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Event no°2 - Le Festival de Cayagane
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Regigigas
FESTIVAL DE CAYAGANE

Comme chaque année, au beau milieu de l'hiver, le petit village de Cayagane s'est habillé de guirlandes fleuries et lumineuses, longeant le toit de chaque avenue et de chaque petite rue. Parées de ces habits multicolores, la ville semble être devenue un véritable phare montagneux, aux teintes chaudes et chaleureuses. Les plus vieilles avenues sont à l'honneur : les bâtisses traditionnelles de bois sont habillés de luminaires,  descendant par le biais des poutres jusqu'au giron de ces dernier pour aller prendre en étreinte les petites échoppes qui se sont tout récemment installées. Ces petites constructions sont la fierté de la ville, l'âme de ses traditions, le cœur de sa vie durant toute la période qui s'étale de la rude fin de l'hiver au lever à l'amorce du lever du printemps. Le marché de Noël de Cayagane, encore maintenant, éclot au beau milieu des montagnes hostiles. Sous l'époque du Régime, il était encore là, malgré tout, plus faible, plus timoré. Cette année, il paraît resplendissant. La Grande Roue est enfin revenue au sommet de la rue descendante, remise à neuf, plus belle que jamais, et surplombe la ville avec une magnitude grandiose.
L'odeur de la nourriture chaude et des décorations festives, passant des fleurs aux senteurs artisanales qui sont en vente dans un grand nombre d'étalage, titillent le nez des habitants comme des touristes. Depuis l'ouverture du marché au petit-matin, les rues n'ont cessé de bourdonner, emplie d'une foule grouillante et agitée, rythmée par les rires et les coups d’œil émerveillés des jeunes comme des vieux. Pourtant, depuis quelques minutes, c'est vers le bout de la rue descendante que les visages se pressent. Plus l'on s'approche de ces épais nuages d'habitants, plus les murmures d'excitation semblent prendre en intensité.

En effet, la nuit commence à tomber, et tous savent très bien ce que cela signifie. Comme chaque année, le marché offre à ses visiteurs le même spectacle. La même légende, répétée sous bien des formes et sous bien des noms, avec bien souvent quelques variations qui ne changent rien à tout ce qu'elle représente. Sous le grand chapiteau de Cayagane, ouvert à l'air libre et aux yeux de tous, va de nouveau se jouer la scène du soulèvement du Héros de Regigigas. Un grand classique, tellement que certain.e.s s'amusent déjà à marmonner les répliques avant même que l'acteur principal ne les déclame avec force. Dans la nuit et dans le chaos, il s'apprête à ramener le Soleil disparu, levant les bras pour l'accueillir. Une poulie, discrètement placée au dessus de lui, le fait apparaître aux yeux de tous, sous les murmures ébahis du public. L’orbe brillante et illuminée surplombe bientôt le vieux chapiteau, accompagnée par les dernières paroles du comédien et le début de l'acclamation des spectateurs.

Puis, il n'y eut plus que les flammes.
Le chapiteau s'embrase. D'un coup net, tout son toit se retrouve couvert et étouffé sous un gigantesque manteau de feu, ardent et dévorant. La charpente est devenue un brasier gargantuesque, sous les cris horrifiés des spectateur qui s'efforcent maintenant de s'échapper, apeurés par le bruit grinçant que font maintenant les poutres ; l'une d'entre elles vient d'ailleurs se briser sèchement, laissant tomber au sol un lourd bloc de bois.
Les guirlandes fleuries suivent instantanément. Le feu se répand à une vitesse prodigieuse, s'étalant du sommet des vieilles maisons aux toits des étalages, faisant bientôt du petit village de Cayagane le foyer d'une fournaise démesurée. Les hurlements se répandent alors que la foule se bouscule, s'agite, se divise et se confronte sans le moindre contrôle. Les quelques maigres autorités présentes sont débordées ; ils ne sont pas assez. Personne n'avait prévu un pareil événement. Personne n'aurait pu, après tout.

Ou peut-être pas. Car, au sommet du chapiteau enflammé, un drapeau s'élève petit à petit. Du haut de ce bûcher destructeur surgit un motif aux traits de Regigigas, surplombant maintenant la ville en flammes.

Résumé:
Regigigas
Regigigas
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Dim 17 Fév 2019 - 15:10
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Natsume Enodril-Miyano

Festival de Cayagane

Au feu les pompiers y'a l'chapiteau qui brûle
Vous savez, je vais commencer à me dire que peut-être, juste un peu, j'ai la poisse.
C'est une chose que Sulfura se réveille deux ou trois mois après mon arrivée sur l'île, dans une ville que je visitais pour la première fois. C'en est une autre de se faire poignarder au cours d'une marche pacifique où vous allez juste pour aller chercher une amie. Et, là encore, quand le bateau sur lequel vous faites une croisière gratos, dans le seul but d'accompagner une gamine avec qui vous avez négocié des heures de baby-sitting en échange soit dit au passage, s'échoue à cause de Kyogre sur une île déserte où vous finissez par croiser un Regirock totalement à l'ouest, bah... Disons que ça commence à faire beaucoup. Dit comme, j'ai tendance à en rire. Parce que c'est quand même fichtrement ridicule, quand on y pense juste cinq secondes.
C'en est une autre, et ça devient beaucoup moins drôle, quand Axel se retrouve mêlé à tout ça.

C'était pour lui, à la base, que j'étais venu. Il m'avait tausé pendant des semaines pour aller au marché de Cayagane, rendu envieux par les histoires que lui racontaient ses camarades de classe. Si je ne pensais pas céder au départ, quoique assez désabusé par sa tendance à me le rappeler chaque matin, j'ai revu mon avis lorsque je me suis rendu compte que c'était plus important à ses yeux que ce que j'aurais pu imaginer. Il avait tellement excité, quand je lui dis qu'éventuellement, à voir, l'on pourrait y aller, que... Que, bah, je sais pas. J'ai un peu eu l'impression d'être le père noël à ses yeux, tout à coup. Enfin, je veux dire, je le suis déjà techniquement, sauf que cette fois, il en était conscient. Moi, de mon côté, ce genre de choses, je vous avoue que...Bon, j'aime les marchés, mais plutôt les maraîchers de Vanawi, disons. Les trucs du genre, ça me passe un peu au dessus de la tête. Toutefois, il était d'une si bonne humeur que je ne pouvais pas vraiment regretter mon choix d'action. Cela valait bien toutes les journées de travail sur la thèse du monde, de le voir s'amuser à pointer du doigt tout ce qui le surprenait, un air émerveillé au visage, même si ses cris répétés devenaient usants pour mes oreilles. Et même si il fallait, sans surprise, porter sur ma tronche tout ce qu'il voulait, ou lui acheter ses crêpes qu'il ne finissait pas de toute façon après les avoir exigé (dans ce cas-là c'est bibiche qui doit se taper le truc couvert de pâte à tartiner au chocolat-banane-chantilly-cacahuètes), essayer de caser dans ma pochette les petits jouets à la noix qu'il oubliera bien vite mais que bien évidemment, il ne portera pas... Eh bien même avec ça, c'était tout de même une très bonne sortie, en soi. Je ne ferais pas ça tous les jours, car je sens très clairement que cette grande foule me met mal à l'aise et que je vais être vidé émotionnellement comme physiquement dès lors que je serai rentré. Toutefois, je suppose que... Je suppose que j'en aurais gardé un bon souvenir.

Enfin, moins du spectacle, dans les faits. J'avais espéré l'esquiver, vraiment. Je ne vais pas vous faire un dessin, mais sachant que je ne supporte pas les traditions ou même le concept d’héroïsme, l'histoire de péquenaud-von-casselespieds qui vient sauver le pauvre petit monde en proie au chaos par la graaaande force de sa bravoure de mes aisselles, ça m'indiffère pas mal. En vérité, ça me frustre même un peu, mais hors de question que je l'avoue. Mais comme à chaque fois, j'ai fini par craquer au bout du cinquième « alleeeeeeeeez » geint par Axel. Voilà donc pourquoi je me suis retrouvé sous ce chapiteau de malheur, à me balancer sur ma chaise en espérant que tout ça se termine bien vite, pensant de temps à autre à ce que j'allais manger le soir pour me donner du courage. Malgré tout, en jetant de temps à autre un coup d'oeil à la chaise du petit (mais qu'il arrête de se balancer ! Et, euh, moi, c'est pas pareil !), je m'arrête un instant pour remarquer la manière qu'il a de s'arquer vers l'avant pour mieux voir, ou d'ouvrir de grands yeux, comme si il voulait ne rater aucune miette de ce qu'il voit. Sans que je n'en ai vraiment conscience, le début d'un sourire s'était dessiné sur le bord de mes lèvres.

Puis, d'un seul coup, tout avait pris feu.
Je ne sais pas vraiment quel réflexe m'a saisi, tout à coup. Sans doute, me dira-t-on, que mes mésaventures d'il y a quelques années m'ont appris (ou du moins je dirais plutôt que pavlov pourrait expliquer certaines choses) à réagir par pur instinct dès lors que je sens l'odeur caractéristique des flemmes. Tout ce que je sais, c'est que j'ai bougé, d'un coup. Quelque chose était passé dans un coin de ma vision, sans que je ne puisse même l'identifier précisément. Quelque chose qui, j'en étais sûr, se trouvait un peu trop près de mon filleul.

Honnêtement...
Mon mouvement m'a mené au sol. Ou du moins, je me suis jeté vers le sol, m'assurant de garder le corps du gamin sous le mien, bloquant mes avant-bras sur la terre. Autour de nous, la foule a déjà commencé à se disséminer dans des cris paniqués, bousculant tout et rien, les autres, les meubles, les objets. J'entends des voix beugler aux gens de rester calme ; une idée bien mignonne si elle ne donnerait franchement pas rire tant c'est inutile. Je sens, je vois, que tout se mouvoie d'un seul coup. Trop vite pour que mes yeux, soudainement devenus lents, parviennent à percevoir tous les détails ce ce qui se passe. J'ai mal. Vraiment mal.
Je suis presque sûr que ce ne sont pas les flammes qui me brûlent ainsi la jambe, mais la douleur est tout comme. Je peste, plusieurs fois, le regard flou, titubant sur mes propres bras. Bon sang, ça faisant un moment que mon corps ne m'avait pas joué un pareil tour. Ou du moins, disons plutôt que  l'on a joué un tour à ma jambe. Plus précisément, le bloc de bois qui vient de tomber sur ma jambe et que je fixe maintenant avec dépit lui a joué un sale tour.
Ça commence vraiment à devenir répétitif.

« Papa ! »

Le cri d'Axel, heureusement, me ramène à la réalité. La douleur qui me déchire la jambe et me donnerait presque envie de vomir par son intensité m'a paralysé quelques instants, probablement sous le coup du choc. Immédiatement, j'ai l'impression d'entendre mieux. Je remarque enfin les yeux paniqués du gamin sous moi. La peur étire ses traits dans une grimace dont la seule vision me vrille l'estomac. Je ne sais pas si il a crié pour me faire réagir ou sous le coup de la terreur ; l'un comme l'autre, ce n'est pas bon. Je ne peux pas rester là. Sûrement pas quand je sens que le chapiteau ne tardera pas à s'écrouler.

« On bouge. »

J'aimerais, juste cette fois, admirer ma capacité à m'accrocher à quelque chose pour me lever sans hurler. Non, parce que là, c'est plus ou moins tout ce qui empêche ma fierté de s'écrouler. L'une des chaises me permet de trouver un appui pour me déloger du poids qui m'a touché ; cela ne m'empêche pas, toutefois, de serrer mes doigts dans ma propre paume, quitte à écorcher la peau, pour éviter de geindre trop expressément. La douleur, elle, se fiche bien de mes petits simagrées. Je la sens me relancer un uppercut, me coupant la respiration pendant quelques secondes.
Définitivement une fracture. Génial.
C'est à peine si je retiens la grimace qui veut étirer mes traits. Je serai seul, ce ne serait pas un souci. Arceus seul sait que j'ai tendance à être vocal quand quelque chose me dérange, mais ce n'est clairement pas le moment. Axel étudie le moindre de mes mouvements. De mon visage, de mon corps, de mes muscles. Je n'arrive pas à identifier tout ce que je distingue dans ses yeux alors qu'autour de nous, j'entends le feu brûler et les gens s'enfuir. Toute la peur que je vois, elle pourrait être bien plus grande. Elle rougit déjà ses yeux et le fait trembler. Alors non, je ne peux pas et je ne veux pas embraser ses craintes (ahahahaha on s'marre).
J'esquisse le début d'un sourire qui se veut rassurant. C'est compliqué, je vous l'avoue (parce que spoiler alert, comme dit précédemment, j'ai mal). Le gamin s'est relevé aussi, examinant mes traits avec incertitude. Mon ton est plus posé, plus lent.

« Ça va. Promis. »

Aussi doux que je veuille être toutefois, nous n'avons pas le temps de nous apesantir mille ans ici. Et je n'ai très certainement pas la capacité de porter Axel. Enfin, je pourrais, mais aucun de nous n'avancerait des masse. Je n'ai pas très envie de mourir bêtement ici (même si elle en aura pris du temps, cette garce) et, bien plus important, j'ai un enfant à mettre en sécurité.
J'arrive avec une certaine difficulté à décoincer la balle qui contient ma Jungko. Ma Bouldeneu aurait été parfaite à un moment pareil, mais, eh, elle n'est pas là, alors on fera avec Kaede. En plus, à force, ma vieille amie est un peu habituée. Elle s'habitue très vite à la situation, ne me posant même pas la moindre question avant de me laisser l'utiliser comme béquille. Moi-même, de toute façon, je n'ai pas la moindre idée de ce qui se passe. Je sais juste qu'il faut partir, et réfléchir après. Quelque part, je remercierais presque les années régime de m'avoir formé à cette réaction des plus... Disons, utile pour ma survie.
C'est dans ce genre de journée que je me dis que la spécialité eau, tout de même, ça aurait été fichtrement sympa.

J'en oublie temporairement mon sarcasme lorsque nous arrivons à la sortie du chapiteau. Au dessus de ce dernier vient de se dresser un drapeau dont j'ignore complètement la signification, si ce n'est que l'illustration de Regigigas peut me donner quelques idées. Je marmonne finalement quelques paroles hésitantes, les sourcils froncés.

« Mais qu'est-ce que c'est encore que ce merdier... ? »

Le regard fixé sur le drapeau, j'en oublierais presqu'il faut bouger, et vite. Plus qu'à prendre Axel, partir et-...
Oh non.
J'observe ma main avec horreur. Il aurait suffit de trois secondes. Je ne sais pas où il est.



C'est allé vite. Tellement vite qu'il n'a pas compris. Une minute et il était là, avec son tuteur, à le suivre diligemment. Puis, la minute d'après, il avait vu quelque chose : il avait cru qu'il s'agissait d'un pokémon, coincé quelque part. Malgré la peur de son ventre, et, enhardi par le savoir que Natsume n'était pas loin, il s'était dit qu'il ne risquait rien à faire ces quelques pas.
Puis, les adultes avaient bougé. Vite, tellement vite que le gamin, désorienté, s'était retrouvé bousculé plusieurs fois, sentant son rythme cardiaque s'accélérer au fur et à mesure que la silhouette de son parrain disparaissait de son champ de vision et que, progressivement, il ne voyait plus qu'une nuée noire, sans nom, qui passe à côté de lui sans jamais s'arrêter.  Il met un petit moment à comprendre qu'il est perdu.
Lorsqu'il le fait, il n'a que ses genoux pour tomber, et sa gorge pour laisser échapper des sanglots aussi incontrôlables que violents.


