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Here comes a thought {Samiche
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Natsume Enodril-Miyano

Here comes a thought

"Something i said
That failed to be charming"

J'aime les journées d'étude et les colloques, certes, mais j'aime aussi beaucoup, beaucoup rentrer chez moi. Et honnêtement, après cette semaine, il était temps.
C'était prévu depuis un moment, en même temps. Durant la période entre la fin des partiels et les rattrapages, une fois mes copies corrigées, il y a toujours un temps de latence où, hormis la paperasse interminable à remplir, j'ai un peu de temps disponible pour suivre quelques rencontres scientifiques. Si c'est relativement intéressant, il arrive parfois que ces dernières se déroulent dans des lieux très éloignés, comme cette fois. Je n'ai pas l'habitude d'aller à Baguin, mais sachant que c'était un colloque mêlant disciplines historiques et biologiques... Il n'y avait pas trop d'autres choix. Les horaires, en plus, m'imposaient de rester tant la soirée que le matin, donc j'ai dû rester à l'hôtel là-bas pendant quatre jours : chose qui ne m'enchantait en rien, car je déteste les hôtels. Je n'ai pas rechigné à rendre les clés le plus tôt possible ce matin, même si il a fallu que je me trimbale mes affaires plus ou moins partout, jusqu'à dans le café puant de prétention où j'ai mangé mon petit-déjeuner hors de prix (sérieux, tout ça pour deux pauvres tartines de confiture et un thé en sachet ?). Bref. Tout ça pour dire qu'avec tout cela, j'ai été relativement actif de la journée, voir même de la semaine, et n'ait eu le temps de communiquer avec mon copain que par de brefs messages téléphoniques, refusant de prendre le risque de le faire en conférence. Non, mais, je le faisais en licence, certes, mais là... Bah, j'aurais une sacrée réputation de glandu, et je ne peux pas vraiment me le permettre. Enfin, passons, je me suis bien trop attardé là-dessus.

Le chemin en bus jusqu'à la maison a été long, et vu mon impatience, pénible. Je ne vais pas faire un speech pour dire que je déteste les transports en commun, mais je déteste les transports en commun. Je suis descendu le plus vite possible, regrettant de ne pas avoir emmené Kaito avec moi (mais quel con, mais quel con), pressant le pas jusqu'à la pension. Au moins, je peux me permettre de souffler sur le chemin, et j'expire un grand coup une fois arrivé. D'office, une fois que je suis arrivé, je m'en vais déposer mes affaires dans mon bureau, puisque je n'ai pas envie de les laisser traîner dans la maison, et que je sais que je n'aurais pas la foi de tout ranger ce soir. Au moins, ça c'est fait.
J'avoue que une fois les choses pénibles terminées, je jette un regard curieux aux alentours en espérant reconnaître un visage familier. Je n'espère pas trouver Axel, toutefois. Non, je sais que le gamin est avec Alice ; elle me devait des nuits de baby-sitting pour le coup du bateau, enfin, en vrai je l'ai payée, évidemment, mais voilà. Je tenais à ne pas faire peser le poids de la responsabilité du gamin sur les épaules de sa grand-mère, de sa tante ou de mon copain, alors je me suis arrangé ainsi. Je n'attends pas non plus Max, qui est en congés depuis ce matin. Mais bon, si vous avez des yeux et que vous êtes capables de lire un titre de topic, vous vous doutez que je ne cherche pas un Mimigal ou un Germignon, aussi adorables que soient ces créatures.

Il aurait été possible qu'il soit resté à l'intérieur de la maison, mais je crois entendre des bruits qui me font croire le contraire et, à l'instar d'un suricate surpris, relève la tête. Hm. Si j'en crois mon ouïe... Je fais confiance à mes sens alors que j'avance par pas curieux jusqu'à la source des bruits. Sachant que j'ai un peu de retard, et que je n'ai pas prévu d'un horaire d'arrivée exacte, il était quasiment certain que je risquais de le surprendre en plein entraînement. C'est quelque chose qui arrive de temps à autre, et ça ne me dérange pas, enfin, sauf quand des attaques s'approchent d'un peu trop près, mais rien de grave n'est jamais arrivé. Mon impatience m'inquiétait davantage : il faut dire que depuis ce matin, je ne pense qu'au moment où je serais rentré. Pas que je sois très dépen-bon, d'accord, nous sommes tous deux très dépendants et ce n'est pas une bonne chose, mais dans tous les cas, je sais supporter une ou deux journées, ce n'était pas non plus de la torture d'être très loin pendant un petit laps de temps. Néanmoins... Le moment entre le retour et l'arrivée définitive me rend toujours nerveux et impatient. Et puis, sérieux, j'ai bien le droit d'être content de retrouver mon chez-moi et mon copain, non... ?
Bon, en revanche, malgré les années, ça me gêne toujours autant de le déranger quand il est occupé. Oui, je sais, c'est stupide, ça fait neuf ans que je sors avec Samaël, mais ça fait toujours neuf ans que je suis embêté de l'arrêter quand il fait quelque chose, malgré le fait que je sais qu'il risque de ne pas prendre mal mon arrivée. C'est donc pour cela que, l’apercevant de dos, je ne sais pas trop comment m'approcher, et, bah, je me sens con. Si je fais le coup de la surprise, bah ça peut être vu comme creepy, et si je m'annonce de loin, ça va être juste très gênant le temps de réduire la distance. Donc, mi-figue mi-raisin, je me contente de me rapprocher en silence.

Une fois arrivé derrière lui,  j'hésite quant à la méthode à employer. Maladroit, je choisis la méthode qui est sûrement la moins tendre du monde, ou du moins parmi toutes celles que j'avais en tête, qui consiste à lui tapoter l'épaule bêtement, ne serait-ce que pour signifier ma présence. Toutefois, je me rends compte dès lors que cela ne me convient pas, ou du moins, qu'une partie de moi-même est frustrée de ne pas combler la distance alors que je n'attends que ça. Si j'hésite un peu, car oui tout de même je ne veux pas lui faire peur, je me rappelle qu'il ne se gênerait pas de son côté, et suit donc mon instinct qui m'ordonne de me rapprocher depuis tout à l'heure.
Je passe donc mon bras autour de sa taille pour coller son dos à mon corps, posant avec lenteur ma tête sur son épaule, même si je dois pour ce faire m'élever sur la pointe des pieds (on ne rit pas). Et je sais, si il me prend pour un dangereux criminel, je risque de me taper un coup dans le visage, mais bon, mon impatience me rend imprudent. La fermeté de ma prise parle un peu trop quant au fait qu'il m'avait beaucoup manqué, et que ce simple contact atténue déjà la boule d'angoisse dans mon corps due au stress du retour. Je tente d'esquisser un sourire pour m'excuser à la fois de la brusquerie de ce geste que du fait que j'aurais dû arriver plus tôt, et je le sais.

« Désolé, je sais que j'ai du retard, mais on continuait de me tenir la jambe, alors c'était compliqué. »

Je ne vais pas lui expliquer dans les détails le fait que les discussions s'éternisent, que c'est partiellement ma faute aussi car je tends à demander des éclaircissements, même superficiels, et que les débats sont parfois pénibles. Non, à la place, je me contente de m'excuser, et de satisfaire mon envie de proximité nous allons éviter de nous mentir, en embrassant de manière assez superficielle sa joue. Mes mains, elles, conservant leur prise, sans oser trop bouger : j'veux dire, y'a ses pokémon pas loin, sérieux. J'aurais l'air fin à le couvrir d'attention devant eux, brr. Je me retiens donc en me contenant de me coller comme je le peux. J'avoue que question niaiserie, je fais plutôt fort, là.
Dans tous les cas, je suis incapable de nier le fait qu'il m'a manqué. Même le rictus moqueur que j'essaie de faire naître sur mon visage ne peut pas s'empêcher de s'emplir d'une tendresse transparaissant tout naturellement des mes yeux, qui l'examinent avec une adoration non dissimulée.  Je n'ai pas envie de tomber dans les banalités en l'avouant néanmoins, alors je passe par des plaisanteries puériles pour détendre un peu l'atmosphère et, je l'avoue aussi, retrouver cette complicité qui m'avait tant manqué lors de mes courtes nuits solitaires. Ma voix, espiègle, ne peut pas être moins joueuse.

« Je ne t'ai pas trop manqué, je suppose ? Si je t'ennuie, tu peux me le dire, je ne voudrais pas te déranger. »

Bon, en vrai, je suis sincère pour la seconde partie. Si je le dérange, j'irais juste ranger mes affaires et me mettre à l'aise, mais je doute que ce soit le cas. Le connaissant, nous risquons de passer une soirée collés ensemble à ne rien faire, et c'est, je l'avoue, plutôt pas mal, comme programme.
Enfin, ça, c'était l'idée que je m'en faisais, oui.



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3

18H
Avec Samal'airanxieux
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Sam 19 Mai 2018 - 23:09
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Samaël Enodril-Miyano

&&&



Here comes a thought
feat Natsuétu
"That might alarm you"


« Allez, ma belle, esquive ! »

Les Passerouge ne sont pas connus pour être d'une extrême rapidité. Ils sont même d'ailleurs plutôt fragiles, en vrai. Mais ça n'empêche pas Mihawk d'essayer de rivaliser avec les autres Pokémon Vol. Et elle se débrouille même plutôt bien. Depuis ce matin, elle a déjà même énormément progressé. Au début, elle avait bien du mal à éviter les jets d'eau de Donald. Mais ce dernier est un petit peu plus entraîné que sa comparse feu et il possède en type avantageux. Ses Pistolet à O ne sont pas à sous-estimés, mais en revanche, lui, il ne sait pas très bien voler, encore. Si la femelle est à l'aise dans les airs, son élément à lui est davantage l'eau, dans laquelle il plonge très bien, d'ailleurs. Mais ses ailes manquent encore cruellement de force. J'espère que ça s'arrangera avec le temps, ou peut-être quand il évoluera. Il ne manque pas de précision, en tout cas. Mais soit ses attaques aquatique sont trop lentes pour la Passerouge, soit c'est elle qui a gagné en rapidité.

« Super ! Comme ça ! »

Depuis ce matin, je n'arrête pas. Mais c'est normal, après tout : je ne pense pas recevoir beaucoup de concurrents cette année, puisque nous avons étendu la Compétition sur deux ans, mais je dois quand même me préparer au cas où si quelques courageux ayant réunis les badges à temps souhaiteraient me voir. Ou même pour des rencontres amicales, me direz-vous. Je ne refuse jamais un défi, après tout. Alors j'ai repris lentement mais sûrement les entraînements pour échauffer un peu mes compagnons. Cela fait un moment que je me demandais si je ne tenterai pas quelques arènes, en fait. Il y a en des nouvelles qui sont apparues, et je me demande ce qu'elles valent, pour le coup. L'idée d'y faire un tour rapidement pour un match m'est donc venue. Pas avec mes Pokémon les plus forts, cependant, ça va de soit. Je pensais y amener mes alliés les plus récents, pour qu'on s'amuse un peu. Il ne sert à rien de lancer ceux qui font partie de mon équipe depuis longtemps, il y aurait moins de fun. Et puis les autres ont bien le droit d'être sous les projecteurs, aussi. Mais bon, cette pensée est encore en projet ; je n'ai encore rien décidé. Ou du moins, de ce côté-là.
Parce que sur d'autres plans... Disons juste qu'il y a certaines choses dont je suis sûr. Une, en particulier, me trottait déjà dans la tête depuis un bail mais a refait surface récemment, devenant toujours plus séduisante à chaque fois. C'est... Niais, prévisible et peut-être qu'il s'agit d'un rêve extrêmement naïf, mais... Je n'ai pas oublié cette histoire de mariage. Ou du moins, mon désir ardent de demander la main de Natsume. Je me disais qu'il était peut-être temps que je lui en parle sérieusement, après toutes ces années. Il doit s'en douter, quelque part, mais je n'ai jamais osé aborder la question directement. Je passais toujours par deux ou trois allusions, vérifiant sa réaction. Pas une excellente réaction, si vous voulez mon avis, mais... Bon, je crois que je m'y attendais. C'est moi, dans notre duo, qui propose généralement ce genre de truc. Ça ne doit pas être sa tasse de thé, hé... Ou alors est-ce moi qui n'a rien compris ?.. J'ai crains de nombreuses fois d'avoir manqué quelque chose. Ou d'aller même trop vite dans notre relation. Pourtant je me suis aussi dit à plusieurs reprises que nous approchions quand même de la trentaine et que nous sommes ensemble depuis bientôt une dizaine d'années, alors... J'ai cru que ce serait le bon moment pour aborder le sujet. Il y a en qui se fiancent pour beaucoup moins que ça, après tout, alors je me suis dit... Pourquoi pas nous ?

Il y avait cependant déjà beaucoup de choses à régler avant. Ma relation avec Axel, notamment. Si j'ai fait des efforts, je ne pense pas que ça soit suffisant toutefois pour que je puisse considérer notre lien comme 'bon', même si je ne veux pas que nous soyons ennemis. Et justement, si je veux me marier avec son tuteur, alors je n'ai pas le choix, je dois définitivement accepter le fils de Clive comme un membre à part entière de notre foyer. Ce qui est déjà le cas, bien sûr, mais je ne me fais plus d'allusion : Clive ne sortira pas de sitôt et Faust ne s'en occupera pas non plus de nouveau. Il restera avec Natsume et... C'est le mieux, pour lui. Peu importe, néanmoins, je peux faire avec. Il serait incongru que je fasse le difficile. Je ne désire pas réellements grand chose dans la vie hormis m'unir à l'éleveur de cette façon. Et ce n'est bien sûr pas un échange d'anneaux qui pourra modifier notre lien ou le rendre plus fort... En vérité le mariage en soit n'est pas ce qui m'intéresse le plus, mais ça signifierait ensuite tellement de choses pour le futur que je ne peux pas négliger ça, même si je comprends que ça puisse ennuyer mon copain. C'est loin de ne pas être nécessaire en soit pour notre relation, mais je voudrais, plus que tout, pouvoir ensuite élever des enfants avec lui. Je me disais seulement que le mariage serait un bon début.
Mais j'ai un peu peur. J'ai peur de sa réaction. Peur qu'il ne veuille pas, en fait, même si... Même s'il aurait le droit de... De refuser, quoi. Je ne vais pas le forcer, je sais bien. Je ne sais juste pas comment je réagirai s'il... Quand il me dira que ce n'est pas pour lui. Parce qu'en réalité, je le vois mal accepter comme ça, d'un coup, si jamais je lui fais ma demande prochainement. Qu'il parte quelques jours pour son colloque m'a toutefois permis de me vider la tête un peu pour y réfléchir. Il ne quittait presque jamais mes pensées, mais il fallu bien un moment que je me détache de lui pour décider de ce que je ferai quand il rentrera. Ce qui ne devrait pas tarder, d'ailleurs. Il me semble que c'est aujourd'hui qu'il est censé revenir à la maison, mais j'ai encore un petite heure ou deux avant ça, alors je ne m'inquiète pas.

« AH ! »

Ou plutôt, je ne m'inquiétais pas. Le fourbe. Sans que j'ai pu me rendre compte de quoi que ce soit, et pendant que j'étais plongé dans mes réflexions, il en a profité pour me surprendre et m'enlacer par derrière. Je n'avais même pas senti sa présence tant il a été discret. Sur le coup, j'ai sursauté en poussant un bref cri aigu, avant de respirer son odeur enivrante et de sentir sa chaleur si familière contre moi. Il a de la chance de ne pas s'être pris un coup brusque, cet idiot. Je sais qu'il est difficile en général pour les intrus de se faufiler dans la Pension avec les Pokémon aux alentours, mais on ne sait jamais.
Je pousse un soupir de soulagement, rassuré de savoir que c'est lui et... surtout heureux de savoir que c'est lui. Mes muscles se détendent d'eux-mêmes quand sa douce voix résonne à mes oreilles au moment de ses excuses. Je ne vais pas lui en tenir rigueur, d'ailleurs. Je sais bien que ce n'est pas sa faute s'il a pris un peu de retard, et de toute évidence, je n'avais moi-même pas vu l'heure passer même si j'étais incontrôlable ce matin tant j'étais impatient et nerveux à la fois quand je repensais à l'alliance que j'avais acheté pour ne pas oublier de faire ma demande ; une sorte de rappel quotidien censé me donner le courage de me lancer dès lors que je me serais senti prêt. En revanche, ce n'est pas souvent, mais il arrive à me faire lever les yeux au ciel devant sa taquinerie.

« Pfffrt ! Tu veux vraiment me donner une crise cardiaque, toi... Allez, viens là. »

Sauf que je ne suis pas assez patient pour entrer dans son jeu, cette fois. Je l'ai déjà trop attendu. Et oui, je sais, ça ne fait que quatre jours, même pas une semaine complète sans se voir, mais pour moi, c'est beaucoup !.. Ou alors c'est le mois entier sans lui qui a rendu ses absences un peu plus amères à chaque fois, allez savoir. J'en profite en tout cas pour me retourner afin de lui faire face et d'entourer sa taille avec mes mains, caressant ses hanches lentement. Puis, je dépose une pluie de baisers sur son front, avant de descendre sur ses tempes, ses joues, son menton, et enfin son cou.

