la grande bouche ouverte de ma grand-mère pour que je me rappelle avoir déjà vu cette expression quelque part, il y a approximativement onze mois de ça, lorsqu'elle avait compris le lien qui m'unissait à Samaël. C'est là que je saisis. … Eh bien, je suppose que ça me retire la pression de leur dire, comme ça... ?
Tsuzume semble complètement bloquée, statutifée pour je ne sais quelle raison. Ryûchi, en revanche, ne semble pas aussi surpris, m'examinant plutôt avec attention, ce qui n'arrange pas mon envie de me cacher sous la table. Je déteste quand on me fixe de cette manière, même si j'ai appris à me détendre et à cesser de mordre dès que c'est le cas. Je sens toutefois qu'il y a dans son coup d'oeil quelque chose de précis, de fin. Qu'il cherche quelque chose dans mon expression et que, maintenant qu'il l'a trouvé, il se permet de reprendre la parole.
« … Tu aimerais ? »
Sur le moment, je ne suis pas exactement sûr de ce qu'il veut dire par là, et je fronce les sourcils avec nervosité et incompréhension. Lorsque nos regards se croisent, je repasse ses propos dans ma tête. Je pourrais croire qu'il n'a juste pas entendu, mais je ne crosi pas que ce soit le cas. Il me fixe avec l'air de quelqu'un qui sait exactement ce qu'il dit, et qui attend une réaction. Oui, j'aimerais, qu'est-ce qu'il y a de si étrange à ça ? Il me faut de longues secondes avant que quelque chose ne clique au fond de ma tête. Non, au fond...
« … Je veux que vous veniez. »
L'admission me coûte plus que je n'aurais cru, et sur le moment, je ne saisis pas pourquoi. Enfin, je ne saisis que quand je le dis. Ce n'est pas que je voudrais qu'ils viennent. Je veux qu'ils viennent. Je veux qu'ils viennent, car je veux les considérer comme... ... Je veux les considérer comme ma famille. La pensée bloque un peu dans ma gorge, quelque part, et je finis par réaliser, après quelques longues secondes. J'ai l'impression d'être égoïste, capricieux, à désirer quelque chose d'aussi simple. J'ai la sensation que je n'ai pas le droit, alors j'utilise des formules, des atténuements, j'emploie tellemet le conditionnel qu'on pourrait croire que je vais finir par écrire un bescherelle. Je me sens idiot, durant quelques secondes, la bouche sèche, une lueur de compréhension dans le regard. Je ne sais pas comment, mais il a remarqué mon hésitation ; ou du moins, il me fait comprendre que j'ai donné la bonne réponse par le petit sourire qui se porte sur son visage. Interdit, je n'arrive pas tout de suite à parler davantage.
Tsuzume, de son côté, semble être sortie de sa torpeur. Un grand sourire sur son visage, elle ricane joyeusement, comme si elle était amusée par quelque chose.
« Ça tombe bien, parce qu'on comptait te dire qu'on reste sur l'île, au final ! - Que... Pardon ?! »
Les yeux grands ouverts, je me suis immobilisé pour les fixer avec stupeur. J'ai l'impression d'avoir entendu une blague, et pendant un temps, je m'attends à une plaisanterie, à ce qu'elle finisse par me dire quelque chose de semblable à un « non j'déconne ». Sur les fesses, tant figurativement que littéralement, je me suis étouffé dans ma salive, ébahi et, pour être honnête, un peu ébahi. Tsuzume, devant ma réaction, glousse bryamment.
« Il faudra bien des bras pour porter les meubles, en plus, héhé ! »
Ce n'est pas vraiment la réponse que j'aimerais, alors je me contente de me focaliser sur le sujet intéressant, l'air toujours hébété.
« Mais... Mais... Mais depuis quand... ? »
Ma question ne semble pas aller d'elle-même, si j'en crois leurs têtes. Du moins, Ryûchi a l'air perplexe, me regardant avec la tête de quelqu'un qui essaie d'expliquer quelque chose de très simple et de très logique.