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Event n°2


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Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Ven 22 Fév 2019 - 2:51
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Roxanne Novak
PostRPRoro

Festival de Cayagane

17 Février 2024
« Il faut évacuer en priorité, dégagez les avenues et bloquez les arrivées ! »

Cela va toujours vite, très vite, ce genre de choses. Une minute l'on est à Baguin, en train de faire sa tisane du soir, et la minute d'après, l'on est bippé urgemment par Elixir, puis téléportée en vitesse vers la ville de Cayagane pour cause d'urgence. D'ordinaire, pourtant, ce sont les miliciens qui sont chargés des villes : mais dans un cadre pareil, les petites histoires de droits et de prérogatives passent vite à la trappe. De toute façon, si le feu se propageait aux montagnes, ce serait bien trop grave pour que ce type de considérations passent pour autre chose que de la pure inconscience.
Beugler des directions en espérant contrôler la situation était probablement un peu naïf, mais sur le coup, Roxanne n'avait pas de bien meilleures solutions. Oh, il y avait les directives d'urgence, les consignes, l'organisation rapide et directe, mais rien de plus. Tout n'était qu'improvisation, au bout d'un moment. Une improvisation chaotique, hasardeuse, parfois pleinement arbitraire. Ou, dit plus expressément et plus clairement, la toute première situation de crise de Roxanne. Si elle était d'humeur joueuse, elle rirait un peu en se disant que « ah bah tiens, ça c'est un sacré baptême par le feu ahahahaha », mais non, l'humour n'était pas vraiment implanté dans sa tête à l'heure actuelle.

Ses traits sont crispés, tirés dans une grimace dure. Les muscles tendus, les épaules haussées, elle jette de longs regards circulaires aux alentours dans l'espoir de pouvoir apercevoir chaque information à sa disposition et ne pas se retrouver davantage débordée qu'elle ne l'est déjà. D'autres rangers sont déjà en train de se précipiter pour évacuer les environs, mais ce n'est pas assez. Ce ne peut pas être assez, en un sens.
Le brasier semble sans fin. Il s'étend vite, très vite, lentement mais vivement, dévorant goulûment tout ce qui se passe à portée de ses langues enflammées. Les maisons de bois craquent, les panneaux tombent en cendres sur le sol grisé, les étalages, renversés, ne sont plus que des amas d'objets cassés et de nourriture écrasée. Les cris emplissent les rues, rebondissent entre les murs, s'enchevêtrent et meurent l'un dans l'autre. La ville est en panique.
Si peu de temps après Vanawi, en plus...

Elle n'a pas beaucoup de temps, toutefois, à laisser pour ses pensées les plus inutiles maintenant. Ce genre de choses devra attendre que la situation se soit calmée. Roxanne n'est pas sûre qu'elle se calme de sitôt, toutefois.
De loin, elle aperçoit Olbéric aider deux habitants à s'échapper de leur stand pris par les flammes. Le Félinferno n'est peut être pas le plus utile à l'heure actuelle, mais sa force, combinée à sa résistance naturelle envers le feu, sont un atout qu'elle ne peut qu'apprécier à l'heure actuelle. Son ami n'a pas besoin d'une trop grande guidance pour l'instant, alors elle se contente d'expirer un coup en remarquant qu'il semble se débrouiller. Ophélia, son Otaria, reste droite devant elle, continuant d'asperger d'eau tout ce qu'elle peut trouver, compensant sa faiblesse relative à son inexpérience par toute la manière des volontés. Léon, le jeune Nidoran que la violette a capturé il y a peu, suit diligemment sa dresseuse ; il n'est pas d'une grande d'aide, mais il avait tenu à venir. Elle ne les regarde pas tous, mais leur présence la rassure, peut-être juste un peu.

Ce faisant, Roxanne en oublie ce qui se trouve derrière elle. Ou du moins, elle l'oublie jusqu'à ce qu'un épais et long grincement de bois ne résonne à ses oreilles. Elle se retourne brusquement, ses yeux s'ouvrant sous le coup de la peur lorsqu'elle se rend compte qu'un mur de stand va s'écrouler. Elle le voit tomber, s'avancer, descendre progressivement, et elle sait qu'il va s'écraser sur elle. Elle le sait, mais elle ne bouge pas, les muscles paralysés sous le coup du choc et de la surprise. Ses yeux se ferment au même moment où ses bras se posent devant son visage dans l'espoir de se protéger juste un peu.

Mais la planche ne tombe pas. Au lieu de cela, la ranger ne voit qu'une vive lumière blanche, et la silhouette d'un grand Nidorino dressé droit devant elle. La corne du pokémon s'est implantée dans le bois, l'empêchant de tomber. Il lui suffit d'un petit coup de tête pour l'éloigner, droit sur ses pattes, un rictus au coin de la gueule. Le Nidorino esquisse une moue satisfaite. L'expression de Roxanne se détend pendant quelques secondes, lui permettant même de prendre une voix chaleureuse et d'exprimer une part de l'affection fière qui redonne un peu de vigueur à ses traits rendus austères par la tension.

« Bon garçon, Léon ! »

Ce ne sera pas suffisant, toutefois, Roxanne en a bien conscience. Ce sont des créatures comme Ophilia, qui pourraient éventuellement montrer toute leur utilité maintenant. Malheureusement, les moyens du bord sont maigres. En observant la timide Otaria tenter de son mieux avec ses attaques aquatiques manquant encore de rigueur et de puissance, Roxanne grimace. Il en faut plus. Bien plus.  
Envoyant voler au diable ses quelques remords à l'idée de mêler d'autres personnes à tout cela, car la situation était devenue assez grave pour ça, elle prit la voix la plus forte qu'elle put, espérant que cela alerterait quelques personnes.

« On a besoin de terre et d'eau ! »

Bien évidemment que les pompiers finiraient pas arriver, mais vu l'ampleur du phénomène, et la congestion des rues, il n'était pas sûr que ce soit assez rapide. Dans l'urgence, tout ce qui comptait était l'efficacité, même si Roxanne n'aimait pas beaucoup l'idée que des civil.e.s restent présents près du feu.

Event n°2

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Roxanne Novak
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Sam 23 Fév 2019 - 0:48
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Lionel Roque-Lartigue

Le festival de Cayagane
Event N°2
Se rendre au théâtre et assister à des spectacles vivants a toujours fait partie des occupations favorites de Lionel. Même si les parents Roque-Lartigue méprisaient les professions artistiques, il était quand même bien vu dans la haute société (chez les gros bourges néocolonialistes, quoi), de se rendre au théâtre pour y montrer sa grosse culture. L’art dramatique et les opéras avaient continué de fasciné le cadet de la famille pour le restant de ses jours, même si la coordination avait pris le dessus. Le théâtre et les spectacles musicaux, ceux de cirque compris restaient une source d’inspiration intarissable aux yeux du milicien. En ce qui concerne la pièce à laquelle il était allé assister aujourd’hui, eh bien, il l’avait déjà vue, il y a bien longtemps déjà, lors d’une sortie familiale au festival annuel de Cayagane. C’est non sans nostalgie qu’après avoir fait le tour des rues parées de guirlandes de fleurs en se réchauffant dans son écharpe et moufles tricottées (bah oui, c’est qu’il lui avait fallu son petit vin chaud, aussi, à pépère qui avait froid), Lionel se rendit au chapiteau pour assister au spectacle. Il aurait aimé emmener Nadia et Samson avec lui, pour une fois… Il aurait même apprécié d’y aller avec la famille de son grand frère, d’ailleurs, comme il espérait toujours un peu que les choses puissent s’arranger comme par magie entre lui et Hanson. Ce n’est pas que les deux frangins soient en froid ou se détestent (quoique des fois ça en a tout l’air…), mais, leurs relations ne sont clairement pas au beau fixe et se dégradent avec les années. A ce sujet, le coordinateur ne sait pas trop comment prendre parti. Il se convainc que ne pas aimer et idéaliser sans borne tous les membres de sa famille biologique constitue quelque chose de grave en soi mais il ne pourrait pas assurer sans trembler des jambes qu’il se sente à l’aise ou libre en présence de ses parents ou de son grand frère.

En dissipant le tournant négatif que prenaient ses pensées, Lionel se contenta de terminer d’un dernier trait son verre de vin chaud et de mettre le gobelet dans une des grandes caisses décorées servant à les récolter pour une œuvre de charité. Il se dirigea avec son billet sous le fameux chapiteau dréssé tout au bout de la grande avenue, sur la place circulaire centrale des bourgs traditionnels de Cayagane. Pour sûr, il retournera trainer entre les bâtisses de bois aux architectures rappelant celles d’extrème-orient après le spectacle. Dans l’absolu, le coordinateur était surtout curieux de redécouvrir le fameux spectacle du festival qu’il avait vu pour la dernière fois en famille vers ses 10 ou 12 ans… il se demandait si la scénographie ou la dramaturgie du spectacle avaient changé, mais il serait aussi logique que tout soit resté pareil, par respect des traditions.  

Une fois la sale pleine, les lumières furent éteintes et le spectacle commença. Bon public et happé par sa nostalgie, le Roque-Lartigue prit le spectacle comme on le lui offrait et se sentait satisfait par ce qu’il voyait, malgré le côté hiératique et un peu trop sérieux de la représentation… Mais les enfants présents dans la salle avaient l’air d’apprécier ce qu’on leur montrait plus que leurs parents, alors, c’était déjà chouette, ne serait-ce que pour les entendre commenter tout ce qu’ils voyaient apparaitre un peu « comme par magie » sur scène durant les noirs servant à changer le décor pour la scène finale, qui se devait d’être spectaculaire.

Et pour être spectaculaire…

Disons que toustes les spectateurices en eurent pour leur argent. Enfin, pas vraiment, l’argent ne serait plus utile à qui que ce soit si tout le monde meurt dans les flammes qui gagnaient l’intégralité de l’édifice.

Ohlala, ils ont vraiment fait fort, les artificiers, cette année… !


S’était d’abord dit naïvement Lionel en fixant le plafond en train de s’embraser. Son visage se décomposa quand les flammes gagnèrent l’intégralité du plafond et que l’ensemble de la salle se mit en branle vers les issues de secours.

Oh, non, mais c’est pas glop du tout, ça !

Comme il n’était pas franchement malin de rester sur place, le quarantenaire se leva et emboita nerveusement le pas à ses voisin.e.s de sièges, mal à l’aise et contaminé par la terreur ambiante. Son siège était non loin de l’allée et le coordinateur fut donc parmi les premiers dehors. Au moment où il s’aprêta à s’écarter du chemin des autres spectateur pour souffler et remettre son cœur en place, un craquement se fit entendre depuis l’intérieur de l’édifice en train de devenir un véritable brasier… Du moins, c’est ce qui allait arriver si les choses continuaient de cette manière. Même à Cayagane, les hivers sont secs et venteux, ce qui n’allait évidemment pas arranger la situation, mais, le plus préoccupant, c’était qu’une grande partie du centre-ville était en bois.

Le temps de se remettre de ses émotions en réalisant à quoi il avait échappé en en tendant d’autres craquements, mesmériser l’espace de quelques secondes vers le chapiteau en train de flamber, Lionel se prépara à suivre le reste de la foule. Mais, après quelques instants de réflexion, il se rapella son grade. Quand même, il ne pouvait se permettre de partir ainsi pour être au chaud chez lui avec un petit verre de Cointreau. Le Milicien réalisa qu’il n’était désormais plus un touriste lambda faisant son petit tour au festival, cela devait être évident, mais il avait un contrat à remplir auprès de la Compétition, en tant que Maître et donc, co-chef de la Milice. Oh, certes, personne ne remarquerait s’il filait à l’anglaise et dans ce genre de cas ça l’arrange bien de se dire qu’il ne manquera à personne, enfin, probablement pas… C’est avec appréhension que Lionel comprit bien vite, dans ces secondes de lucidité (ça l’étonnait lui-même) qu’il ne pouvait se permettre de se défiler. Il allait falloir se retrousser les manches et prêter main forte aux autorités dans cette situation de crise…

Car c’est bien une situation de crise, là, hein… ?

Oh, ça en a tout l’air Lionel, même si on ne sait pas ce qui a déclenché cet incendie, la ville risque de cramer alors ce serait bien de faire quelque chose pour l’empêcher. Pour commencer, il fouilla dans sa veste qu’il avait fort heureusement gardé avec lui et attrapa les balles bicolores de Murasama et Stellaris. L’Amphinobi et le Staross n’eurent pas besoin de beaucoup de temps pour comprendre la gravité de la situation. Ils se mirent tout de suite à l’ouvrage tandis que Lionel cherchait du regard d’autres Miliciens ou Ranger présents dans le coin.

Oh, non, je n’aime vraiment pas être aux commandes… Sirius le fait tellement mieux que moi !

Mais Sirius n’est pas là et il serait temps d’apprendre à se débrouiller seul, même si on chie dans son froc. Franchement, dans l’absolu, Lionel était totalement terrifié à l’idée de ne pas parvenir à gérer cette situation et n’osait même pas penser aux retombées s’il échouait. Certes, cela ne tient pas qu’à lui et il est hors de question qu’il fasse tout lui-même. Apercevoir un groupe de Miliciens en uniforme arrivant au pas de course sur les lieux fit se redresser le coordinateur. En prenant une grande inspiration, le bleu se dirigea vers le petit groupe et leur montra son badge avec un sourire en coin crispé qui voulait surement dire « ne vous en faites pas tout va bien je contrôle mes émotions et je ne suis pas en PLS mentale totale et en roue libre ». Les Miliciens se redressèrent en reconnaissant le chef de la Milice et s’enquirent de savoir s’il avait des consignes venant de l’administration à leur transmettre.

Des consignes… oh, oh, non, j’aurais du m’en douter. Allons, Lionel, le manuel, rappelles-toi le manuel ! Celui avec les schémas et les dessins qui étaient faciles à retenir et qui rappelaient un peu les dessins de ton livre, là, « Phylis la super pompier à la rescousse ! ». Ah ! Tout est plus claire maintenant ! Phylis, je jure sur les rêves que tu as donnés à tant d’enfants, moi compris, que je… bref !

« Il faut qu’on éloigne les civils du périmètre de sécurité… Donc il faut un périmètre de sécurité ! »


En se concertant avec ses collègues, Lionel dirigea son regard vers les « civils » en question. S’il était vraiment détaché et plus spontané il dirait que « c’est un bordel sans nom » : les gens partaient dans tous les sens et les opérations ne pourraient pas se dérouler aussi efficacement sans organisation. Enfin, c’est ce qu’il avait retenu du manuel.

Oui, oui, il faut essayer d’avoir plus d’ordre et… Je crois que je vais m’évanouir.

Pas maintenant, cependant, pas en pleine action avec le cerveau plus en ébullition que jamais et son niveau d’adrénaline au maximum.

« Suivez, euh, la procédure classique ! »


Des mots compliqués, c’est bien, ça. Mais faut les expliquer. Je n'ai aucune idée de ce que je suis en train de faire.

« Est-ce qu’il y a un endroit où les civils peuvent être à l’abri ? »


Un Milicien lui parla d’une salle de fête, assez éloignée du festival. Lionel hocha la tête n’ayant pas vraiment le loisir de faire la fine bouche. Il faudra que ça fasse l’affaire.