« Comme si tu pouvais ne pas me manquer, toi. Ou même me déranger. »

Sans enlever mes mains de son corps, je tourne ma tête de trois-quart pour observer mes alliés volants.

« On va s'arrêter là ! C'était du bon boulot ! »

Aussitôt, mes alliés arrêtent leurs activités et s'en vont se reposer ou discuter avec quelques Pokémon de Natsu. Je me frotte ensuite au visage de ce dernier, respirant son parfum corporel qui m'avait manqué malgré le court temps qui nous a séparé. Je pousse un soupir de bien-être, heureux. Pour une fois, pas de gamin qui voudra réclamer son attention ; il m'appartient exclusivement pendant les quelques jours où Axel est aux bons soins de Alice qui s'en occupe. Et je la remercie assez intérieurement pour ça, puisqu'elle me permet de profiter pleinement de mon copain avant que l'enfant ne revienne pour accaparer de son temps. Oui, je sais, c'est hypocrite, puisque je penserais peut-être un peu différemment si c'était un de nos enfants, mais ça fait du bien d'être un peu tranquilles aussi avec juste lui et moi, comme... Comme je pensais que ça allait être quand on a commencé à construire la Pension. Mais bon, je ne reviendrais pas là-dessus. Je suis simplement content de le revoir et de pouvoir être seul à seul avec lui, même temporairement. Tant et si bien que je souris comme un idiot depuis tout à l'heure, ravi de le revoir. Je dépose même un baiser sur ses lèvres pour lui dire à quel point il m'a manqué, laissant mes mains se balader un peu partout sur son corps. Tout se serait sans doute très bien passé sur je n'avais pas reçu au même moment quelque chose de mouillé à la figure. En sursautant, je me détache à contrecœur de mon petit-ami pour baisser les yeux au sol vers le responsable.

« DODO ! Rentre dans ta Poké Ball ! »

Mon Couaneton, sans doute jaloux que je ne me concentre plus sur lui, s'est donné un malin plaisir à me lancer une attaque eau à la tronche pendant que j'embrassais mon copain. Et ça, c'est pas très gentil. Alors sans ménagement, je le renvois à sa balle avant de pousser un soupir et de faire revenir mes cheveux en arrière pour que les mèches humides ne gênent pas mon visage. J'ose toutefois pousser un gloussement stupide.

« Tu vas me raconter comment ça s'est passé. Où sont tes affaires ? Je vais aller les chercher. Oh, et tu as une idée de ce que tu veux manger ce soir ? Je te prépare ce que tu veux. »

J'aurais, d'habitude, fait un peu la tronche parce que je n'avais pas prévu d'être trempé et que je n'aime pas que des choses inhabituelles comme ça m'arrivent en me surprenant, mais bon, puisqu'il est là, ce serait dommage de faire la tronche.
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
Elite
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Mar 22 Mai 2018 - 1:19
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Natsume Enodril-Miyano

Here comes a thought

"Something i said
That failed to be charming"

Je joue, je joue. Je sais bien qu'il n'est pas dérangé. Mais c'est plus ou moins ma méthode pour exprimer mon affection, ce n'est pas nouveau, et je suis très, très affectueux pour le moment. Rien d'étonnant, en un sens, je suis toujours comme ça après des départs : et ces temps-ci, c'est moi qui les accumule. Pas que je le fasse exprès ou que je tente de fuir la maison, hein, mais c'est un ensemble de circonstances, et c'est comme ça, on fait avec. Dans tous les cas, je m'amuse comme un adolescent, et je ne saurais dire si il va me rendre mes chahuteries. Après tout, je l'ai pris par surprise, et je me suis montré un peu fourbe, alors... J'attends avec une certaine impatience curieuse de gamin fouille-merde de voir quelle va être sa réaction : et je vous avoue que c'est un de mes jeux favoris, aussi puéril que ce soit. J'ai de sales habitudes, que voulez-vous. Je me permets d'ailleurs un rictus provocateur quand je le vois lever les yeux au ciel et râler comme un pépé surpris. Théâtralement, je hausse les sourcils et réplique d'une voix bien nasillarde au possible, un rictus fier sur le visage.

« Ce n'est que justice ! »

Hehe. C'est vrai, en un sens : c'est lui, qui me saute tout le temps dessus, alors j'ai bien le droit de le faire de temps à autre ! C'est qu'il chigne, en plus, et je ricane discrètement. M'en fous, j'ai gagné. Gagné quoi, ça, par contre... Je crois que ne le sais pas moi-même, en fait. Je suis juste étrangement jovial et guilleret, ayant quasiment oublié la fatigue et le stress de ces derniers jours. Et dire que j'en faisais tout un pataquès avant de partir... Sérieusement, je n'ai pas du être facile à vivre, héhé, mais bon, ça va, je suis calmé pour quelques jours au moins, pour le moment. Je me permets même un petit sourire innocent, bien content de moi.
Ce dernier devient plus mesquin lorsque je sens ses mains passer par mes hanches et qu'il se retourne. Je ne plains pas, loin de là, mais cela m'amuse et me flatte, de voir qu'il se met immédiatement à me cajoler alors que je viens tout juste de revenir. Pas embêté pour un sou et même demandeur de son attention, j'esquisse un sourire doux alors qu'une de mes mains s'en va caresser sa joue. Je suis toutefois pris de court par l'abondance de baisers auxquels j'ai le droit, et ce  n'est absolument pas pour me déplaire : la preuve, j'articule mon cou de manière à lui laisser plus d'espace disponible, tandis que je me rapproche autant que possible, réfléchissant dans ma tête à une méthode pour lui rendre son affection. Je ne peux toutefois pas m'empêcher de répliquer face à ses paroles, du moins, après avoir brièvement embrassé sa joue.

« Oh, mais je le sais, que je suis indispensable. »

Je ricane, mais ça ne dure pas longtemps : une expression presque béate s'affiche sur mon visage d'imbécile. J'en aurais presque oublié que nous ne sommes pas seuls si il n'avait pas appelé ses pokémon. Là, par contre, je vous avoue que j'ai réfléchi à amorcer un mouvement de recul. Oui parce que bon, quand même, ils sont là et-
Oooooh, ça sent bon. Pas que j'oublie, mais cela me surprend à chaque fois, et je suis persuadé qu'un de mes neurones vient de frire alors que nos visages se frottent. J'en oublierais presque le fait que je crève de chaud dans ce foutu costard – parce que les codes vestimentaires ça existe toujours, et ça m'embête toujours autant – et que je mourrais d'envie de rentrer il y a quelques minutes à peine. Enfin, j'ai toujours envie de rentrer, mais... Difficile de se concentrer, bizarrement. Je me rends compte avec un certain amusement que je suis étrangement avide de ses avances, probablement à cause du certes court, mais effectif, temps d'absence que je nous ai imposé. Oubliant temporairement de sortir des anneries car j'ai mieux à faire, je ronronnerais presque lorsque nos lèvres se rencontrent, me collant davantage contre ses mains alors que les miennes s'amusent à masser son dos. J'avoue que la compagnie de mes collègues, ce n'est strictement pas la même chose, et que au bout d'un moment, la maison me manque ; et j'ai bien l'intention de le lui montrer.

Toutefois, c'est un bon coup d'eau froide qui me réveille d'un coup net. Pris par surprise, je sursaute, tout comme mon copain, et nous cherchons tous les deux le coupable. Ce dernier n'est nul autre que le Couaneton caractériel de Samaël, et j'assène à ce dernier un regard qui promet moult souffrances pour cet affront : non mais, sérieux ! Déjà que mes pokémon sont casse-pieds, si les siens s'y mettent, en plus... ! Dépité, je pousse un soupir exaspéré, mais ne m'agace pas plus que ça : je vous avoue qu'entre Axel et mes pokémon, je deviens de plus en plus habitué aux interruptions perpétuelles. Et puis, au fond.. Ouais, bah, c'est con, et ça me fait rire de voir sa tronche couverte d'eau, même si c'est parce qu'un pokémon jaloux vient de lui faire une crise.
Sans surprises, toutefois, il passe vite à autre chose. Je lève les yeux au ciel face à ses tentatives de s'occuper de mes affaires alors que je suis bien assez grand pour le faire, mais j'ai plus ou moins l'habitude et je sais gérer ses poussées de... Servilité exagérée, disons. Dans tous les cas, il a l'air de ne pas tenir en place, et je ne suis pas excédé par son volonté de bien faire, mais comme d'habitude, je m'inquiète au moins un petit peu. Je commence à une réfléchir à une manière de divertir son attention loin des tâches pénibles, car si je suis revenu ce n'est tout de même pas pour qu'on me fasse ma lessive et la cuisine comme la dernière des princesses mais bien pour profiter de sa présence. Il tend à l'oublier, mais je compte le lui rappeler.

Pour tempérer toutefois un peu sa bonne volonté, je prends l'une de ses mains dans la mienne, et l'embrasse avec douceur, me tempérant. Un rictus narquois et joueur se dessine sur mon visage, et je réponds avec une certaine désinvolture.

« Oui, du canard à l'orange. »

Je plaisante, évidemment, et mon ton nasillard est assez transparent sur ce point. Je ne compte pas réellement manger l'un des pokémon de mon copain : je ne serais pas capable d'en manger un tout court de toute façon, je crois. Et en plus, j'ai horreur du canard à l'orange, alors... Bah, je joue, quoi. Quand je suis de bonne humeur, je joue, ce n'est pas plus compliqué que ça. Il me faut toutefois être un peu sérieux sur un de ces sujets, car si je ne le suis pas, il serait capable d'aller se casser les pieds dans la cuisine tout seul, et je n'en ai pas très envie. Pour le coup, j'ai presque hésité à lui dire que je me contenterais de grignoter un truc, car j'ai sûrement pris un ou deux kilos à force de manger cette semaine (les colloques, c'est plein, plein de bouffe, sérieusement), mais... Aussi ironique que ce soit, et même si je suis un très mauvais cuisinier, j'aime bien pratiquer avec lui. Enfin, quand l'envie m'en vient, et elle semble venir. Je réfléchis quelques secondes à quelque chose d'aisé à faire mais qui soit en même temps ludique, et finit par proposer une idée en me massant la nuque, un peu incertain.

« Plus sérieusement... J'sais pas. Tu veux qu'on fasse du curry ? J'ai une grosse envie de riz, à force de manger des croissants. Avec ou sans tonkatsu. »

Ce n'est pas très sain, tout ça, mais bon... Ce n'est pas le fait de grossir un peu qui va me faire du mal, clairement, et je compense comme je le peux le fait de ne pas avoir été à la maison pendant un temps. C'est le genre de plat un peu classique mais toujours réconfortant, donc je l'ai préféré à d'autres. Dans tous les cas, c'est aussi un des rares que je maîtrise, tant grâce à Kagami que grâce au fait que ce n'est pas foncièrement compliqué. Enfin. Peu importe, l'on verra ça une fois à la maison.
Tenant encore sa main, je la fais glisser jusqu'à sa taille pour qu'il m'accompagne : d'une part car ç'aurait été awkward de rentrer seul, d'autre part car j'en ai envie, nah. Heureusement, nous ne sommes pas très loin de la porte d'entrée, mais il vaut mieux que je le prévienne qu'il ne pourra rien faire pour ma valise car sinon, il risque de bouder, et ce serait très, très bête. Armé d'un air faussement innocent, j'entreprends donc de l'expliquer.

« Et je t'assure, aucune idée d'où sont mes affaires. Un vrai mystère, c'est dommage, toi qui voulait tellement t'en charger ! Mais déjà, je vais aller me changer, je crois. »

Je hausse les épaules. Oooh, quel dommage. J'y peux rien, moi, ce n'est pas comme si j'avais prévu le coup en les mettant dans mon bureau fermé à clé, héhé. Je m'excuse en caressant distraitement sa taille. En vrai, je ne mens pas, pour la dernière partie : il faut vraiment que je me change, car je me vois mal me balader en pingouin toute la soirée, d'autant plus que je meure de chaud.
Je soupire de soulagement en arrivant dans le salon, prenant le temps de fermer la porte derrière lui, ou du moins, la faisant glisser. Je jette un coup d’œil curieux aux alentours, comme pour chercher la moindre différence dans la maison entre le moment où je suis parti et l'instant actuel. Pour être honnête, des fois, j'ai un peu l'impression de rentrer dans ma tanière, comme un vieux chat en manque de stabilité. Je pourrais faire beaucoup de choses, d'ailleurs, pour mon petit rituel de rentrée. Prendre une douche, me changer, me faire une tisane, puis commencer à faire dorer des oignons, maiiiiis... D'abord, j'ai une frustration de bébé à rattraper.

Je l'attire contre moi, plongeant mon visage dans son cou pour humer son odeur en premier lieu, alors que mes mains s'en vont caresser les contours de son corps, distraitement, sans vraiment se fixer d'objectifs. Une idée me vient toutefois en tête, quand je pense aux questions qu'il me posait tout à l'heure, et, car je suis d'humeur enquiquinante, ricane en y pensant. Non sans nier ma fourberie, je dépose quelques lents baisers sur ses clavicules, prenant mon temps alors que je reprends la parole. Un sourire mesquin se dessine sur mon visage au même moment. Il voulait savoir que je lui parle de ce que j'ai fait ? Soit, soit, j'veux bien.

« Donc... L'on discutait de la possibilité d'étudier la génétique des pokémon en remontant plusieurs générations... »

Mes lèvres remontent à son cou, dont je fais le tour avec douceur, tandis qu'une de mes mains remonte le long de son dos pour venir se figer dans ses cheveux, et les caresser sans pression quelconque. Je peine toutefois à continuer avec cette voix désintéressée, mais, hé, quitte à faire mon cinéma et à jouer un peu, autant que je rentre dans le rôle. C'est dommage, sinon ! J'en perdrais presque mon latin (que je ne parle pas, m'enfin c'est pas le sujet), et met quelques secondes à me rappeler de ce que je voulais dire. C'est que même moi, j'ai du mal à me concentrer, dans ce genre de circonstances ! Hé, oui, je sais, je m'embête tout seul, mais bon, ce n'est pas inhabituel que je me plaigne pour un rien. Enfin. La cible de mon affection reste toutefois le seul sujet de mes attentions, et je remonte de son cou au dessous de sa mâchoire.

« Et de l'impact que pourrait avoir l'étude de ces allèles dans une optique de préparation de formes de vaccins particuliers, tout spécialement sur les poisons. »

J'avoue que j'ai du mal à détacher mes yeux des siens, lorsque je finis par remonter et m'attarder sur ses joues, puis sur ses lèvres que je frôle, décidé à terminer ce que ce Couaneton de malheur (j'aime pas les piafs, duh) m'a empêché de faire, avant que le bout des miennes ne se tordent en un rictus joueur.
Non, décidément, il m'a manqué, je ne peux pas faire comme si ce n'était pas le cas. C'est étrange, tout de même, à quel point je me suis habitué à sa présence, jusqu'à me mettre à chigner dès lorsque je n'en disposais plus. Cela porterait même à rire, d'ailleurs, quand l'on sait que je me moque allégrement de tous ces couples qui ne supportent pas la moindre seconde de séparation, et en même temps, je le ferai toujours, car j'estime que beaucoup sont juste insupportables par leurs plaintes incessantes. Je me console en me disant que je n'importe à personne mes caprices, au moins, mais je ne peux pas mentir et faire croire que cet emménagement a été une mauvaise chose. C'est bizarre, quand j'y réfléchis : j'en avais vraiment peur, mais... Rien de cela n'a bouleversé nos vies. Je n'ai pas senti de pression sur mes épaules, et au contraire, je trouvais cela plus rassurant, même. Au moins, lorsqu'il fait des horaires interminables (et il faudra sincèrement que je lui parle de ça à un moment, ça comment à m'inquiéter), je sais qu'il reviendra forcément à la maison à un moment ou un autre, même pour quelques heures. En outre, j'sais pas, c'est... Meh. Je ne veux pas être dégoûtant de niaiserie, mais disons que cela me motive à travailler plus efficacement, quand je sais que je suis attendu. C'est quelque chose d'assez frais, pour moi, et je m'y habitue doucement. Tout est très bien comme ça pour le moment.

Et pour le moment, je crois que je suis bien. Assez bien pour faire cesser cette pause interminable devant les lèvres de mon copain, que je viens saisir avec les miennes. Mes mains se perdent sur ses joues et dans son dos pour le ramener pleinement contre moi, et l'embrasser sans doute plus langoureusement qu'il ne l'aurait fait tout à l'heure, mais bon, je fais ce que je veux tant que cela lui convient, n'est-ce pas ? Je prends mon temps, jouant avec ses mèches de cheveux distraitement tandis que je goûter à ses lèvres, mais m'arrête subitement ; c'est assez frustrant, mais eh, je suis chiant, ou non ? Je reprends donc mon petit laius comme si de rien n'était.

