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Garbage opinion [Nanartsu]
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Samaël Enodril-Miyano


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garbage opinion
"avec N(anar)tsu"

Je ne sais pas comment j'ai fait pour garder mon calme quand l'avocate de Natsume m'a appelé. Au fond, peut-être que je n'étais pas si surpris que ça finalement. Passé la phase d'étonnement après ladite annonce, je me suis rendu compte bien vite avec peine que c'était, au fond, quelque chose d'effectivement envisageable. Je n'ai même pas pensé au fait que madame Vulpino aurait pu se tromper. D'un part parce qu'elle a l'air assez sérieuse et appliquée, et d'autre part parce que mon copain, si craintif du feu, n'est pourtant pas le dernier à allumer la mèche.

« Bien sûr, madame Vulpino, je vais m'en occuper. Vous avez dit qu'il était en garde à vue dans quel coin, déjà ?.. »

Faussement serein, je suis en réalité évidemment plus qu'inquiet qu'autre chose, mais si elle ne m'a pas informé d'une quelconque gravité, alors c'est qu'il n'a pas dû aller bien loin dans ses actes, quels qu'ils soient. En la remerciant avant de raccrocher, je pousse un soupir de lassitude et de fatigue. Heureusement que Axel passe le week-end chez sa grand-mère... C'est au moins une chose dont il n'y a pas à s'inquiéter. Mais assis dans la cuisine devant nos plats désormais froids que je voulais attendre de manger à son retour, je me sens un peu bête. Je regrette aussi sur le coup de ne pas lui avoir demandé ce qu'il est allé faire, mais à ce stade, j'espère juste qu'il va bien.
En me relevant péniblement, je sors de mon armoire mon costume de Sirius qui me sera plus qu'utile ce soir. Je ne devrais pas abuser de mon pouvoir de la sorte, mais ce n'est pas comme si Natsume avait bien pu faire quelque chose de vraiment dangereux... Du moins, c'est ce que j'aime imaginer. Après m'avoir paré de mon uniforme, j'appelle à moi Tori pour que nous soyons sur place rapidement et une fois m'être assuré que la maison était bien fermée et sécurisée, nous décollons dans la nuit.



« Mais c'est pas vrai ! Il peut pas se taire deux minutes ?! »

Je pousse de nouveau un soupir. Heureusement que Nuva Eja n'est pas si loin, mais bon... Je me demande bien ce que Natsu est allé foutre là-bas. Quoique je ne sais pas si c'est mieux que je le sache, en fin de compte. Arrivé au comissariat, je suis à peine dans le couloir menant aux cellules que j'entends déjà des échos, des voix. L'une m'est inconnue -probablement un Milicien- mais l'autre m'est plus que familière. Elle raisonne d'ordinaire si doucement à mes oreilles, mais je sens qu'aujourd'hui, elle ne va pas me détendre. Et elle n'a pas l'air de plaire à l'officier non plus qui semble sur le point d'exploser.

« Ces affaires viennent pas des lycéens ? Mon œil ! Et moi j'suis Zingaro !
- Plait-il ? »

Arrivé comme une ombre derrière l'agent, ce dernier se retourne dans un sursaut assez surprenant avant de me scruter avec la plus grande incompréhension du monde. Nerveusement, il se racle la gorge, comme si ma présence le dérangeait tout à coup. Aussitôt, il se met au garde-à-vous dans un geste bien trop solennel pour la personne que je suis.

« Sirius !.. »

Oui, c'est moi.
Je retiens un nouveau soupir. Il fait bien moins le malin, on dirait, contrairement à un certain Miyano derrière les barreaux. Je ne reporte d'ailleurs mon attention sur lui qu'après avoir salué le Milicien d'un vague mouvement de la tête.

« Qui est-ce ?
- Oh, lui ?.. »

L'officier reprend tout à coup son sérieux et jette un regard un peu dédaigneux à l'éleveur. Je ne crois pas que cet agent soit particulièrement hautain ou méchant, mais je pourrais comprendre aisément que mon fiancé l'ait énervé.

« Personne dont vous devriez vous soucier. Il a causé un peu de grabuge à la manifestation au centre-ville en compagnie d'une bande d'adolescents ! Depuis, il tente de les couvrir en nous insultant ! »

Sous mon masque un sourcil perplexe se hausse tandis que je considère le hérisson qui, à ce que j'entends, n'a pas vraiment chomé. Mais là encore, je ne suis guère stupéfait, hélas. Mes yeux se contentent pourtant de dévier vers les clés qui se trouvent sur le bureau à un peine deux mètres. Je les pointe à l'officier de manière tout à fait innocente.

« Ce sont... les clés de la cellule ?
- Tout à fait, monsieur.
- Puis-je... ?
- Naturellement, monsieur. »

'Naturellement monsieur.'
Je ne devrais pas rire du fait qu'un homme du double de mon âge ne puisse rien me refuser en raison d'une simple hiérarchisation mais bon, je dois avouer que ce n'est pas déplaisant quand ça permet de servir grandement mes intérêts. D'un air tranquille, je m'approche du trousseau de clés avant d'ouvrir la cellule sous les yeux ébahis du Milicien qui pâlit en une fraction de secondes.

« Mais... Qu'est-ce qu-... !
- Il y a plus urgent. Les tags sur l'Hôtel de Ville ne vont pas s'effacer tous seuls, vous savez.
- Vous voulez le relâcher ?.. Mais on a pas fini de-...
- Ne vous inquiétez pas, je m'occupe personnellement de son cas et en assume l'entière responsabilité. Il commence à se faire tard, rentrez chez vous.
- Mais enfin, Sirius .. !
- C'est un ordre !.. S'il vous plait... »

Sans élever le ton, ma voix reste ferme et sans appel. Du moins, suffisamment pour que le Milicien n'en rajoute pas une couche et fasse profil bas tandis qu'on m'apporte déjà les documents à signer pour assurer la sortie de mon fiancé. Je m'excuse auprès de cet officier qui n'a rien demandé, mais je ne suis plus très patient, à ce stade de la soirée. Je veux juste rentrer à la maison. Mais la nuit promet d'être encore longue car il faut maintenant que je l'emmène à la Tour pour bien signaler qu'il est à ma charge ; sans quoi on risque encore de l'embêter lui ou son avocate, et j'estime qu'elle en a déjà fait assez comme ça.
Enfin, nous sortons du commissariat et j'appelle à moi Synkro qui nous ramène gentiment jusqu'en bas de la tour. Le silence est pesant mais à vrai dire, les mots me manquent. Je sais néanmoins que le retour à la maison sera pénible. Mais bon. Je ne sais pas trop ce qu'il lui a pris. Quand il m'a juste dit qu'il allait s'absenter sans expliquer plus que ça, je pensais que ce serait une broutille. Trois fois rien. Qu'il serait de retour bien vite. Je ne voulais pas non plus le fliquer en lui demandant où il allait, ce qu'il faisait, avec qui, pourquoi... Mais quelque chose me dit que je n'aurai pas de câlins ce soir, moi.
Ce n'est que lorsque nous arrivons dans l'asenceur que je soupire une énième fois. Tandis que l'appareil monte jusqu'au sommet et que les étages s'illuminent progressivement au fur et à mesure que nous les traversons, je retire finalement mon masque noir qui est devenu inutile depuis que nous sommes seul à seul. Puis, après quelques hésitations, je suis le premier à briser le mutisme insupportable qui est devenu encore plus gênant depuis que nous sommes dans l'élévateur.

« La garde à vue ?.. Vraiment ?.. Il y avait d'autres moyens pour que je te remarque, tu sais. »

Je tendrais presque à rire, mais je sens que la situation ne s'y prête pas tant que ça. J'ignore totalement ses motifs, mais Natsume, contrairement à moi, ne fait rien au hasard. Peut-être est-ce même quelque chose qu'il a prévu depuis longtemps. Dans quel but, ça, je l'ignore, mais... Bizarrement, je ne pense pas que ça soit très rassurant.
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
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Dim 27 Oct 2019 - 23:29
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Natsume Enodril-Miyano

Garbage opinion

"Y'a comme un froid"
Je me fais chier. Incroyablement, prodigieusement, spectaculairement, chier.
« Pauvre petit chéri », me direz-vous, car je me suis mis dans cette panade tout seul et je savais très bien où ça allait me mener quand j'ai fait mon choix. Si je pouvais faire avec l'inconfort des cellules, les voisins peu supportables, la grande clémence et gentillesse des flics en tous genres (vous le sentez mon sarcasme ou) et une très sincère envie de faire une sieste pour les vingt prochaines heures, je ne me rendais pas compte que m'ennuyer allait être le principal problème. Quand j'étais gamin, le souci premier était de me défaire de ma frustration et de ma colère ; là, je suis même serein. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, tout va très bien dans ma tête et je me sens, en plus, parfaitement à l'aise avec ma conscience. D'accord, ma situation n'est pas la plus confortable, mais... Je ne me reproche rien. C'est simplement que j'ai besoin de m'occuper, et puisque je dois supporter la compagnie d'un officier qui ne m'aime pas des masses et me le fait bien savoir, je me suis dit que je pourrais lui rendre la pareille. Le fait que j'ai toujours eu une voix de crécelle quand il fallait chanter aide beaucoup à rendre ça parfaitement insupportable, alors que je chantonne des chansons paillardes japonaises le plus faussement possible, ne pouvant m'empêcher de sourire comme un petit con fier de moi alors que je sens petit à petit péter les plombs. Héhé, et après on m'dit que j'ai pas d'talents...

Tout compte fait, je n'aurais peut-être pas dû me plaindre intérieurement de mon ennui. Si j'entends des bruits de pas, je ne fais pas attention au début, me disant que ce doit être quelqu'un venu s'occuper d'un quelconque détail ou d'un remplaçant. Prenant une petite pause pour entendre ce qui se raconte, je me sens toutefois m'immobiliser immédiatement lorsque je crois reconnaître la voix qui s'est mise à résonner entre ces murs.
… Oh non.
Je mets un temps à accepter que mon hypothèse puisse même être valide. Lentement, toutes les couleurs s'effacent de mon visage pour ne laisser place qu'à un blanc d'épouvante. J'avais totalement exclu cette possibilité de mon cerveau, puisque j'avais bien répété à Vulpino de ne surtout procéder à aucun contact sur ma situation avec mon numéro d'urgence. Je crois, et je me rappelle alors avec horreur qu'elle avait au même moment émis un « hm hm » de quelqu'un qui écoute à moitié, signe qu'elle a potentiellement totalement zappé ce passage. Si j'espère durant un instant être parano, je constate malheureusement avoir totalement raison lorsque je distingue la silhouette de mon compagnon en train de jouer à 'je me glisse derrière toi comme une ombre pour te faire flipper' avec l'officier en charge (je lui ai dit mille fois qu'il était incroyablement creepy quand il faisait ça, mais visiblement, il continue). Je ne m'en préoccupe pas trop sur le moment, comme de la conversation qu'ils ont ; non, à la place, je leur offre à tous les deux un regard un désabusé et blasé, ayant malgré- moi perdu mon rictus goguenard de tout à l'heure. Je retire ce que j'ai dit : c'est une mauvaise soirée.