« D-d’accord, il faut rassembler les civils et les acheminer là-bas… Donc… Et s’il y a des Rangers, ils pourront aider, je crois… ? »

Ses jambes allaient le lâcher et il avait un peu envie de vomir ses trippes aussi sous le coup des montagnes russe d’émotions fortes. Heureusement, le plus gradé des Miliciens présents (en dehors de lui) prit les choses en main et envoya une équipe s’occuper des civils et une autre, accompagnés de Pokémon, éteindre le feu qui ne cessait de s’étendre plus, détruisant toujours plus de choses sur son passage. Le coordinateur fit signe qu’il resterait dans le coin, en se concentrant sur ses alliés de type eau. Il se sentait plus en sécurité à leur côté et plus sur de lui ici qu’à potentiellement se foirer dans l’accompagnement des civils. Il ne se sentait pas très bien et avait du mal à savoir si les choses s’organisaient petit à petit.

Oh, tout de même, Lionel, tu n’as pas pris un coup sur la tête et tu n’as pas été bléssé… Des bléssés.

Est-ce qu’il y avait des blessés ? Cette nouvelle réalisation amplifia son état de panique. Comment peut-on penser à tout ça en même temps ?! Il y avait des enfants parmi les spectateurs… Et si… Le sang du Milicien ne fit qu’un tour lorsque ses sens, endormis sous l’effet de la poussée d’adrénaline, se remirent en marche. Il entendit les cris et les pleurs, sentit les odeurs de brulé et la chaleur étouffante provoquée par les flammes. Entendre des gamins pleurer et appeler leurs parents ne pouvaient que lui donner des haut-le-cœur, surtout en imaginant ce qu’un être de moins d’un mètre 20 pouvait vivre en étant balancé d’un bout à l’autre de la foule. Murasama se rapprocha de son maitre et A-Tuin, la petite Carapuce, se rapprocha aussi. S’il devait fondre en larmes et faire un malaise, ce serait après, personne n’a besoin de ça en plus actuellement.

Tu vas tenir bon, Lionel, hein… ?

La question restait sans réponse, mais il se remit tout de même en marche. Finalement, il décida de se joindre aux miliciens qui évacuaient les gens du périmètre, puis envoya Murasama et Stellaris prêter main-forte aux équipes occupées à éteindre les flammes à la demande d’une voix féminine qu’il ne reconnut pas sur le coup, préférant se concentrer sur le reste. L’Amphinobi et le Staross se joignirent à la Cheffe Ranger et Lionel et sa petite tortue se rendirent auprès des blessés.

Les pleures ne cessaient pas et Lionel entendit alors sa Carapuce l’appeler et designer un enfant tout seul au milieu de la foule en train de fuir en désordre. A-Tuin n’attendit pas l’approbation de son dresseur dépassé et se jeta entre les jambes des gens pour tenter d’aller chercher le jeune brun. En attrapant la main du jeune humain, la tortue bleu se mit à briller et à grandir pour se changer en Carabaffe. Elle parvint à éloigner un peu l’enfant de la foule qui aurait pu le mettre en danger. Lionel, qui essayait de diriger les gens vers le point de rassemblement sécuritaire, vit son alliée arriver avec l’enfant et faible comme il était, cette vue d’un gamin en détresse lui serra le cœur et lui fit oublier tout le reste.

« Oh, non… Mais qu’est-ce que tu fais tout seul… ? »


Demanda-t-il d'une voix tremblante. De toute évidence, l’enfant était trop paniqué pour expliquer les raisons de sa présence ici tout seul. Où étaient ses parents… ? La Carabaffe s’éloigna un peu pour laisser de l’espace au petit brun.

« Les gens de la Milice et les Rangers vont t’accompagner avec les autres dans un lieu sûr… Tes parents pourront sûrem… ils pourront te retrouver là-bas… d-d’accord ? »


C’est là qu’il craignait de se mettre à fondre en larmes devant un enfant. Dans une telle situation, ça ne serait clairement pas une bonne idée.

Cayagane - 17 février 2024


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Lionel Roque-Lartigue
Lionel Roque-Lartigue
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Sam 23 Fév 2019 - 12:49
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Alois F. Legrand


Event n°2

Le Festival de Cayagane

Alo ? Non, au feu !

Un ballet de couleurs chaudes défilent devant mes yeux. Cayagane est sans conteste une ville charmante dont j'affectionne beaucoup le style, mais ses festivals sont parmi les meilleurs de l'île, aucun doute là-dessus. Lanternes, jeux, promenades entre les stands... Autant d'activités divers et variées et autant de raisons de venir ici à cette période de l'année. Elle n'est pas bien grande, certes, mais ça ne la rend que plus attrayante à mes yeux. Ma Baguin me semble tout à coup très froide comparé à la chaleur, humaine et ambiante, qui se dégage en ces lieux.

« Oooh ! Papa, papa ! Je peux avoir une robe comme ça ? »

Evidemment, je ne suis pas seul. J'aurais eu le droit à deux petites têtes boudeuses si je n'avais pas emmené Noah et Maëlle avec moi. Et bien sûr, cette dernière est surexcitée comme une puce. Le marché en lui-même ainsi que les guirlandes colorées et lumineuses font la joie de ses prunelles bleues. Son frère, également admiratif, est toutefois plus silencieux, perdu dans une contemplation que rien ne semble perturber. Et en observant moi-même tous les préparatifs qui ont été faits pour l'occasion, il aurait en effet été dommage que les jumeaux n'en profitent pas ; surtout qu'ils sont au début de leurs vacances scolaires et qu'ils ont bien mérité de se divertir. D'ailleurs, quelque chose a particulièrement attiré l'attention de ma fille. Avec un regard brillant, elle me pointe du doigt un petit kimono bleu avec des fleurs dessinés dessus.

« On regarde les autres stands, d'abord ? On repassera plus tard, je te le promets. »

Maëlle affiche tout d'abord une mine déçue, avant de se raviser. En me reprenant la main, elle garde quand même quelques secondes ses yeux rivés sur la tenue de ses rêves tandis que nous continuons notre balade au sein du festival. Le marché, heureusement, et si grand qu'il n'est pas trop rapide d'y faire le tour. Nous testons quelques loisirs amusants, montons dans la grande roue suite aux demandes répétées de Maëlle, parlons à deux-trois vendeurs en posant des questions sur leurs produits... Je prends même ici et là de brèves photos de mes enfants en train de jouer avec des cierges magiques. Une petite heure plus tard dans la soirée, on nous annonce un spectacle sur la légende de Regigigas, ou je-sais-pas-quoi. Ma foi pourquoi pas, cela pourrait être sympa. Puis au moins, je suis sûr que Noah adore les spectacles et qu'il ne risque pas de s'ennuyer. Depuis tout à l'heure, j'ai peur qu'il ne s'amuse pas. Il est tellement calme, à côté de sa sœur. Cette dernière ne tient d'ailleurs plus du tout en place et tire par la même occasion sur mon bras et celui de son frère.

« Alleeeez ! On va le rater, sinon ! »

Après qu'une certaine petite brune m'ait accusé d'être 'aussi lent qu'un Carapagos', nous finissons enfin par atterrir au chapiteau avant de nous asseoir aux places libres restantes, prenant mes deux enfants sur les genoux. Bon, je crois que c'est censé être un truc pour les mômes, alors je m'attends pas à grand chose, mais tant qu'ils sont contents... Je vais pas demander plus que ça. Surtout que, quand ça démarre, c'est Maëlle qui se tait la première et doit faire régner le silence pour pouvoir suivre la pièce. Un fait qui m'amuse un peu quand je sais que ma fille est pourtant la première à ouvrir la bouche pour dire à la fois tout et n'importe quoi. Esthétiquement, j'avoue qu'il est joli à regarder le 'pestacle'. Le décor est en harmonie avec les couleurs dont s'est parée Cayagane. La mise en scène fait au moins son effet puisque les jeunes spectateurs ont l'air conquis. Une ambiance qui fait plaisir à voir, car c'est ce genre de divertissement dont nous aurions besoin en ce moment.

Alors la pièce aurait pu continuer, et même se finir, si une odeur de brûlé ne nous avait pas tout à coup sauté aux narines. Sensible à ce genre de senteur que j'ai pu côtoyer de nombreuses fois par le passé, je tourne ma tête de droite à gauche pour essayer de choper le stand qui aurait fait cramé un truc. Mais le brûlé ne vient pas du marché. Son origine se trouve dans le chapiteau. Mais je ne remarque les premières flammes que lorsque les comédiens se mettent à fuir le plateau en criant, rendant la certitude que le feu qui se propage de plus en plus ne font pas partie du script. Ils sont bientôt suivis par les civils qui s'empressent de plier bagages dans une panique totale grandissante.

« Wouahou ! Ils ont fait du feu !
- Non, ce n'était pas prévu, quelqu'un a déclenché un incendie ! Venez, il faut partir !
- Mais.. ! »

Mon aînée ne comprend pas bien la situation, croyant qu'il s'agit encore d'effets spéciaux. Ou voulant le croire, du moins. Mais je ne lui laisse pas le choix, et elle finit par saisir elle-même la situation. Tétanisé, Noah lâche un hoquet de surprise avant de se coller contre moi en tournant la tête de tous les côtés. Je sens ses jambes trembler, tandis que sa sœur ne tarde pas à réaliser peu à peu que l'incendie se propage à une vitesse alarmante. Il faut dire que la plupart des stands sont faits avec du bois, alors ça n'arrange pas tellement nos affaires.

« Allons nous mettre à l'abri, et vite ! »

Maëlle ne répond pas mais s'empresse de venir me prendre la main, perdant aussitôt son assurance habituelle, tandis que je fais monter son frère sur mon dos. Je le sens contre moi qui se met à paniquer intensément. Il s'accroche d'une manière féroce en s’agrippant à mes vêtements comme si sa vie en dépendait ; et leurs vies dépendent en effet de moi, surtout à l'heure actuelle où je dois trouver un lieu pour qu'ils soient en sécurité. Déjà, heureusement, les Miliciens présents et quelques Rangers ont eu le réflexe de sortir des Pokémon pour commencer à éteindre ou étouffer les flammes. Je suis alors docilement les civils qui sont redirigés vers un endroit où ils échapperont au feu, pressé d'éloigner mes enfants de cet enfer. J'ignore pour le moment les cris affolés et autres sanglots qui résonnent à mes oreilles car je ne peux pas m'en occuper pour le moment. Mon instinct me pousse d'abord à protéger les jumeaux et cette pensée me fait presser le pas, sans me rendre compte que Maëlle, de son côté, ne peut esquiver les pleurs qu'elle entend. Ils la stressent, la rendent nerveuse. Ses yeux voient défiler l'incendie et les gens qui courrent pour s'en détacher, la faisant serrer davantage ma paume. Mais tout à coup, je la sens tirer sur mon bras.

« Papa !.. Papa !
- Pas maintenant, Maëlle, il faut y aller !
- Mais Papaaa ! »

Je ne l'écoute pas. Je ne peux pas actuellement. Je sais que je lui ai promis de revenir lui acheter quelque chose mais je n'ai pas le temps pour ça, il faut qu'elle le comprenne. Néanmoins, je ne m'attendais pas à ce qu'elle aille jusqu'à me mordre la main qu'elle tenait avant de la lâcher brutalement. Choqué, je m'arrête et la fixe avec une incompréhension totale. Je devine alors que ce n'est pas pour un caprice qu'elle tente d'attirer mon attention.

« J'ai vu Axel ! Il est tout seul !
- Quoi ?.. »

J'accorde que je mets un peu de temps avant de comprendre. Le nom de Axel, sur le coup, ne me dit rien. Ou plutôt, je ne fais pas tout de suite le lien avec le fils de cet éleveur chez qui je commande mes fruis et légumes mais que mes enfants apprécient bien.
Oh !.. Ce Axel là.
Je relève la tête pour tenter d'apercevoir leur jeune ami aux cheveux hérissés, mais la pagaille ne rend pas la reconnaissance évidente.

« Papa, là-bas ! Monsieur Miyano n'est pas avec lui ! »

C'est Noah qui dirige mes yeux en me pointant du doigt ce qui semble être la silhouette d'un enfant, et je pousse un « ah ! » pour confirmer que je le reconnais un peu, même de loin.

« Faut qu'on aille l'aider !
- Attends, Maëlle ! »

Bon, trop tard. L'inconscience l'a gagné à partir du moment où elle a aperçu son camarade seul. Ou plutôt, accompagné d'un Carabaffe dont j'ignore l'origine. Je peux comprendre, mais ça reste très dangereux qu'elle parte comme ça sans moi. Bien évidemment, je la rattrape avant que nous constations que Axel a été rejoint par un adulte. Son père ?.. Non, rien à voir avec l'Hôte de Pension. Mais plus nous nous rapprochons, plus je reconnais le quarantenaire qui s'est approché du petit garçon. La présence du Carabaffe s'explique alors tout à coup.

« Axel !
- Lionel ! »

Nous rejoignons le Maître Coordinateur ainsi que le gamin. Mes yeux se posent sur ce dernier avant de faire le tour des environs, mais comme le disait Maëlle, le tuteur de Axel n'est nulle part dans les environs. Il lui est peut-être arrivé quelque chose. Ma fille salue d'ailleurs son jeune ami, soulagée de le revoir. Elle oublierait presque sur le coup le chaos qui nous entoure tant elle se raccroche à notre présence et celle, surprenante, du hérisson brun. Mon attention quant à elle est tournée vers Axel, puis sur mon supérieur Milicien.

« Il est vraiment tout seul ? Où est son père ?.. »

Pas là, visiblement. Peut-être se sont-ils perdus de vue... Je grimacerais presque en pensant à l'inquiétude qui doit ronger le géniteur de l'enfant à l'heure actuelle.
Peut-être qu'il a des ennuis...
Je finis par pousser un bref soupir, avant de faire descendre Noah de mon dos et de les diriger, lui et sa sœur, vers l'adulte le plus âgé.

« Vous aimez les enfants ? Je vous en confie deux de plus. »

Les concernés me regardent avec stupéfaction et désemparement.

« Papa !
- Ne vous en faites pas, Zingaro est là, il saura vous protéger. »

J'esquisse un sourire se voulant rassurant afin de les convaincre. J'aurais pu rester avec eux et envoyer Lionel à ma place, puisqu'il est plus calé sur le terrain que moi (en théorie) mais je sais à quoi ressemble l'Hôte de Pension, contrairement à mon collègue, et ce dernier... me paraît bien blanc, aujourd'hui.
Après avoir déposé de brefs baisers sur les têtes des jumeaux, je me redresse pour parler à Lionel.

« Il doit bien y avoir une zone protégée des flammes. Je suis désolé de vous imposer ça, mais je m'en remets à vous pour les guider jusque là-bas. Nous vous retrouverons plus tard. »

Enfin, je me penche vers Axel, car il saura peut-être m'aider.

« Je vais aller chercher ton papa, mon bonhomme. Tu sais où je peux le trouver ? »

Pour avoir senti à de nombreuses occasions mon sang ne faire qu'un tour quand l'un de mes enfants était en danger, je peux bien comprendre le sentiment qui doit s'emparer du père d'Axel alors que ce dernier doit être tout autant terrifié de ne pas être qu'en présence de gens qu'il connait. Et encore, même si nous nous voyons de temps à autre, nous ne sommes pas des proches du gamin ni de son parent. Je le laisse donc me donner quelques indications qu'il peut m'offrir avant de sortir de leurs Poké Balls mon Lamantine et ma Strassie. L'un permettra d'éteindre les flammes avec son eau, l'autre les étouffera avec des pierres. Naminé est, en plus, concernée par le sort de son vieil ami, j'en suis persuadé. Je salue Lionel ainsi que les enfants, tandis que Maëlle relève sa tête vers le Coordinateur.