« April a notamment mentionné l'exemple d'un Draco dont les cellules semblaient moins réceptives au poison de Séviper, et l'on présentait à cette occasion le fait que l'en remontant la génétique de ce pokémon, on trouvait des cellules tirées d'un membre de cette espèce, indiquant une ascendance d'un de ses représentants. »

Je souris comme un gamin puéril, tout à fait conscient que l'emmerder comme ça n'est pas d'une très grande maturité, mais eh, j'ai cinq ans, avec lui. J'ai fini. Ou du moins, je pourrais inventer plus de conneries si je le voulais, mais hé, ça va, je crois que j'ai bien fait durer la blague comme ça. Toutefois, je suis un peu trop fier de moi et sourit comme un idiot, relâchant légèrement ma prise pour qu'il puisse s'éloigner si il le désire. En vrai, je voulais juste rigoler un peu, et combler ma frustration de tout à l'heure, mais là, je me pose quelques questions. Une question que j'énonce, d'ailleurs.

« Non, vraiment, ça t'intéresse ? »

En en toute honnêteté, j'adore les débats, les conversations et les exposés de connaissances, mais... Au bout d'un moment, je vais finir par voir la tête de madame Kenway dans mes cauchemars, et je ne suis pas persuadé de vouloir que tel soit le cas. En vrai, après plusieurs journées loin de lui, je préfère lui offrir mon attention que d'étaler des résumés auxquels je n'ai même pas envie de penser pour l'instant. Mais bon, si il veut vraiment que je le fasse... Bah, je le ferais, quoi. Que ce soit en lui envoyant les résumés que je donne à mes étudiants ou non, d'ailleurs.
M'enfin. Ma main est encore perdue dans ses cheveux, et j'esquisse une moue amusée en me rappelant que oui, ils sont trempés.

« Enfin. Tu veux peut-être que je te laisse tranquille pour que tu ailles te les sécher ? Je peux toujours préparer le début du repas pour le laisser à mariner, si tu veux. »

Non parce que j'aime l'emmerder et j'aime un peu trop profiter de son affection, mais en vrai, je ne demande qu'à me rendre utile. Depuis notre emménagement, je prends plus à cœur le fait de faire sérieusement les repas ou les tâches ménagères (non pas que je les lui délaissais, mais il arrivait que des choses traînent), chose qui était plus... Hasardeuse enfin. Hé, que voulez-vous que je vous dise, il n'a pas QUE des mauvaises idées parfois. Enfin, parfois, hein. Lui dites pas, il va prendre la grosse tête et crâner pendant cinq ans, sinon.



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Natsume Enodril-Miyano
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Mer 23 Mai 2018 - 0:17
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Samaël Enodril-Miyano

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"That might alarm you"


Bon, d'accord, j'avoue, le coup du canard à l'orange, c'était rigolo. Occupé à fondre alors qu'il déposait un bisou sur ma main, je n'ai pas pu m'empêché de glousser à sa vanne. C'est vrai que l'idée de faire cuire mon Couaneton me démange, des fois, quand il me joue ce genre de tour. Même si je m'efforce de lui donner tout l'affection que j'ai, il en redemande quand même encore, ce capricieux. Mais bon, faut pas charier non plus : ça faisait quand même quelques jours que mon copain s'était absenté alors j'ai bien le droit de le cajoler maintenant qu'il est rentré. Plus sérieusement, toutefois, son idée de curry a très vite fait de me donner l'eau à la bouche, pour être honnête. On a encore un peu de temps avant l'heure du dîner mais je ne résiste pas au fameux plat japonais qu'il m'a fait découvrir et dont je raffole. Surtout si c'est lui qui le prépare, je dois dire. Natsu n'est pas un cuisinier parfait (même s'il s'est amélioré depuis quelques années), mais en ce qui concerne les spécialités de son pays d'origine, personne ne le bat ! Enfin... Sauf Kagami, bien sûr, et encore. Je ne crois pas, en outre, pouvoir passer une meilleur soirée qu'en compagnie de mon copain qui est revenu et avec du curry nippon.

« Oh, oh ! Avec tonkatsu ! Avec tonkatsu ! »

Ça y est, il m'a donné envie, cette andouille. Je me mets à sautiller sur place, ronronnant intérieurement d'avance. Ce n'est pas comme si j'avais la dalle ou quoi, en plus, mais... Du curry, quoi ! Je peux pas dire non à ça. Vous me direz, je peux pas dire non à quoi que  ce soit de la part de mon petit-ami, en même temps. Surtout quand il veut faire la cuisine : car quand il la fait et qu'il prépare quelque chose qu'il connaît bien, c'est drôlement bon, et encore plus quand je sais que c'est lui qui l'a fait, gaga comme je suis. Ça doit d'ailleurs être pour ça que je ne fais pas état non plus de ses affaires qu'il me dissimule 'subtilement' afin que je n'aie pas à aller les chercher. Depuis le temps, j'aurais déjà dû m'en douter, en fait, mais je pensais que sur le coup il n'y penserait pas. Tant pis, il faudra bien qu'il aille récupérer ses valises un moment donné ou un autre, de toute façon. Je me contente simplement d'esquisser un rictus blasé mais joueur.

« J'ai compris, j'ai compris, je n'irai pas les chercher. »

Je voulais simplement lui éviter d'avoir à porter ses affaires si elles étaient lourdes, mais je crois que ce n'est pas la peine d'insister plus longtemps ; il veut de toute évidence que je laisse ses valises en dehors de ça. Ce n'est pas bien grave, après tout, puisque ça me permet de prendre du temps pour continuer à lui faire des câlins. Mais faut dire aussi que j'essaye de ne pas me montrer trop nerveux. Le coup de ses bagages, au fond, ce n'était qu'une excuse, aussi, je ne peux pas me voiler la face. En vérité, même si je tente de le cacher, je suis un peu stressé pour aujourd'hui. Je pourrais éventuellement tout aussi bien attendre un autre jour pour faire ma demande, mais... Cela me trotte en tête depuis bien trop longtemps et je me disais, au moins, que ça serait ça de fait. Que je serais également fixé quant à notre avenir, si je dois compter dedans cet engagement de sa part ou non. Mais je ne veux pas penser à ce qui pourrait se passer s'il refusait, en fait, même si... Même si je ne dois pas non plus me faire d'illusions. Et que, de toute manière, ça n'empêchera en rien que nous restions ensemble, puisque n'est pas encore venu le jour où il se débarrassera de moi. Cela ne me dérangerait pas, qu'il refuse de se fiancer. C'est juste... Un bonus, on va dire, mais ça ne signifie en rien que c'est obligatoire. Je continuerai de l'aimer avec ou sans alliance, après tout. Et vu comment il me colle, je crois qu'il sera d'accord avec moi.

J'accueille d'ailleurs ses baisers avec délice, profitant également du contact de ses mains sur mon corps dont les caresses commençaient à me manquer. Je suis décidément bien trop faible avec lui, de toute manière ; ce n'est pas nouveau et c'est pas près de changer. Malgré tout, littéralement, pendant qu'il me fait des câlineries, je l'entends réellement parler de ce qu'ils se sont dit durant son colloque. Quoi de plus normal, puisque c'est moi qui lui ai demandé, mais je ne pensais pas qu'il le ferait vraiment, et en détails. Enfin, au moins, il me donne les explications tout en me donnant l'affetion que je mérite.Vu son air joueur, d'ailleurs, je ne serais pas étonné s'il était en train de me tester à l'heure actuelle. Et non, je n'admettrais pas que son récit est ennuyant. Je voulais vraiment savoir de quoi ils avaient parlé durant son court voyage, espérant que ça soit au moins quelque chose qu'il vaille ce déplacement. Mais ses lèvres sur ma peau ne me permet pas de me concentrer pleinement, malheureusement. Je suis bien trop distrait et facile à manipuler. Pas comme si je comprends en plus tout ce qu'il me dit mais j'essaye de faire de mon mieux pour être quand même attentif, aussi difficile ce soit quand je sens des frissons de plaisir me parcourir l'échine au moment où il m'embrasse finalement après avoir fait durer le suspens pesant. Je laisse à mon tour mes mains se balader librement contre ses formes, encore un peu minces mais qui se sont légèrement arrondies depuis quelques temps. Ses lèvres m'avaient vraiment manuqées. Je ne me lasse pas de leur douceur, décidément. Je me tâte même à ajouter la langue avant de me retenir, ignorant s'il désire un tel échange. Mais c'est lui qui rompt le nôtre pour terminer ce qu'il avait à dire. Je n'y tiens plus quand il me demande si ça m'intéresse vraiment.

« Tout ce que tu fais m'intéresse. Mais encore plus quand je peux avoir mes bisous sans interruption. »

Je lui offre un sourire taquin pour lui dire que je vanne un peu (ou en tout cas que je ne lui en veux pas pour me faire un peu mariner). Oui, je sais, je suis capricieux, mais je m'en fiche. J'ai le droit d'avoir ce que je mérite après quatre jours d'absence, non mais ! Et c'est pas vrai, j'exagère pas. Ou alors peut-être un peu. Mais le contraire, venant de moi, aurait été bien étrange. Je fais passer mes bras autour de sa taille pour le rapprocher de moi, sans que mon air amusé n'ait quitté mon visage.

« J'ai une meilleure idée. On fait mariner la viande, et attendant, on va prendre un bon bain chaud pour nous détendre. Ce costume te va à meveille, mais tu dois avoir chaud, là-dessous. »

Je lui glisse ensuite un bisou sur le nez avant de le relâcher pour que nous commencions à préparer le dîner. Pas que je n'aime pas le voir en tenue sérieuse de colloque, comme je lui ai dit (et comme il le sait déjà), mais je sens une légère odeur de transpiration déjà, et je pense qu'il a bien hâte d'aller se laver après avoir traîné dans le transport. Quand on revient à la maison après quelques temps, je sais comme ça peut faire du bien de se glisser dans de l'eau chaude et apaisante pour en sortir propre comme un sou neuf. Une sensation grisante que j'adore partager avec mon copain, évidemment. Puisque j'ai déjà les cheveux mouillés, en plus... Et bon. Je ne vais pas lui dire, mais ça va me permettre aussi de destresser un peu quant à ce que je vais lui annoncer tout à l'heure. J'ai pensé faire ça après le repas, pour que nous ayons au moins avalé quelque chose avant que... Avant qu'il y ait une ambiance bizarre une fois que je me serais lancé. J'ai le cœur qui bat la chamade rien qu'à y penser, alors la cuisine et la proximité dans le bain, j'espère, vont me faire oublier ma nervosité.
Je commence donc à éplucher puis couper les carottes tandis qu'il se charge des oignons. On sort la viande, on la coupe, dosons les carrés de curry à mettre dans la casserole, et plusieurs minutes plus tard, le tout marine déjà avec une odeur qui se fait sentir peu à peu. Il faut que je me retienne de saliver, par contre, même si ça donne envie, tout ça. Mais bon, il y a plus urgent, et je commence déjà à faire couler de l'eau chaude dans la baignoire de la salle de bains du bas avant de me déshabiller. Puis, je me faufile derrière mon copain avant de commencer à enlever sa veste pour le taquiner, en glissant ci et là des bisous dans son cou et en déboutonnant sa chemise tandis qu'il est toujours devant la casserole.

« Tu vieeeens ? »

Impatient comme je suis, je n'ai pas pu m'empêcher de l'embêter. Mais là, encore une fois, ma drôle d'agitation ne sert qu'à cacher l'anxiété qui monte en flèche à mesure que l'heure passe. Car je n'oublie pas cette dernière qui me fait me rapprocher de plus en plus du moment fatidique où je devrais me lancer. Et pour la peine, je ne peux même pas encore ralentir l'instant en lui sautant dessus puisque j'aurais peur que notre repas ne brûle. Mais je profite pour le moment du fait qu'il n'est au courant de rien pour avoir son affection, car je ne sais pas trop dans quel état il sera une fois qu'il aura su ce que je veux.
Samaël Enodril-Miyano
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Ven 25 Mai 2018 - 2:31
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Natsume Enodril-Miyano

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"Something i said
That failed to be charming"

Je suis d'humeur assez paresseuse, en vrai. Rien d'étonnant après une telle semaine en soi, mais je le constate alors que je me colle sur lui comme un vieux pacha desséché. Je suis malgré tout réceptif à ses traits d'humour, aussi vaseux soient-ils, et me contente d'un rictus devant sa première réponse. Oh, pauvre petit, je l'ai privé de son gâteau. Héhé. Je plaisante, mais en vrai, cela me flatte et m'étonne toujours de voir comment il peut être... Disons, demandant. Je ne cède pas à chaque fois non plus, mais bon, clairement, je suis bien plus faible que je n'aimerais le faire croire. Il m'est bien impossible d'envisager autre chose que d'apposer ma tête sur ses épaules. Je suis plutôt bien, là, et je souris d'un air un peu débile, mou comme une grosse guimauve.
Je hausse un peu les sourcils quand il m'explique son programme, et, un peu gêné d'avoir encore une fois imaginé que j'allais faire tout le travail alors que, bon... Bah, clairement, on est pas deux pour qu'un se gratte les ongles pendant que l'autre fait tout le travail. C'est juste que même après plusieurs mois, je peine encore à saisir le fait que nous sommes tous deux habitants d'une même maison. Le nettoyage, comme la lessive, les courses ou les autres tâches, je ne peux plus dire qu'elles sont entièrement à mon compte et que Samaël, en tant qu'invité, n'a pas à s'en préoccuper. C'est juste une habitude à prendre, en soi. Partager la cuisine, en outre, comme je l'ai déjà dit précédemment, ne me gêne aucunement. Je hoche vaguement de la tête face à sa proposition, assez pressé tout à coup de rentrer dans un bain, mais bon. Un curry ne se fait pas tout seul.

Je vous épargnerais l'instant recette, mais disons que pour un curry, il convient de faire doucement dorer des oignons en lamelle dans du beurre, puis d'y ajouter de la viande à cuire en surface, ainsi que des légumes. La suite est assez simple : de l'eau jusqu'au dessus de tout ça, une bonne quinzaine de minutes après ébullition à casserole couverte, et ne manque plus qu'à ajouter les blocs. Bon, personnellement, je rajoute deux carrés de chocolat noir, une grosse cuillère à soupe de miel et jusqu'à deux pommes bien juteuses écrasées, mais ça, c'est pour peaufiner le goût. Enfin, une fois que tout ça est fait, je renifle distraitement au dessus de la casserole pour me faire une idée de si c'est réussi ou non – et je crois que c'est le cas, héhé. Je ne vais pas faire le paon, mais quand je vois que c'est l'un des seuls trucs que je réussis, bah... Oui, je fais le kéké, clairement.

J'en oublie d'ailleurs assez aisément la présence de mon copain ; hé, je ne le flique pas, désolé, donc ça arrive. Je ne suis toutefois qu'à moitié surpris lorsqu'il se faufile derrière moi pour commencer à déboutonner ma chemise et embrasser mon cou. Faussement blasé, je lui offre un rictus désabusé et un peu attendri, passe une de mes mains derrière sa nuque pour lui signifier que oui, j'ai remarqué sa présence. J'ai plus ou moins l'habitude, donc... On ne se case pas avec un labrador humain sans l'être de toute manière. Je ferais bien de réagir vite, toutefois, car je risque de finir à poil dans la cuisine, à ce rythme ; et je ne veux pas d'éclaboussure d'huile au mauvais endroit, brr.
Sa réclamation me fait ricaner, et je finis par céder, me retournant pour lui faire une petite pichenette.

« Oui oui, gros impatient. »

Je ne suis pas vraiment agacé, et l'amusement qui transparaît dans mon ton le montre clairement. Je lui prends donc la main pour s'assurer qu'il me suive après avoir réduit la température du feu, et me dirige vers la salle de bains. Je trouve toujours la taille de cette dernière ridicule, mais pour l'instant, ce n'est pas du tout ma principale préoccupation. Je ne perds pas trop de temps pour me déshabiller et rentrer dans l'eau, mais pousse tout de même un soupir satisfait lorsque je me retrouve quasiment entièrement submergé. La baignoire est ridiculement grande, et toute cette salle de bains pue la mégalomanie à cent bornes, mais l'avantage est que nous n'avons pas à être écrasés l'un contre l'autre : pas que cela me dérange, mais comprenez qu'avec une baignoire de taille normale, cela aurait été un peu plus compliqué à notre âge et vu nos statures que lorsque nous étions adolescents. Dans tous les cas, je ne vais pas lui dire que j'apprécie son choix de travaux, car ce serait lui donner le feu vert pour d'autres aménagements, mais je ne peux pas nier que dans des situations pareilles, ce n'est pas horriblement relaxant.
Seul le haut de mon visage en partant de mon nez est encore à l'air. Je me permets de souffler un peu d'air pour faire quelques bulles, en m'assurant que mon copain me suive et n'aille pas s'occuper des corvées seul – je sais que c'est peu probable, mais comprenez, je prends mes précautions. Un soupir détendu m'échappe alors que je profite de la chaleur de l'eau, et j'en profite pour saisir une des bombes de bain bio de hipster que j'affectionne particulièrement afin de la laisser se décomposer dans la surface aquatique. Des bulles se forment, et la petite sphère se dissout en quelques instants, laissant derrière elle des tracés bleutés et roses, changeant toute la couleur du bain en une quinzaine de secondes. Je l'aime bien, celle-là, car elle sent la fraise et la myrtille ; et il n'y a pas grand chose qui me met de meilleure humeur que ce genre d'odeur autour de moi. Et, combiné à la présence de Samaël à côté de moi ainsi que la détente progressive de mes muscles éreintés, j'avoue que c'est plutôt divin. Il a eu raison, pour le coup : le bain était la meilleure des idées. La seconde sera de me glisser dans mon peignoir vert chaud, évidemment.
En poussant un soupir satisfait, je pose ma tête sur mes propres bras, après les avoir posé sur le bord de la baignoire, le dos à l'air. J'en dormirais presque, à l'instant. Pour m'en empêcher, j'active l'un des boutons qui se trouve à ma portée, laissant les bulles me masser le ventre. Toutefois, parler pourrait m'aider à rester éveillé, alors j'ouvre paresseusement les yeux, retournant enfin mon attention vers mon petit-ami. Sans que je ne m'en rende compte, un sourire assez doux s'est dessiné sur mon visage, et ma voix transpire de tendresse.