Alors qu'une boule d'angoisse se forme dans mon ventre, je reporte ma tête sur mes genoux, laissant ma plus belle expression grincheuse et hautaine se former sur mon visage alors que je m'efforce de ne pas les écouter. Je n'ai pas besoin de le faire, après tout. Je sais ce qu'il fait, et ce qu'il va faire. Je le sais déjà, et c'est exactement pour ça que je ne voulais pas le prévenir, en plus du fait qu'il risquait de s'inquiéter. Je me doute fort qu'il ne servira à rien de protester, et de toute façon, je risquerais de mettre son identité en danger si je le fais, alors je me contente de me taire, ravalant ma frustration comme je le peux. Si je regarde le plafond pendant un temps, je n'ai pas à porter mon attention vers la scène qui se déroule à quelques mètres de moi, non... ? Le bruit, pourtant, m'arrive aux oreilles. Je ne peux m'empêcher de soupirer quand je comprends qu'il est effectivement en train d'abuser de sa position pour me faire sortir, et lui lance un regard désabusé lorsqu'il vient ouvrir la porte de la cellule pour me faire sortir. Je manquerais presque de refuser, mais je n'ai pas grand choix, là. Au moins, je n'aurais pas à me balader menotté, je suppose...

Sur le chemin, je ne dis pas un mot. Je ne vois pas vraiment ce que j'aurais à dire, de toute façon, et probablement que ça ne sortirait pas bien. Me connaissant, je ne me fais pas confiance pour dire quelque chose qu'il ne serait pas possible de mal prendre au vu de la situation. Le silence est pesant, mais je ne vois pas comment il ne pourrait ne pas l'être ; et de toute façon, si je parlais, ça serait pire. Vaut mieux un mutisme pesant qu'une tension électrique.
L'entrée dans l'ascenseur ne se passe pas bien. Du moins, pas pour moi, qui sent mes épaules se crisper, ma gorge se nouer et une nausée remonter lentement dans ma gorge. Je suis calme, mais je sens que ça ne durera pas longtemps si ce passage vient à s'éterniser. Un courant d'air froid passe dans ma poitrine alors je reste immobile, fixant mon regard sur les étages qui passent les uns après les autres, comme pour me rassurer sur le fait qu'il ne s'arrêtera pas et que nous serons d'ailleurs. Sur le moment, je ne fais pas foncièrement attention au fait que mon compagnon retire son masque ; je ne le remarque que lorsqu'il m'adresse la parole, et je suppose qu'il fait ça pour... Retirer une barrière entre nous, ou un truc du genre ? Il sait que je ne suis pas le plus chaleureux lorsqu'il est ainsi, alors cela ferait sens. Mais sur le moment, si cela me détend inconsciemment, je suis plus vexé qu'autre chose par sa remarque.
Oui, oui, mon monde tourne autour de toi, Sam, ma vie et mes opinions se résument à vouloir que tu me remarques, tout à fait.
Je le prends mal. Volontairement mal. Il y autant de mauvaise foi dans mon interprétation qu'une sincère incompréhension de ce qu'il dit, alors ça n'aide pas. Quelque part, je dois me douter de ce fait, puisque je ne le dis pas à haute voix, me contentant de rouler des yeux, une mine agacée sur le visage alors que je finis pas prendre la parole, d'un ton impassible qu'il m'est déjà difficile de ne pas rendre froid ou claquant.

« Elle n'était pas supposée t'appeler. »

Il en tirera les conclusions qu'il veut, mais cela n'en reste pas moins un fait, que Vulpino a un peu merdé et que même si j'apprécie son dévouement et son professionnalisme la plupart du temps, je risque de m'en rappeler un moment. Ma tension n'est pas aidée par l'endroit où nous sommes, clairement, et je ne parle pas du fait qu'il s'agisse de la tour de la compétition. En parlant de ça, je le fixe d'un bref coup d’œil, les sourcils froncés.

« Pourquoi est-ce tu nous as emmené ici ? »

Je suspecte qu'il s'agit d'un détail administratif ou un truc du genre, mais bon. Ça ne veut pas dire que ça me plaît. Je préférerais encore être en cellule, sans mentir.


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Natsume Enodril-Miyano
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Lun 28 Oct 2019 - 16:19
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Samaël Enodril-Miyano


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"avec N(anar)tsu"

Je sens bien que ça l'embête. Beaucoup, même. Il n'essaye pas tellement de le cacher, en même temps, mais c'était prévisible de sa part. J'imagine que ça n'a pas déjà dû lui plaire de me voir dans mon costume, et encore moins le rejoindre à sa cellule pour l'en déloger moi-même. J'estime cependant qu'on ne peut pas me reprocher mes actes. Il a une Pension, un gamin... Des charges dont il ignore pas la responsabilité, loin de là, mais... Des fois... Je ne sais pas ce qui lui passe par la tête. J'aurais peut-être dû me renseigner davantage, quand il m'a dit qu'il rentrerait tard. Au lieu de ça... Au lieu de ça j'ai préparé un dîner pour deux comme si ça allait suffire à le faire revenir plus rapidement. Si jamais su... J'aurais emporté quelque chose depuis la maison, mais même ça je n'y ai pas pensé sur le coup quand je suis parti. Je voulais juste le rejoindre et le libérer. Et maintenant il me fait subir une tension glacée qui me fait mal à la poitrine et m'agace au plus haut point. Pas besoin de le dire, que je déteste les ambiances aussi froides, surtout en présence de mon fiancé. J'espérais un peu d'affection ce soir, mais je peux toujours aller me brosser, surtout avec un ton aussi sec de sa part. Je manque presque de soupirer. Ce n'était pas du tout ce que j'avais prévu pour la soirée. Et ça fait chier. Mais puisque j'ai l'air tellement de l'ennuyer, après tout... C'est pas nouveau qu'il déteste mon rôle au sein de la Milice, et encore plus cette tour dans laquelle j'ai été obligé de le conduire pour des raisons que je ne tarde pas à lui expliquer tandis que l'ascenseur continue sa course vers le sommet.

« Puisque ta libération est sous ma responsabilité, je veux que ça soit réglé au plus vite. Mais je ne peux vraiment le faire qu'à partir de mon bureau. »

Je n'aurais pas eu envie de m'en occuper demain, je me connais. C'est lâche, mais puisque c'est lui qui a décidé de jouer aux idiots, alors tant pis, on fera avec mes propres exigences. Pour le coup, s'il doit en vouloir un peu à son avocate pour m'avoir prévenu de l'affaire, je ne peux personnellement que la remercier de nous éviter plus tard une autre dispute. Je n'aurais pas à avoir la surprise en parcourant les fichiers de Nuva Eja, et c'est pas plus mal. Je me serais inquiété en ne le voyant pas revenir. On va pas se mentir, je me sens jamais trop bien quand il disparaît un peu plus longtemps que prévu. Des restes d'une autre époque où j'ai cru le perdre pour de bon... Où j'ai bien failli, d'ailleurs, si la chance -je peux pas dire ça autrement- ne nous avait pas sourit. Cet idiot... Il ne se rend pas compte des tracas qu'il me cause parfois. Je sais que c'est hypocrite de ma part, mais j'ai tenté de faire des efforts pour mon cas. C'est le plus sage de nous deux, alors je pensais naïvement qu'il n'irait pas aussi loin, mais... Il a vraiment provoqué un de mes subordonnés jusqu'à se retrouver au commissariat. Le coup était-il prévu d'avance ? Le connaissant, il aurait pu aussi bien agir spontanément que l'inverse. Je me demande tout à coup si l'absence d'Axel était dans son programme en même temps... Mais tout fait sens, en fait. C'est pour ça qu'il l'a laissé à Kagami et qu'il m'a dit qu'il rentrerait tard. À quoi joue-t-il exactement ? Je ne parviens pas à deviner ses pensées. C'est frustrant. Heureusement les portes de l'appareil s'ouvrent finalement sur le couloir menant aux bureaux des Maîtres, dont le mien duquel j'ouvre les portes. Allumant la pièce pour éclairer l'endroit bien trop spacieux aux vitres gigantesques, je m'approche du bureau en question.

« Ce n'est pas la faute de Vulpino. De toute façon, je ne vois pas pourquoi tu ne voulais pas me mettre au courant. J'aurais fini par le savoir tôt ou tard. »

Ouvrant l'ordinateur pour y transférer le dossier de Natsume à mon nom, mes mouvements ne sont pas brutaux mais je ne sais pas si je suis en colère ou bien peiné. Les deux, sûrement. Plusieurs choses s'accumulent déjà depuis un bout de temps sans que je ne veuille aborder la discussion, mais ce qui se passe maintenant touche le sujet en plein cœur. Sans dire que j'aime parler de mon travail, j'ai un cruel besoin de me rendre utile. Faire partie de la Milice donne cette impression grisante de pouvoir contribuer à la sécurité de l'île, mais notre position n'est pas au goût de tout le monde ; mon petit-ami y compris. Alors je ne parle jamais de mon métier quand je suis en sa présence, quand bien même je suis toujours aussi passionné par les matchs dans ce Stadium devenu au fil des années mon domaine. Mais même ça, je n'en parle pas. Cela ne l'intéresse pas, de toute façon. Cynique et amer, j'ai envie que nous terminions ça rapidement pour pouvoir rentrer ensuite à la maison, mais je ne pense pas que nous en resterons là pour la soirée.
Samaël Enodril-Miyano
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Mer 11 Déc 2019 - 20:22
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Natsume Enodril-Miyano

Garbage opinion

"Y'a comme un froid"
Je suppose que ça fait sens, quand bien même cela ne m'enchante pas. Je ne réponds à ses explications, me contentant de garder mon regard porté sur les murs de l'ascenseur. Je lui demanderais bien pourquoi diable il a besoin d'avoir les fesses sur sa chaise pour se charger d'un truc aussi mineur car c'est quelque peu ridicule, mais je ne crois pas qu'il le prendrait bien, et à vrai dire, je n'ai pas envie de le faire. J'ai la flemme. Je sens peut-être aussi que me comporter puérilement et me rendre le plus agaçant possible pour être bien sûr que je sois responsable de toute cette situation et ainsi m'éviter de réfléchir de façon complexe serait... Bon. Ma psy m'a déjà dit que c'était un peu craignos et pas franchement productif, mais j'avoue que c'est une solution de facilité à laquelle je dois renoncer. Quand bien même je préférerais encore passer pour le casse-pieds afin d'en finir vite plutôt que de me farcir cette ambiance froide et cette tension sous-jacente qui crispe chacun de mes muscles.