« T'es sûr que t'es le vrai Zingaro ?.. Je t'imaginais plus grand. »

Je ne suis pas si proche que ça du Roque-Lartigue, mais je n'ai pas le choix que de lui faire confiance pour aujourd'hui. Pour ma part, j'ai une mission, et je compte la mener à bien.

« Ne vous en faites pas, ça va bien se passer. »

C'est la dernière phrase que je leur lance avant de m'éclipser. En laissant Dante et Naminé ouvrir la voie avec leurs attaques qui atténuent un peu le feu autour de moi, je me précipite vers l'origine de l'incendie, retrouvant le chapiteau (ou du moins ce qu'il en reste) et commence mes recherches. Ce n'est qu'à ce moment que j'aperçois d'ailleurs le drapeau qui s'est formé au sommet de la scène. Je ne devine le motif qu'en plissant les yeux, et aussitôt, je vois rouge.
Dites-moi que c'est une plaisanterie !
Si c'est une blague, elle est loin d'être drôle, et je fulmine déjà, ne portant pas bien les Monarchistes dans mon cœur de base. Ces prétendus élus de Regigigas !.. Mais ce n'est pas le moment de m'énerver contre ça. Je discerne quelques minutes plus tard, près de moi, deux corps debout l'un contre l'autre qui semblent avoir du mal à marcher. Plein d'espoir, je m'en rapproche, avant que Strassie me devance en partant tout à coup comme une furie vers les ombres que je distingue derrière les flammes. Je la suis, confiant.

« M'sieur Miyano !.. M'sieur Miyano ! »

Elle a reconnu en effet celui qui fut son dresseur autrefois et je le remarque également, accompagné d'une Jungko. Un Pokémon qui n'a pas grand chose à faire au milieu de l'incendie et qui me tire une mine perplexe, avant d'observer la démarche étrange qu'ils ont. Peut-être que la femelle Plante est blessée ?.. Je m'approche d'eux tout de même, laissant Naminé les saluer d'abord et Dante nous rattraper.

« M'sieur Miyano ! Nous avons retrouvé Axel, il va bien, et... Vous êtes blessé ?! »

Ce n'est pas son Pokémon, qui a un problème. C'est lui. Il s'appuie en effet sur son alliée et se déplace avec une difficulté assez évidente pour que je devine la douleur qui doit le traverser.

« Laissez-moi vous aider, je vais vous mener jusqu'à lui. »

Je lui propose mon aide sans savoir s'il va vraiment l'accepter. Je ne sais pas si on peut dire que nous avons même ne serait-ce que le début d'un lien amical. Cela ne me dérangerait pas de connaître un peu mieux mon producteur, mais nous sommes vraiment très différent. Toutefois, je ne pouvais décidément pas le laisser se débrouiller seul avec son gamin qu'il a perdu, surtout qu'il est blessé. Normal, dirait-on, cela fait désormais parti de mon boulot de veiller sur les civils, et même de façon générale il faudrait vraiment être le dernier des connards finis pour laisser crever les gens comme ça.

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Un résumé si t'es sage:
Alois F. Legrand
Alois F. Legrand
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Dim 24 Fév 2019 - 20:16
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Natsume Enodril-Miyano

Festival de Cayagane

Au feu les pompiers y'a l'chapiteau qui brûle
Axel ne sait plus ce qui se passe. Il n'a même pas trouvé le pokémon qu'il cherchait mais il comprend très bien, à l'instant, qu'il est en danger. Que son tuteur soit absent lui fait peur autant pour lui-même que pour le plus vieux, quand il se souvient du bruit horrible qu'avait fait sa jambe et de son air sonné, perdu, inquiétant par la clarté de sa confusion. Il avait dit que tout irait bien, mais pour l'instant, ce n'était pas le cas, alors ses jambes avaient lâché et sa gorge aussi : ses cris irritent sa trachée, le brûlent, mais il n'arrive pas à les arrêter. La peur lui tord le ventre, lui secoue les tripes, frigorifie ses muscles et gèle ses pieds. Il faudrait courir, ou s'éloigner, il le sait, mais si il le faisait, ne serait-ce pas risquer encore davantage que son tuteur ne le retrouve pas... ?

Ses bras se crispent autour de son thorax, comme si il espérait le protéger d'une façon ou d'une autre. Les yeux fermés, il s'étrangle entre deux pleurs, les jambes tremblantes et les doigts animés de frissons. Il fallait que quelque chose touche sa main pour qu'il ouvre d'un seul coup les yeux, les iris écarquillés et les épaules tendues, l'attention fixée sur le Carapuce qui venait de s'approcher. Sa bouche s'ouvre en même temps que ses yeux, complètement collés sur la silhouette croissante devant lui, prenant de plus en plus la forme d'un Carabaffe. Un pokémon qu'il connait pour l'avoir vu, une fois, à la télé, et parce que Samaël disposait de sa version évoluée, aussi. Admiratif, il suit sans protester une seule seconde, émerveillé par le reptile aquatique et sa nouvelle apparence.
Ce dernier venait de l'emmener devant un homme qu'il ne connaissait de nulle part, mais qui, visiblement, était son dresseur ; du moins, c'était ce qu'Axel comprenait plus ou moins dans sa tête. Malgré tout, il ne peut s'empêcher de ressentir une certaine méfiance bourdonner dans sa poitrine, et, les yeux plissés, il considère l'adulte avec un air antipathique, les traits bougés en une expression morne. Axel espère bien, par son apparence un peu austère, qu'il a bien appris en copiant celle que Natsume fait devant des gens qu'il n'aime pas trop, « intimider » suffisamment pour qu'on ne lui cherche pas d'ennuis. Car oui, par un effet plus ou moins prévisible lié à son éducation, il ne se méfie pas tant des pokémon, mais les autres bipèdes de son espèce, en revanche...

En dépit de cela, le plus vieux ne lui semble pas « effrayant ». Ou du moins, il a l'air d'être aussi sûr de lui qu'une brindille sous l'effet d'un ouragan, alors Axel relâche un peu ses défenses, ses épaules s'abaissant très légèrement. Ses propos n'ont pas beaucoup d'intérêt pour lui ; après tout, tout ça, c'est du conditionnel. Ce n'est pas sûr. Ce n'est pas maintenant. Et c'est bien tout ce qui compte à ses yeux, lui faisant même ouvrir la bouche avec ce qui pourrait être pris pour de l'insolence si ce n'était pas une forme sincère d'inquiétude.

« Mais il peut pas, il... ! »

Axel ne sait pas trop ce qu'il a, dans les faits. Il sait juste que ça fait mal, et que ça le ralentir ou l'immobilise au moins partiellement, alors il veut l'exprimer, plus préoccupé par le moment pour le sort de son tuteur que par le sien.
Il est interrompu par un cri de son prénom, qui lui fait subitement relever la tête, reconnaissant immédiatement les voix qui l'ont interpellé. Surpris par l'arrivée soudaine des Legrand, il marmonne bêtement leurs prénoms, confus et perdu tout à la fois. Cela commence à faire beaucoup de choses à retenir pour lui et il sent, dans son ventre, que l'anxiété continue de croître. Les événements se suivent, vite, très vite ; Axel ne comprend pas très bien, mais de ce qu'il voit, monsieur Legrand va laisser Noah et Maëlle avec le monsieur qui tremble un peu des genoux. Une idée qui ne lui déplaît pas des masses : l'enfant n'a encore une opinion très développée du champion de Baguin, mais il est à ses yeux une figure plus connue et donc plus rassurante que celle du deuxième adulte. Une grimace au visage, il observe d'un air impuissant la séparation entre ses amis et leur père, se retenant de protester sous l'effet d'une crainte qu'il n'identifie pas immédiatement. De toute façon, il a mieux à faire : comme le fait de confier au blond tout ce qu'il sait et qui pourrait l'aider à retrouver son tuteur.

« Le chapiteau ! On était là-bas, et... »

Et tout s'était mal passé. Les images reviennent d'un seul coup dans sa tête. Déglutissant, il ravale un reniflement, déterminé à « arrêter de pleurer juste un peu car sinon c'est pas clair quand je parle ». Au moins, il se sentait un peu soulagé de savoir qu'un adulte à peu près fiable (enfin de loin, en vrai il n'en savait rien), allait partir chercher sa figure de parentèle. Cela ne l'empêcha pas, toutefois, de ressentir un certain malaise en le regardant partir : il résista difficilement à l'envie de l'accompagner, et ce fut la question de Maëlle qui détacha son regard de la silhouette éloignée du blond.
Curieux, il cligna des yeux quelques instants, avant que ces derniers ne deviennent ronds comme des soucoupes quand il comprit enfin l'identité de l'homme « un peu peureux » avec qui ils avaient été laissés. Oh, il le connait assez bien, celui-là, puisqu'il ne se gêne jamais pour le détailler avec attention quand vient le moment d'aller regarder épisodes de la compétition à l'heure du goûter. Il est un peu déçu, sur le coup, de la réalité des faits ; comme dit Maëlle, ils ont tous l'air plus grand à la télé. Toutefois, une question brûle ses lèvres, et il ne peut pas s'empêcher d'ouvrir la bouche, une expression de neutralité parfaite sur son visage.

« … Mais dis, à l'école ils disent que tes cheveux c'est pas des vrais, c'est des mensonges, hein ? »

Enfin, ça, et, après avoir tourné timidement la tête vers les autres enfants, il baissa légèrement les yeux, avant de marmonner ces quelques propos.

« … J'suis content que vous alliez bien. »


Merde. Merde, merde, merde. Je sens ma poitrine se contracter et mes poumons s'emplir de petites aiguilles douloureuses.  Mes doigts tremblotent. Ma poitrine s'emplit d'un courant glacé qui semble aller jusqu'à geler les os de mes pieds. Mais quel crétin ! Comment est-ce que j'ai pu.. ?! Une amertume noire me prend violemment la gorge, répandant une infecte sensation de nausée dans ma bouche et mes tripes.
Je dois me calmer. Laisser la crise se former et me faire perdre mes moyens, comme je sens que cela va arriver, ne me mettra pas en position avantageuse. Je sens en outre les doigts de Kae se resserrer sur mon épaule et son regard feinté me détailler ; son inquiétude, toutefois, n'est pas le plus grand de mes problèmes à l'heure actuelle. Elle connait mon rapport au feu, aux cris, de femmes et d'enfants, plus particulièrement. Je ne prends donc pas son croassement vif comme une forme de condescendance, mais plus comme une tentative de sa part de me rappeler à terre si jamais j'étais déjà dévoré par l'angoisse. Je le suis. Sincèrement. Je crois, toutefois, que l'adrénaline joue suffisamment son effet pour que je ne tombe pas dans les pommes et m'efforce de me relever pour essayer de distinguer la silhouette d'Axel quelque part. C'est juré, je vais finir par acheter un porte-bébé.

J'entends une voix, toutefois, que je ne parviens pas à distinguer tout de suite. Il faut quelques instants à mes yeux embrumés (vous savez, ça vous flingue un peu la perception, la douleur) pour se rendre compte que je la connais. Enfin, pas énormément non plus ; les quelques contacts que j'ai avec Legrand se limitent à de rares coups de téléphone (et encore j'ai tendance à prétendre être absent pour laisser Yann s'en charger car les appels me mettent mal à l'aise) ou à des contrats signés, c'est tout. Enfin, oui, bien sûr, quand ses gamins viennent voir Axel, Haru ou que Naminé rend visite, il arrive qu'on se croise, et encore. D'ailleurs, en parlant de Naminé, je reconnais sa petite silhouette brillante et ouvre de grands yeux surpris quand cette dernière se glisse vers moi.

« Nami... ? »

Marmonner bêtement comme si j'étais quasi mourant n'a pas un grand impact sur ma situation, mais je dois avouer que la voir maintenant réchauffe davantage ma poitrine que ce que j'aurais cru. Je suis... Je suis content de la voir, mais là, actuellement, j'aurais aimé la savoir en sécurité. Elle l'est, je m'en doute bien, ne serait-ce qu'en voyant Legrand débarquer peu de temps après. Toutefois, j'ai été rendu trop peureux par l'absence d'Axel pour ne pas jeter des coups d'oeil nerveux à la Strassie.
En parlant d'Axel, toutefois, un soulagement immense s'abat dans ma poitrine quand il m'explique qu'il sait où il se trouve. Oh bon sang, je vais finir par faire une attaque cardiaque, je vous le jure. Je me laisse aller à une exhalation lourde, me sentant toujours tremblotant et faiblard, mais moins effrayé. Beaucoup moins, tout à coup. Je crois que je ne serai pas totalement à l'aise avant qu'il soit en sécurité devant mes yeux, mais je peux faire avec.

« … Il va bien ? »

Ma question est rhétorique. Il me l'aurait dit, si ce n'était pas le cas, et je ne fais que me rassurer comme je le peux. Kaede, de son côté, m'aide à me relever davantage ; je n'ai pas vraiment envie d'avoir l'air aussi affalé et pathétique devant quelqu'un d'autre. Je l'ai vu sourire, d'ailleurs, à la vue de Naminé, ce qui explique sans doute qu'elle soit aussi peu méfiante envers le coordinateur.
Coordinateur dont la proposition me tire un rictus un peu désabusé. Je manque de hocher négativement de la tête, car je suis bien incapable de me dire 'oh bah oui j'ai besoin d'aide' même quand c'est clair comme de l'eau de roche ; toutefois, je sens très bien le moment où Kae relâche légèrement la pression et me laisse retomber, provoquant un éclair de douleur dans toute la jambe et me faisant pousser un violent juron. Purée, ça fait mal. Bon, bon, d'accord, je vais ravaler ma fierté et me faire aider. En ravalant ma salive, je le laisse faire, quoique je ne peux pas m'empêcher de me dire que tout de même, je suis un sacré incapable.

« C'est bon. Je vais survivre, c'est juste un os fracturé. »

Mes exhalations lentes et difficiles ne doivent pas rendre tout ça crédible, mais c'est bien vrai. C'est juste très pénible, à l'heure actuelle. Je me doute d'ailleurs que je ne suis pas le seul dans cette situation. Sans trop que je sache pourquoi, l'esquisse d'un rictus jaune se dessine sur mes lèvres, et j'arrive à marmonner une phrase d'un ton bas, un peu piteux.

« Il y en a d'autres qui sont plus en danger que moi, vous savez. »

J'ai... J'ai du mal à ce qu'on m'aide, oui. On ne va pas faire un long débat sur le sujet puisque c'est aussi vieux que le monde lui-même, mais quand j'ai ainsi le nez dans la misère humaine, c'est dur de ne pas y penser. J'entends les autres crier, le bois brûler, je sens la panique, la peur, tout un ensemble de choses qui me nouent le ventre. Tout ça pour.... Mon regard se perd durant quelques instants vers le drapeau qui s'est élevé au dessus du chapiteau.

« Vous pensez que ce sont... ? »

J'ai parlé sans réfléchir ; je ne sais même pas si c'est une vraie question. Toujours est-il que mon ventre se tord en y pensant. Je pensais que les « accidents » de ces temps-ci n'étaient que des hasards, mais... Mais je crois que ce n'est plus vraiment le cas.