« Hm, donc... Tu as fait quelque chose de particulier, cette semaine ? Je ne t'ai même pas demandé si tu allais bien, en vrai. »

Oui oui, je sais, d'ordinaire, je déteste les discussions de ce genre, parce que parler de la météo et des actualités me soûle profondément : toutefois, aussi niais que ce soit, j'ai envie de lui parler, et cela bat assez platement mes difficultés à faire de la petite conversation. Après une semaine, enfin, j'exagère car c'était à peine quatre jours, je cherche plus ou moins toutes les raisons pour avoir son attention. Et d'ailleurs, en parlant d'obtenir son attention, j'ai un petit caprice saisonnier qui semble revenir. Mon sourire doux se fait plus espiègle, ou du moins, je feinte l'innocence alors que j'articule un peu ma tête sur le côté.

« Diiis... »

Je ne pourrais pas être plus mielleux. En faisant glisser une bouteille de shampooing, je lui demande gentiment de s'en occuper pour moi, car, bah, d'un j'ai un peu la flemme, et de deux, c'est relativement plaisant de sentir son toucher sur mon crâne. D'ordinaire, d'ailleurs, ça n'arrive pas trop, car je nous oblige à prendre une douche avant le bain, mais là, j'étais... Bah, flemmard, écoutez, y'a pas grand chose à dire pour le coup. Je ricane un peu, conscient que je suis plus que capricieux, là, mais je n'ai plus honte de grand chose depuis un bail, à vrai dire : l'ado qui hurlait en refusant qu'on lui passe ne serait-ce que le sel à table (oui j'étais un peu grave, ça va, tout le monde a été un edgelord alors on ne se moque pas) n'est plus vraiment vivant. Je saupoudre même mon caprice d'un ton faussement candide.

« S'il te plaît ? »

Héhé, j'vais me faire rire tout seul, là. Je m'étire un peu, arquant mon dos au maximum pour le détendre, et passe une main sur ma nuque, tentant de la masser pour oublier le fait que je ne compte définitivement pas retourner sur la thèse dès demain (et oui je vais culpabiliser tout la journée mais bon, quelle différence avec quand je bosse de toute façon). En parlant de ça, en outre, je ne sais même pas ce que je vais faire ce soir. Je relève un peu la tête, même si mes bras sont toujours croisés sur le rebord, l'air un peu désintéressé.

« … D'ailleurs, tu as une idée pour ce soir ? Un film, une série, faire un dessert, ou juste rien du tout ? »

Non pas que rien du tout soit un mauvais plan, hein, juste que comme d'habitude, j'aime bien avoir une vague idée de mon programme de soirée. Certains diront que c'est une mauvaise habitude, d'autres que c'est bien, mais globalement, je m'en tape pas mal. Je veux juste satisfaire ma curiosité. Je suppose que vu mon temps d'absence, il a peut-être eu une idée, ou non : mais bon, je ne fais que supposer. Tout m'irait, à vrai dire. Tant qu'il ne me propose pas de sortir de la pension, on s'entend : mais je crois que nous sommes sur les mêmes ondes à ce propos. J'ai une envie de solitude, ce soir, ou du moins en sa compagnie. Je ne vois pas ce qui pourrait me déranger, de toute manière : pour l'instant, rien ne m'a dérangé, et tout va comme sur des roulettes, alors j'ose me dire que cela va forcément continuer à aller en ce sens.



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Dim 27 Mai 2018 - 4:09
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Samaël Enodril-Miyano

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"That might alarm you"


Je ne peux m'empêcher de glousser quand il remarque enfin que je suis là. Bah oui, je suis impatient, que voulez-vous... Mais en vrai, ce n'est pas si souvent que je peux l'avoir pour moi tout seul à la maison. Je vais pas dire que c'est dommage que Axel soit là -ce qui est fait est fait- mais bon, j'aime bien avoir mes moments en tête-à-tête avec mon copain, et personne ne pourrait me blâmer pour ça. C'est après tout aussi pour ça, l'idée d'emménager ensemble : pour avoir notre espace, notre intimité à nous. Bon, je vous avoue que son filleul était pas prévu dans le lot, mais on fait avec ce qu'on a. Je ne vais pas me plaindre, honnêtement, j'étais déjà assez content qu'il ait accepté. Dès qu'il eut fini de construire sa pension, je ne voulais pas m'imposer tout de suite comme un chacal pour lui demander. Je préférais attendre un peu qu'il y soit bien installé pour lui faire part de ce projet. Il avait l'air un peu hésitant au début, je crois, mais au final, tout se passe bien. Nous n'avons pas trop eu de querelle concernant notre vie ensemble, même si ça faisait un moment déjà que nous nous collions sous un même toit, que ce soit chez Faust, chez ma mère, ou même dans son studio. Mais évidemment, ce n'est pas pareil. Bien sûr, ça m'a fait bizarre de partir de chez moi, au début, mais je me suis rapidement fait au quotidien de la Pension jusqu'à me dire... Bah que c'était aussi ma maison. Notre maison. Comme la salle de bains dans laquelle il me guide, qui est notre salle de bains. Des petits détails comme ça qui pourtant changent ma vie un peu plus chaque jour quand je réalise que j'ai un foyer où je peux rentrer. Pas que ce n'était pas le cas avant, mais je suis heureux de pouvoir me dire que Natsume m'attend à la maison chaque soir malgré mes horaires de fou et mon caractère capricieux qui ne veut me laisser pas énormément de repos, trop coupable de ne pas assez travailler, comme d'habitude. Mes responsabilités, je les prends sans doute trop à cœur ; mais j'avais l'espoir d'arriver à m'y faire et de trouver une organisation qui me conviendrait. Mais avec mes pensées concernant le mariage, il était plus simple de se concentrer sur les dossiers de la Compétition plutôt que sur l'anneau qui trône parfois sur mon bureau et qui me rappelle qu'il y a quelqu'un qui compte sur mon retour tous les jours.

Je pousse un soupir d'aise en me glissant moi-même dans le bain, profitant de l'eau chaude plus que relaxante à laquelle je n'ai pas arrêté de penser depuis ce matin. Je me disais qu'après mon entraînement, je pourrai en profiter pour faire un tour dans le jacuzzi, sans imaginer que Natsume serait déjà rentré à ce moment-là de son colloque. Quand il n'est pas là, je prends généralement des douches, mais j'avais une envie de baignoire, aujourd'hui. Et sa présence ne pouvait pas mieux tomber. Les bains, il n'y a bien qu'avec lui que j'aime en prendre. Pas comme si la salle de bains en elle-même n'avait pas été conçue avec une bassine à bulles comme celle-ci pour qu'il en profite. Je joue même avec les boules parfumées et colorées qu'il glisse dedans, les laissant transformer l'eau en liquide opaque à l'odeur fruitée. Héhé, je trouve ça rigolo. Bien sûr, je me rapproche de mon petit-ami pour ne pas être trop loin de lui et l'imite en posant mes bras contre le bord de la baignoire. J'affiche un air bienheureux, réellement content qu'il soit de retour et que nous puissions profiter de journées juste tous les deux, mais je sens encore mon cœur tambouriner quelques fois. Les pensées de ma demande ne me quittent pas, mais j'arrive à ne pas me focaliser là-dessus tout le temps, encore. Seulement, quand j'y songe trop souvent, ça me rend de nouveau nerveux, et il ne faut pas que je laisse transparaître mon anxiété à Natsume. Heureusement, son intérêt soudain pour mes activités de la semaine me permet de me concentrer sur ses paroles. Alors je m'avance encore un peu plus de lui, gloussant au passage quand il me tend la bouteille de shampoing, amusé et attendri. Lui qui déteste qu'on touche ses cheveux (enfin qu'on le touche tout court), je suis toujours un peu flatté quand j'ai sa permission exclusive. Alors en hochant la tête (comme si j'allais refuser), je me cale dans son dos et commence à appliquer le shampoing sur son crâne, que j'en profite pour caresser en plongeant mes doigts entre ses mèches. Ils sont si soyeux, ses cheveux... Faut que j'en prenne soin.

« Oh, pas grand chose... Je me suis surtout entraîné au combat Pokémon, et... J'ai réfléchi... à quelques trucs, aussi. Mais bon, rien de passionnant, quoi, la routine. »

'Quelques trucs' aka 'possible que ça concerne une part importante de notre avenir mais je ne sais pas comment me lancer'. Mais je ne vais pas être aussi direct là, tout de suite. Il faut que ma demande se fasse correctement. Pas comme dans les films clichés à deux Opals, mais... Correctement. J'aimerais bien le préparer psychologiquement, dans l'idéal, mais je me doute que ce n'est pas trop possible. En fait, ce dont je crains le plus, c'est d'être transparent. Qu'il découvre que je trame quelque chose de mon côté, quoi. Même si j'essaye d'être le plus discret possible. Enfin vous m'direz, moi et la discrétion... Pour l'instant, au moins, je ne crois pas avoir laissé échapper un quelconque soupçon et il n'a pas l'air non plus inquiet, alors ça devrait aller. Faut avouer que le bain, les odeurs qu'il y a dedans (plus la sienne bien sûr) et les remous de la baignoire ne peuvent que m'apaiser et aspirer petit à petit ma concentration. Peu importe si je finis par avoir les doigts fripés, je suis beaucoup trop bien là-dedans. En plus, je peux en profiter pour le toucher, sentir sa peau et son contact qui m'a manqué, même pour un court temps d'absence. Cela doit être tout son mois de voyage qui m'a rendu aussi dépendan-... Qu'est-ce que je raconte, moi, j'ai toujours été gaga de lui.

« Hmm... Eh bien tu me dois quelques câlins, pour commencer, après le repas. Mais larver devant la télé, ça me paraît un bon plan, tant que je peux t'avoir pour moi, et moi seul. »

Je ne me contente pas du shampoing, toutefois, et applique ensuite le gel douche sur son corps avant de m'attarder sur ses épaules et son dos pour lui offrir un massage bien mérité. Il est détendu, là. Trop bien, même. En fait... J'hésiterais presque à repousser ma demande pour qu'il puisse profiter de son retour tranquille, mais... C'est le moment ou jamais. Je ne sais pas quand Axel rentrera, mais puisque nous sommes seuls, je voulais saisir cette occasion pour faire ma déclaration. J'ai pensé que c'était le moment idéal, que ça me permettrait au moins d'être sûr... J'ai peur de me tromper ou de l'angoisser, mais je ne veux surtout pas lui mettre de pression. Je veux juste... Que ça soit fait. Que je me libère de ça, au moins, car je sens que ça va me peser si j'attends trop longtemps.
Gentiment, je lui demande ensuite s'il peut faire la même chose pour moi. Pas que sa main sur mon cuir chevelure est forte agréable mais... Vous avez compris. Nous finissons ensuite par sortir (il le faut bien un moment donné) et me sèche vite fait en passant un coup de peigne pour ramener mes cheveux en arrière. Puis, j'enfile un t-shirt et un short propre avant d'attendre mon copain pour qu'on sorte de la salle de bains. Mais déjà, une odeur divine et familière s'échappe de la cuisine. Et non, je ne parle pas de celle de mon copain, pour une fois, mais de la casserole dans lequel le curry a bientôt fini de cuire. Je ne peux d'ailleurs m'empêcher de regarder l'état de ce dernier, un air ravi et impatient au visage.

« Mmmh... Ça a l'air drôlement bon ! J'ai hâte de goûter ! »

Salivant d'avance, je le laisse s'occuper du tonkatsu pendant que je m'affaire à mettre la table. Le riz, quant à lui, se trouve encore dans le cuiseur. Pas énormément de préparatif à faire, mais je dois me calmer intérieurement tout de même si je ne veux pas laisser mes émotions prendre le dessus en imaginant ce qui se passera après le repas. J'ai encore un peu de mal à croire que je vais me lancer ce soir, en fait, mais... C'est comme si j'avais attendu ce moment depuis bien plus longtemps que ça. Il n'est pas encore temps de penser à ça, toutefois. Les assiettes mises et remplies après que le curry ait fini d'être préparé en même temps que le porc pané et le riz, nous servons tout ça sur la table et prenons déjà les baguettes. Je déglutis, l'eau à la bouche en voyant le plat. Cela faisait un moment qu'on en avait pas fait, en plus. En même temps, je ne crois pas être capable de le préparer tout seul. C'est tout un travail, quand même !

« Bon appétiiiiit ! »

Sans attendre davantage, je prends une portion sur laquelle je manque de me brûler. Faut dire que, si je n'avais pas énormément faim, c'est comme si mon estomac s'était tout à coup creusé de lui-même pour que je puisse manger. En même temps, ça donnait drôlement envie, depuis tout à l'heure ; pour une fois, je ne regrette pas d'être sorti du bain un peu plus tôt. Soufflant d'abord un peu sur le riz et le curry, je finis enfin par manger lorsque ça devient un peu moins chaud. Et évidemment, je fonds tout de suite, comme à chaque fois que je mange du curry et comme à chaque fois que mon copain fait la cuisine.

« C'est succulent ! Y'a vraiment que toi qui sais bien le faire, le curry japonais ! »

Les oignons, les carottes, la sauce, le porc... Tout se marie à la perfection.
Sauf nous ! Héhé ! Héhé... Je suis tellement drôle.
Raah mais non, je dois pas y penser maintenant, c'est pas encore le moment ! En plus, ça va finir par me couper l'appétit, à force de stresser tout de suite pour ça, et ça serait dommage que je ne termine pas mon assiette (même si on a du rab). Je tiens à faire honneur à ce plat, quand même, alors pas question de faire la chochotte maintenant. Enfin, bon... Si j'ai mal au ventre à la fin de la soirée, ça va pas le faire non plus, d'un autre côté... Et je préférerais en laisser un peu que de m'exploser la panse et de me plaindre de maux de bide après, si je devais choisir. Mais bon, j'avais tellement faim que je finis par ne pas laisser une seule miette et m'écroule sur ma chaise, repu. On pourrait me rouler au sol comme une bouboule. Je ne peux pas nier que ça fait du bien par où ça passe, toutefois. Je pousse un soupir satisfait et heureux tout en m'étirant.

« Des soirées comme ça, je suis prêt à en passer des tonnes et des tonnes, héhé ! Héhé... »

Il faut quand même que je me retienne de dormir, ceci dit. Je sens que je pourrais fermer les yeux et me réveiller le lendemain, si on me laissait faire. Mais j'ai envie de profiter de la soirée avec mon petit-ami tant que nous sommes tranquilles. C'est un peu comme si nous prenions chacun des congés, en fait. Il n'a plus à surveiller tout le temps Axel, et ça doit le reposer, mine de rien. Avec sa thèse sur les bras, déjà... Ce n'est pas nouveau, mais... Je l'admire beaucoup. Il en faut, du courage, pour s'occuper d'un jeune enfant alors qu'il y a toute une Pension à gérer, plus ses cours à la fac, plus des tas d'autres trucs. Je me demande comment il fait pour porter tout ça sur ses épaules, n'empêche. J'espère juste qu'il me le dirait, s'il était épuisé par tout ça ; s'il avait besoin de faire une pause, ou si jamais il veut se reposer sur quelqu'un. J'aimerais être une épaule facilement accessible, pour lui. Mais je me rends bien compte qu'il n'ose pas, parfois. J'espère seulement que... Que je ne le gêne pas dans son quotidien. Je sais comme je peux être collant et demandeur d'attention. Quand il a besoin d'espoir, néanmoins, je suis toujours prêt à lui en donner.

« Dis, Natsu... Tu es content, qu'on vive ensemble ? »

Mon regard, tout à coup, se perd dans le vide alors que moi-même je me perds dans mes pensées, une nouvelle fois. Un nouvel effet de la fatigue, ça, d'avoir du mal à se concentrer. Mais malgré tout, des doutes continuent de me tarauder depuis un certain temps déjà, alors c'est le moment ou jamais, je suppose, pour dire ce que j'ai sur le cœur. Il faudra bien ça, si je veux le demander... le demander...