Je relâche néanmoins ma respiration lorsque l'ascenseur s'arrête pour de bon, ouvrant ses portes et me permettant d'en sortir avec empressement, le reste d'une nausée encore fixé dans mes tripes. J'ai la gorge lourde et le ventre remué, et ce n'est pas à cause de notre vague « souci ». J'essaie d'être le plus calme possible, ne voulant pas l'alerter pour une bête raison de fierté alors que je ramène mes doigts tremblants sous ma manche, les sentant trop froids.
Je n'ai jamais vraiment aimé son bureau, notamment parce qu'il est bien trop grand ; et rien à faire, les énormes espaces vides, ça me stresse. Le mien est plutôt petit, mais parfaitement aménagé de telle sorte à ce que rien ne soit jamais à plus de trois pas. Celui-ci est juste... Erk. Pas pour rien que je me mets d'ordinaire toujours sur un des canapés (et sur un coussin particulier, que je ne cède pas) en attendant quand je viens le chercher.
Sa remarque quant à l'erreur de mon avocate me tirerait un roulement d'yeux si j'en avais la foi. Bien sûr qu'il aurait fini par le savoir, c'est juste... Juste, je ne voulais pas gérer ça maintenant. Je n'en avais pas l'état émotionnel ou physique. En plus de ça, j'estime que ce n'est pas quelque chose de si conséquent que ça, de finir en garde à vue. Ça va, quoi, c'est pas comme si j'avais vraiment risqué une condamnation ou une peine supérieure... J'ai un peu la sensation de me prendre un savon, et ça me reste en travers de la gorge. Las, je laisse un rictus un peu sarcastique et désabusé s'étirer sur mon visage.

« Ah, oui, je me demande pourquoi je ne voulais pas avoir cette conversation maintenant, tiens. »

J'essaie d'être le moins amer possible, mais difficile de ne pas l'être, à l'instant. Ce n'est pas parce qu'il simule l'impassibilité et le calme que je crois à une seconde à sa charade, et pour être honnête, ça m'agace encore plus. Ce n'étant pas une pique qu'un rappel que je savais très bien ce qui allait se passer, et je voulais l'éviter encore un peu. Je préfère qu'il me fasse clairement ses reproches ou qu'il déballe son sac plutôt que de passer par des silences ou des implicites qui me mettent encore plus mal à l'aise. Je ne suis pas énervé, en vérité. Plutôt fatigué. Je sens que nous approchons d'un terrain miné, dont je ne voulais certainement pas approcher aujourd'hui et qui me met mal à l'aise, me faisant grossir le dos comme un chat sur la défensive.


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Natsume Enodril-Miyano
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Mer 11 Déc 2019 - 23:12
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Samaël Enodril-Miyano


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"avec N(anar)tsu"

Je pousse un soupir sans vraiment réagir à ses commentaires. Rivé sur le formulaire à remplir pour procéder à sa libération immédiate, je fais mine de faire comme si l'ambiance tendue ne m'atteignait pas alors que je suis assez mal à l'aise à l'heure actuelle. Cette situation aurait pu se régler vite faite et sans dispute. Je serais venu le chercher, on serait rentrés, et puis dodo. Fin de l'histoire. Je sais que c'est assez lâche de ne pas vouloir se confronter au problème directement et cetera, mais j'aurais souhaité, dans l'idéal, qu'il n'y ait pas ce genre de scènes entre nous avant le mariage (bah quoi, c'est mon droit de vouloir que tout se déroule bien jusqu'au jour j, même si mes pensées sont un peu ailleurs bien sûr). Il y a un moment que nous n'avons pas eu de réels désaccords. Sans imaginer que nous en avions fini pour de bon (parce que ce n'est pas anormal que ça arrive), ça m'arrangeait que nous en soyons loin, très loin, pour le moment. Et lui aussi, ça l'agace, je le sens très bien (et il n'essaye pas de le cacher). Mais croyait-il réellement que ces manigances n'allaient jamais m'atteindre et qu'aborder le sujet un autre moment aurait été franchement mieux ? Ce n'est pas mon avis. Concentré sur mes papiers, je ne réponds pas tout de suite. Avec rapidité, je boucle toutefois ces derniers de telles sortes à en avoir terminé rapidement et relève finalement mon regard vers le cadet.

« Maintenant ou plus tard, c'est quoi la différence ? Tu allais vraiment m'en parler de ton plein gré ? »

Mon ton est peut-être un peu plus sec que ce que j'aurais voulu, mais je ne sais pas si je peux l'adoucir, à ce stade de la conversation. Si je tente de le cacher un peu, je suis quand même nerveux à l'idée que les choses empirent et ça ne me met pas plus à l'aise que lui. Pourtant, je ne hausse pas forcément la voix. Je souhaite simplement des explications. Je crois que j'ai bien trop peur d'un possible éloignement entre nous pour prendre ses secrets à la légère, quand bien même il a évidemment le droit d'en avoir. Mais ce qui se passe n'est pas anodin et n'est pas non plus quelque chose qu'il aurait été bon de garder pour lui-même. Comme je lui ai dit, j'aurais fini par le découvrir, de son initiative ou non, d'ailleurs. L'intérêt de diriger la Milice est aussi qu'on a accès à plus ou moins tous les documents que nous pouvons avoir et ce sans trop de difficultés. Et j'aurais sans doute pas trop aimé le savoir de cette façon, pour être honnête.

« Je veux juste comprendre... Il y a pas mal de choses dont tu ne m'as pas parlé, je me trompe ?.. »

Un bref soupir fatigué m'échappe, tandis que mon timbre se fait moins dur encore. Je ne suis pas énervé, je ne veux pas lui faire de reproches. Je suis surtout peiné que nous nous retrouvions dans un tel froid parce qu'il a voulu agir seul. Mon but n'est pas de l'empêcher d'agir pour ce qui lui semble juste de son côté, mais qu'il ne s'étonne pas que ses actions finissent par atteindre mes oreilles et que je me sente par la suite concerné.
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Jeu 12 Déc 2019 - 19:25
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Natsume Enodril-Miyano

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"Y'a comme un froid"
Je retiens un roulement d'yeux devant sa remarque. C'est ça, Sam, fais-moi la morale comme si j'étais un môme, j'adore ça. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis sur la défensive, et ce qu'il insinue me met mal à l'aise. Je n'aime pas savoir qu'il peut savoir ce qu'il veut quand il veut, et j'aime décider de quand je lui parle de certaines choses. En plus de ça, j'estime que ce n'était pas franchement vital que je lui fasse un compte-rendu de mes activités, même si je sais que son reproche ne porte pas sur ça. Je sais très bien ce dont il est question, mais ça m'angoisse d'y penser, alors je préfère rapporter ça à un événement isolé. Les épaules tendues, je ne réponds pas tout de suite, n'aimant pas me précipiter sur les mots quand nous sommes dans ce genre de situations ; déjà car je les maîtrise rarement, et ensuite, car j'ai tendance à, eh bien.... Aller trop vite et mettre le feu au poulailler, si on veut être honnête. Et je n'en ai pas envie. Je n'avais déjà pas envie d'être là à la base, alors bon.
Je sens, toutefois, qu'il tente d'établir un dialogue. Un dialogue que je n'ai aucune envie d'avoir, mais je ne peux pas être un trou du cul quand il tente d'adoucir la situation ; du moins, qu'il fait des efforts. Alors, inconsciemment, je me tranquillise un peu. Sa question, néanmoins, me déconcerte, et je fronce les sourcils sous le coup de la confusion. Elle n'est pas claire. Je ne suis pas sûr d'à quoi il fait référence tout à coup, et cette sensation me plonge dans un malaise qui s'intensifie de seconde en seconde, alors que mon regard confus se porte sur lui. « Pas mal de choses »... ? Alors certes, je ne lui ai pas fait un rapport immédiat quand je me suis fait mettre en garde à vue, mais je ne lui ai pas dissimulé le casse d'une banque non plus. J'arrive à avoir l'impression qu'il parle de quelque chose de plus profond, mais même là, je suis paumé. C'est donc avec un air sincèrement confus que je le fixe, ma voix ne portant aucune trace de mesquinerie ou de sarcasme cette fois-ci.

« … Mais de quoi est-ce que tu parles... ? Je n'allais pas faire exploser une bombe, que je sache. »

Je sais que je devrais saisir, mais les éléments ne viennent pas, et cela me perturbe plus que de raison. J'essaie de refaire le topo des événements dans ma tête, pour comprendre ce qui aurait pu l'amener à penser ça. J'ai la sensation qu'il craint quelque chose, mais qu'il m'invite à le dire, ce qui me met dans une situation on ne peut plus compliquée à ce niveau car je ne sais pas de quoi il s'agit, et que cela me stresse encore plus.

« Tu crois que je te cache quelque chose... ? »

Mon ton est hésitant. Je n'aime pas penser à ça, mais c'est visiblement ce qui se passe. Est-ce qu'il a vraiment la sensation que je suis en train d'être malhonnête... ? Qu'est-ce qui pourrait lui faire penser ça ? Que je ne l'ai pas prévenu... ?


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La tension est insupportable. Je ne sais pas comment amener le sujet sur la table, préférant l'inviter à le faire s'il a des choses à déballer. J'espère ne pas faire fausse route, sans quoi je l'accuserais vraiment pour un rien, mais je sens que l'événement d'aujourd'hui en cache pas mal d'autres. Mais je ne peux pas parler à sa place et je ne lis pas non plus dans les pensées. Je n'ai pas envie que la discussion se passe mal, même si je dois marcher sur des œufs très fragiles à l'heure actuelle pour éviter de faire empirer la situation sans le vouloir. Je ne cherche pas à l'agacer, mais les réponses que je veux obtenir partent d'un sujet délicat. Rien qu'avec nos situations... Bon, je sais très bien ce qu'il pense de la Milice, hein... Cela ne me plaît pas, mais je fais avec au quotidien et ça ne nous a jamais empêché de rester ensemble malgré tout. Mais je n'ignore pas que la Tour est déjà un endroit qui le met mal à l'aise, alors je me doute que ça ne va pas nous aider pour le dialogue.
Je me serais attendu à ce qu'il passe à quelques innocents aveux, cela dit, pas à me demander ce que je peux sous-entendre. Soit j'ai imaginé des choses depuis le début, soit je n'ai vraiment pas été clair, mais je ne voulais pas avoir l'impression de le forcer ou de rentrer dans le lard. Je secoue toutefois négativement de la tête pour lui signifier que je ne suis pas soupçonneux à son égard.