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Event n°2


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Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Dim 3 Mar 2019 - 22:32
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Silas C. Fisher

TLe Festival de Cayagane

Event no°2
Pendant quelques instants, il ne sait plus où il se trouve. Il s’est perdu dans un monde incandescent là où il n’y avait que rire et légèreté quelques instants plus tôt. Quel tour du sort les a menés là, si seulement il savait… Silas Fisher n’a pas la trempe des héros surchargés de muscles et de bravoure que l’on a le loisir d’observer dans les films hollywoodiens. Devant ces effets spéciaux bien réels, le garçon n’a qu’un seul réflexe : l’immobilité totale. La peur le paralyse alors que les cris se déversent autour de lui. Il tente de retracer ses pas dans sa tête, de voir à quel moment cette tragédie a pu se produire. Il se souvient du jeu des acteurs, mais après tout le reste n’est que chaos et destruction. Et cela le ramène six ans plus tôt à un autre moment de sa vie déterminé en quelques fractions de secondes. Dans un brutal rappel, le jeune homme sent son bras s’embraser d’une douleur qui n’a rien à voir avec l’incendie qui sévit autour de lui. La souffrance fantôme lui tire un grognement intense, le réduisant quelques secondes à une masse confuse, trempée et sueur et à la respiration sifflante. Dans son malaise, il est tombé à genoux, s’écorchant par le fait même la peau sous le tissu. La douleur s’estompe progressivement, le laissant épuisé et avec de bien mauvais souvenirs en tête. Il lève un regard désespéré vers le chapiteau qui crépite, les yeux embués et désespérés.

Il n’est pas taillé pour les tragédies. Pas pour aider. Il n’a jamais été fort, il n’a jamais prétendu l’être. La panique a fait naître des tremblements indomptables sous sa poitrine. Il ne peut qu’observer, impuissant et figé, les renforts arriver. Ces dresseurs expérimentés ne semblent même pas craindre le danger. Certains se précipitent à l’intérieur, contre toute raison. Et lui, il est là, presque incapable de respirer en raison de la fumée, mais aussi de bouger pour s’en sortir. Faudra-t-il vraiment que l’un d’entre eux ne vole à son secours? Silas jette un regard vide vers l’horizon de flammes avec cette sensation dans sa poitrine, familière. Il l’a connue quelques années auparavant à son réveil brutal sous les décombres après les séismes ayant secoué Amanil. Encore une fois, il se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Il n’entend plus rien que le cillement à ses oreilles. Ce n’est pas son corps qui menace de l’abandonner mais plutôt tous ses sens. Derrière lui, il y a un hennissement qu’il perçoit à peine.

Il réagit seulement après avoir été soulevé de terre par une force incroyable. Remis brutalement sur ses pieds, Silas observe autour de lui, pantois et confus. Il surprend alors le regard d’un cheval qui le surplombe en taille, expirant profondément par ses naseaux. Silas attrape par réflexe son museau qu’il caresse en ayant reconnu Ellaria, tout juste évoluée en le voyant en mauvaise posture probablement. Beaucoup d’autres de ses Pokémon les accompagnaient. Où se trouvent-ils maintenant? L’éleveur réalise que le statut quo n’est pas une option. Il doit aider parce qu’il en a le pouvoir, sans entrer dans les clichés de Spiderman (de toute manière l’eno-syrien n’y connaît absolument rien). Au-delà de cette capacité, le brunet en a le désir. Il a bénéficié d’une aide il y a un moment. C’est son tour de rendre la pareille. Il entend d’ailleurs un appel non loin, par une femme qui semble en charge de toute l’opération. En se mordillant nerveusement la lèvre, l’Hôte de Pension fait signe à la Bourrinos qui le suit pas à pas. Silas tousse, déjà affecté par la fumée, mais cela ne le fait pas reculer.

«Eu-euhm? M-moi j’ai un Bourrinos et un Marill…»

Sa voix lui paraît si petite, même à lui-même. Il ne veut pas être un poids. Il veut vraiment aider. Son poing se serre et il relève les yeux vers la femme pour planter son regard dans le sien.

«Nous allons aider. Vos ordres seront les nôtres.»

Humblement, Silas pose sa main sur sa poitrine puis décoche la balle de Zaki à sa ceinture. Le Marill, sitôt voit le feu, se met aussitôt à asperger les flammes d’une eau qui crépite au contact des flammes. Pour ce qui est la Bourrinos, elle se place près de son dresseur en utilisant Mur de Fer pour créer une protection autour des humains rassemblés là. La femelle entreprend ensuite de lancer des gerbes de boue sur le feu. Son dresseur se retourne prudemment vers la femme aux cheveux rosés en cherchant son approbation. Si elle lui demandait de s’en aller, il le ferait.

Résumé:

(c)Golden

Silas C. Fisher
Silas C. Fisher
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Mar 5 Mar 2019 - 21:27
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Lionel Roque-Lartigue

Le festival de Cayagane
Event N°2
Il aimerait vraiment être plus sûr de lui pour que le jeune brun se sente moins en danger dans la situation actuelle. Lionel n’est pas étranger au fait qu’il est difficile de convaincre un enfant lorsqu’on a pas le contrôle de soi-même, surtout dans ce genre de situation où rien ne va très bien. Une fois que le plus jeune était arrivé à sa hauteur, Lionel se dit que se concentrer sur le gamin serait probablement la meilleure chose à faire pour éviter de céder à la panique en s’éparpillant sur ce qu’il y a à faire. De plus, le petit n’avait surement pas envie de rester ici à attendre, ni d’être tout seul pour aller s’abriter. Rien d’étonnant à ce qu’il n’ait pas de réponse de la part du gamin qui devait être complètement retourné par les évènements et il n’est jamais très intelligent dans ce genre de situation de reprocher son manque de réaction à un enfant. Afin de s’emplir de courage et de rassembler le peu d’assurance qui restait encore en lui, le quarantenaire inspira profondément et posa un genou à terre pour se mettre à une hauteur plus ou moins équivalente à celle du brunet, laissant un peu d’espace aussi, comme de toute manière, A’Tuin était présente pour le réconfort. L’enfant semblait d’ailleurs beaucoup plus à l’aise avec la Carabaffe que face à Lionel et de toute façon le coordinateur craignait trop d’empirer les choses pour se montrer trop tactile ou insistant.

« N-ne t’inquiètes pas, je voudrais juste… euhm… te mettre en sécurité et t’aider à retrouver tes parents ou… » Le plus jeune ne bougeant pas, l’adulte déglutit en réfléchissant à ce qui paralysait le gamin (à part qu’un inconnu pouvait l’intimider) et s’imagina que peut-être, le petit était bléssé. « Tu as mal quelque part ? »

Demanda-t-il finalement et il en profita pour essayer de poser sa voix par la même occasion. Il était coordinateur, il travaillait dans le monde du show-buisness et des apparences, il savait jouer un rôle et c’est là-dedans qu’il devrait puiser en ce moment… Il redeviendrait le Lionel totalement terrifié une fois qu’il serait seul et que la situation ne sera plus aussi grave.

Avant qu’il ne puisse reprendre la parole ou entendre une réponse à ses propos, des voix retentirent et se rapprochèrent. Il s’était concentré sur celles-ci plus que les autres cris, car il lui avait semblé entendre son prénom au milieu du chaos. Il ne s’était pas trompé en voyant Aloïs accourir vers eux avec deux enfants (probablement les siens ?). Le blondin et la brunette semblaient connaitre le petit protégé d’A’Tuin, comme il connaissaient son prénom et que « Axel » se laissa approcher par eux. En soupirant de soulagement, même si toujours pas franchement rassuré, Lionel se redressa pour aller vers Aloïs.

« Aloïs ! Ça fait plaisir de voir un visage famil-- »


Ce n’était pas vraiment le moment d’échanger des politesses et le Baguinois prit de cours son collègue en lui posant des tas de questions à la suite.

« … Les enfants… ? Oui, je.. hein, quoi ?! »

Bégaya-t-il, incapable de faire le tri dans les informations que lui envoyait le champion. Puis il comprit en voyant le grand blond s’éloigner et ses enfants s’alarmer de son départ soudain.

M’occuper d’eux ? Mais Aloïs et ces enfants ne veulent pas que je… ! Si ?! A quoi pense-t-il ?! Est-ce qu’il me fait si confiance que ça, je n’ai pourtant rien fait  qui pourrait lui faire croire que je pourrais être digne de… Ohlalala !


Lionel resta muet comme une carpe et la bouche entrouverte, incapable d’aller aussi vite que l’enchainement auquel se livra l’autre coordinateur. Il devait avoir l’air très bête et ne pigeait toujours pas bien tout ce qui se passait, toutes les informations qu’il retint c’était qu’Aloïs devant aller chercher quelqu’un et qu’il le chargeait d’amener les enfants à l’abri. Bien assez d’informations, donc. Mais il restait encore dépassé devant le départ de son collègue.

« Hé, mais ! Alo-- Aloïïïïïïïïïs… ? Mais où est-ce que vous allez comme ça… ah ! Il est trop loin maintenant… Héhé. »


Accompagné de son rire nerveux, Lionel sentit son épaule tressauter nerveusement avant de revenir à la réalité. Trois paires d’yeux étaient en train de l’inspecter avec intensité, pendus à ce qu’il dirait ensuite. Oui, c’est lui l’adulte (même si on aurait des raisons d’en douter), c’est à lui d’être responsable. Il se rappela soudain les interrogations de la brunette et les récits d’Axel au sujet de son père et il fit quelques liens : probablement que c’était lui, que le Baguinois était parti chercher. Lentement, le cerveau de Lionel faisait le tri et maintenant qu’il commençait à « digérer » ces nouvelles informations et qu’il avait une mission plus claire à régler, le coordinateur sentit qu’il s’était un petit peu apaisé. En reprenant son inspiration tranquillement, évitant de trop fixer l’étendard doré aux motifs caractéristiques flottant au-dessus du chapiteau.

Si c’est vraiment eux… il ne faut pas rester dans le coin.

Il posa un genou à terre pour s’adresser aux enfants, esquissant un geste pour qu’ils s’approchent.

« Hm… Oui, oui, c’est moi, ma grande, on me dit souvent que je suis plus impressionnant sur scène avec mes costumes, haha ! »

Il força un de ses sourires candides de façade. C’était assez naturel pour lui, depuis le temps. Petit à petit, il parvint à se fondre dans son rôle et à garder son sourire. Ses tremblements se calmèrent plus vite aussi. La question d’Axel le perturba momentanément, mais dans son « rôle » actuel, il savait déjà quoi répondre.

« Ahahaha... Bonne question Axel ! Je t’expliquerais tout quand nous serons à l’abri ! »

Intérieurement, il hurlait de désespoir :

Aaaaaaaaaaaaaaaaaah noooooon je sais que je n’ai presque plus rien sur le caillou alors que j’ai encore essayé une de ces lotions censées être « miraculeuses » du Docteur Romulus ! Qu’est-ce que je viens de promettre à cet enfant ?!

« Bon, les enfants… »


Il redevint un peu plus sérieux, en gardant son sourire qui lui permettait d’être un tout petit peu plus à l’aise. Il savait que la situation était urgente mais presser les enfants de manière trop insistante pourrait les stresser plus qu’il ne le sont déjà probablement.

« Je vais vus emmener à la salle des fêtes, vous serez à l’abri et Aloïs et le papa d’Axel vous rejoindront ensuite ! Restez bien près d’A’Tuin, on va suivre les gens là-bas. »

Dit-il en inspirant une nouvelle fois, comme il sentait qu’il avait de nouveau des palpitations désagréables dans la poitrine et que ses tremblements risquaient de revenir. Lionel se releva finalement en désignant aux enfants le groupe de personnes en train d’être acheminées vers la salle des fêtes. D’un geste de la main, il intima aux trois enfants de passer devant lui et jeta un dernier regard en arrière avant de partir, ce qu’il n’aurait pas dû faire car il revit l’étendard Monarchiste qu’il avait déjà pu voir aux nouvelles lors des évènements récents de l’île rocheuse et que son regard passa sur plusieurs blessés et le chapiteau en flammes toujours en train de crépiter.

Du courage, Liolio, il est temps d’avancer !

S’urgea-t-il en pensée avant de commencer à marcher en évitant de se presser ou de s’affoler. En apercevant Murasama et Stellaris à l’ouvrage quelques dizaines de mètres plus loin, il leur adressa un signe de main en leur faisant comprendre qu’il serait bientôt de retour. Et pour ne pas céder à la panique, Lionel avait toujours eu un truc assez utile qu’il tentait de perfectionner depuis des années : parler.

Je suppose néanmoins que poser des questions sur le spectacle et leur demander si ça les a amusés est totalement exclu, hein… ?

« Alors, vous êtes copains avec Axel, tous les deux ? Comment vous vous appelez ? »


Ce serait plus simple de savoir comment les deux enfants Legrand s’appelaient en cas de soucis. Lionel ne savait pas que le champion coordinateur de Baguin avec des enfants de cet âge… Il lui semblait qu’il devait y avoir très peu de différence entre eux, d’ailleurs mais il ne pouvait pas vraiment se rendre compte non plus, c’était un peu flou.

Ses quelques questions lui servaient à meubler et essayer de détendre un peu les enfants et pour lui, à penser à autre chose qu’à son désir d’aller se mettre en PLS dans un coin pour pleurer en mordant sans son mouchoir en tissu tel un personnage frustré de shoujo old-school. Heureusement, A’Tuin était d’une grande aide tandis qu’elle fanfaronnait et faisait des grimaces pour amuser les plus jeunes, ce qui permettait à Lionel de ne pas en faire trop et de souffler quand les enfants ne regardaient pas dans sa direction. Ils s’éloignaient petit à petit du chaos et des cris mais le Milicien ne se sentait pas apaisé du tout pour autant. Sa tête bourdonnait encore et il se sentait infiniment stupide et inutile… Enfin, au moins, il aura peut-être un peu aidé trois enfants et c’était déjà bien mieux que ne rien faire. Mais il savait qu’il ne pourrait en faire plus, là où sa place devrait surement être dans le feu (huhu) de l’action, car il n’était simplement pas en état et pour ça, il se sentait faible.

« Oh, regardez, c’est la salle des fêtes ! »

Il désigna le grand bâtiment neuf aux grandes vitres d’où filtrait des lumières et dont les entrées accueillaient des dizaines de personnes. Ce coin de la ville était plus calme et en se retournant, Lionel voyant que le feu était assez loin. Il se sentait rassuré que ça n’ait pas l’air de s’étendre plus que ça, mais sentir sa gorge se serrer en voyant les flammes éclairer le ciel d’un rouge-orangé lugubre. Il amena les enfants vers un coin d’herbe dans le petit parc entouré par des grandes grilles bordant le bâtiment, là où étaient assis d’autres groupes de personnes ayant été évacués.

Maintenant… Je me demande où en sont les deux papas…

Même s’ils ne peuvent pas aller plus vite que la musique, Lionel aimerait bien qu’ils ne tardent pas trop, car il n’allait peut-être pas faire tenir le masque trop longtemps. Il serait aussi bon que tous ces gens puissent boire quelque chose et le coordinateur se dit qu’il était temps de s’informer auprès de ses collègues miliciens.