« Natsume, cela fait un an que l'on est ici, tu t'en es rendu compte... ? »
Même sa voix s'est faite un peu plus douce. Perdu, je me remets les faits en tête, avant d'avoir une épiphanie. ... Ils devaient rester un mois, à la base, non...? Je n'avais pas vraiment réalisé que tant de temps avait passé. Et pour être honnête, je ne voyais pas pourquoi ils seraient restés plus longtemps, ou pourquoi ils désireraient le faire. En réalité, la réponse est assez simple, mais y penser me brûle les joues avec intensité. … Ils... Veulent vraiment que l'on continue à se voir... ? Ravalant ma salive, je gesticulerais presque sur place, sentant mes joues s'embraser en même temps que ma poitrine. La sensation est inconnue, et l'intensité de la chose me ferait presque peur. Ma voix se fait moins assurée et je me retrouve, somme toute très bêtement, à balbutier, le regard fixé sur la table alors que mes doigts se crispent nerveusement sur mon pantalon.
« Je... Je pensais que c'était de très longues vacances, mais je... »
Ma bouche s'assèche. J'ai peur. J'ai peur de la sensation chaleureuse dans ma poitrine. J'ai peur de me faire de l'espoir, d'attendre de l'affection de la part d'autres personnes car je m'y suis attaché et car je veux continuer à les voir dans ma vie. J'ai peur de vouloir les voir dans ma vie. Et plus que tout, j'ai peur de le dire, de l'assumer, d'oser prétendre que ce pourrait être réciproque, car la terreur de ne recevoir qu'en mur en face me ferait presque trembler. Je sens la panique monter dans ma poitrine, et il me faut tout mon self control pour ne pas le montrer. Je ne remarque pas que Tsuzume, toutefois, n'est pas dupe, et qu'elle ne fait qu'attendre ma prochaine réaction. Je n'ai pas envie de pleurer dans leurs bottes. Je l'ai déjà fait une fois, et... Je n'ai pas envie de pleurer là-dessuss. Je n'en ai plus envie, en fait. J'ai envie d'autre chose.
Doucement, je finis par relever la tête, le visage écarlate et les yeux plein de confusion, mais où brille une lueur de détermination.
« .. Je suis heureux d'entendre ça. »
C'est dur. Vraiment, c'est dur. Bien plus que ce que j'aurais cru. Je n'ai jamais su dire ce que je voulais, voir même deviner. L'assumer, encore moins. Mais... Mais depuis peu, je commence à faire le tri. Je commence à comprendre pourquoi il faut que je le fasse, même si le saut dans le vide me donne le vertige. Pourquoi il est important que j'ai à mon compagnon que je voulais me marier avec lui et non pourquoi je « voudrais bien ». Pourquoi il est important que je dise à mes grands-parents que je veux les voir et non que j'aimerais, éventuellement, un jour. Je ne peux pas vraiment leur donner des réponses en demi-teintes si j'espère quelque chose en retour, et dans le fond, je n'aurais pas ce que je veux si je ne le demande pas clairement.
Je crois que c'était la bonne réponse, toutefois. Vu le sourire doux et affectueux de Tsuzume, qui me semble tout à coup bien plus lumineuse, plus sérieuse, aussi, mais dont la main rassurante est venue se porter sur mon visage. Je ne sais pas trop ce qu'elle cherche dans mon visage, mais je crois qu'elle l'a trouvé.
« Alors nous serons heureux de venir, Natsume. »
Je me sens sourire instinctivement, et même si cela me fait honte, je ne cherche pas à le faire disparaître. Juste à côté de nous, Ryûchi lève un peu les yeux au ciel, avant de donner un petit coup de coude à son épouse. Cette dernière, si elle le fixe avec désabus au départ, semble saisir après plusieurs secondes : moment qu'elle choisit pour faire un « oh ! » bruyant avant d'aller fouiller dans son sac pour en sortir une ball, qu'elle m'envoie distraitement. Si je la rattrape de justesse, ce n'est pas sans manquer de m'étaler au sol en le faisant, renversant, au passage, mon thé froid sur moi. Bah, de toute façon, j'allais pas le boire.
« Enfin, l'on venait pour te parler de ça, et... On a trouvé ce petit bonhomme, en balade ! C'est un Maracachi ! Considère ça comme ton cadeau de mariage, héhé !»
Si je lève les yeux au ciel, un rictus se dessine sur le bord de mes lèvres. Bah, au moins, ça, c'est fait, je suppose... ? |
10
O C T O B R E
2 0 2 4
12H |