« Tu as le droit... de garder des choses pour toi et de faire ce qui te semble juste. »

Je ne vais pas contredire cette pensée puisque je n'ai jamais songé au contraire moi-même. Ce ne sont pas des paroles en l'air. Malgré notre position actuelle, je ne suis pas là pour le fliquer. Dans notre couple, ce n'est pas mon rôle, et je n'ai pas non plus envie de l'avoir. Je sais les valeurs de Natsume tout à fait honorables et je place en lui toute ma confiance pour dénoncer ce qui lui semble anormal et agir s'il le souhaite.

« Mais j'étais inquiet, quand ton avocate m'a prévenu. J'ai cru que quelque chose de grave était arrivé. »

Une garde à vue, en général, ce n'est pas grand chose, on s'entend. Mais je n'étais pas au courant qu'une marche était prévue et je sais qu'elles peuvent dégénérer, de multiples façons. Des Pokémon auraient pu devenir incontrôlables, les Monarchistes auraient pu en profiter pour semer la zizanie, un coup de feu aurait pu partir, il aurait pu avoir une crise...

« Et je sais... que ton intervention d'aujourd'hui était mûrement réfléchie. Cela faisait un moment que tu y pensais, n'est-ce pas ? »

J'essaye de mesurer mes propos pour qu'il ne pense pas que je l'attaque ou le blâme de quoi que ce soit. Bien sûr que j'exagère peut-être, mais jusque là, Natsume s'était toujours tenu loin des conflits depuis la fin du Régime. Je ne dis pas qu'il aurait forcément dû continuer dans ce sens, mais ça me paraissait étrange que d'un seul coup il se mette à agir de manière aussi ouverte. Ou alors je n'ai vraiment pas été attentif sur quelques points le concernant, et c'est assez problématique.
Samaël Enodril-Miyano
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Dim 5 Jan 2020 - 16:23
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Natsume Enodril-Miyano

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"Y'a comme un froid"
Le nœud dans mon ventre s'est encore resserré. L'angoisse me monte à la gorge et me prend jusqu'aux tripes. J'étais déjà mal à l'aise tout à l'heure, mais je le suis encore plus maintenant ; ne serait-ce qu'inconsciemment, mes épaules se sont resserrées autour de mon cou. Si son hochement négatif devrait me faire au moins comprendre que ce n'est pas aussi dramatique que l'image que je suis en train de me construire dans mon esprit, le doute est trop bien installée pour que la sensation creuse dans mon estomac ne s'efface.
J'ai du mal à comprendre. Vraiment. Il parle pas implicite, par sous-entendu, par morceaux, et ça me frustre plus qu'autre chose : j'aimerais vraiment qu'il soit direct et aille au but, quitte à me rentrer dans le lard, je m'en fiche. Je sais en plus de ça que c'est généralement sa méthode quand il pondère ses mots car il craint de faire une bêtise, mais... Bon sang, est-ce que je donne l'impression que je vais lui sauter à la gorge à la moindre voyelle de trop... ?

Je plisse les yeux. Bien sûr que j'ai le droit de garder des choses pour moi, mais qu'est-ce que je pourrais garder qui le rendrait si... Méfiant ? Prudent ? Je ne saurais pas dire. J'ai du mal à le lire, ce soir, ce qui n'arrange pas mon cas. Quand il me parle de ce qui me « semble juste », toutefois, je tique. Est-ce qu'il fait référence à... ? Est-ce qu'il est en train de parler de mes positions politiques... ? Confus, si je reste silencieux sur le moment, je commence à comprendre au vu de sa manière de marcher sur les œufs que mon avis est une partie du problème. Ou du moins, pas littéralement ; si je le comprends encore à peu près bien, il semblerait que ce soit un élément qui y soit lié. Inconsciemment, je me crispe quelque peu, essayant de ne pas sauter aux conclusions pour lui laisser le bénéfice du doute.

Son inquiétude me détend un tout petit peu. Je sais... Je me doutais qu'il serait inquiet. Quelque part, c'est aussi un peu pour ça que je ne voulais pas l'en informer sur le moment : parce que je ne savais pas comment gérer ça. Je préférais encore lui en parler le lendemain quand j'aurais eu le temps de réviser mon script interne plutôt que de parler sans trop y penser et risquer une gaffe. Un pincement de culpabilité me fait détourner le regard, mais mes lèvres se sont crispées dans le début d'une grimace embêtée. Je n'aime pas lui causer du souci. Bien que je pense sincèrement qu'il se prend trop la tête pour ça, et ce n'est pas nouveau qu'il a tendance à... Bon, sans prendre de pincettes, en faire un drame dès que j'ai une coupure de papier sur le bout du doigt. Je sais toutefois qu'il fait des efforts là-dessus, alors j'essaie d'en mettre aussi un peu de mon côté. Je ne sens aucune mauvaise foi dans ses paroles, et je vois bien qu'il veut être sincère. C'est juste... Compliqué.

Presque aussi compliqué que le sujet qu'il choisit d'aborder maintenant, et qui me permet de voir plus clairement ce qu'il désire dire. Ou du moins, ce à quoi il veut nous amener. Sur le moment, mon visage reste inflexible alors que j'essaie de faire le point dans ma tête. J'ai toutefois encore cette sensation qu'il ne veut pas dire clairement les choses et me laisse la tâche de le faire, ce qui me frustre assez.

« … Que je pensais à... ? Empêcher que des mômes se fasse mettre en garde à vue pour rien, encore ? C'était pas vraiment au programme. »

Je n'arrive pas retenir la note sarcastique dans ma voix. Difficile de le faire quand j'ai l'estomac en vrac depuis dimanche soir à cause de cette histoire. De toute façon, à quoi est-ce que cela aurait amené, que je lui en parle... ? Hormis faire naître un malaise évident, je veux dire, et ce n'est pas vraiment mon plus grand rêve. Même si je suivais son fil de pensée, je ne vois pas d'autre issue qu'une gêne tendue. Je sais que je ne lui ai pas parlé de cette histoire et qu'il a par conséquent dû s'inquiéter, mais... En replaçant mes idées en tête, je reprends la parole, l'air parfaitement neutre.

« À quoi est-ce que ça aurait servi que je te parle de ça, hormis mettre un malaise ? Tu voulais vraiment que je te parle du fait que j'ai envie de gerber depuis dimanche parce qu'un des gosses que je vois toutes les semaines a passé quarante-huit heures à l'isolement pour rien ? »

Je veux dire... Qu'est-ce que ça aurait changé, pour moi ? Pour lui ? L'on se serait regardé d'un air gêné, et ensuite ? Je me serais plaint de mes émotions et tout le tralala, en sachant que ces gens-là bossent sous ses ordres, et ensuite ? Je sais bien qu'il n'est pas responsable directement. Voilà pourquoi je ne le dis même pas ; le connaissant, il traduirait par là que je le déteste et tout un tas d'idioties, mais il est compliqué de lui faire saisir à quel point il est difficile pour moi de me confier à ce sujet. J'évite de rendre ça plus personnel, gardant pour moi le raisonnement qui forge mes convictions.

« J'y suis allé pour les protéger, mais oui, plus ça va, et moins j'ai envie de traîner sur le canapé en attendant que ça passe. »

Je ne le regarde pas sur le moment. Pas parce que je n'arrive pas à le faire, mais parce que je ne veux pas rendre ça trop personnel. Je ne sais pas pourquoi il veut entendre que cela fait un moment que je perds patience, si il s'en rend compte.


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Dim 5 Jan 2020 - 16:24
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Samaël Enodril-Miyano


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"avec N(anar)tsu"

Je manque de pousser un soupir. Son ton acide n'est pas forcément dirigé vers moi mais je n'ai pas le choix que de le subir sous le coup de son agacement. Du moins, de ce que je prends pour un air agacé. Ou tendu. Je le sens très tendu. Je n'en ai plus pour longtemps, de toute façon, ça ira mieux quand nous serons sortis de la Tour, même si je n'aime pas non plus savoir qu'il est mal à l'aise là où je travaille pour les raisons que je sais. Pour être honnête, on va pas dire que je n'avais pas ressenti sa gêne avant. Il y avait quelque chose qui le dérangeait depuis quelques jours. Et il n'a pas voulu m'en parler non plus. J'imagine que je n'ai pas ma place dans ces histoires-là. Fort bien. Mais il ne peut pas me reprocher de me faire du souci quand il se met en danger. Enfin, en danger... Je sais que ces Miliciens agissent au nom de la Compétition et que je suis censé représenter cette dernière, mais je ne pense pas qu'ils seraient capables de mettre vraiment quelqu'un en danger... n'est-ce pas ?.. Je veux juste espérer que mon petit-ami s'inquiète pour rien. Je n'ai pourtant pas un champ de vision aussi grand que mon autorité, malheureusement.

Je ne réagis pas davantage à la peine et à la colère implicites que je ressens dans ses propos, même si elles me font mal à remarquer. Je peux le comprendre : je ferais pareil à sa place. Mais... Je ne sais pas pourquoi le fait qu'il ne m'ait pas fait part de son projet me vexe un peu. Nous partageons tant que je serais capable de craindre que nos sentiments s'effritent s'il continue à préserver des secrets. Je sais que notre lien est plus fort que ça, cependant, et que ce n'est nullement le sujet ici. Mais je commence à comprendre de plus en plus qu'il y a certaines choses dont il ne pourra jamais me parler et qu'il devra confier à d'autres qui saisiront son point de vue. Je n'ai pas à être jaloux des relations qu'il a avec autrui. Au contraire, c'est sain qu'il en ait. J'ai juste peur. Peur qu'il m'abandonne au profit de personnes qui iront dans son sens si jamais un jour je ne peux plus le suivre. Donc je ne le retiendrai pas s'il a envie d'agir de son côté pour les valeurs auxquelles il croit ; c'est tout à son honneur, et je n'ai pas à m'interposer. Alors pourquoi je sens quand même mon cœur se serrer ?..

« J'ai remarqué qu'il y avait quelque chose de différent, ces derniers temps. »

J'ai attendu d'être sûr qu'il avait fini avant de reprendre la parole d'une voix posée mais las. J'aimais lui dire qu'il n'a pas à prendre autant de risques, mais... Si je sais une chose, c'est que je serai toujours perdant durant nos échanges. Je ne suis pas dans le camp qu'il défend. Je n'ai pas envie de me battre non plus. Certainement pas contre lui.
La signature apposée, je mets de côté le papier de sa libération qui sera délivrée demain au commissariat d'où j'ai sorti mon copain. Tout ce qu'ils auront besoin de savoir est qu'il n'a commis aucune faute qui méritait son arrestation, selon mon opinion. Et mon opinion est ineffaçable.