« Je reviens tout de suite, restez un peu avec A’Tuin. »


Dit-il en restant souriant aux enfants. En allant vers un officier de la Compétition, il remarqua qu’ils étaient nombreux dans le coin, certains avaient aussi sorti leurs Pokémon et se tenaient sur leurs gardes à l’entrée du petit parc. Le Milicien lui déclara, visiblement tendu que pour le moment, la priorité était mise sur l’évacuation et la recherche des personnes à l’origine de l’incendie, comme personne n’avait encore été attrapé. Cela ne rassura pas Lionel qui n’avait pas envie que d’autres incendies se déclarent ailleurs dans la ville. Il décida de retourner avec les enfants après avoir informé son collègue (clairement plus par politesse que par zèle) qu’on le prévienne s’il pouvait se rendre utile pour quelque chose, mais il fut assez royalement ignoré.

Ah, oui, je sais, je reste un bouffon malgré tout.

En revenant vers les enfants, il retrouva A’Tuin jouer un autre de ses numéros. Il soupira en restant debout non loin d’eux et surveilla les nouveau arrivants… Il y avait de moins de monde qui arrivait, probablement qu’Aloïs et le père d’Axel ne tarderaient plus trop.
Cayagane - 17 février 2024


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Lionel Roque-Lartigue
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Mer 6 Mar 2019 - 1:36
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Alois F. Legrand


Event n°2

Le Festival de Cayagane

Alo ? Non, au feu !

On ne peut pas dire que l'Hôte de Pension et moi soyions très proches. Nos enfants s'entendent bien, mais la relation entre nous est assez neutre, si ce n'est non hostile, en tout cas. Même qu'il m'arrange plutôt bien. J'ai eu longtemps l'espoir de pouvoir m'organiser un petit jardin personnel, mais je me suis rapidement rendu compte du travail que cela impliquait, et je ne me suis pas senti capable de le fournir avec ma situation actuelle. C'est bien plus facile de sortir un peu d'argent pour payer des fruis et légumes frais à un tiers expérimenté. Cela m'est arrivé, déjà, de devoir collaborer avec des gens que je n'apprécie pas vraiment, notamment pour des affaires d'échanges. Je sais reconnaître le talent et le travail bien fait dans ce genre de domaine, et si Miyano n'est pas quelqu'un de très bavard ou sociable, il prend énormément soin de son potager et traite ce qu'il fait pousser avec énormément de soin. Je me demande juste parfois comment il fait pour qu'aucun Pokémon ne vienne massacrer son dur labeur, mais j'imagine qu'il doit avoir l'habitude ; c'est son métier, après tout. Tant qu'il ne se mette pas à me menacer avec une fourche, j'imagine qu'on peut s'entraider l'un l'autre. Je n'ai de toute façon aucune raison de le détester, de base. Il semble assez réservé et mystérieux, ce qui attire un peu de ma curiosité aussi je dois l'avouer. Enfin de toute façon ce n'est pas le sujet du jour. Je suis juste soulagé qu'il soit encore vivant ; je n'aurais pas des cendres à ramener à son enfant. Lorsqu'il me demande l'état de ce dernier, d'ailleurs, je fais un mouvement affirmatif de la tête pour lui confirmer qu'il est en sécurité. Je n'ose pas imaginer ce qui se serait passé s'il était arrivé malheur à son petit garçon. Arceus merci, toutefois, nous avons pu le récupérer, et il se trouve entre les mains de Zingaro qui, je l'espère, saura quoi faire pour protéger les gamins.

Finalement, la Jungko qui l'accompagne (qui doit être la sienne, puisque ce n'est pas la première fois que je la vois) semble placer sa confiance en moi et me laisse tout le poids de son dresseur. J'ai connu pire, alors ce n'est pas un problème ; d'autant plus que Naminé, très inquiète, tente de m'aider comme elle peut. Je ne peux m'empêcher de grimacer toutefois quand il énonce la blessure qu'il s'est faite. Erf... Cela doit être assez douloureux à supporter ; et pourtant, il ne chigne même pas. Quelque part, je n'en suis pas si étonné. Je n'aurais rien dit s'il avait eu besoin d'exprimer sa douleur, mais on dirait que c'est le genre à encaisser sans rien dire. Quand même, ça sera pas trop pratique pour son travail, une jambe temporairement en moins... Enfin, c'est pas le moment de penser à ça. Le plus embêtant c'est les flammes dont nous sommes entourés. Si elles se rapprochent encore, j'ai peur que nous ne soyons pas assez rapides pour les esquiver. J'espère que les attaques roches de Naminé suffiront à les étouffer. Elle y met en tout cas une sacré énergie pour nous protéger du feu ; une détermination qui m'attendrit l'espace d'un court instant, avant que de nouveaux crépitements et la voix de l'autre ne me fassent quitter ma brève contemplation.

« Ce n'est pas un concours, vous savez. »

Des gens à sauver, il y a en des tas. Il y en aura toujours. À l'heure actuelle, surtout, nombreux sont les personnes qui attendent probablement d'être secourues. Mais je ne peux malheureusement pas me dédoubler. Il a fallu faire un choix et je l'ai fait, pour des raison qui ne tiennent qu'à moi. Mon métier de Milicien me pousse à devoir aider le plus grand nombre, mais vu les renforts qui se sont déployés, je ne doute pas non plus que le reste sera pris en charge par mes camarades. Que ce soit de la Milice ou des Rangers, d'ailleurs, puisque j'aperçois des tenues de style Elixirien dans le lot de ceux qui tentent d'éteindre le feu. Comme attendu, toutefois, pas un seul Monarchiste suspect semble vouloir se montrer. Vu l'étendard qu'ils ont dressé, j'aurais souhaité une plus grande visibilité de leur part, au moins, mais ce n'est pas dans mon état actuel que je pourrais en chasser, de toute manière.

« … C'est probable, si ce drapeau trône aussi fièrement. Mais ce n'est pas le plus urgent pour le moment. »

Je dirais même que c'est le cadet de nos soucis, là, même si je bouillonne évidemment en pensant à ce qui s'est déclenché ce soir, tandis que des tas d'enfants étaient réunis au même endroit. Provoquer un incendie où y'a des tas de gamins susceptibles d'être touchés... Faut être quelle ordure pour oser un truc pareil, sérieux !

« J'espère que nous serons assez ce soir pour sauver tout le monde. En attendant, vous sachant ici, je ne pouvais me permettre de vous abandonner. De plus... »

Je ne vois pas pourquoi il devrait minimiser son sort. Le fait qu'il considère son cas comme peu grave n'arrangera pas la gravité des incidents alentours. Je sais bien que ma main n'est pas celle qu'on désire voire tendue le plus, mais comment aurais-je pu ne pas soutenir l'éleveur ? Je n'ai pas oublié, en outre, que nous partageons tous les deux un point commun et que c'est ce qui nous permet le plus souvent de nous réunir.

« Moi aussi, j'ai des enfants, vous le savez... Il était impossible que je ne ramène pas son papa à Axel. Je lui en ai fait la promesse. »

Je ne laisse personne crever sous mes yeux quand j'ai les moyens d'agir. Ce serait complètement immoral, d'autant plus que cela fait partie de mes responsabilités, désormais. Je ne m'imaginais pas du tout retourner auprès d'Axel pour lui dire que je n'ai pas trouvé son père ou que, pire, ce dernier est décédé dans les flammes de manière extrêmement douloureuse. Il avait l'air de se faire tellement de souci... Ce qui est normal en soit quand on établit une relation saine de père-fils, mais... Je ne peux pas non plus prendre mes exemples pour acquis, je sais que les familles peuvent fonctionner très différemment les unes des autres.

« Je ne sais pas quel type de relation vous entretenez avec votre fils, mais il s'inquiétait beaucoup pour vous, ça se voyait. »

C'était à fendre le cœur. Il faudrait en même temps ne pas être très humain pour pouvoir rester de marbre face aux sanglots déchirants d'un enfant. J'espère juste qu'ils auront bien vite fait de trouver un abri en nous attendant. Pour l'heure, je dois continuer à nous frayer un chemin.

« Naminé, Pouvoir Antique ! »





C'était une surprise, de revoir Axel ici, mais une bonne. Maëlle et Noah se sentent tout de suite moins seuls. La compagnie de Zingaro n'est pas extrêmement dérangeante car Alois leur a déjà dit de nombreuses fois qu'il s'agissait de son 'patron' pour résumer la situation et qu'ils ont tous deux une confiance aveugle envers les Miliciens. Si leur père y est, c'est qu'ils doivent faire le bien, se disent-ils, car jamais l'idée inverse pourrait leur venir à l'esprit pour le moment. Noah n'arrive pas à être tout à fait à l'aise sans la présence de son père, alors il vient chercher réconfort auprès de sa sœur et de l'autre enfant qui lui est familier. Ce dernier finit d'ailleurs par avouer son soulagement quant à leur état : une confession qui attendrit le cœur de Maëlle et, plus discrètement, de son jumeau qui n'est pas habitué à ce qu'on lui déclare de telle marque d'affection quand il ne s'agit pas de membres de sa famille. Cela suffit pourtant à faire sourire la petite fille qui s'approcha doucement pour enlacer Axel. Naturellement spontanée, elle n'aurait pas hésité à le faire de manière plus brusque si elle ne connaissait pas son frère : elle a cependant pu voir à de nombreuses reprises par son biais que tout le monde n'était pas forcément réceptif à ses élans tactiles soudain. Cela a pris du temps pour qu'elle l'apprenne, mais ce n'était pas en vain puisqu'elle n'a réussi à se maîtriser pour ne pas être trop brutale avec le petit Miyano. Un peu plus en retrait, Noah se joindrait bien au câlin si sa timidité ne lui jouait pas des tours. Il faut que Maëlle l'inclut par un mouvement du bras pour que, finalement, il en fasse partie aussi. Les mots de leur ami ont au moins redonné de l'enthousiasme à l'aînée.

« T'en fais pas, on va le retrouver, ton papa ! »

Sa peur est visible mais elle fait ce qu'elle peut pour ne pas y céder. Les deux adultes les rejoindront, elle en est persuadée ; elle ne sait juste pas à quel point l'incendie qui ravage Cayagane peut être dangereux. Religieusement, ils suivent Zingaro ainsi que ses instructions comme si c'était Alois lui-même qui les donnait. Au bord des larmes, Noah attrape la main de sa jumelle qui elle, prend celle d'Axel. Elle serait trop effrayée de perdre en plus l'un ou l'autre maintenant que son papa a disparu dans le feu. Les enfants ne comprennent pas tout mais heureusement le Carabaffe du Maître les guide jusqu'à cette fameuse salle des fêtes où d'autres personnes se réfugient déjà.
Lorsque Zingaro se remet à parler, les deux Legrand ne comprennent pas tout de suite qu'il s'adresse à eux, comme si leurs pensées étaient ailleurs. Il faut dire que l'agitation les chamboule un peu, mais l'intérêt du Coordinateur ravive la parole de Maëlle, si bavarde d'ordinaire.

« Bah oui on est copains ! Même qu'il me laisse toujours jouer avec sa peluche de Ptéra quand je viens ! Pas vrai, Axel ? »

Encore une fois, elle tente de faire dévier la conversation pour qu'ils oublient un peu tous temporairement le danger qui les menaçait. Pour une fois, c'est Noah qui répond le premier, avec une anxiété certaine.

« Je... Je m'appelle Noah.
- Et moi c'est Batman ! »

L'intervention rapide de sa sœur a le mérite de lui faire les yeux ronds comme des soucoupes.

« M-Maëlle !..
- Bah quoi, c'est vrai ! J'ai le droit d'être Batman si j'veux ! »

C'est son papa qui lui avait dit qu'elle avait le droit de vouloir se faire appeler comme elle voulait si ça lui faisait plaisir, alors elle prend ses paroles au pied de la lettre. En outre, depuis qu'elle regardait le dessin animé, elle était une grande fan du chevalier noir.

« Tu vas voir, mon papa il est super fort, il va ramener avec monsieur Miyano ! En plus, il m'a dit qu'il avait appris plein de trucs à Zingaro et que c'est grâce à lui que Zingaro est devenu Maître ! »

Bon, ça, c'était un peu un mensonge que le Champion Coordinateur avait sorti pour plaisanter, mais sans penser que sa fille le prendrait encore au sérieux alors qu'il lui avait bien précisé qu'il s'agissait d'une blague. Cela plaît sans doute à la brunette de dire que son géniteur est quelqu'un d'important, même si c'est surtout son regard de fille à papa qui parle. Une manière comme une autre aussi de distraire un peu son ami aux cheveux en pics qui n'a pas l'air très rassuré par la disparition de son tuteur, ce qui est on ne peut plus normal. De plus, si Maëlle le traite comme un 'grand' de son âge, elle n'oublie pas qu'il reste un peu plus petit et qu'il faut donc qu'il soit bien entouré. La fillette de neuf ans est elle aussi inquiète sans trop se rendre compte de la dangerosité des flammes de l'incendie. Pour elle, son père est son idole : il ne peut rien lui arriver. Un optimisme (ou une illusion) que n'arrive pas à partager son frère. La présence d'Axel, de sa sœur et du Maître Coordinateur tendent à calmer un peu sa nervosité, mais il ne peut pas s'empêcher de venir chercher l'approbation de l'adulte pour se rasséréner quand celui-ci revient vers eux après s'être absenté, les laissant seuls avec son Carabaffe. Si Maëlle s'émerveille des prestations de la grosse tortue, Noah n'arrive pas calquer son aise sur le sien. Il cherche du regard l'adulte au teint bronzé. Puis doucement, il tire un peu sur son vêtement pour tourner son attention vers lui.

« Monsieur Zingaro, ils vont revenir, hein ?.. »

Ses grands yeux gris-bleu s'éclairent d'une lueur craintive qui espèrent trouver des réponses pour le soulager auprès du plus expérimenté de tous. Il ne connaît pas le Maître personnellement mais il assiste plus discrètement à certains de ses Concours. Il est à la fois perplexe et admiratif de l'aisance naturelle avec laquelle le Coordinateur sait se montrer au public pourtant nombreux à chacune de ses performances.

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Un résumé si t'es sage:
Alois F. Legrand
Alois F. Legrand
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Mar 12 Mar 2019 - 1:39
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Lionel Roque-Lartigue

Le festival de Cayagane
Event N°2
Ces enfants ont beau avoir l’air adorables et être franchement courageux malgré les évènements, Lionel a du mal à trouver l’envie de rire avec eux. Occupé à ruminer dans ses pensées pour trouver ce qui le contrariait autant au-delà du fait qu’un incendie probablement criminel qui a fait des blessés et peut-être des morts, c’est plutôt traumatisant à vivre, le coordinateur se contenta d’afficher un sourire attendri aux plus jeunes. Ah, il aimerait bien être Batman, en ce moment, oui. Il l’avait mal pris quand Mercy avait dit qu’il aimait se prendre pour un super-héros mais il fallait bien admettre qu’il aimerait parfois avoir le courage et l’assurance de ces personnages qui foncent sans hésitation apparente pour aider les gens… Probablement est-ce parce qu’on est pas vraiment capables de ce genre de comportements excessifs, qu’on les apprécie tellement et qu’on veut les prendre comme modèles, ces super-héros. Du moins, Lionel en sera toujours incapable, lui.

Car je suis un lâche et car je suis totalement inutile. A part pour servir de baby-sitter, on dirait. Ca, au moins, je m’en sors décemment.