« Est-ce que... Est-ce que tu te verrais passer ta vie comme ça, avec moi ?.. »

J'ignore pourquoi je lui demande ça, d'un coup. Je ne veux pas qu'il ait de pression, c'est simpement une question, mais... Il faut que je sache. Pas seulement pour être sûr et me rassurer, mais aussi par rapport à ce que je vais lui demander tout à l'heure. J'ai besoin de savoir s'il veut bien de moi au point de... Enfin... Non. S'il veut bien de moi tout court, ça me suffit.
Je relève les pupilles dorées vers lui, un sourire plus tendre et affectueux sur les lèvres.

« Moi, ça m'irait, de vivre avec toi encore très, très longtemps... »

Au moins, lui, qu'il sache ce qu'il signifie, pour moi. Ce que signifierait aussi de ridicules alliances en or. En soit, des objets d'une valeur quelconque. De simples anneaux qui, je ne suis pas dupe, n'auront peut-être aucune valeur symbolique, pour lui. Mais... Je dois en être sûr.
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
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Lun 28 Mai 2018 - 4:34
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Natsume Enodril-Miyano

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"Something i said
That failed to be charming"

Je ne suis pas, contrairement à une certaine morue aux cheveux bleus que je n'ai pas vu depuis quelques années maintenant, obsédé par les baignades. Alors certes, j'aime beaucoup les bains et la natation fait partie d'un de mes sports favoris avec la course (c'est mon côté centriste), mais en dehors du fait de me débarrasser de ma sueur, c'est aussi une bonne excuse pour coller mon copain sans trop m'embêter. Une excuse qui n'en est pas une, car je n'en ai pas besoin, mais voilà, vous avez compris.
Dans tous les cas, je suis aux anges pour le moment. Ce n'est pas nouveau que je suis tout particulièrement appréciateur des caresses sur le crâne, mais je ne m'en lasse jamais. Un sourire bienheureux se dessine sur mon visage alors que je pousse davantage ma tête contre sa paume. C'est sans doute un peu ridicule, vu comme ça, mais je fonds comme une grosse guimauve et pose ma tête entre mes bras. Je l'écoute distraitement, pas vraiment surpris, mais bon, le but est plus de discuter que partir dans un débat philosophique. Tandis que je pousse quelques soupirs d'aise, je m'étire davantage et le laisse me laver sans protester pour le moins du monde, bien trop friand de son toucher. Je me permets même de souffler de satisfaction lorsqu'il me masse, quoique je me demande pourquoi diable il me gâte autant, ce soir. Plutôt satisfait du traitement auquel j'ai eu droit, j'obtempère silencieusement quand il me réclame la réciproque. Je m'applique à la tâche, bien que ma tête soit un peu ailleurs : j'avoue qu'aussi agréable que ce soit de pouvoir le toucher après cette semaine d'absence, je suis un peu à l'ouest. Sûrement car je suis détendu, et que je me perds à imaginer ce que je vais pouvoir faire avec mes jours libres à venir.

Mais bon, rien ne sert de faire une fixette là-dessus, alors je me dépêche de terminer et de sortir, passant rapidement mes cheveux au séchoir pour ne pas ressembler à un chanteur de groupe emo-rock des années 2000 (si si, vous voyez bien le genre. Un peignoir de pépé enfilé plus tard, et je me dépêche de retourner dans la cuisine et terminer ce que nous avons commencé. Un sourire se dessine au coin de mes lèvres quand je remarque l'impatience de mon interlocuteur, mais je ne rajoute pas un mot : bah oui, heureusement que ça sent bon, quoi, encore heureux. Toutefois, je ne peux pas mentir sur le fait que le voir ravi me satisfait quelque peu. Je comprends mieux, dans ce genre de cas, pourquoi maman, ou même Nagisa quand j'étais plus jeune, aimait bien que l'on cuisine à deux, ou ne serait-ce que pour les autres. Cela n'a jamais été trop mon truc, mais... Bah, de temps à autre, clairement, ça ne me déplaît pas de faire des exceptions. Je ne vais pas lui dire que je trouve ça mignon (il me le rabâcherait pendant cinq ans et je tiens à mes tympans, je vous l'assure), mais la pensée est là tout de même. Pour la peine, je m'embête même à rajouter des épices dans la panko avant de faire frire la viande, même si mes yeux glissent vers le riz qui me fait décidément un peu trop envie.
Si je ne me baffre pas avec la même énergie que mon copain car j'ai encore l'estomac un peu ballonné, je ne peux pas m'empêcher de glousser face à... Eh bien. Disons qu'Axel n'est pas le seul qui a du mal avec la patience, vu la manière dont il se brûle. J'esquisse un rictus arrogant devant son compliment, mais bon, en vrai... Il exagère clairement mais bon, je suppose qu'il n'a pas des masses de currys à comparer : je suis d'ailleurs persuadé que celui de ma tante est à se damner, mais il est inutile de se comparer. L'important est que nous puissions passer une bonne soirée et manger à notre appétit, c'est tout. Et quant au fait de satisfaire mon appétit, ça... Je crois que je vais vite dormir, vu la dose de riz en sauce que je me suis enfilé. Je ne regrette rien, toutefois, et esquisse un petit sourire satisfait en me reposant davantage contre le dossier de ma chaise.

Les yeux fermés, je me contente de ce calme plat et bien trop reposant pour me détendre, non sans être étonné de le voir reprendre la parole. Je lui offre un coup d’œil discret, quelque peu curieux quant à la raison de son intervention, aussi flatteuse soit-elle. Je ne prends pas la peine d'énoncer que c'est réciproque, car, bah, ça serait énoncer l'évidence ultime et je déteste ça.
Néanmoins, il me prend de court avec sa question, et son regard perdu dans le vide qui ne me permet pas de me faire une idée précise de ce qu'il pense. Ce n'est pas rare que ce soit le cas, de toute façon, car nous fonctionnons tous deux de manière très différente et il m'est parfois difficile de saisir son mode de pensée, quand bien même je continue d'essayer, mais... Je ne sais pas trop. Quelque chose me fait être attentif, soudainement. Plus je l'écoute, plus j'ai l'impression qu'il réfléchir à autre chose, et pourtant, je ne vois rien dans cette soirée qui aurait pu me mettre la puce à l'oreille. On dirait qu'il est préoccupé. Peut-être que c'est juste le travail, ou des détails qui me sont inconnus, mais dans tous les cas, je suis un peu désarçonné par ses questions, et encore plus par son sérieux soudain. Embarrassé pour une raison que je ne saisis pas totalement, et également car je suis un peu débile, par fois, je tombe donc dans mon vieux défaut de parade : le sarcasme, et le regard qui s'en va ailleurs. Et vu l'air moqueur que je me donne, presque excessivement, c'est quasi sûr que je compense, mais je suis moi-même au courant.

« Bah, non, évidemment, je me suis installé avec toi pour me barrer dans cinq jours. J'aime bien faire des trucs insensés comme ça. »

Je hausse les épaules pour faire genre. Mais en vrai, j'espère aussi faire comprendre sans trop le dire non plus que je ne regrette rien, et que j'ai agi en toutes connaissance de cause. Bon, en vrai, après avoir flippé ma race chez ma psy et contemplé l'idée de hurler dans des oreillers pendant une semaine car je me montais seul la tête avec le stress, mais ça, c'est plus ou moins une anecdote à force. Ou pas, mais disons que c'est ma manière de fonctionner. Toutefois, car j'ai en partie conscience du fait qu'il vaut mieux être clair, je me reprends un peu, également car mon coup de stress soudain s'est un peu apaisé. Le dos calé contre la chaise, je laisse mon regard croiser le sien, sans trop me rendre compte de la brusquerie de mes mots. Non pas que ce soit une excuse, m'enfin, comme d'habitude.

« T'es bête, un peu. Comme si j'allais te répondre que tu puais alors que t'es bien le seul que je supporte au quotidien. »

Je hausse les épaules. J'énonce un peu l'évidence, mais puisqu'il voulait le savoir... Pour moi, ça a toujours été plus ou moins évident. Je ne supporte personne en permanence, ou du moins, pas constamment dans la même pièce. Alors bien sûr, j'apprécie mes amis et mes connaissances, mais pour être sincère, je ne supporterais pas d'être dans la même pièce que Mell pendant une semaine non-stop par exemple, ou même Charlie (quoique ce serait pire dans ce cas). Disons que j'ai du mal à partager mon quotidien, et que j'aime ne pas avoir à m'inquiéter de ce que peuvent penser et faire les autres personnes, chose qui n'est pas le cas avec mon copain. Je n'ai jamais trop compris pourquoi, et je n'ai jamais vraiment cherché pour le coup, mais il est l'exception à la règle, quoique j'ai aussi besoin d'un peu de temps seul de temps à autre. M'enfin, le point est donné.
… Et j'aurais pu dire ça comme ça, au lieu de l'enrober d'une couche d'edgyness de gamin, en fait, maintenant que j'y pense. Hm. Je repense à ce que j'ai pensé tout à l'heure, et me demande si il n'était pas, eh bien, sérieux, en fait. Je reconnecte un peu les pièces dans ma tête, et me rend compte que c'est loin d'être aussi fou que j'ai pu le penser tout à l'heure. L'inquiétude me monte alors à la tête, et je perds ma façade arrogante immédiatement. Rendu plus hésitant, je balbutie un peu.

« … E-enfin, j'veux dire, t'as compris que, du moins j'espère... J'étais pas sérieux, j'blaguais. B-bien sûr que j'apprécie. »

Je me masse la nuque, embêté par ma connerie sans nom. Non mais sérieux, c'est moi qui devrait lui demander si il apprécie vraiment de vivre avec moi ! Rah, le boulet. Je me relève maladroitement pour commencer à débarrasser, voulant me rendre utile, ce qui me permettrait au moins de me sentir moins idiot. Toutefois, lorsque les assiettes sont posées dans l'évier, je reviens vers la table, et, passant devant sa chaise, ne peut m'empêcher de m'arrêter. Mon expression s'est faite plus calme, plus neutre, et je l'examine attentivement, voulant adoucir mon comportement et ne pas être aussi brusque que tout à l'heure.

« Y'a un souci ? J'ai fait quelque chose, ou ? Tu m'as l'air un peu... T'es pas obligé d'en parler, tu le sais, mais... »

J'hésite pendant quelques secondes sur les mots à employer. Je ne sais pas trop si je devrais m'aventurer sur ce terrain, car si évidemment mes oreilles sont toujours ouvertes, je ne veux pas le mettre mal à l'aise, le vexer ou le blesser d'une quelconque manière, alors je fais attention. Je suis un peu tendu, aussi, bizarrement, et cela m'étonne moi-même. Je veux toutefois passer au dessus et essaie de me rattraper comme je le peux.

« Excuse-moi, dans tous les cas. Tu veux que je te fasse de la tisane ? »

C'est une question plus ou moins à double but ; lui permettre de changer de sujet si il le désire, même si je crois qu'une tisane ne serait pas de trop non plus. Dans tous les cas, je suis un peu embêté, mais bon, ça, c'est entièrement de ma faute.



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18H
Avec Samal'airanxieux
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Ven 1 Juin 2018 - 2:10
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Samaël Enodril-Miyano

&&&



Here comes a thought
feat Natsuétu
"That might alarm you"


Quelles questions idiotes je lui pose, aussi... Comme s'il allait me dire qu'il détestait vivre ave moi ou qu'il l'avait fait juste pour me faire plaisir. Je ne suis pas sans savoir pourtant que l'espace personnel de Natsume n'est réservé qu'à une poignée de personnes, et encore... Quoiqu'il pourrait me dire qu'il ne sait pas, en réalité, de quoi l'avenir sera fait et qu'il ne peut donc pas me répondre honnêtement tout de suite. Je ne lui en voudrais pas, s'il me disait qu'il ne pouvait pas être certain de ce qui arrivera dans le futur. Personne ne peut prédire ce qui arrivera, que ce soit demain, dans un mois, ou même dans un an. Alors c'est assez présomptieux en soit de dire que 'ah dans telles années il y aura ça et je ferai ça'. La vérité est que tout peut changer en très peu de temps, parfois à partir d'un rien. La seule chose dont je peux être sûr, c'est que je me vois bien vivre avec lui toute ma vie. Cela ne me dérangerait pas, et nous nous connaissons désormais depuis assez de temps pour que je puisse l'affirmer. Je ne lui en veux donc pas non plus quand il me répond par du sarcasme, qui est une de ses grandes signatures, après tout, et ce depuis toujours. Evidemment, il n'allait pas dire qu'il était malheureux que nous vivions sous le même toit ; si c'était le cas, il me l'aurait fait savoir depuis un bail (ou je l'aurais deviné un jour ou l'autre). Ce n'est pas nouveau, que je suis idiot, il devrait le savoir. Aaah...  Justement, s'il savait...

Mon cœur se remet à battre plus fort. Mais son compliment me fait plaisir, et je me surprends à sourire légèrement, flatté et un petit peu rouge, même. S'il me supporte au quotidien, c'est déjà pas mal, en effet. En même temps, l'inverse aurait été étrange et problématique. Un couple qui ne se supporte pas au quotidien, il se sépare, point final. Ce n'est pas étonnant qu'il me dise ça, d'ailleurs, mais ça me rassure grandement, quelque part, et c'est toujours agréable de l'entendre. À mon tour de le soulager quand j'aperçois le trouble soudain dans son regard lorsqu'il veut être certain que j'ai bien compris sa vanne. En riant dicrètement, je lui offre un sourire plus large et doux avant de hocher la tête pour qu'il sache qu'il n'y a pas eu méprise. Depuis le temps, je le sais, quand il blague. Je le reconnais aisément à son ton, en outre, maintenant. J'avoue néanmoins que ce n'est pas déplaisant, un peu de sincérité. Inutile qu'il se torture avec ça, cependant.

Il se lève avant moi pour débarrasser. Puisqu'il vient de rentrer, je voulais m'en occuper, mais je constate que c'est inutile quand il insiste pour prendre les couverts. Je me détends quand il ne fait que les reposer dans l'évier. C'est vrai qu'on a pas besoin de les déposer dans le lave-vaisselle, pour le coup. Il s'arrête toutefois juste devant moi, car quelque chose le perturbe toujours. Je l'inquiète, semblerait-il. Il n'imagine pas à quel point ça risque d'être plus confus encore pour lui par la suite, mais je fais mine de secouer la tête, au moins pour lui signifier qu'il n'a rien à se reprocher. Je n'ai pas quitté mon sourire mince mais sincère, car c'est vrai qu'il est innocent quant à la nervosité qui m'a envahi dès lors que j'ai décidé de me déclarer à lui. Je suis bien plus calme que ce que j'imaginais, toutefois. Je croyais que ça allait être pire. Que j'allai être incontrôlable et qu'il découvrirait le pot aux roses tout seul. S'il est suspicieux, toutefois, il ne le montre pas. Ou alors il ne se doute vraiment de rien. Je me demande tout à coup si c'est réellement le bon moment. Mais il faudra bien que je le lui dise un jour ou l'autre et j'aurais voulu que ça soit un jour où Axel ne serait pas là, qu'on puisse être tranquilles tous les deux pour en discuter. Quand je lâcherai ce que j'ai à lui avouer, est-ce que ça le rassurera ? Ou au contraire, sera-t-il encore plus stressé ?.. Il peut être si imprévisible, quand il veut. Et je sais que c'est un sujet qui l'enchante beaucoup moins que moi, pour ne pas dire... Pas du tout, en fait. J'aime me convaincre des fois qu'il n'ose juste pas m'en parler par timidité ou parce qu'il s'en fiche, plutôt que de penser que ça pourrait plus l'angoisser qu'autre chose alors que ce n'est pas le but recherché. Mais le temps passe, et il y a des discussions qu'on ne pourra pas éternellement écarter par peur de brusquer l'autre.

« Je ne serais pas contre une tisane. Au moins, ça va nous faire digérer. »

Rien de mieux, en effet. Mais la digestion, si c'est aussi vrai, n'est qu'un prétexte. J'ai l'espoir que ça nous détende un peu. Car maintenant que le repas est fini, je me sens presque trembler, ou du moins, être de plus en plus nerveux, et impatient à la fois. J'ai hâte que ça sorte. Que ça soit dit, peu importe sa réponse. Les mots se sont tellement bousculés dans ma tête et dans ma gorge, ces derniers temps... Je dois les évacuer et lui faire part de mes pensées, des projets d'avenir concernant notre relation. Il est évident qu'ils ne pourront pas se faire sans l'éleveur qui partage ma vie. J'ai peur que les paroles me manquent, toutefois. Ou que je ne sache pas comment réagir si jamais ça se passe mal. Je me disais qu'avec une tisane, ce serait plus facile, et peut-être que ça m'aidera un peu à faire le point sur tout ça.
Alors tandis qu'il fait bouillir l'eau, je m'atèle déjà à nous servir des tasses, cuillères et du sucre si besoin, avant de rester à ma place jusqu'à ce qu'il dispose la théière sur la table. Je ne fais pas la même erreur qu'avec le curry, toutefois, et laisse un peu refroidir avant d'en boire une mince gorgée. J'avoue que ça n'est pas désagréable, en soit. Je laisse mes mains se poser autour de ma tasse chaude, laissant mon regard divaguer à la surface de la boisson. Je crois que j'arrive à apaiser les quelques tremblements que je sentais. Pourtant, mon cœur tambourine toujours. Il est difficile de regarder Natsume en face avec ce que je m'apprête à lui révéler, préférant continuer de fixer mon reflet dans la tisane. Je ne dis pendant quelques secondes pour laisser volontairement un blanc et réfléchir à comment je vais annoncer ça, mais je me lance avant de risquer qu'il me coupe la parole et commence à parler.