« Fais attention à toi. »

Mes yeux restent posés sur le papier un court moment -de telle sorte à ce que je n'ai pas à les lever sur mon fiancé- avant que je ne me lève finalement de ma chaise, la mine lourde. Je n'ai rien à d'autre à lui dire. Ou alors ce ne serait pas constructif, j'aurais tort, et ça ne ferait qu'empirer la situation. Je ne pourrai jamais l'empêcher de faire ce que bon lui semble, après tout, et comme j'ai dit, ce n'est pas mon objectif. Mais la seule chose que je demande est qu'il prenne quand même soin de lui.
Éteignant la lumière sur mon bureau, je contourne ensuite ce dernier pour me rapprocher du Miyano, un semblant de positivité dans le regard en pensant au fait qu'on va pouvoir se reposer dans notre foyer et que la tension sera peut-être redescendue d'ici-là.

« Rentrons à la maison. »

Du moins, je l'espère.
Samaël Enodril-Miyano
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Lun 6 Jan 2020 - 0:06
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Natsume Enodril-Miyano

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"Y'a comme un froid"
Je suis fatigué. Fatigué et vaguement lassé de tout ça. J'aurais largement préféré passer ma nuit dans une cellule, quitte à côtoyer l'odeur d'urine et de javel qui auraient agressé mes tympans, mais comme dit maintes fois précédemment, je dois garder une tête dans la situation. Je ne peux pas vraiment dissocier jusqu'au bout, aussi tentant que ce soit ; déjà parce que mon compagnon me connaît assez pour le remarquer, et d'autre part car faire le lâche n'est pas une solution qui me plaît beaucoup. Enfin, pas directement. Je veux bien écarter un peu les délais, mais... Je ne sais pas. Quitte à être dedans, autant en finir, quoi. Je ne suis pas du genre à laisser traînasser une gangrène : autant couper nettement et basta.
Je ne suis pas surpris par ce qu'il me dit, de toute façon. Même si je ne suis pas toujours à l'aise avec le fait qu'il puisse lire en moi comme dans un livre ouvert, je n'espérais pas entièrement dissimuler mes angoisses non plus. Juste assez pour penser à autre chose, disons, et ne pas courir la tête la première dans une discussion pénible. Je savais bien qu'elle finirait par arriver, toutefois, je n'étais pas totalement naïf non plus. J'avais moi-même ressenti une certaine tension de la part de Sam dès lors que des sujets clairement politiques (et n'allez pas me faire dire ce que je n'ai pas dit, tout est politique, surtout ce que vous déclarez avec insistance comme ne l'étant pas) tombaient sur la table. Mais en même temps, je faisais tellement tout pour noyer le poisson que je n'espérais pas trop le tromper là-dessus. J'imagine qu'il a dû emmagasiner des craintes à ce propos, vu le nombre de non-dits... Je me sens, durant une seconde, un peu coupable de ça. Mon but n'a jamais été de lui faire de la peine. C'est juste... De temps à autre, je repense à la manière dont nous nous parlions du temps de la résistance lorsque venait le moment de ce type de débats, et ça ne se finissait jamais vraiment « bien ». L'on passait à autre chose en gardant chacun un peu de malaise ou de peine, parce que nous étions des adolescents avec d'énormes problèmes d'egos, de communication et de troubles émotionnels (et des fois, j'aimerais vraiment le traîner en thérapie). Et, dans mon cas aussi, de la rancœur. La situation a drastiquement évolué, je le sais bien. Mais de temps à autre... De temps à autre, je me demande vraiment si c'est si différent que ça. Et probablement que je devrais lui en parler un jour, mais c'est encore si peu clair dans ma tête que je ne me vois pas le faire maintenant.

Je relève toutefois le regard avec confusion lorsqu'il se contente de me demander de faire attention à moi. Sans aller jusqu'à dire que je m'attendais à ce qu'il soit casse-pieds, j'aurais cru qu'il aurait insisté davantage, par... Je ne sais pas. Je suis sincèrement surpris. Agréablement, je veux dire. Je sais que c'est un peu vache de ma part d'avoir pensé au pire des cas en premier lieu, mais je me serais attendu à ce que la conversation s'éternise. Il n'a visiblement pas envie de se prendre la tête et est plus intéressé par ma sécurité que par une bête histoire d'opinions divergentes. O-oui, bon, peut-être que je devrais le savoir depuis le temps et ne pas être autant sur la défensive à chaque fois, m-mais...
... Peut-être que je me suis un peu comporté comme un trou du cul.
L'admission me fait un peu mal à l'ego, mais il faut bien que je le dise. Il faudrait vraiment que j'arrête de me mettre sur la défensive quand une situation me fait paniquer... Silencieux, je choisis finalement de hocher de la tête lorsqu'il propose que nous rentrions à la maison, préférant de loin retrouver un paysage familier plutôt que de rester une minute de plus dans cet endroit. J'ai du mal à parler sur le moment, préférant exprimer mon accord de cette manière. Je n'y pense pas à l'instant, mais j'ai généralement beaucoup de mal à m'exprimer vocalement lorsque ma sensibilité est à fleur de peau. C'est comme si ça devenait pénible, voir douloureux pour le reste de mon corps et de mes neurones de mettre en place tout ce qu'il faut pour faire une phrase à peu près correcte. Je suis au moins assez à l'aise pour savoir que Samaël saura se satisfaire de cette réponse, d'autant plus que je sens qu'il s'est radouci à l'idée de rentrer. Son propre apaisement m'influence, détendant les muscles de mon dos qui étaient jusque là tendus et crispés. Je ne proteste pas. Je me doute que le reste de la soirée ne sera pas aussi gaie que l'on aurait pu l'espérer si rien de tout ça ne se serait produit, mais... Mais c'est déjà ça. C'est juste un mauvais moment à passer.

Je le laisse s'occuper de ranger ses affaires, les pieds déjà posés devant la porte. Ma tête me paraît lourde, pesante. Je crois que je ne suis pas bien loin de la crise ; je persiste toutefois à la garder le plus loin possible aussi longtemps que je le peux, ne voulant pas avoir l'air ridicule ce soir. Je la ferais tout seul dans un coin demain ou dans la nuit. Pas besoin que Sam me voit dans cet état après cette soirée : je n'ai pas envie de lui en rajouter sur les épaules, d'autant plus que je ne suis pas le seul à être émotionnellement vidé. Si j'avais plus d'énergie, je demanderais à passer par les escaliers, mais je sens que mes gestes seront trop maladroits dans mon état et que ce serait potentiellement dangereux ; je suis, après tout, toujours capable de tomber sur mon propre manteau, alors... Je concède de passer par l'ascenseur, non sans une certaine nervosité.

Mais je suis vraiment complètement à la ramasse...
J'en rirais presque. Même pas fichu de monter dans une boîte en acier sans me tendre comme un arc... Mais merde, quoi, j'ai vingt-six ans passés et je continue à avoir le ventre secoué par le nervosité à chaque fois que j'approche d'un ascenseur. Je sais bien que c'est normal et que je ne devrais pas être aussi agressif envers moi-même car ça n'apporte rien de positif, au contraire (si ma psy me voyait, je suis persuadé qu'elle me ferait un de ses regards les plus désabusés et lassés), mais c'est plus fort que moi. Je crois que mon état actuel ne m'aide pas à gérer de manière proactive et utile. Mal à l'aise, je simule toutefois l'assurance avec mes meilleurs dons d'acteurs (et oui, je sais que je mens très mal en temps normal, pas la peine de le dire) pour ne pas alerter mon compagnon... Ou, pour être plus honnête, ne pas m'avouer que je ne maîtrise pas tant que ça la situation, et que je ne supporte pas ça. Et oui, je sais, je fais une fixette. Rien de nouveau.
Je garde le silence lorsque les portes se referment, gardant mes mains portées dans mes poches pour cacher leur crispation évidente. Je sais que ça ne durera pas et que ça ne sera pas bien long, mais... Déjà, mon cerveau me murmure que les portes pourraient ne plus s'ouvrir. Qu'il pourrait être coupé de l’électricité, que l'on pourrait se trouver coincé là... Que des scénarios catastrophiques et inutilement alarmistes qui défilent dans mes pensées. En même temps, me direz-vous, avec ce qui est arrivé au début de l'année, je suis plus cynique ; ça n'aide certainement pas. Tendu, je compte les secondes dans ma tête pour me tranquilliser, un vieux truc qu'on m'a appris pour que je réalise que l'appareil fonctionne parfaitement et que, contrairement à ce que mon cerveau pourrait me chuchoter, tout va parfaitement bien. Rassuré, je me permets durant une seconde de reprendre la parole, quelque chose continuant de me trotter dans la tête depuis tout à l'heure.

« Je suis désolé, je ne...- »

Je ne finis pas ma phrase. J'avais pourtant vraiment l'intention de m'excuser de ne pas avoir été honnête avec lui et d'avoir été casse-pieds quand il faisait pourtant de son mieux pour établir une connexion. Je ne savais pas précisément comment le dire, mais l'envie était là, sincère et tenace. Pendant un instant, c'était sur ce quoi j'étais concentré, ignorant le reste et le nœud d'anxiété dans mon ventre.
C'était ça, jusqu'à ce que je me rende compte que nous descendons bien plus lentement qu'il y a dix secondes.