Le coordinateur ne peut se retenir de sourire en coin d’un air désabusé en levant les yeux au ciel, se retenant de rire jaune. Inutile de continuer de se mentir, cela fait un but de temps que cette vérité lui tourne dans la tête et que cela a été renforcé par les paroles de Samaël et de Roxane. Il ne voulait pas y penser, mais c’était forcé que cela lui revienne en plein visage lorsque la situation tournerait au vinaigre. Après tout… on l’avait prévenu. Enfin, ce n’était surement pas ses parents qui l’avaient prévenu, eux, ça les avait bien arrangé qu’il aille fanfaronner à se prendre pour un sauveur du « peuple », surtout quand ils avaient besoin de se racheter une image. Mais cela revient au même. Lionel le savait, qu’il n’était qu’utilisé en tant que Maître, au fond. Aujourd’hui, la réalisation de sa propre impuissance a un gout des plus amer, mais une fois encore…

C’est ma faute d’avoir fait la sourde oreille quand on me disait que je devrais plus m’impliquer.

Ce manque d’implication faisait qu’il était pris de court lors de ce genre de « mauvaises surprises » en situation de crise et ne savait plus quoi faire. Il fallait toujours être préparé, il le savait, mais repoussait l’échéance. Enfin, il pourrait continuer longtemps à se flageller mentalement. Il entendit tout de même les propos de Maëlle, qui le laissèrent muet de surprise pendant quelques instants. Lionel n’avait pas vraiment le cœur à avoir un fou rire comme il en aurait probablement eu un dans un contexte plus « normal », mais les propos de la brunette, tandis qu’ils s’installaient dans le parc, lui tirèrent un soupir amusé et un sourire en coin sincère.

« Oh, vraiment !  Hé bien oui, sans sa recette de macarons, je ne serais probablement pas allé aussi loin, hm-hm ! »


Le quarantenaire ne pouvait pas s’empêcher de se demander ce qu’Aloïs avait bien pu raconter, si c’était vrai. Maëlle avait quand même le chic d’avoir de bonnes réparties pour son âge et de lui faire un peu oublier le reste l’espace de quelques instants. Si les choses se calmaient et qu’il s’en rappelle après (et qu’il a encore assez le moral pour ça, ce qui serait étonnant, car il allait plutôt passer les prochaines semaines à faire boudinette et à pleurer sans sa couette) Lionel s’amusera à demander plus de détails au champion de Baguin. Remotivé à garder son sourire de façade, le coordinateur resta muet dans les minutes qui suivirent, en surveillant les enfants en train de s’amuser avec la Carabaffe. Si Maëlle semblait plus à l’aise, il ne pouvait pas en dire autant d’Axel et Noah. Ce dernier avait l’air plus soucieux et s’approcha du coordinateur, le faisant se détourner un instant de sa surveillance fixe des civils qui continuaient de venir à l’abri. Les propos du blondin ne l’aidèrent pas à se débarrasser du nœud lui serrant la gorge. Bien entendu, comme Noah, Lionel était inquiet. Mais en tant qu’adulte, il ne pouvait céder à la panique ou dévoiler son inquiétude en public.

« Ne t’en fais pas, Noah. »


Forçant un sourire qui se voulait rassurant et calme (il ne savait pas si c’est de cela que ça avait l’air, vu de l’extérieur), Lionel posa un genou à terre pour être à la hauteur du Legrand. Ce n'est pas qu'il n'est pas sincère avec ce qu'il s'apprête à dire, mais plutôt qu'il a peur de dévoiler à Noah qu'il est au moins aussi terrifié que lui.

« Je pense que ton Papa veut aussi vous revoir le plus vite possible, je suis sûr qu’il ne va pas tarder ! »


Je ne serais pas non plus contre l’idée de les voir revenir le plus vite possible, moi… Et aussi, rentrer à la maison, ce serait bien. J’espère que Murasama et Stellaris s’en sortent aussi.

« Il va revenir avec le Papa d’Axel et vous pourrez bientôt rentrer à la maison. Tu sais, Aloïs, enfin, ton père n’a pas été nommé champion pour rien ! »


J’aimerais pouvoir en dire autant, héhéhé. Haha. Hm.


Cela va sans dire qu’il espère sincèrement qu’il n’est rien arrivé à son collègue et au père d’Axel. Car il ne sait pas combien de temps encore son expression souriante tiendra.
Cayagane - 17 février 2024


LIS-MOUAH:
Lionel Roque-Lartigue
Lionel Roque-Lartigue
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Mer 13 Mar 2019 - 17:36
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Regigigas
LE FESTIVAL DE CAYAGANE




Au centre-ville
Les forces jointes des Rangers, Milicien et des civils volontaires sur place parviennent à ralentir la propagation des flammes dans le centre-ville et les rues traditionnelles. Néanmoins, les langues de feu continuent de se propager trop rapidement par les guirelandes et d'un stand traditionnel à l'autre et de gagner d'autres bâtisses... Puis, soudain, le chapiteau termine de s'affaisser sur lui-même, ranimant le brasier où la catastrophe avait débuté.

Aux abords de la ville
Si le personnel compétent présents sur place ce soir travaillent d'arrache-pied pour mettre les civils à l'abri à la grande salle de fêtes, la panique règne toujours parmi la foule regroupée sur les pelouses. Tous les yeux sont rivés vers les hauteurs du centre ville, de cette position, les flammes ne semblent pas faiblir et les habitants réclament d'être rassurés sur ce que va devenir leur ville après cette catastrophe. Nombre d'entre elleux sont assoifé.e.s et demandent à avoir accès à quelque rationnement, mais la priorité est à la securisatin de toustes, bien que le personnel de l'hopital le plus proche ait été appelé pour s'occuper des quelques blessés, non majoritaires.

L'arrivée des renforts
Globalement, la situation s'améliore, mais trop lentement au gout des personnes à l'action et de celles en attente de bonnes nouvelles. C'est alors que deux silhouettes aviaires venant des montagnes surgissent dans le ciel. Leurs ombres se détachent sur le ciel assombri par la fumée et rougi par les flammes. Rouge et bleu, les deux grands "oiseaux" tournoient puis se séparent, allant chacun d'un côté, le rouge vers le centre-ville, le bleu vers la salle des fêtes.

Plus téméraire, Latias atterrit au milieu du centre-ville en flamme et balaye les environs de son regard affûté, son sourire ne faiblissant pas malgré la dimension dramatique des événements. Avec une attaque tourniquer, le Pokémon aviaire rouge commence à humidifier les environs, puis passe sans peur parmi les humains et les Pokémon, présentant son dos à certains d'entre elleux, proposant de les emmener au dessus des flammes pour y lâcher de nouvelles cascades aquatiques.

Le pacifique Latios, pour sa part plus timide, vole un moment en rond au-dessus de la salle de fêtes, donnant un nouveau spectacle plus rassurant et apaisant aux personnes attroupées dans le coin. De sa position, le légendaire volant bleu lança plusieurs puissantes ondes télépathiques, visant à rassurer les civils sur l'avancée de la situation dans le centre-ville, tout en restant en communication directe avec sa sœur rouge. Puis, l'agile messager descendit vers les humains sur la pelouse puis, plus farouche, se dirigea vers les blessés, de manière à calmer leurs douleurs grâce à ses pouvoirs psychiques.

Avec l'aide des deux Légendaires, les civils, les Compéteux et les Elixiriens semblent reprendre confiance... mais, le combat n'est pas encore gagné !

Résumé:
Regigigas
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Jeu 9 Mai 2019 - 21:52
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Natsume Enodril-Miyano

Festival de Cayagane

Au feu les pompiers y'a l'chapiteau qui brûle

Sincèrement, je n'ai pas très envie de réfléchir longtemps à ce que ce drapeau peut vouloir dire. D'une part, la douleur ne m'a jamais rendu particulièrement intelligent et d'autre part, hormis ma frustration de me rendre compte du fait que je ne comprends strictement rien à la situation, je ne crois pas que cela me serve d'y réfléchir bien longtemps. Si j'avais esquissé un sourire désabusé face à la remarque de mon interlocuteur (bah oui c'est pas un concours mais très clairement y'a d'autres pommes dans le pommier, enfin), il n'empêche que je dois avouer qu'il a raison. Nous avons d'autres chats à fouetter.
Je cligne des yeux face à ce qu'il dit, un peu étonné. Bon, c'est mélodramatique, certes, mais... Mais je peux saisir ce qu'il dit. J'ai un peu du mal, bizarrement, à m'entendre être défini comme le « père » d'Axel, bien que ce soit la façon que nous ayons de nous présenter aux yeux des autres. Disons surtout que j'ai du mal à admettre que ça ne me dérange pas. Dans tous les cas, il a raison. Sans doute aurais-je fait la même chose ; ça m'aurait enquiquiné que ses gamins se retrouvent paniqués à l'absence de leur paternel. Arceus, il doit être mort d'inquiétude, à l'heure actuelle... Mais quel crétin je fais, sérieusement !

La suite me noue ma gorge. Nerveusement, je détourne le regard, n'arrivant pas à exprimer quelque chose qui ferait sens avec ce qui se brouille dans mon ventre. Je me doutais qu'il s'inquiéterait, mais... Mais je ne sais pas, c'est différent de l'entendre de quelqu'un, je suppose. Me sentant penaud, je me contente de grimacer inutilement, oubliant temporairement la douleur qui continue de me lancer dans la jambe. Bon, il sera toujours temps de s'excuser plus tard, je suppose... ?
La Strassie nous fait progresser lentement, mais j'aperçois des ombres colorées passer dans le ciel, et je crois mal voir, au début. Après tout, avec la fumée et mon état, il ne serait pas impossible que ma vision ne soit pas claire, mais... Non, je ne rêve pas. Ils sont rapides, tant est si bien que j'ai besoin de plisser les yeux pour les distinguer clairement, confus quant à ce qu'ils pourraient vraiment être. Il faut que quelques gouttes d'eau tombent au dessus de nos têtes et que je puisse enfin en reconnaître la silhouette pour que j'ouvre de grands yeux, la bouche un peu ouverte. Mon expression passe de la surprise au désabus.

« … Je rêve, où je vois un Latias... ? »

Entre ça et Kyogre, je suis gâté, ces temps-ci...
La pensée est sarcastique, mais remarquez que ça commence à être un peu beaucoup. Je n'ai pas l'énergie de m'interroger sur la proximité de ces apparitions, mais je vous avoue que ça me travaille un peu. Je ne rêve pas, toutefois ; c'est bien un Latias qui vient nous porter secours, ou du moins, je l'interprète comme cela. Je ne vois pas vraiment en quoi une attaque Tourniquet ne serait pas une forme d'aide, car il faudrait alors me faire avaler qu'il s'agissait de la plus belle des coïncidences.  C'est déjà ça, on va dire... ?


Le garçonnet n'arrive pas à bouger sur le moment lorsque la plus âgé vient l'enlacer, un peu étonné. Il ne déteste pas les câlins, après tout, mais il a toujours un instant de réticence quand il ne s'agit pas des bras de l'éleveur ou de sa grand-mère. Il sait bien, toutefois, qu'il a le droit de refuser quand il ne veut pas ; Natsume avait suffisamment insisté là-dessus, et il ne se faisait jamais prier pour grogner très verbalement dès lors que l'on l'enquiquinait trop longtemps là-dessus. Toutefois, à l'heure actuelle, ce n'est pas ce qu'il désire. Bien au contraire, puisqu'il serre son amie contre lui avec une certaine maladresse, non sans se rappeler qu'il devait « faire attention à ne pas faire mal », comme lui avait dit mamie plusieurs fois. Il ne se plaint certainement pas lorsque Noah est intégré, esquissant même le début d'un sourire timide. Il a toujours peur, quelque part, que le blondinet ne l'aime pas beaucoup de par son caractère distant, mais il est rassuré de voir que ce n'est pas le cas et renifle maladroitement, les yeux humides.

Il ne s'éloigne certainement pas de bien loin lorsque les deux autres enfants s'éloignent et expliquent la situation à l'adulte censé les surveiller (mais Axel avait un peu l'impression qu'il n'était pas très doué pour ça). Il se sent toutefois flatté de ce qu'il entend et il esquisse un grand sourire, le visage plus léger.

« O-ouais ! »

Et c'est que sa peluche de Ptéra, ce n'était pas tout le monde qui pouvait l'avoir : il s'agissait même de l'une de ses favorites, fait qui n’avait sûrement pas été aidé par l'affection et l'admiration sincère qu'il ressentait pour celle du compagnon de son père. Il ne s'attendait pas à être aussi clairement désigné comme un « copain », néanmoins, ne serait-ce que parce qu'en général, ça ne se passait pas vraiment comme ça avec les autres gamins de son âge. Il se garda de faire un nouveau commentaire, ne souhaitant pas être rétrogradé, et les laissa donc discuter ensemble, plissant un peu les yeux face à cet afflux qu'il ne saisissait plus vraiment, au bout d'un moment. Mais bon, c'était souvent comme ça avec les jumeaux, donc il ne se gêna pas pour regarder ailleurs et se demander, mine de rien, ce qui se passerait si la salle venait également à prendre feu. Sans doute que ce ne serait pas très drôle, se dit-il d'un air contemplatif en gardant les yeux portés vers l'extérieur.
Enfin, du moins, jusqu'à ce que quelque chose ne passe dans son champ de vision. Curieux et perplexe, il esquissa une moue incertaine durant plusieurs secondes. Il n'aurait pas aimé dire une bêtise, mais il était presque sûr qu'il n'était pas en train d'imaginer ce qu'il voyait et qu'il ne se trompait pas dans son identification, si bien qu'il se retourna soudainement, sautillant sur place. Son sourire s'était fait ridiculement grand, si bien qu'il aurait presque pu se faire une luxation de la mâchoire, à la vitesse à laquelle il allait.

« O-oh ! Oh, c'est un Latios, je l'ai vu dans mes livres ! » »

Déjà, d'autres adultes se mettaient à parler fortement et rapidement, probablement préoccupés par ce qu'ils entendaient. Perturbé par le message télépathique qu'ils reçurent, l'enfant resta interdit pendant de longues secondes. C'est-à-dire qu'au rythme où allaient les choses, il en arrivait à des conclusions assez rapides, précipitées. Et probablement que sa vision un peu trop glorifiée de la réalité n'aidait pas, par ailleurs. Les sourcils froncés, il porta son regard vers Zingaro, un peu perplexe.

« Vous avez des Latios, à la Milice ? Samaël il m'a pas dit ça !  » »

Oh, il allait bouder, si tel était le cas !


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Event n°2
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
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Sam 8 Juin 2019 - 3:14
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Alois F. Legrand


Event n°2

Le Festival de Cayagane

Alo ? Non, au feu !