« Cela fait... Un moment que j'y pense, maintenant. »

Je ne saurais depuis quand exactement l'idée a germé dans ma tête. Elle s'était secrètement implantée quand j'ai commencé à sortir avec lui et au fur et à mesure que notre relation se développait. Au bout d'un moment, c'était devenu pour moi une évidence : je voulais vivre avec lui. Mais vivre, qu'est-ce que ça veut dire ? Pour ma vie à moi, je n'avais rien de bien précis. Je voulais juste que nous vivions heureux ensemble. C'est aujourd'hui encore ce qu'il y a de plus important. J'ai toutefois commencé à rêver davantage. Je veux fonder une famille avec lui. Avoir des enfants et les élever. Pour notre situation, le mariage est encore obligatoire. Au delà de ça, moi, ça me plairait quand même de me marier avec Natsume. C'est aussi plus commode, de ce que l'on m'a raconté, même si ce n'est pas la raison principale. Mais mariage et enfant ne vont juridiquement pas l'un sans l'autre dans leur cas, alors refuser le premier c'est dire adieu au second. Parce qu'en soit, de mon point de vue, c'est rien, un mariage. Une vague signature sur un vague papier. Une occasion pour faire la fête, aussi, surtout. Réunir tout le monde, pas forcément pour célébrer quelque chose ; juste pour voir nos proches. Parce qu'on a clairement pas besoin de ça pour montrer qu'on s'aime, dans les faits. J'avouerais sans honte que c'est un pur caprice si on en avait pas besoin pour le reste. Car ça serait juste ça, sinon : un caprice. Mais après tout, c'est ce que je suis. Un enfant capricieux.

« Je voudrais me marier avec toi. »

J'ai relevé mon regard vers lui, cette fois, pour ne pas avoir la tentation de le fuir. J'ai une volonté, un désir, et je dois savoir l'exprimer. Je dois savoir montrer à quel point j'y tiens. Cette petite marque de bravoure n'empêche pas la timidité, toutefois. Je me sens rougir, malgré le petit sourire que j'affiche. Ma poitrine, elle, continue de me tourmenter en augmentant son rythme. Je déglutis même, essayant toutefois d'être discret, avant de pousser un soupir silencieux.

« Je veux... Que tu sois sincère, Natsume. »

J'affiche une expression un peu plus sérieuse. Ce que j'avais à dire est enfin sorti de mes lèvres. Ces mots cesseront de me tarauder l'esprit à chaque fois que je serais en sa compagnie. Et c'est déjà ça de moins. Mais ce n'est pas fini. Ce n'est pas un piège que je lui tends, en tout cas, il s'agit d'une vraie question. Pas d'entourloupe ni de pression de ma part. Pour être franc, je ne m'attends pas non plus avoir forcément la réponse que je voudrais entendre.
Je bois néanmoins une nouvelle courte gorgée de tisane avant de conclure, mes yeux dorés ne quittant pas ses deux ambres en amande.

« Est-ce que tu veux m'épouser ? »
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
Elite
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Sam 2 Juin 2018 - 2:26
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Natsume Enodril-Miyano

Here comes a thought

"Something i said
That failed to be charming"

Oui, bon, on a vu mieux que de parler de tisane pour essayer de se remettre sur pattes, je l'admets. Ce n'est ni plus ou moins qu'une pirouette sociale, mais j'aime la sensation qu'elle me donne de ne pas être totalement incapable de quoi que ce soit en terme de discussion. Si je reste toujours un peu méfiant face à ses sourires rassurants car je sais qu'ils peuvent cacher quelque chose, je me permets de relâcher un peu ma tension quand il me confirme que tout va bien. Je ne devrais pas être si suspicieux. Je laisse donc tomber l'affaire et m'occupe de préparer l'eau chaude en silence, tout en sortant les différentes boîtes de tisanes du placard. Je le laisse choisir, tandis que j'en prends une au jasmin et au thym de mon côté. Ce sont souvent des paquets que je prépare par moi-même, et c'est mon rituel du soir pour me détendre : j'ose croire, toutefois, que je n'ai pas de raisons particulières de chercher à me détendre. Malgré moi, ma tête est quelque peu ailleurs, et je regarde les plantes infuser distraitement. Cela peut paraître un peu stupide, mais j'aime bien regarder l'eau pure se colorer petit à petit, et l'odeur délicate me monter aux narines. Comme quand j'étais gamin, car c'est une habitude qui ne m'a pas quitté depuis, je fais cliqueter ma cuillère contre ma tasse après avoir servi celle de Samaël, toujours aussi tranquillisé par les sons réguliers et évocateurs de moments agréables.

Je me suis calmé, définitivement. Je me permets même d’affaler davantage mon dos contre la chaise, le regard vague, perdu sur les murs que je songe de temps à autre à décorer, car Nagisa ne cesse de me dire qu'il faudrait peut-être que j'arrête de les laisser vierges. D'un autre côté, je suis autant désintéressé en décoration car ça m'ennuie que car je suis nul, alors je pourrais peut-être laisser ça à mon copain... Sauf que je me rappelle alors de celle de sa chambre d'adolescent, et une grimace d'horreur me passe sur le visage alors que j'imagine la tête de Polaris plaquée partout et me jugeant du doigt au petit matin, et non, vraiment, il faudra que nous nous en occupions à deux. De toute façon, c'est plus ou moins ça, notre deal. Fin, on a pas fait de deal, c'est pas ce que je dis, juste... Disons que ça a toujours été plus ou moins clair, même si c'était implicite, que nous partageons les décisions concernant notre quotidien et que cela nous satisfait. C'est une méthode qui me plaît, et que je ne vois pas de raisons de déranger : après tout, si ça marche, aucune raison de s'embêter à faire autrement, héhé.

Je ne m'attendais pas à l'entendre parler. Je ne vais pas non plus être surpris, il peut être une pipelette aussi quand il le veut, mais je pensais, au vu du calme dans lequel il était tombé (je me disais que c'était peut-être la fatigue qui le rendait si calme), qu'il ne dirait rien pour un moment. Je ne comprends pas tout à fait de quoi il parle, et je pense que c'est le but : c'est justement ce point qui m'alerte, et me fait reprendre une position normale sur ma chaise. Je n'aime pas trop quand il fait ça, et il doit le savoir, mais je ne lui en veux pas : je ne peux aucunement lui reprocher ma propre nervosité naturelle, et le fait que mon cerveau a doucement mais sûrement commencé à envisager ce à quoi il pouvait penser. D'ailleurs, à ce propos, vu ce qu'il dit, cela veut dire que ça doit lui tourner en tête depuis un certain temps, et je me mets tout naturellement à repenser aux moments où il pouvait être tête en l'air, plongé dans ses pensées, sans même savoir de quoi il parle. C'est malheureusement cent pour cent naturel. Je ne lui fais aucune réflexion, sachant me faire patient, mais mes sourcils se sont froncés. J'attends, me disant qu'au pire, il va peut-être me faire part d'une décision quelconque, d'un truc qui le dérange, et-...

Je me crispe immédiatement. J'aurais aimé ne pas le faire. Mais il n'a fallu qu'une seconde pour que mes muscles s'immobilisent, et ma poignée se fige avec une fermeté sans précédent sur la poignée de ma tasse, quitte à me chauffer excessivement la peau. Des nœuds m'ont pris la gorge et les tripes, quoique je ne saurais dire lesquels sont les plus serrés. Si mon regard est vissé dans le sien, je ne crois pas qu'il soit vraiment ce que je fixe. Mes pensées sont déjà ailleurs, dan un endroit où elles peuvent chercher des échappatoires, des excuses, des méthodes lâches pour ne pas avoir à écouter et trouver un moyen de s'extirper de cette situation. Car oui, la lâcheté est ma première idée : elle est toutefois bloquée dès lors que mon cerveau réalise que nous ne sommes plus dans de simples sous-entendus. Car oui, 'plus'. Nous y étions, avant, et je comprends mieux ce dont il parlait, quand il disait qu'il y pensait depuis un temps. Je sens mes épaules se crisper davantage si c'est possible. Je n'aurais pas tenté de sortir sans rien dire, évidemment, mais pendant une centième de seconde, la pensée m'est passée dans la tête, signe que ce qui me statufie à ce point n'est rien d'autre que de la panique.
Une panique, stupide, déraisonnable, j'en ai conscience moi-même. Je ne devrais pas me sentir menacé, alors que je sais que jamais il ne me mettra devant une obligation, implicite ou explicite. Que je ne suis pas en danger non plus, et qu'il ne résultera pas de cette soirée des scènes similaires à celles qui hantent mes souvenirs d'enfance et mes cauchemars les plus vicieux. Mais rien à faire : mon corps a réagi instantanément, et il est difficile de résister à mon instinct qui me pousse à réfléchir à toutes les manières par lesquelles cette soirée pourrait mal finir. Elle commençait bien, pourtant, me dis-je amèrement. Je m'attendais à la passer dans le calme, la paresse, à échanger quelques traces d'affection, et me dire que j'étais assez chanceux lorsque le sommeil viendrait me chercher, collé contre lui. Mais non. J'en viens à me demander si il avait prévu depuis le début d'en venir à ce point, et je me demande ce à quoi il s'attendait.

Car, et la pensée ne me passe par la tête que maintenant, il doit attendre une réponse. Et je vais devoir la donner. Cette immédiateté me fait peur. Je ne sais pas. Je n'en sais rien. La première pensée, celle que je sens au fond de ma gorge, je n'ose ni la penser, ni la dire, et très certainement pas imaginer la vocaliser. Je suis devenu aussi muet qu'une tombe.
Son sourire, qui cache une peur à peine caché, n'en fait pas naître un jumeau sur mon visage. Je me sens coupable, durant une seconde, du malaise que je perçois encore malgré l'état embué de mon cerveau. J'imagine que ce ne doit pas être simple, pour lui. Qu'il devait craindre, s'inquiéter de ma réaction, et je ne peux pas lui donner entièrement tort, vu mon comportement actuel. Mes traits se sont affermis, et je me suis rigidifié, dans un instinct de défense qui doit me faire paraître bien cruel. Je ne sais pas ce qu'il attend de moi, exactement, et cela me met mal à l'aise : pas que ce soit une bonne réaction, toutefois, c'est même la pire, à vrai dire. Je ne devrais pas être autant dans la parade. Chercher ce qu'il attend pour réfléchir si je peux lui donner et échapper à une situation que je crains. Ce n'est pas sain : je n'en suis pas totalement conscient, mais quelque chose dans ma tête me contient d'aller dans cette direction.

Mon regard s'éloigne devant son air sérieux, que je déteste voir sur son visage à l'heure actuelle. J'aimerais que ses traits se défassent de cette mine, en prennent une joueur, et qu'il me dise que ce n'est rien qu'une blague, qu'un trait d'humour comme il en fait beaucoup, et comme il en a fait, maintenant que j'y pense, sauf qu'il y avait un peu de vrai. Je le savais depuis toujours, je crois, je refusais juste de l'admettre. Mais maintenant, puérilement, j'en viens à chercher dans ses yeux une lueur joueuse, qui me réconforte tant d'ordinaire, mais que je ne trouverais pas. Il est sérieux. Et il veut une réponse honnête. Une réponse honnête que je ne suis moi-même pas sûr de savoir identifier. Ou du moins, de vouloir identifier. J'aurais été bien heureux de ne jamais le faire tout court.

La sincérité est quelque chose que je ne lui ai pas toujours donné. Pas que j'ai déjà menti, mais... Il m'est arrivé de détourné le sujet, ou de donner la réponse la plus vague possible pour noyer le poisson et éviter les ennuis. Il le sait. Je ne peux toutefois pas faire ça si il me le demande, car cela me confirme que c'est quelque chose auquel il tient, ce qui n'arrange pas mon état.
Je n'arrive pas à me détendre comme il le fait. Ma poigne sur ma propre tasse s'est tellement crispée que j'en viens à craindre que son contenu sera froid bien avant que j'ai pris une décision, si j'en prends une. Face à sa dernière question, que je ne voulais surtout pas entendre mais qui me fait l'effet d'un poids supplémentaire sur les épaules, je détourne immédiatement les yeux. Je ne suis plus capable de tenir son regard, après ça. Je ne suis pas même sûr que je soutiendrais mon propre regard si je le voyais dans un miroir, à l'instant.

Il y a des gens qui sont émus par ce genre de choses, mais... Sans vouloir faire les drama queens, pas moi, ou du moins pas dans le bon sens. Pour être honnête, je n'ai jamais envisagé cette idée pour le futur de notre relation. On avait me beau me vanner de temps à autre, ou me questionner sur mes intentions, je ne faisais que claquer de la langue avec agacement, énervé qu'on se mêle de mes oignons, surtout quand c'était fait avec un voyeurisme à peine dissimulé. Même adolescent, je levais les yeux au ciel, pas intéressé du tout par ces carabistouilles, et je me souviens que, comme un bon edgelord immature, je m'amusais à me moquer avec ma sœur des gens qui en fantasmaient. En même temps... Pourquoi est-ce que je trouvais ça si drôle, à l'époque ? Pourquoi est-ce que j'avais besoin, plus qu'envie, de ridiculiser des actes qui ne me concernaient pas, et qui ne me blessaient en rien ? J'ai conscience maintenant que c'était puéril, mais... Je m'interroge.
Au delà de ça, de n'avais pas vu la nécessité, en fait, et je ne la vois toujours pas, hormis pour, eh bien... Oui, je suis au courant que notre cas nous oblige à procéder ainsi si nous désirons avoir des enfants, par exemple, mais clairement, ce n'est pas quelque chose qui sonne bien à mes oreilles pour l'instant. Je dis bien pour l'instant, car je n'en sais rien. L'arrivée d'Axel ne m'a pas donné un amour inconsidéré pour les enfants, ce n'est pas aussi simple, et personnellement, un tas de raisons me font me dire que j'ai le temps d'y penser : je n'ai que vingt-cinq ans, après tout. S'occuper d'un gosse à notre âge, cela tient d'une infime minorité, ce n'est pas aussi simple.

Ma respiration est plus calme que je ne l'aurais cru. Je refuse toujours de croiser ses yeux, pourtant, et je sais à quel point cela doit l'angoisser. Je... Qu'est-ce que je fais ? Ma première pensée va à comprendre ce qu'il attend, dans un réflexe aussi mauvais que malsain, et je le sais moi-même. Je suppose qu'il veut que je dise oui, qu'on signe un vague papier, je ne sais trop quoi, et voilà. En soi, ce n'est pas grand chose. Je pourrais très bien le lui donner, même si quelque chose dans ma tête me rend très mal à l'aise à cette idée. C'est une solution facile, très facile. Je n'aurais qu'à ignorer ce que je veux, et-
… Et ce n'est pas comme ça que ça doit être.
Plus jeune, ou du moins si j'avais encore ma mentalité de quand j'avais seize ans, j'aurais sûrement vaguement hoché la tête pour me débarrasser du souci, quitte à garder en moi une grande frustration d'avoir accepté quelque chose que je ne désirais pas. Mais c'était rassurant. C'était plus simple, cela m'évitait beaucoup de tourments, et je ne nierais pas... Que mon enfance n'est pas du tout étrangère à ce comportement. Même encore maintenant, il m'arrive d'utiliser l'évitement pour me mettre en sécurité ; avec des amis quand je ne leur dis pas qu'ils m'ennuient mais que je me contente de les ignorer pour ne pas provoquer leur ire, avec des collègues lorsque leurs commentaires m'agacent mais que je vois le danger dans lequel je me mettrais en posant trop fortement mes pieds sur la table. C'est quelque chose que j'ai fait avec Samaël également, au début de notre relation. Quand il m'énervait, ou qu'une de ses actions me déplaisait, je ravalais mes pensées, de crainte de provoquer de le colère, du mépris ou de la culpabilité de mon côté. J'ai appris à dépasser cela avec le temps, en apprenant à le connaître et en lui confiant progressivement toute ma confiance. Mais... Il faut croire que face à une situation qui me panique, car je constate que c'est le cas, les mauvaises habitudes ont la vie dure. Et ça m'énerve.