Ma bouche se ferme. Mes yeux font le tour de la cabine avec une irrégularité grandissante alors que je réalise, progressivement, que la descente est de moins en moins perceptible.
Non, non, j'imagine encore des choses... ?
Ma gorge se noue. Un coup de froid passe par ma tête, puis ma poitrine, descendant jusqu'à mon ventre qui vient de se nouer aussi subitement que vivement. Le duvet de mes bras se hérisse automatiquement. Une nausée violente remonte de mon estomac jusqu'à ma gorge alors que je sens chacun de mes muscles se crisper progressivement. Au fur et à mesure que je réalise bel et bien que l'ascenseur est en train de s'arrêter entre deux étages, sans donner signe de s'ouvrir, le nœud dans mon ventre se met à vriller. Mon cœur rate un battement. Mes épaules frémissent. Les épaules bloquées, l'expression complètement statique, je ne bouge plus. Les murs non plus ; ils restent immobiles, nous enferment, nous bloquent, et plus j'y pense, plus je les vois, plus je sens ma respiration s'accélérer. Ma poitrine me fait mal, des crépitements brûlants et piquants venant la lacérer progressivement tandis que dans ma tranchée, mes inspirations me semblent plus difficiles les unes après les autres. Des fourmillements désagréables ont envahi ma gorge et ma bouche. Alors que j'aimerais dire quelque chose, mes mains se sont mises à trembler. Tout est fermé. La peur prend les rênes de mes pensées, chassant tout ce qui devrait me dire que je ne dois pas m'inquiéter et que tout ira bien, faisant passer dans mon esprit tout un tas d'hypothèses plus insupportables les unes que les autres. Et si nous restions bloqués ? Et si nous étouffions ? Et si nous... Nous... ?
Je relève un regard paniqué vers Samaël. Pendant une seconde, j'avais oublié que je n'étais pas seul et cette information cruciale n'améliore en rien la situation, bien au contraire. Ma respiration s'accélère encore, se faisant plus aiguë et virulente alors que mes genoux tremblants commencent à me faire tanguer ; lorsqu'ils finissent par lâcher, j'ai du mal à voir où je tombe. Je ne le remarque que maintenant, mais ma vue s'est faite floue. Mes sens embrumés sont plus occupés, il faut le dire, par la douleur qui traverse ma poitrine et l'inflammation qui m'étouffe partiellement.

En temps normal, je la connais. Je sais gérer les crises d'asthme ; aussi impressionnantes qu'elles soient pour le quidam, mon cas n'est pas catastrophique et j'ai toujours mon inhalateur sur moi. Malheureusement, aujourd'hui est très différent, car je ne suis pas sans méconnaître l'origine de cette crise aussi violente que subite ; très probablement que ce qui vient de se passer n'a pas aidé. C'est toutefois sans importance, car ce que je constate me glace sur place alors qu'une de mes mains tape mécaniquement ma poche sans y trouver quoi que ce soit.

« J-je l'ai oublié au poste... »

J'arrive à éructer au prix d'un effort aussi pénible que brûlant. La panique s'installe vite, très vite, en moi ; et, malheureusement, je n'arrive pas à la calmer alors qu'elle grappille de plus en plus de place dans mon esprit, aggravant davantage la crise, et ma respiration qui s'est faite sifflante, courte, superficielle.


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Lun 6 Jan 2020 - 0:07
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Samaël Enodril-Miyano


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J'avais un peu hâte à ce que la soirée se termine, vu comment elle a commencé. Je ne me sens pas particulièrement fatigué mais mon moral est tombé à un taux assez faible et je pense qu'un chocolat chaud ne me fera pas de mal en rentrant. D'ordinaire, quand je ne me sens pas bien, je viens me blottir contre Natsume pour faire un câlin, mais je ne vois pas trop m'autoriser ça après ce qui s'est passé. Sans dire un mot de plus, une fois mes affaires faites, je monte dans l'ascenseur en compagnie de l'éleveur et nous commençons à descendre les étages de la tour, lentement mais sûrement. Je n'ai toujours pas remis mon masque, mais l'ambiance est plus pesante encore que lorsque nous sommes arrivés. Et je déteste ça. J'ai pour habitude de l'embêter avec des bisous et d'autres cajoleries quand il vient me chercher mais je ne sais même pas si nous dormirons dans le même lit ce soir, vu l'air morne qui nous entoure. Las, je me retiens même de soupirer, ne relevant le regard qu'au moment où il reprend finalement la parole. Je dois avouer être surpris qu'il veuille s'excuser, même si j'ignore de quoi précisément puisqu'il ne finit pas sa phrase. Curieux, avec aussi peut-être un peu d'espoir, je l'observe pour tenter de comprendre ce qu'il veut me dire mais il semble focalisé tout à coup sur autre chose. Sa respiration, soudainement, se fait moins régulière et je le sens soudainement très éloigné de moi, comme s'il était dans un autre monde. Stupéfait, ce n'est que maintenant que je constate que l'appareil dans lequel nous sommes s'est arrêté. Je ne sens plus le sol bouger ni les lumières des étages s'allumer progressivement. Elles se sont éteintes. Confus, je regarde autour de nous, avant de jeter un œil vers la fente des portes de l'ascenseur. Il y fait noir, ce qui veut dire que nous nous sommes arrêtés entre deux niveaux. Ce n'est guère rassurant sur le coup mais je suis pour le moment plutôt serein, certain que ça va finir par redémarrer. Je ne veux pas voir tout de suite arriver un mauvais scénario alors j'attends patiemment que l'engin redémarre. Mais je suis le seul qui soit véritablement serein. En me tournant vers mon compagnon, je remarque avec étonnement que ce dernier a bien du mal à respirer. Les yeux ronds, je m'approche de lui avec inquiétude, et le rattrape de justesse au moment où il tombe.

« Natsume ! »

Je parviens à le déposer plus doucement au sol lorsque ses jambes finissent pas lâcher. Mon rythme cardiaque s'accélère alors que je le vois chercher quelque chose dans ses poches avec désespoir. Mais il ne trouve rien de ce qu'il veut, et c'est avec une voix faible qu'il me fait part de son oubli. Je ne comprends pas tout de suite de quoi il veut parler avant que je ne fasse le lien avec sa respiration et que l'éclair me vient dans un murmure.

« Ton inhalateur... »

En panique, je vérifie moi-même dans mes propres affaires à une vitesse jamais vue. Je prie Arceus pour que le double que j'ai souvent sur moi se trouve là, mais impossible de mettre la main dessus, et je fouille une seconde fois pour être sûr. Le stress commence à me gagner. Aussitôt, je pense à Synkro qui pourrait nous téléporter d'ici. M'emparant de sa boule, j'en libère son occupant. Mais ce n'est pas lui qui apparaît : c'est son fils.

« … Gauvain ?! »

Le Kirlia s'éveille en nous regardant mais se trouve pris au dépourvu par la situation dans laquelle je l'ai amené. Mais quand je regarde à ma ceinture, toutefois, je me rends compte que je me suis trompé de Poké Ball et que j'ai confondu la sienne avec celle de son père. Raaah mais pourquoi ça devait arriver maintenant !.. Bon, tant pis, on fera avec. Mon Kirlia est plus faible que mon Gardevoir mais il saura comment se téléporter hors de la cabine. Tentant de contenir un semblant de calme pour ne pas contaminer mon Pokémon avec ma propre nervosité, je pose doucement mais fermement mes mains sur ses épaules pour qu'il comprenne que le sujet est sérieux.

« Gauvain, j'ai besoin de toi. Il faut que tu te téléportes jusqu'à mon bureau, et que tu récupères l'inhalateur dans mon premier tiroir. S'il te plaît, je compte sur toi. »

Stupéfait, le pauvre nous regarde avec une anxiété grandissante évidente dans ses iris rouges. Je me rends compte que je lui mets un gros poids d'un coup, mais il est un peu notre seule chance, là. Heureusement, Gauvain prend son courage à deux mains et hoche de la tête avant de sonder mon esprit pour voir à quoi ressemble l'objet que je lui demande de rapporte. Puis, il finit par se téléporter du mieux qu'il peut et disparaît, nous laissant tous les deux. Quant à moi, je me relève pour appuyer sur n'importe quel bouton afin de voir lesquels marchent. Seulement, je ne suis même pas sûr qu'il y en ait un seul qui fonctionne. Avec détresse, j'appuie sur le bouton d'urgence pour demander de l'aide. C'est impossible que personne ne nous réponde, c'est là pour ça, après tout !.. Bon, d'accord, j'essaye de me rassurer tout seul et ça ne fait pas bien effet, mais tout ce que je peux faire.
Non... Je peux aussi m'occuper de lui.
Me tournant vers mon copain, je m'agenouille afin de me mettre à sa hauteur et je m'appuie ensuite contre le mur pour le prendre dans mes bras le plus délicatement possible.

« Je suis là, Natsume. Ça-Ça va aller. »

Mes doigts glissent dans ses cheveux et son dos pour y exécuter des caresses que je veux rassurantes. Mais je suis conscient que ça ne sera pas bien efficace alors qu'il est dans un tel état. C'est à ce moment-là, d'ailleurs, qu'un flash me traverse et que je comprends tout à coup pourquoi ça l'a mis dans un tel état.
Miyu...
J'étouffe un hoquet, imaginant ce que doit ressentir Natsu alors que des souvenirs affreux et traumatisants le parcourent sûrement. Je ne m'étais pas du tout rendu compte que les ascenseurs pouvaient lui faire cet effet-là ; pendant un court instant fatidique, j'avais oublié les circonstances de la mort de sa mère.
Dans un dernier espoir, j'appelle à moi Volt, mon Elecsprint. Je lui montre d'un geste du doigt les boutons de l'ascenseur, et sa tête scrute aussitôt le boitier au plafond que je n'avais même pas remarqué ou pensé à vérifier. Dans une demande silencieuse, je lui demande s'il peut s'en occuper, et mon partenaire de combat hoche de la tête d'un air assuré en prenant sa mission très à cœur et commençant déjà à faire des essais pour voir s'il ne pourrait pas redémarrer l'appareil. Pendant ce temps, je serre contre moi l'éleveur que je garde précieusement comme si j'avais peur qu'il s'échappe de mes bras, restant à l'écoute de la moindre de ses demandes.
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
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Dim 19 Jan 2020 - 18:10
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Natsume Enodril-Miyano

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"Y'a comme un froid"
La panique s'est installée, si vite et si fortement que je suis maintenant bien incapable de l'arrêter. Elle fait trembler chaque centimètre de mon corps, me vole ma respiration à chaque inspiration, m'attrape par la gorge pour l'enserrer avec force, écrase ma cage thoracique dans sa poigne de fer, jusqu'à ce que je ne sois plus qu'un amas de chaire crispée et écrasée contre elle-même. J'ai mal, j'ai froid et j'ai tellement peur que j'en ai les tripes intégralement renversées. Je serais bien incapable de me raisonner ou de commencer à voir clair dans un état pareil, réduit à une terreur si profonde et vivace qu'elle vient prendre possession de la moindre de mes pensées. Elle encercle le reste de ma raison de chaînes froides et rigides, inflexibles et violentes. Ce qui m'encercle disparaît peu à peu, ma vision se faisant brouillée et incertaine. Ce qui n'est pas directement devant moi a disparu.
J'en oublie même, sur le moment, la présence de Samaël. Si je sens ses bras me retenir, mes sensations sont si engourdies que j'ai du mal à le distinguer véritablement. Je sens qu'il s'agite, je l'entends parler, et je remarquerais sûrement Gauvain si mes yeux n'étaient pas rivés sur le sol et si ma concentration n'était pas intégralement arrêtée sur ma respiration pénible et douloureuse. Petit à petit, le reste de mon corps se contracte, mes épaules se rapprochent de mon cou jusqu'à susciter un tiraillement lancinant dans mes muscles. Je ne peux même plus bouger mes doigts, ou mes jambes, qui semblent devenues aussi dures et immobiles que des morceaux de pierre ; la tétanie a pris possession de la moindre de mes cellules. Mon corps m'est devenu si froid que je sursauterais presque si j'en avais la capacité lorsque Sam se rapproche à nouveau de moi : le contact de sa peau me fait l'effet d'une brûlure presque douloureuse. Sur le moment, je m'agite par réflexe, sans vraiment chercher à m'éloigner. Son odeur parvient difficilement à mes narines, mais c'est suffisant pour me calmer ne serait-ce qu'une seconde. Si ses paroles et sa voix sont d'habitude largement suffisantes pour réguler mon angoisse grandissante, j'ai actuellement du mal à les percevoir. Son timbre se perd dans une cacophonie d'écho à l'intérieur de ma tête. Les sons et les syllabes se mélangent, comme si je l'entendais de loin, dans un espace étroit et fermé. J'arrive à comprendre qu'il essaie de s'occuper de moi, alors que les couleurs que je peux encore distinguer sur le côté me font saisir que Volt est présent.