Je me retiens de tousser, mais je sens que mes yeux et ma gorge me brûlent un peu. La fatigue me prendrait tout entier si je n'étais pas empli d'une énergie nouvelle à l'idée de revoir mes enfants. C'est presque incroyable comme on a l'impression qu'une force surhumaine nous entoure dans les moments critiques. Sans doute est-ce ça, l'instinct de survie... Dans tous les cas j'espère bien que Miyano en a à revendre autant que moi parce que je n'ai pas très envie qu'il meure et qu'il laisse un gamin derrière lui. Je ne m'entends pas spécialement mal avec l'éleveur, mais même si c'est pas mon meilleur copain, je ne souhaite pas qu'il crève et je ne tiens pas à revenir bredouille auprès d'Axel. Il compte probablement sur moi, puisque je suis celui qui est parti à la recherche de son papa. Naminé fait pourtant tout ce qu'elle peut pour éloigner les flammes de nous même si la chaleur nous étouffe. Je vois bien qu'elle se donne à fond. La voir se démener autant me donne envie d'avancer moi-même et c'est ce que je fais, désireux de ne pas rendre ses efforts vains et surtout de ne pas la trahir non plus ; je sais qu'elle tient au dresseur qui m'accompagne. Ou plutôt que moi j'accompagne, puisque je le porte actuellement. Si le feu semble progressivement et légèrement perdre en intensité, la Strassie arrive à bout de ses forces et se fatigue rapidement. J'hésite à la rappeler dans sa ball. Mais si je le fais, elle va m'en vouloir longtemps. Mais je ne peux pas non plus risquer qu'elle se retrouve en grave danger. En grimaçant, je m'apprête donc à la renvoyer jusqu'à ce qu'une présence nous survole et qu'une ombre passe tout près de nous, me faisant sursauter et esquisser un brusque mouvement sur le côté. Mon cœur bat la chamade sous l'anxiété tandis que je crains qu'une menace ne plane au-dessus de nos têtes. Toutefois, l'Hôte de Pension relève à son tour le regard vers le ciel et croit reconnaître la créature qui survole l'incendie. Il me faut néanmoins plusieurs secondes avant de réaliser ses propos.

« Qu-Quoi ?! Latias ?! M-Mais c'est... »

Impossible, voudrais-je dire. Je n'ai jamais vu de Pokémon légendaire de mes propres yeux, mais je sais qu'il y en a quelques uns qui passent à Enola. Je pense à Sulfura, je pense à Kyogre... Je ne les ai aperçu qu'à la télévision quand ils se sont montrés, mais je n'ai pas eu besoin de bien plus pour croire que ce n'était pas des faux. Cependant, c'est peut-être présomptueux de penser tout de suite à un Latias, même si... Même si la forme dans la fumée est effectivement très ressemblante. Pendant que je me pose la question, je sens tout à coup sur moi une fine pluie nous surprendre venant d'en haut. Et, à mon grand étonnement, le Pokémon dissimulé dans la fumée se dévoile soudainement et descend sur terre pour se poser... juste devant nous. Les yeux ronds, je fixe bel et bien un Latias en face de nous qui se rapproche avec son sourire confiant légendaire. Il esquisse un mouvement de la tête en notre direction pour nous demander de monter sur son dos. Si en temps normal je serais resté interdit devant la situation et surtout cette étrange apparition, mon inconscient parle pour moi et je bouge mécaniquement vers l'oiseau rouge et blanc avant de m'y installer et de déposer mon camarade le plus délicatement possible. Enfin, je rappelle Strassie, l'esprit plus serein, et nous décollons du sol sur le dos de Latias. Un soupir de soulagement m'échappe quand nous nous éloignons de l'incendie. Le Pokémon sauveur continue de projeter sur le feu une pluie censée apaiser le brasier. Bientôt, d'autres oiseaux le rejoignent dans sa course. Des Pokémon Vol, quand ils n'ont pas d'attaques Eau, transportent des Pokémon de ce même type pour les laisser calmer les flammes. Je dois avouer que nous respirons mieux depuis que Latias nous a pris en charge. En un rien de temps, ce dernier nous dépose d'ailleurs devant le refuge improvisé en nous guidant de pensées positives par l'intermédiaire de la télépathie. Puis, il s'envole de nouveau, sans doute pour aider d'autres personnes. Je veux pouvoir lui exprimer ma gratitude, mais je n'arrive à prononcer aucun mot tandis qu'il s'en va déjà. Sans doute que demain je réaliserai mieux ce qui s'est passé ce soir, mais pour le moment, je veux juste retrouver ma famille. Alors une fois devant le centre, je descends doucement Miyano et l'aide à se déplacer jusqu'au centre où la population s'est abritée. Si tout s'est bien passé, avec un peu de chance, Zingaro sera là avec les enfants, sains et saufs.




« QUOI ?! Vous avez des LATIOS ? Papa il m'a rien dit ! C'est pas juste !.. Mais c'est qui, Samaël ?.. »

Surpris par le ton de sa sœur, Noah en oublie son envie de pleurer très fort. Mais il faudra qu'il se retienne jusqu'à ce qu'ils rentrent car l'excitation de sa jumelle arrive à lui faire penser à autre chose. Les deux enfants sont en réalité très inquiets pour leur père, mais ils expriment leur anxiété de manière bien différentes. Maëlle veut rester optimiste en toutes circonstances. Le petit blondinet, de son côté, a la gorge nouée depuis tout à l'heure. Mais lorsque deux silhouettes familières entrent dans son champ de vision, les yeux s'écarquillent.

« Papa ! »

L'appel inattendu de son jumeau attire la brune dans sa direction, et s'empresse de pointer du doigt les deux adultes qui arrivent.

« Ouais ! Regarde, Axel ! Mon papa il a ramené ton papa ! J't'avais dit que c'était le plus fort ! »

Fière, elle s'empresse de rejoindre Noah qui colle déjà son géniteur à peine sont-ils revenus. En voyant Lionel, Alois échange un regard avec lui avant de désigner l'éleveur mal en point.

« Zingaro ! Il est blessé, est-ce que... Y'a quelque chose sur lequel il pourrait se reposer ? »

Une autre ombre passe près d'eux. Un Latios, cette fois. Devant les murmures choqués de la foule, le Pokémon bleu se dirige vers Natsume avant de se poser juste devant. Sans attendre de réaction de la part des concernés, le Pokémon légendaire se penche alors en avant pour apaiser la douleur de l'Hôte au niveau de sa blessure. Muet, Alois regarde avec émerveillement le processus en même temps que les jumeaux qui ouvrent de grands yeux admiratifs face à la scène. Tandis que le Champion installe l'éleveur pour qu'ils ne restent pas debout, le visage du Coordinateur se tourne vers son aîné pour lui exprimer sa reconnaissance.

« Merci de vous être occupé des enfants. Ce n'était pas très correct de ma part de vous les lâcher d'un seul coup comme ça. »

Il savait qu'il ne les confiait pas à n'importe qui sur le moment, mais cela avait été si rapide qu'il s'était demandé après coup s'il avait réellement bien agi. S'il apprécie Lionel, il n'en est pas proche au point de ne même pas se poser la question de savoir si oui ou non il peut lui confier la prunelle de ses yeux. Pourtant... Cela avait été fait de manière précipitée mais sans aucun retour en arrière. Il n'avait pensé qu'à secourir l'asiatique et rien de plus.

« C'est vrai que vous avez des Pokémon légendaires à la Milice, papa ? C'est Axel qui l'a dit ! »

À moitié en train de lui faire un câlin, à moitié en train de tirer sur son pantalon pour attirer son attention, la fillette offre à son père un regard plein d'espoir, comme s'il s'attendait forcément à ce qu'il dise oui. Il a bien peur d'être obligé de la décevoir... Mais préfère ne pas lui répondre et passe une main dans ses cheveux, soulagé de les retrouver.

Réalisé par BlueBerry pour Orange



Un résumé si t'es sage:
Alois F. Legrand
Alois F. Legrand
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Ven 26 Juil 2019 - 3:40
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Lionel Roque-Lartigue

Le festival de Cayagane
Event N°2
Parait-il qu’on peut toujours faire « comme si ». Il est dit dans la famille de Lionel que cacher ses propres appréhensions en public, résister à la douleur physique et psychique que l’anxiété de devoir faire semblant en permanence peut provoquer. C’est insidueux. Au départ, c’est normal. On ne se pose pas la question, on imite, on se met sur la même longueur d’onde que les autres personnes et on se tait. C’est facile d’imiter quand on est un enfant, un adolescent, quand on eu la chance d’être né en bonne santé et qu’on a toute l’énergie du monde à revendre pour sourire en permanence, même quand on va mal. Puis les années passent et on garde les habitudes. Jusqu’au moment où vient la brûlure, où viennent les vertiges qui nous font nous regarder agir de l’extérieur. Comme si depuis le début, quelqu’un d’autre s’occupait de conserver les apparence à notre place. De notre côté, nous ne sommes même pas un marionettiste, on regarde juste passivement ce que cet espèce de double au sourire permanent, qui a toujours le mot pour dédramatiser et donner l’impression qu’iel a quelque courage pour survivre aux situation sociales. Et on l’envie. Diantre, ce qu’on l’envie. Si seulement on pouvait être aussi infaillible. Si seulement, tout d’un coup, notre conscience ne s’était pas dit que c’était « trop », que ce n’était plus possible de se reposer sur ellui, et n’avait pas décidé de nous faire souffrir pour nous réveiller. Mais s’il faut en passer par là, c’est bien qu’il n’y a plus d’autre moyen. Oh, Lionel sait bien qui il est, derrière cette façade, cette « image publique » à laquelle il tient tant… on sait pourquoi il y tient tant, désormais. Car il ne sait même pas ce qu’il est en dehors de ses faux sourires et de ses rires ridicules. Rien qui n’aiderait à rassurer les enfants qu’on lui a confié ce soir, en tout cas. Si ce n’était pas pour eux, il ne se forcerait pas à tenir encore debout. Ses jambes tremblaient et avaient l’air prêtes à le lâcher, sa tête lui tournait et lui faisait mal, chaque son hurlait dans son oreille et il les entendait absolument tous, sans distinctions. Il mit ça sur le dos de la panique. La panique, au moins, finit toujours par partir.

Il lui fallut se boucher les oreilles lorsque deux objets volants passèrent au-dessus de leurs têtes à toute vitesse et en faisant siffler l’air dans leur sillage. La foule ne tarda pas à s’exclamer et à designer les deux grands oiseaux qui se séparaient dans le ciel. Pour les avoir souvent vu dans des livres et entendu des récits à leur sujet, Lionel reconnut comme tout le monde Latios et Latias, qui venaient de toute évidence aider les humains dans cette catastrophe. Le coordinateur ne partageait pas l’enthousiasme des enfants et ne sut pas quoi répondre à Axel ni à Maëlle qui s’insurgeaient à l’idée que leurs parents ne leur aient pas dit qu’ils avaient des Pokémon légendaire à leur service.

Heureusement que non ! Ce serait horrible pour eux…


Pensa Lionel qui aurait surement ri de bon cœur aux paroles des deux enfants bruns s’ils étaient dans une autre situation et qu’il n’était pas occupé à se concentrer sur ses appuis pour ne pas tomber les fesses par terre. Car l’agitation de la foule et les nouveaux cris n’aidaient absolument pas à le faire se sentir mieux. Maintenant, il a même l’impression que l’air va finir par lui manquer. Sa main se serre contre sa veste, au niveau de la poitrine, tandis qu’il tente de respirer profondément mais discrètement, pour n’alarmer personne.

Fort heureusement, Noah, Maëlle et Axel virent leurs parents arriver et filèrent se jeter vers eux pour les retrouver. Lionel prit enfin une inspiration normale sous le coup du soulagement que lui provoquait le fait de revoir Aloïs. La personne qui était avec lui, surement le père d’Axel, n’était pas en bon état pour sa part. Il lui sembla que le champion de Baguin lui demandait quelque chose. Il l’entendait mais ne parvenait pas à faire sens des paroles de l’autre. Mais, en guise de réponse, Latios qui parcourait la foule à la recherche de blessés arriva à leurs côtés et se concentra sur les blessures de l’autre adulte. Une fois que Latios eut terminé son office, il repartit en vitesse pour s’occuper d’autres personnes, sauf qu’i fit un autre arrêt aux côtés du Roque-Lartigue qui se pétrifia un instant en croisant le regard rouge intense du légendaire.

« Je… mais je vais b-bien moi… »

La petite voix totalement pas assurée du coordinateur en pleine angoisse n’allait pas convaincre grand monde, surtout pas le Latios qui n’était déjà pas dupe. Le grand oiseau bleu ferma les yeux et Lionel se sentit se détendre un peu au contact des ondes psychiques apaisantes. Cela ne dura que quelques instants avant que le Pokémon mythique ne reparte. Alors il reconnecta avec les paroles d’Aloïs et parvint à faire quelques pas vers lui et le reste du petit groupe.

« Il y a de la place dans la salle de fêtes. »


Même si Latios avait fait son office, il était plus raisonnable que le bléssé puisse être allongé à un endroit où on pourrait l’examiner. Lionel indiqua l’endroit ou aller à Aloïs et passa devant, tandis que le blond s’excusait de lui avoir confié ses enfants à l’improviste.

Oh, ce n’est pas les enfants, le problème…


« Ne vous en faites pas pour ça. Ils ont été très courageux. »


Son ton n’avait rien à voir avec la voix enjouée qu’il a habituellement. Lionel se contentait d’utiliser un minimum de mots. Il avait l’impression qu’il allait se trouver mal à nouveau. Latios avait aidé, mais n’avait pas miraculeusement dissipé toute ses angoisses lorsqu’il repensait à tout ce qui venait de se passer. Au fait qu’il ne servait à rien. Qu’il était incapable de ne pas céder à la panique dans une situation qui imposait d’être responsable et de ne pas avoir peur du moindre bruit. A ce sujet, il s’inquiétait pour Murasama et Stellaris qui étaient encore au centre-ville avec des miliciens et des rangers. Et ça n’arrangeait pas vraiment le fait qu’il se sentait encore paralysé par la culpabilité et le fait avéré qu’il ne faisait que se rendre plus inutile. Evidemment, ce n’est surement pas avec ce genre de raisonnement qu’il allait faire avancer les choses, que ce soit pour lui-même ou pour la communauté. Pour persuader son auditoire que tout allait bien et essayer de faire croire qu’il n’était pas complètement à la ramasse, le coordinateur se força à se tenir droit et à sourire encore une fois.

« Je dois y retourner, je reviens. »

Son ton n’était absolument pas convaincant tandis qu’il se rendait vers la sortie de la salle des fêtes. Plus il avançait plus il avait la sensation que son champ de vision rétrécissait, que ses yeux le trahissaient et que les choses ne voulaient plus de connecter comme avant. Sa tête commença à lui tourner et il lui fallut se tenir à un mur en sentant que les étourdissements devenaient trop fort.

Qu’est-ce que… je ne suis pas blessé, pourtant…

Certes, il y avait l’émotion, le stress et le fait qu’il n’a pas mangé depuis des heures, mais, des gens ici présents ont vécu plus d’émotions et n’en sont pas à voir presque double. Lionel tenta de se secouer, de se frotter les yeux, de se pincer pour reprendre pied mais cela ne put empêcher ce qui suivit. Ses jambes finirent par le lâcher et il ne trouva pas d’explications valable pour comprendre le malaise qui suivit.

Il y eut un moment de noir, d’une durée indéterminée. Quand il reprit conscience, une minute à peine s’était écoulée, mais il était par terre et se sentait encore plus mal qu’avant son malaise. Quand il tenta de se redresser, on lui conseilla de ne surtout pas se précipiter, de rester allongé. Il tenta de respirer normalement comme on lui disait, de retrouver le fil de ses pensées embrumées pour encore un bout de temps. Il ne se rappellera que vaguement des évènements qui ont suivi. Pourvu que personne ne se soucie de qui il était dans la Milice avec ce qui vient de lui arriver et qui le hantera encore pendant de longs mois, se reproduira, même. Mais, en un sens… qui sera vraiment surpris de le voir être encore plus inutile que d’habitude dans une situation qui aurait tout de même demandé qu’il soit présent ?

Cayagane - 17 février 2024


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Lionel Roque-Lartigue
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Dim 22 Sep 2019 - 17:57
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