Sans un mot, je pose une partie de ma tête dans ma paume, le regard vague, les épaules haussées, signe classique d'angoisse chez moi. Car je pense que nous pouvons dire sans honte que je suis là dedans, à l'heure actuelle. Je ne dois pas dire oui pour lui faire plaisir : c'est une idée que je parviens à chasser de ma tête grâce à de longues années d'entente mutuelle. Toutefois, je ne peux pas ne rien dire non plus. Et au bout d'un moment, le silence deviendra insupportable, si ce n'est pas déjà le cas. Je ravale ma salive, crispé, et finit au bout d'une ou deux très longues minutes de mutisme par ouvrir la bouche, hésitant sur les mots.

« … Non. Je crois. Pour l'instant, je... »

Une sensation froide me passe par la gorge. Je l'ai dit. J'ai réussi à dire non, alors que j'avais peur de le faire, et j'ai toujours peur des conséquences, à vrai dire. Je sais que je ne risque rien, mais l'instinct de survie est plus fort que beaucoup de choses. Cette peur n'a rien de rationnel. Et je ne comprends même pas pourquoi cela me fait aussi peur. Les sourcils froncés, je soupire avec une lassitude triste.

« … J'en sais rien. »

C'est vague. Ce n'est très certainement pas la réponse dont il rêvait, ça, c'est certain. Ce n'est même pas concret. C'est un non vague, mais un non tout de même, car je ne saurais dire exactement toutes les raisons, et encore moins si elles sont à mes yeux valables, qui me poussent à rejeter cette idée. C'est stupide, mais j'ai honte d'être aussi vague alors que c'est un sujet plutôt sérieux, et que j'ai l'impression de me comporter comme un enfant en plein caprice, qui ferait une crise devant des légumes qu'il ne veut pas manger. Mais ce n'est pas le cas, je crois, du moins... J'ai bien du mal à me le dire. Je me force à clarifier comme je le peux, mais c'est bien maigre. Bon sang, mais quel... Grah. J'enrage intérieurement d'être aussi paumé pour si peu.

« Je m'en doutais depuis un moment, mais... J'espérais que j'imaginais des choses. »

Je fais bien attention à garder mes yeux loin. Lui avouer que je reconnaissais ses sous-entendus n'est pas quelque chose dont je suis fier. J'aurais dû le confronter plus tôt, lui dire que cela me mettait mal à l'aise, au lieu de faire comme si, et espérer qu'il ne comprenne de lui-même avant d'abandonner. Je n'ai que moi-même à blâmer pour ma lâcheté. Ignorer un souci ne mène qu'à le rendre bien pire, et dans un couple, nous sommes supposés communiquer : il semble que sur ce sujet, j'ai oublié cette règle élémentaire, et j'en ai parfaitement conscience. L'admettre, toutefois, me gêne et je triture nerveusement ma manche, ayant temporairement oublié ma boisson.

« En vrai, ça me fait peur. E-et je... Je ne sais même pas pourquoi, je... »

Les mots commencent à sortir, doucement, trop doucement, mais je crois entrevoir un début de progrès. Au delà de la honte d'avoir ignoré le problème évident, il y aussi celle d'admettre être craintif. Car je le suis. Je ne crois pas que je pourrais le cacher, et ce n'est pas là le sujet : c'est juste toujours extrêmement difficile pour moi d'avouer ça. Pas par fierté, ou parce que je ne lui fais pas confiance, mais parce que je continue de me reprocher la moindre faiblesse. J'ai peur de... J'ai peur d'être un boulet. Peur d'être... Je me contracte un peu en réalisant en partie ce que j'ai deviné sans me l'avouer. J'expire péniblement, les yeux humides, commençant à rougir. Mais merde quoi. Pourquoi est-ce qu'il faut que dès que je parle de ça... Bordel !

« Avec ma famille, et mes parents, je crois que ça m'a... Enfin, que ça me met mal à l'aise. J'en sais rien, j-je... »

Je balbutie. Le nœud dans ma poitrine, depuis tout à l'heure, ne fait que se resserrer. Mes yeux sont à deux doigts de lâcher et de se mettre à déverser des larmes qui n'ont rien à faire sur mon visage, mais qui deviennent difficile à retenir. C'est dans ce genre de situation que nos positions me mettent mal à l'aise : chacun à l'autre bout d'une table, c'est assez impersonnel, et je ne sais quoi penser. Je sais, pourtant, que j'ai dû le décevoir. Je ne fais que ça de toute façon, héhé, ahaha... J'suis même pas drôle. Comme si me dévaloriser allait changer quoi que ce soit, ou que c'était une bonne chose, alors que je sais, bon sang, je sais, que c'est des conneries. Que je me fais des films, que je flippe tout seul, comme putain de d'habitude. Et ça me fatigue. Je me fatigue, profondément. J'en ai marre, de moi-même. Plus la pensée me passe, et plus je m'en veux, et plus je sens que j'arrive petit à petit à bout de mes nerfs éreintés, déjà fatigués par le temps qu'a mis ce doute à persister entre nous.

« … Je suis désolé. Je sais que ç-ça te t-tient à cœur, e-et... Ah ! »

Ma prise sur ma tasse s'est tellement raffermie que je l'ai fait glisser, et qu'une partie de l'eau bouillante m'est tombée sur la main. Je peste et me serre les doigts, retenant un autre geignement de douleur. J'exhale un coup. Je crois, pour le coup, que cette douleur temporaire m'a empêché de fondre tout bonnement en larmes. Je n'en étais pas loin, et je n'en suis toujours pas loin, mais je ne peux pas le faire. Pas maintenant. Pas devant lui, ou du moins pas tant que je ne sais pas dans quel état est-ce que ma réponse va le mettre : car comme d'ordinaire, je fais davantage attention à son état qu'au mien, aussi mauvais que ce soit pour chacun d'entre nous. Ce n'est pas drôle ni aisé tous les jours, les relations fusionnelles. C'est même très dur, parfois, et ce n'est pas aussi aisé que ce que peuvent croire des gamin.e.s idéalistes.
Car en effet, je sais qu'il y tient. Je ne vais pas parler à sa place, mais... Je ne crois pas mentir en disant que le délire de la petite famille avec des enfants, cela lui plaît assez. Ce n'est pas une critique, hein, chacun a ses désirs concernant ces choses, et aucun n'est fondamentalement mauvais tant que personne n'est forcé ou blessé pour rentrer dans des cases. Je ne sais que cela ne sera pas le cas ici. Mais moi, je serais bien incapable de dire ce que je veux pour la suite de notre relation. Je veux... Je veux rester avec lui, ça, c'est certain. Il ne me gênait pas, même avant, et même maintenant, que je voulais rester à ses côtés aussi longtemps que possible, et aussi longtemps que nos sentiments respectifs continueraient d'exister : pour être tout à fait honnête, même si ils venaient à s'éteindre, je ne crois pas que cela me dérangerait non plus que nous restions très bons amis, quand bien même je n'espère cela pour rien au monde. Mais pour moi, il était clair et net que je voyais mon futur, et bien... Sûrement dans le même périphérique que le sien, tant que nous fonctionnions. Et nous fonctionnons toujours. Mais j'ai peur d'avoir abîmé ça, maintenant que je lui ai donné cette réponse. C'est aussi ce que je craignais, je crois, quant à cette question. J'avais peur que mon refus, ou juste mon incertitude, lui fasse se dire qu'il, eh bien... Perdait son temps avec moi, si l'on veut. Héhé. Je suis bien pitoyable, de douter de lui ainsi. Faut dire que ma psy a peut-être pas totalement tort, quand elle dit que je suis devenu émotionnellement dépendant, et craintif des abandons, après ma famille, Maman, Nagisa, puis Clive. J'ai toujours refusé d'y faire face, mais là, il faudrait me crever les yeux pour ne pas le remarquer.

J'exhale une nouvelle fois nerveusement, après avoir essuyé mes mains sans faire de commentaire immédiat. Je reprends alors la parole, d'une voix plus lente et mesurée, quoique teintée d'une trace de fatigue, plus timorée, honteuse. La force de mon ton fluctue vers le bas.

« J'ai pensé à dire 'oui' pour te faire plaisir, mais... Ce n'est pas une bonne idée, n'est-ce pas ? »

Non, ce n'est pas le cas. Je ne m'attends pas à une réponse de sa part sur ce point. Je veux juste clarifier ma position, pour lui faire comprendre l'état de mes pensées, car je suis encore capable de saisir qu'il faut que nous communiquions, au risque de nous blesser mutuellement. Lui l'a fait, alors je lui dois bien la réciproque. Les épaules tendues, je tende de faire le point.

« Je veux rester avec toi, mais pour ce qui est du mariage, je ne... Enfin, je l'ai déjà dit, je n'en sais rien pour l'instant, et... »

Je sens ma voix perdre en force. Si je continue, je vais craquer, et je ne veux pas lui faire ça. J'estime, embourbé dans mon besoin de bien faire, que ce serait de la manipulation émotionnelle, ou que je ne dois pas faire ça, car je me mets mal tout seul. Je constate, non sans une certaine amertume, que j'ai toujours autant de mal avec l'honnêteté sentimentale. Je cherche donc à reprendre le contrôle sur moi-même, quitte à me forcer à raffermir mes traits alors que mes yeux sont rouges et que ma gorge est complètement nouée, pour parler calmement ne serait-ce que le temps qu'une phrase.

« Pardon, vraiment. Si tu veux, je peux te laisser tranquille ce soir. »

Ce n'est pas quelque chose qui m'enchante, mais je comprends. Après m'être ridiculisé, j'aimerais éviter de l'indisposer davantage, ou du moins, même si je sais que ce sont des conneries, c'est une manière pour moi de trouver un moyen de m'excuser. De quoi, ça... Je ne devrais même pas le faire. Je sais, toutefois, à qui je dois ces habitudes, et cela ne m'enchante guère. Pour l'instant, toutefois, j'aimerais juste avoir l'impression de ne pas avoir tué quelqu'un, mais cela risque d'être compliqué : la soirée ne va sans doute pas être aussi simple que ce que j'aurais pensé.



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19H
Avec Samal'airanxieux
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Lun 4 Juin 2018 - 0:54
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Samaël Enodril-Miyano

&&&



Here comes a thought
feat Natsuétu
"That might alarm you"


Je ne sais pas ce que je préfèrerais, en fait, entre un silence de sa part ou une réponse direct. Je lui ai bien demandé d'être honnête avec moi, et je pense qu'il le sera. Ses mensonges n'en restent jamais trop longtemps avec moi, après tout ; pour la plupart, je sais les reconnaître tout de suite, alors il peut difficilement m'avoir là-dessus. Mais maintenant, c'est dit. Je ne peux plus faire marche arrière, et je n'en ai pas envie. J'ai lancé ma demande comme convenu, comme je rêvais de le faire depuis si longtemps. Je me permets de souffler un peu tout en reprenant une gorgée de tisane. Cette dernière arrive au moins à me détendre tandis que j'attends avec angoisse que mon copain dise quelque chose. J'ignore comment j'arrive à garder un tel calme apparent, mais à l'intérieur, tout au fond de mon esprit, c'est un bordel sans nom. Car je crois déjà savoir, en vérité, ce qu'il va me dire. Ou du moins, si je redoute autant ses premiers mots, ce n'est pas pour rien. Il pourrait rire nerveusement, rire franchement, attendre de moi que je lui annonce une blague, comme j'ai pu le faire par le passé. Mais je n'ai plus envie de 'blaguer'. Je n'ai plus envie de faire semblant de peur d'entendre sa réponse. Je n'ai plus envie de repousser l'échéance à chaque fois à cause de mon manque de courage. Ce soir, j'ai simplement décidé que c'était fini. Que j'en avais assez de tourner autour du pot ou de faire des allusions pour tenter de lui faire passer un message. Je sais avec Natsume, qu'il vaut mieux être direct, alors je me suis lancé. J'en avais assez de me torturer avec cette histoire alors qu'il suffisait juste que je trouve le moment pour lui en faire part. J'avais hésité sur une date précise, en fait, mais son retour me semblait bien. Il n'y avait pas Axel pour nous déranger, en plus. Au moins, sans la présence de l'enfant, j'ai pensé que ça serait un tout petit peu plus simple. Mais je ne me fais pas d'illusion : je crois que c'était mal parti dès le début et sa réaction, ou plutôt son manque de réaction, fait converger mes pensées en ce sens.

J'ai bien observé sa surprise d'abord, son choc, puis sa façon de détourner le regard et de changer aussitôt d'attitude. Il ne s'attendait pas à ça, et... Peut-être qu'il ne voulait pas l'entendre, en réalité. Je savais, qu'il ne pensait pas la même chose que moi à ce niveau et que je risquais de me buter face à un mur. Je voulais toutefois me rendre compte moi-même de la distance qui sépare nos mainères de voir les choses. Il est évident que s'il avait été aussi enthousiaste que moi à cette idée, il aurait accepté directement. Mais ce n'est pas le cas. Je l'ai rendu inquiet et anxieux, je crois. Il doit être effrayé. Il faut dire que je l'ai un peu pris de court, aussi. Impossible de le préparer au préalable à ça, toutefois, j'en suis le premier malheureux. Il fallait bien un jour que la vérité éclate, que je laisse parler mon cœur pour lui faire cet aveu. Attendre davantage aurait été difficilement supportable pour moi. Alors, au moins... J'ai la conscience tranquille. Je n'aurai plus à faire des vannes nulles qui me blessent inutilement ou des sens-entendus foireux pour qu'il fasse une quelconque remarque. Et ça fait du bien d'être libéré de ça. Je n'aurai plus l'impression de me forcer, au moins. Même si je sens une sensation froide qui commence lentement mais sûrement à creuser ma poitrine alors que le silence entre nous se fait de plus en plus pesant. Je manque même de reprendre la parole pour le briser de peur que ça ne me rende fou, mais je crains de l'interrompre sans le savoir. J'attends donc encore un peu, espérant qu'il réagisse, peu importe comment, même si c'était pour sortir de la pièce sans me regarder. Ses yeux ne croisent toujours pas les miens, mais... Il se décide à parler, mais je sens qu'il soigne ses mots. Et il a intérêt à le faire.

Et je ne vais pas mentir : je ne m'attendais pas à une réponse positive. Son non, cependant, résonne en moi comme un boulet de canon et me transperce la poitrine, silencieusement mais de manière insidieuse. C'est lourd, glacial... Mais j'en étais presque sûr. Le contraire aurait grandement surprenant, quand j'y pense, alors je suppose que c'était ce à quoi j'aurais dû me préparer, même si c'était plaisant d'avoir un espoir, même infime, en imaginant ce qui se serait passé s'il avait répondu par l'affirmative à ma demande. C'est bien douloureux de vivre dans un rêve, ceci dit. Voilà pourquoi je n'ai pas non plus hésité davantage avant d'aborder le sujet du mariage avec lui. Je connaissais les risques et j'avais pris la décision de les affronter, même si ça risquait de ne pas être agréable. Mon cœur continue de tambouriner fort. Mais cette fois, il me fait mal. Je resserre inconsciemment ma prise sur la tasse que je tiens. Elle est presque vide. J'ignore comment j'arrive à garder mes pupilles sur lui en restant stoïque. J'ai juste affiché un air surpris depuis tout à l'heure en écarquillant les yeux, car c'était mon expression sur le coup. Je voudrais croire que son hésitation est plus forte que le simple 'non' qu'il m'a envoyé en premier lieu, au moins pour ne pas me donner de faux espoirs, peut-être. Oui, c'est ça. C'est lâche, mais je préfère quand il dit qu'il ne sait pas. Je trouve ça plus rassurant. Même si c'est loin de l'être, en vérité, et que je me raccroche à peu de choses. C'est débile. Pourquoi j'essaye de me tenir à ça alors que je pressentais déjà sa réponse. À quoi d'autre est-ce que je m'attendais, au juste ?..

Ma tisane est froide. Tout comme l'ambiance qui repose désormais dans la pièce. Je tentais de me contenir jusque là car rien de ce qu'il a dit ne m'a interpellé plus que ça en sachant qu'il n'allait pas réagir de la manière que j'aurais voulu, mais mon poing se serre tout à coup sur la table d'une manière incontrôlable. Je déglutis plus ou moins distraitement, grinçant des dents alors que son aveu vient enfoncer un poids suppémentaire dans ma poitrine, que je croyais pourtant avoir allégé.

« A-Ah... »

Il espérait. Il espérait que rien ne se fasse. Que je ne finisse pas par lui faire ma demande. Que je me taise pour qu'il n'ait pas à se tracasser avec ça. Ma gorge se noue d'un coup. Pourquoi espérait-il... Si ce n'est parce qu'il ne veut pas se marier avec moi et n'a jamais désiré le faire, tout simplement... J'aurais probablement dû m'en douter, en fait. Cela doit l'embêter que j'ai contrecarré ses plans... Il est vrai que j'aurais peut-être dû en parler avec lui avant de me jeter ainsi, mais je n'imaginais pas qu'il puisse y être aussi opposé. Ou du moins, ses mots me font porter dans cette direction. Car je n'y décèle rien d'autre que la frustration. Il aurait peut-être voulu que je ne mette jamais ça sur le tapis, pour ne pas générer de conflits entre nous, sans doute. Mais je ne peux l'obliger à rien et je n'ai pas vocation à le faire, de toute manière, sinon je lui passerais la bague au doigt directement et on serait débarrassé de cette histoire.
Me retenant avec difficulté de laisser ces quelques larmes traîtresses s'échapper, je revois dans ma tête un moment ou deux dans lesquels j'aurais fait une allusion. En effet, je n'étais pas dicret, alors c'était facile de savoir ce que je désirais réellement. Je ne savais pas qu'il allait me l'annoncer comme ça, toutefois. S'il ne m'avait rien dit jusqu'à présent, j'aimais bien me dire que c'était parce qu'il n'avait pas compris. Je le pensais naïf, et ça m'arrangeait bien, au fond, de penser ça, plutôt que de me dire qu'il n'avait tout simplement pas envie d'en parler. Ou qu'il priait Arceus, sans doute, pour que je ne le fasse pas. Que je ne lui pose pas cette question qu'il semblait tant redouter, de ce que je comprends maladroitement.