La douleur n'est, en réalité, pas ce qui me perturbe le plus, loin de là. La sensation lancinante et déchirante dans ma poitrine, le froid glacial de ma propre peau et la morsure de mes muscles paralysés me sont, malheureusement, quelque peu familiers.
Non, le pire, c'est cette cage étroite dans laquelle nous sommes prisonniers.

Les murs sont proches. Ils forment une prison glacée et si petite qu'elle pourrait écraser mon corps si jamais elle décidait, encore, de se rapprocher. Car, dans ma tête, ce n'est plus que ça. Une compresse rigide qui menace de nous écraser, un cachot dont l'air s'échappe progressivement. Je ne sais pas si c'est ma vision ou mon esprit qui me fait faillite en premier, mais toujours est-il que ma conscience de la réalité s'étiole si rapidement que j'en deviens de plus en plus déraisonnable. Ma perception ne fait plus sens, parce que devant moi, les images se font et se défont, changent. La moquette au sol passe du bleu au rouge. Les murs me paraissent ou plus clairs, ou plus foncés entre deux secondes différentes. Et le corps collé contre moi, qui tente de me calmer et m'apaiser, celui contre qui je suis lové, pendant une seconde, me semble celui de quelqu'un d'autre.

« N-non, non, faut que tu respires, je veux pas, je peux, je, je... »

Deux prisonniers coincés dans un ascenseur, encore une fois. La panique fait trembler ma voix et mes yeux que je fixe sur lui, alors qu'en même temps, le visage de ma mère passe dans mon esprit alors que je regarde le sien. Le souvenir de son corps tremblant, de ses étouffements, de la peur dans son regard et de sa lente agonie me submergent. Alors si la peur monte, si la terreur soulevée par mes souvenirs fait chavirer tout mon être, ce n'est pas parce que je crains pour moi-même. C'est parce que j'ai la crainte, subite, déraisonnable et destructrice, qu'il s'étouffe à son tour.
J'en ai oublié tout le reste. C'est pourtant moi qui ait mal, à l'heure actuelle, mais les images s'accumulent tant dans ma tête qu'il m'est devenu impossible de faire le tri. Tout se chamboule, tout se bouscule. Mes nerfs passent de l'anesthésie totale à la brûlure insupportable, puis au froid mordant. Mes yeux sont humides et plein de larmes, mais je ne sais plus si c'est la douleur intenable dans ma poitrine ou la terreur panique qui me fait m'agiter dans des spasmes irréguliers. La peur qui fait vaciller, à l'heure actuelle, n'est pas dirigée vers ma propre survie.

« J'veux pas que tu meures... »

Ma voix s'étouffe dans un intense sanglot. M'étranglant dans ma salive, je me mets à tousser violemment, la brûlure dans mes poumons se faisant plus insupportable encore, mon agitation grandissant au fur et à mesure que les secondes passent.


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ft. Samestpaniqué
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Mar 25 Fév 2020 - 18:58
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Samaël Enodril-Miyano


&&&



I didn't ask you for your
garbage opinion
"avec N(anar)tsu"

C'est angoissant, en fait. Les ascenseurs ne me faisaient auparavant, et pourtant je sais que le mythe de rester coincé dedans ne vient pas de nulle part : ça peut toujours arriver. Mais je ne suis pas avec n'importe qui : Natsume a eu un traumatisme lié à ce genre d'espace ; pendant un instant fatidique, je l'ai oublié. Je me retiens de pester contre moi-même. Si j'avais su, j'aurais directement demandé à Tori. Cela aurait été plus simple. Après notre désaccord, toutefois, je ne pensais qu'à une chose : partir de la tour. À présent... Je veux juste qu'on finisse par sortir. Avec désespoir, tandis que je reste contre Natsume qui s'agite quand même, mon regard se porte vers Volt. Je constate avec une peine et une panique dissimulées que mon allié n'arrive pas à grand chose avec le boîtier. De toute façon, autre chose m'occupe l'esprit : les souvenirs et les peurs de mon petit-ami qui ressurgissent. Je sais pourquoi il a peur. Il repense à elle. À Miyu qui a perdu la vie dans une cage similaire à celle-ci. Il n'y a aucune chance pour que je finisse comme elle, mais je sens Natsume être terrifié à l'idée qu'il m'arrive quelque chose, pas seulement en général mais dans des conditions équivalentes à celles qui ont tué sa mère. Ses sanglots et les craintes qu'il me confie à mon sujet me brisent le cœur. Je me retiens de pleurer à mon tour. J'ai pourtant la larme facile, d'ordinaire, mais j'empêche cette fois-ci l'émotion de me submerger. Il n'a pas besoin de ça. Il a besoin que je sois auprès de lui.

« Natsume... »

C'est pas une surprise, mais je déteste le voir dans cet état. Ça me déchire, même. Mon Natsu...
J'entends les grognements de mon Elecsprint près de moi. Celui-ci tente, encore et encore. Jusqu'à ce qu'une étincelle un peu plus vive se déclenche. Je sursaute légèrement, ayant un peu d'espoir que le courant soit de nouveau en marche. Mais c'est l'inverse qui se produit. J'entends des bruits d'électricité dans l'air. Les lumières perdent en intensité et le boîtier, en fin de compte... saute. J'écarquille les yeux, horrifié. Voilà qui ne va pas arranger ma tension déjà bien haute, mais Volt a fait ce qu'il a pu. Ce dernier a été stupéfait aussi par la réaction de la machine mais geint désormais en pleurant lorsqu'il constate que ça n'a pas fonctionné, croyant que je vais être déçu. J'aurais souhaité que ça marche, mais ce n'est pas de sa faute : c'était mon idée. J'esquisse un sourire désolé à mon ami avant de le ramener dans sa ball. La toux de Natsume et ses agitations m'inquiètent, mais je ne peux pas faire grand chose hormis prier pour que Gauvain revienne bientôt avec ce que je lui ai demandé.
Le silence ambiant est retombé. J'en profite pour serrer davantage l'éleveur contre moi en lui caressant doucement les cheveux pour le bercer.

« Je suis là. Je reste avec toi. »

Inquiet mais impuissant, j'espère que ma présence l'aidera, ne serait-ce qu'un peu. Encore heureux que j'ai gardé un inhalateur de secours dans mon bureau, mais je sens atrocement con à l'heure actuelle de ne pas l'avoir totalement gardé sur moi. Pffrt... Tu parles d'un copain... J'ai d'ailleurs totalement oublié le fait qu'il était au poste de police quelques heures plus tôt. Ce sera le cadet de nos soucis quand on rentrera, de toute façon, mais au moins, on ne reviendra pas à la Pension en s'étant disputé. J'imagine que c'est déjà ça, hé... Quoi ? Faut bien que je me raccroche au positif. J'en ai pas beaucoup, là, à l'heure actuelle. Mais je refuse de lâcher mon copain. Je tente de garder mon calme le plus possible pour qu'il puisse ne pas trop sentir mon inquiétude ; cela n'arrangerait rien à nos affaires. Heureusement, mon optimiste naturel me permet de continuer à espérer que la situation va s'améliorer. Même si c'est long. Très long.
Trop long.

Je sens un tambour. La poitrine de Natsume bat fort. La mienne aussi. Les sanglots de l'Hôte suffisent pour combler le silence lourd, très lourd qui nous a envahi. Je me retiens de pleurer à mon tour, débordé par mes émotions. Je me sens si inutile... Et surtout coupable. Moi non plus, évidemment, je n'ai pas envie qu'il meure. Je souhaiterai lui dire. Les mots ne viennent pas. J'ai peur de l'affoler. Alors je ne dis rien, me collant juste à lui comme si j'avais peur qu'il s'évapore.
La lumière ne revient pas. Cependant, j'entends des bruits sourds, comme si quelque chose bougeait entre les murs qui nous entourent. Je prie pour que ça ne soit pas des câbles supplémentaires qui lâchent. Tout à coup, la cabine tremble légèrement, comme si elle allait descendre tous les étages d'une traite. Mais à la place, elle effectue un léger mouvement de remonte, au contraire. Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe. Puis, l'ascenseur s'arrête de nouveau lenteur.

Et soudain, une lame transperce les portes de l'ascenseur d'un geste rapide et sec. Je sursaute et pousse un cri sous le coup de la surprise. Sur la défensive, je me mets ensuite un peu plus en avant comme pour protéger le corps de Natsume d'une quelconque menace. La 'lame', qui s'apparente plus à une sorte de bras a transpercé les portes épaisses avec une attaque puissante avant de s'aider d'un second bras pour les ouvrir sur les côtés. La lumière qui pénètre dans la cabine m'aveugle un court instant et je ne reconnais pas la forme humanoïde sur le coup qui se dresse devant nous. Mais une fois habitué à la lumière de l'étage où nous nous sommes arrêtés, mes yeux s'écarquillent.

« Gauvain !.. »

Je l'ai dit de manière si spontanée que j'aurais pu parler trop vite et me tromper. Mais pour moi, il ne peut pas s'agir de quelqu'un d'autre. La sévérité dans son regard rouge m'est familière ; elle me rappelle celle que Synkro m'a lancé à de nombreuses reprises. Mais il y a aussi cette douceur qu'il a hérité de Castiel. Il est sans doute tombé sur la Pierre Aube que je gardais dans le tiroir de mon bureau ; j'oubliais toujours de le ramener à la maison. Dans d'autres circonstances, je l'aurais félicité de s'être permis son évolution, puisqu'il a dû se douter que c'était pour lui, mais ce n'est malheureusement pas le moment. Et il le comprend. Sans même que je lui demande, il utilise ses pouvoirs psychiques pour faire voler jusqu'à moi le précieux inhalateur que je lui avais envoyé chercher. Aussitôt que l'objet arrive à mon niveau, je m'en empare avant de le faire tourner pour qu'il marche. Natsume toujours contre moi, la main qui ne tient pas l'inhalateur me permet de lui relever un peu la tête pour qu'il ne s'étouffe pas en prenant son médicament.

« Natsu... Natsu, j'ai ton inhalateur. Tout va bien, on va pouvoir sortir. »

Je tente de le rassurer d'une voix douce et optimiste. D'un geste de la tête, j'exprime ma reconnaissance envers mon Gallame. Je comprends tout à coup que ses pouvoirs psychiques lui ont aussi permis d'élever l'ascenseur afin qu'il n'ouvre pas les portes sur une voie sans issue ou, pire, sur du vide. Les portes à présent ouvertes, la lumière du couloir qui nous fait face permet d'éclairer au moins un peu l'espace. Je me permets, enfin, de pousser un profond soupir de soulagement. Nous sommes sauvés.
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
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Ven 17 Avr 2020 - 1:26
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Natsume Enodril-Miyano

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"Crise des familles"
Je suppose qu'il était prétentieux de ma part de prétendre que je pourrais totalement me débarrasser de ces craintes un jour, même après des années de thérapie. J'ai essayé, pourtant. J'ai tout fait pour. Que ce soit me faire violence en restant dans des espaces clos, en acceptant de fermer toutes les portes des pièces où je me trouve, en concédant de monter dans des ascenseurs de temps à autre... Parce qu'on m'a dit, plus d'une fois, que je devais faire « un effort ». Que je ne pouvais pas « vivre dans le passé toute ta vie, au bout d'un moment il faut vivre avec ». Bien sûr, je sais que je ne devrais pas penser à ça et que ces conneries sortent la plupart du temps de la bouche de personnes dont la plus grande difficulté dans la vie a été que leur pizza arrive en retard ou qui ont tellement refoulé leurs problèmes qu'ils ne supportent pas que les autres leur rappelle par leur simple existence qu'il ne suffit pas de regarder ailleurs pour que ça s'arrange. Mais là, rien à faire, je me sens ridicule, pathétique, et pire que tout, je me sens comme le dernier des poids lourds.
J'ai mal, j'arrive à peine à respirer, mais tout ce que j'arrive à faire, c'est m'étouffer dans ma propre salive et dans mes pleurs en déblatérant mes craintes les plus insidieuses. Et dans le fond, ça me rend encore plus dingue, justement ; c'est la combientième fois, déjà, que mon compagnon doit supporter ça ? Qu'il doit supporter le poids d'une loque qui ne sait même pas se gérer toute seule et en même temps se charger de régler le souci ? Y penser ne m'aide clairement pas à me calmer, mais le tourbillon de pensées qui siphonne ma tête n'a rien de raisonnable ou de logique. Il emporte tout, mélange tout, chamboule tout. Ma tête est lourde, brûlante, et la douleur est si sourde que j'ai l'impression qu'elle va se fracturer en deux d'une seconde à l'autre. Il y avait longtemps, très longtemps, que je n'avais pas supporté un duo de crises aussi fort ; car cela fait un petit moment que ce n'est plus une simple crise d'asthme, même grave. J'ai l'impression, bêtement, que de ne plus vivre ça aussi souvent m'a rendu bien plus vulnérable lorsque le moment vient. De toute façon, depuis tout à l'heure, je ne fais que mettre en boucle les raisons qui feraient que je puisse être responsable de tout ça.

Mais je n'y peux rien, j'ai vraiment peur. Insidieusement, vicieusement, et pas juste pour moi ; impossible de chasser de ma tête les souvenirs qui remontent, les images qui se superposent, les sons qui se brouillent. Je me suis accroché au bras de Samaël avec tant de force que je lui fais peut-être mal,  à l'heure actuelle, mais j'ai tellement besoin de sentir son pouls et sa présence que j'y fais moins attention, même inconsciemment. Je ne réagis même pas lorsque Volt fait sauter le boîtier électrique, ne me rendant absolument pas compte de ce qui se passe. J'entends vaguement la voix de mon compagnon, comme si elle était distante, sentant son toucher comme si ma peau était anesthésiée ; la pression est là, mais la chaleur est éparse, faible, frémissante et fluette
Puis, d'un coup, la cabine monte. Mon rythme cardiaque s'affole et, sur le coup de la panique brutale qui vient secouer mes tripes, je m'agite avec force. Je ne cherche pas à m'éloigner des bras dans lesquels je suis, mais la peur a tendu si vivement mes muscles que je m'en suis retrouvé à m'agiter, les doigts crispés, des geignements craintifs coincés dans la gorge, mes expirations se faisant paniquées lorsqu’une lame transperce soudainement les portes. L'arrivée de lumière est trop intense, trop forte, pour je ressente autre chose qu'une gêne intense, fermant mes yeux et crispant mes épaules. J'ai l'impression qu'ils vont brûler.

Pourtant, j'entends Sam réagir. Gauvain... ? Il me faut un temps de réaction, de brève réflexion, avant de me rappeler qu'il s'agit de son Kirlia, mais il ne me semble pas qu'un Kirlia puisse briser une porte ainsi. En rouvrant très brièvement les yeux, j'arrive à apercevoir une silhouette, plus grande. Je crois que c'est un Gallame. Je ne sais pas comment il a pu évoluer aussi vite, mais je n'ai pas l'énergie de me poser davantage la question, car je sens que mon copain relève ma tête. J'ai pu reconnaître le « clic » familier de mon inhalateur, ainsi que la sensation de l'appareil entre mes lèvres.
Au son de sa voix, j'arrive à comprendre ce qu'il se passe. L'effort nécessaire pour expirer et inspirer n'est pas impossible, alors j'arrive à prendre la dose dont j'avais désespérément besoin, oubliant même le goût âpre qui restera probablement dans ma gorge pendant un moment. Bientôt, le produit chimique passe par mon œsophage, et je sens que mes poumons se libèrent très progressivement du poids qui les étreignait ; il me faut plusieurs inspirations. Probablement que je vais être un peu sonné par le fait de prendre une telle dose d'un coup, mais ne pas le faire serait plus grave. Mes yeux sont encore rouges et ils me brûlent toujours, mais je crois que mes pleurs sont en train de se calmer. En silence, je laisse ma tête se poser contre mon compagnon. Je ne peux pas, sur le moment,  faire autre chose qu'essayer de rester conscient en inspirant son odeur, la tête lourde, sonné. Je crois qu'il va me falloir un petit temps pour assimiler ce qui s'est passé.



La téléportation m'a un peu retourné le ventre, mais à ce stade, je n'étais plus à ça près. Dès lors que j'ai pu commencé à aligner deux trois mots (et encore, j'ai davantage parlé par des signes de tête qu'autre chose, mais il y est habitué, je suppose, à force), j'ai fait comprendre à Sam que je voulais rentrer au plus vite. C'était déjà le projet à la base, mais pas sûr que j'aurais supporté plus longtemps dans cette tour. Il faudra que je pense à remercier Gauvain plus tard, car je n'en ai pas eu la capacité sur le coup. Je lui rapporterai le double de friandises la prochaine fois, à n'en pas douter.
Lorsque nous arrivons devant le canapé, j'offre un petit signe de tête à mon compagnon pour lui dire qu'il peut cesser de m'aider à marcher. J'ai toujours les jambes qui tremblent et je titube difficilement, mais m'asseoir ne devrait pas être une tâche trop difficile. Par réflexe, toutefois, je m'enfonce contre le coussin, la tête dans mes épaules et les genoux relevés pour la supporter. Inconsciemment, cette position me rassure, je crois.

Ma respiration s'est calmé. J'ai encore une tête de déterré, mais hormis le vague éclat de douleur de temps à autre, je crois que ça passe. J'arrive à reconnecter mes neurones, même difficilement. J'ai un peu froid, mais je n'ai pas très envie de me mettre à me plaindre. Je crois que je me suis assez donné en spectacle comme ça, merci bien.

« … Je suis désolé. »

Je ravale ma salive. Je sais qu'il ne va pas vouloir l'entendre. Qu'il va me dire que ce n'était pas de ma faute. Qu'on s'en fiche, de ce qui s'est passé, que ce n'est pas si grave, mais... Mais dans le fond...

« … Je ne voulais pas que tu aies à t'en mêler. Je voulais... Faire quelque chose, pas finir par qu'on nettoie derrière moi. »

J'avais du mal à identifier ce que je ressentais, lorsque je l'ai vu arriver. De la colère, oui, mais une colère étrange, pas nécessairement portée vers lui. Distincte, également, de celle qui m'avait parcouru quand j'avais appris qu'un de mes élèves était en garde à vue. Quelque chose de plus intime et de personnel, que je lui ai égoïstement refoulé par mon comportement capricieux et... Agressif... ? Je ne sais pas trop. J'ai été très sur la défensive. Trop, probablement, face à quelqu'un que j'aime sincèrement et en qui j'ai parfaitement confiance. Pendant un long moment, toutefois, une pensée insidieuse et empoisonnée s'est glissée dans ma tête. J'avais peur qu'il me traite comme un gamin à qui l'on doit taper sur les doigts car il ne sait pas se débrouiller. Arceus, c'est ridicule. Je lui ai littéralement refoulé mes vieilles peurs dans le visage. Mais quel crétin...

« J'en ai vraiment marre, de servir à rien et d'attendre dans mon coin que les autres règlent le problème. »

Je sais qu'il va me contredire, mais c'est mon ressenti. C'est comme ça que je leur ressens. Que je sois immobile parce que je suis bien impuissant face à ce qui se passe sur l'île ou que je le sois car mon corps et ma psyché ont gardé des traces, la sensation m'est tout aussi insupportable. Pour autant, garder le silence et ne pas assumer me le serait encore plus, alors je prends une dernière inspiration pour parler à nouveau, le regard vaguement fixé sur un point du canapé.

« Je sais que tu... Que j'ai refoulé sur toi. Je n'aurais pas dû réagir comme ça, alors... Je suis désolé. »

Peut-être que j'aurais dû attendre demain, pour parler de tout ça. Mais je me connais. J'aurais passé une nuit blanche et je l'aurais encore davantage inquiété. Au moins, maintenant que c'est dit, mes muscles se détendent juste un peu plus.


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ft. Samestblasé
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
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Sam 18 Avr 2020 - 19:08
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