Je peux... comprendre sa peur. Ou du moins, je ne peux pas dire que c'est illégitime. J'ignore pourquoi il craint l'idée en elle-même parce que je ne vois pas de raison d'en être effrayé. Natsume ne fonctionne pas pareil que moi, cependant, alors je me demande ce à quoi il pense qu'on lui parle de mariage. Pourquoi ça semble avoir une connotation aussi négative dans son esprit. Est-ce qu'il trouve ça ridicule ? Est-ce qu'il me trouve ridicule ? J'ai simplement exprimer un rêve... Mais ce n'est pas son genre non plus de se moquer de moi. Il ne voit juste pas ce que je peux trouver de bien au fait de se marier, peut-être... S'il n'a jamais osé aborder le sujet avec moi, c'est possible qu'il n'y ait jamais pensé, en réalité. De nous deux, je dois être le plus cucul la praline, mais je crois que j'espérais, quelque part, qu'il y songe quand même un peu de son côté. Sauf qu'il ne réfléchit pas du tout comme moi de ce point de vue. Je... le savais déjà. Seulement... C'était à mon tour d'avoir peur de ce qui se passerait si, finalement, nos désirs sur notre avenir étaient bien trop différents. Ce n'est malheureusement pas un sujet dont on a eu l'occasion de beaucoup parler entre nous, et à vrai dire, je ne serais pas étonné si Natsu pensait avoir encore le temps d'y songer. Et c'est vrai, nous avons tout le temps qu'il nous faut, après tout. J'avais juste... Telle réflexion ou telle réflexion...
Je me fais au moins une promesse. Celle d'essayer de ne pas pleurer aujourd'hui. Il est lui-même au bord de l'émotion, et ça se sent, ça se voit, ça s'entend. Me lâcher à mon tour ne l'aiderait en rien et j'ai envie qu'il continue à m'avouer ce qu'il a si durement gardé pour lui jusque là. Il veut bien s'ouvrir, alors je voudrais qu'il reste sur sa lancée tant qu'il y est. Mais bon. Ça fait un peu mal, quand même, d'être comparé à sa famille, à ses parents. À Kazuo et Miyu. Je respecte la seconde bien sûr, mais difficile de ne pas me sentir blessé quand il insinue que ce qui s'est passé avec le couple Shimomura dysfonctionnel qu'ont été ses géniteurs pourrait se répéter avec nous. Alors je me mords tant bien que mal l'intérieur de la lèvre pour ne pas me sentir vexé. Je sais bien qu'il ne pense pas ça. Que jamais il ne me comparerait à Kazuo.
... Non, moi, non. Mais peut-être que lui... ? 

Me sachant bien faible devant lui, toutefois, ma frustration disparaît comme neige au soleil lorsque j'entends ses excuses. Elles sont sincères. Il ne voulait pas m'offenser, j'en suis certain ; ce n'est pas son but et il n'est pas comme ça. Il sait. Il sait comme j'y tenais, à cette demande. Il sait comme je l'aurais attendu, ce mariage. Mais je ne veux l'obliger à rien et surtout pas à porter un anneau qui le gênerait plus qu'autre chose et qui l'angoisse ainsi. C'est inutile d'insister plus alors je ne le ferai pas. En terminant ma tisane devenue tiède, je sursaute légèrement lorsqu'il se brûle mais ne réagis pas alors qu'il s'empresse déjà d'essuyer sa main endolorie. Je n'aurais bouger que inutilement si je m'étais levé pour m'en occuper. Je me doute aussi que dans cette situation il doit avoir envie de garder un certain espace personnel, même avec moi. Pour s'exprimer comme il le fait, c'est sans doute plus simple que je ne m'en mêle pas trop au risque de l'embrouiller ou de lui faire changer ses mots au dernier moment.
Alors je ne réagis pas avant ni maintenant quand il m'avoue avoir manqué d'accepter pour 'me faire plaisir'. Je lui lancerais bien mon regard agacé si je ne voulais pas qu'il termine ce qu'il a à dire et si je ne savais pas qu'il fait déjà de son mieux pour ne pas me vexer tout en essayant d'être le plus sincère possible ; ce que, après tout, je lui ai demandé. Si les émotions s'agitent et se bousculent dans ma tête, l'extérieur démontre l'inverse : je veux essayer de moins le déstabiliser. Et pour ça, montrer le peu que je puisse exprimer, même si je n'ai pas l'habitude de ce genre d'exercice en dehors du travail et surtout pas avec lui. Par souci d'équité et de professionnalisme, je m'efforce avec Sirius de rester le plus neutre possible, que ce soit au niveau du faciès ou dans mes actions. Certaines de ces dernières, bien sûr, résultent toujours de mes propres initiatives, mais il est hors de question d'attirer les foudres ou les faveurs des habitants. De base, je n'étais pas très chaud pour m'engager ainsi au sein de l'île, préférant mon statut d'idole, au pire, à celui de Milicien. Rester une icône ou une star dont on peut se moquer me convenait tout à fait, mais j'ai dû faire avec tous les changements qui ont été faits. Je ne suis pas au boulot, cependant. Je n'ai pas à faire semblant ou à avoir des comportements moins naturels. Mais nous sommes tous les deux à bout. Alors je ne dis rien, ne fais rien, ne voulant pas lui donner de raisons pour s'inquiéter davantage sur un sujet qui n'avait pas pu objectif d'être stressant à la base. Refuser ma demande, très bien, je peux m'y faire et respecter son choix. Mais l'accepter pour moi alors qu'il doit en souffrir à côté, non. Je ne le permettrais pas.

Je devrais être heureux, qu'il veuille au moins rester avec moi. Et je le suis. Vraiment. Mais je garde malgré tout un peu d'amertume. Ce n'est... pas sa faute, j'en suis conscient. Le problème vient de moi aussi. J'aurais dû me préparer à faire quelque chose en cas de refus de sa part. Je le savais, au fond, qu'il ne dirait pas oui, ou du moins, pas de sa propre volonté ; je le connais, depuis le temps. Peu-être que je trouve simplement ça dommage, même si... Peut-être qu'il ne veut pas aussi car il pense qu'on a encore des choses à apprendre chacun de notre côté. Je pensais avoir mûri, ces derniers temps. Me serais-je trompé ? Me serais-je précipité vers cette demande ? Pense-t-il que c'est trop tôt ? Que nous sommes trop jeunes encore pour franchir le pas ?
Moi aussi, je veux rester avec toi.
Il semblerait que je l'ai mis dans une situation peu simple. Je ne lève pas les yeux au ciel quand il demande s'il doit partir, tant ça me paraît ridicule. Pas la peine de lui donner des raisons de s'inquiéter plus que ça. Je dois réfléchir avant d'agir pour mesurer mes mots, mais j'ignore moi-même ce que je ressens actuellement. Il est clair que je suis triste que ma déclaration n'ait pas abouti à ce que j'aurais souhaité, mais on a pas toujours ce qu'on veut, dans la vie. Un peu de déception, ça... Je ne pouvais y échapper, malheureusement. Mais pas de colère. De la fatigue, principalement, je crois. Je ne sais pas trop comment j'arrive à garder un semblant de calme après tout ça ; ou du moins, comment je fais pour ne pas craquer et fondre en larmes en déversant toute la panique qui m'envahissait chaque fois que je pensais à lui demander sa main. De nous deux -et c'est inhabituel-, je suis devenu le plus stoïque. Je pèse mes paroles, décidé à ne pas sortir mes phrases n'importe comment de sorte à ce qu'il ne comprenne pas mal mes intentions. Pas la peine d'envenimer la situation si je peux éviter de lui faire faire un craquage nerveux. D'un geste lent, je baisse un peu les yeux avant de repousser ma tasse -désormais vide- sur le côté.

« Bah... Tant pis. Je crois qu'une autre réponse m'aurait plus étonné qu'autre chose. »

Et je ne plaisante pas. S'il avait effectivement dit qu'il voulait m'épouser, je ne l'aurais pas cru. Je me serais plutôt interrogé sur le contenu de sa tisane avant de l'emmener à l'hôpital juste pour être sûr. Dans un autre cas, ce genre de réponse m'aurait sans doute fait plaisir. Mais puisque je le connais, alors, au contraire, elle aurait pu me causer du souci. Tout de même... Je me disais que, si ça se trouve, il y avait une partie de lui qui n'était pas foncièrement contre et qui n'osait pas se l'avouer. Mais j'ai rêvé en couleurs. Comme d'habitude. Désormais, je me contente simplement d'un vague sourire mi-fatigué mi-amusé qui ne sonne évidemment pas vrai.

« De toute façon, j'ai déjà essayé, la tenue de pingouin, ça m'va pas. »

Et voilà. Un trait d'humour foireux pour tenter de noyer le Magicarpe. Mais avec lui, ça ne prendra probablement pas. Je voulais simplement voir ce qui se passait si j'essayais de faire en sorte que cette histoire ne m'atteignait pas. Ce que je tente toujours d'accomplir, d'ailleurs (avec très peu de succès, j'en suis conscient). Je me contente de me lever simplement après en avoir eu marre de rester assis sans rien faire. Là, encore, je me trouve étrangement posé pour une situation qui devrait me faire perdre tous mes moyens. C'est le genre de moment où je peux facilement me transformer en flaque sur le sol et ne plus réussir à regarder droit devant moi. Pas cette fois.

« Mais... Tu as tout le temps pour y réfléchir... si tu veux... »

Détournant un peu le regard, je fais mine de débarrasser à mon tour la table, ou du moins mon côté à moi, en plaçant le reste dans l'évier. D'habitude je prends tout, mais dans le doute, si jamais Natsume veut se reservir, je lui laisse ce dont il pourrait avoir besoin. Par ailleurs, j'aurais très bien pu abandonner mon histoire de mariage. Je décide pourtant de plutôt le mettre en pause. Parce que 'j'en sais rien', pour moi, ce n'est pas un 'oui', mais ce n'est pas un 'non'. Je veux qu'il sache que je n'attends pas forcément de réponse immédiate et que, s'il veut prendre son temps pour peser le pour et le contre, il est libre de le faire. J'essuyerai peut-être un nouveau refus, qui sait, mais je veux être certain qu'il soit dans une position confortable lorsqu'il viendra m'annoncer sa réponse définitive.
Il est perdu à ce propos et j'ai parfois l'impression qu'une nouvelle définition du principe ne lui serait pas inutile. Je ne peux m'empêcher de repenser à ce qu'il a dit à propos de sa famille, et la remarque qui allait avec me revient en plein cœur comme si je me prenais une flèche. J'imagine néanmoins que ça doit le travailler, tout ça. Ses paroles m'ont troublé également un peu, pour tout avouer, et la question, elle, finit par sortir toute seule alors que j'ai encore le dos tourné et que je suis penché sur l'évier à contempler une vaisselle sale qui est foutrement moins en bordel que ma vie actuelle présentement.

« Est-ce que tu crois qu'on est comme tes parents, Natsu ?.. »

Non. Evidemment que non. Pour moi, c'est évident. Pour lui, ça l'est peut-être un peu moins, pour une raison que j'ignore. En détournant légèrement la tête pour le regarder, je permets à mes muscles de se détendre un peu. En fin de compte, je ne saurais jamais si je regrette de m'être lancé ou pas... Je crois que j'ai bien fait de lui avouer ce que j'avais sur le cœur, mais je craignais de poser une ambiance lourde comme celle-ci. Parfois, j'aimerais juste qu'on oublie, et qu'on profite simplement du fait que nous sommes ensemble.
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
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Mer 6 Juin 2018 - 4:25
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Natsume Enodril-Miyano
Here comes a thought

"Something i said
That failed to be charming"

Je sais que ça ne va pas être plaisant. Je le savais depuis un moment déjà, mais j'essayais de repousser l'échéance, en rien désirer de créer une tension entre nous. Je sais bien que la conversation était inévitable : elle devait tomber à un moment ou un autre, mais... J'avais, et j'ai toujours peur, je crois, de ce qui va suivre cette conversation. Des décisions qu'il pourrait prendre si il se rend compte que ses projets de vie, immédiats ou non, ne concordent pas parfaitement avec les miens. Je n'arrive même pas à préciser exactement ces derniers, d'ailleurs, et les choses s’accélèrent un peu trop vite pour le moment, dans ma tête. J'osais me dire, avec prétention je l'accorde, que notre emménagement lui avait sûrement donné assez de 'garanties' pour qu'il ne soit pas quémandeur de davantage immédiatement. J'aurais peut-être été. Car c'est ce qu'est le mariage pour moi, un contrat strict et puant de légalisme, qu'on saupoudre d'une mièvrerie sucrée pour mieux faire passer la pilule. Une institution dont les origines me laissent une vision biaisée par des stéréotypes et mes craintes personnelles, qui me rendent quelque peu frileux à accepter sa proposition. Si je n'avais pas cette réticence, j'aurais vaguement dit oui, pour qu'il soit content, et voilà tout. Mais bon, je ne peux pas vraiment le faire, quand le 'non' résonne dans ma tête avec une fermeté implacable. J'ai assez bien remarqué son regard agacé pour le comprendre, même si je hausse les épaules davantage, me sentant... Je ne sais pas trop. Je sais très bien pourquoi je réagis ainsi, pourquoi je crains de faire le moindre mauvais pas, pourquoi je surveille même ma respiration, mes gestes, le moindre tressautement de mes muscles. Je ne risque rien, concrètement. En revanchez, allez dire ça à mon cerveau éclaté pour moi, je vous assure que ça m'épargnerait beaucoup de thérapie. Moi non plus, je n'ai pas envie de réagir comme ça. Mais bon. De toute façon, ça fait un bail que je me suis fait à l'idée que ce vieux truc est pourri et fuit par tous les bords.

C'est également pour cela que j'ai proposé de m'éloigner. Ce n'était pas des paroles en l'air. Si je l'ai vexé, blessé ou que l'ambiance reste lourde entre nous après ça, je... Je ne sais pas si j'arriverais à faire comme si de rien n'était, si cette tension que je sens s'installer petit à petit persiste. C'est bien trop étouffant, et je sais pourtant que je suis le seul à me mettre dans cet état. Je ne sais pas trop ce que je ferais. Probablement que j'irais faire un craquage nerveux dans un coin de la forêt où l'on ne m'entendra pas, et que je noierais mon anxiété dans le travail : pas le choix le plus sain, mais qui est une facilité à laquelle il est très dur de résister, en vérité. Je ne sais donc que penser de son silence à ce propos, et cela me met plus mal à l'aise encore : je préfère encore qu'il me dise clairement oui ou clairement non, mais... Eh bien. Je suppose qu'avec ce que j'ai fait, il n'est pas étonnant qu'il ait autre chose à penser.
J'ai, malgré tout, toujours cette persistante envie de vomir coincée dans la gorge. Je ne l'avais pas senti auparavant, mais je remarque maintenant qu'elle m'a saisi avec une telle rapidité que j'en suis désarçonné, et si j'en viens à craindre des remontées (oui, l'asthme ce n'est pas glamour, désolé). Ce n'est pas inhabituel, au vu de l'anxiété que je refoulais et qui m'arrive aujourd'hui en plein dans la figure : je devrais définitivement retenir la leçon, mais bon, visiblement, ça ne rentre jamais. Tout est de ma faute, en réalité. Si j'avais fait un effort au lieu de me terrer la tête dans le sol comme une autruche... Je sens ma frustration envers moi-même me comprimer la poitrine, et je resserre davantage mes épaules, cherchant une chaleur qui est absente, mes propres ongles s'enfonçant distraitement dans ma peau alors que je serre presque douloureusement mes propres bras. Il faut que je m'empêche de pleurer. Si je le fais, je... Je ne sais pas trop. Je crois que je ne me le pardonnerais pas.

Je n'arrive pas à boire ma tisane. Je suis persuadé qu'elle est devenue froide, et en vérité, cela m'importe bien peu. Ma gorge est bien trop nouée pour que j'en avale une gorgée, et je crois bien que le goût de tout me ferait horreur à l'heure actuelle. Je n'ai pas non plus envie de relever les yeux pour le regarder ; je doute que cela me rassurerait, à vrai dire. Du peu que j'en ai vu, il se force à rester totalement neutre, et je... Je déteste ça, oui. Je déteste quand il fait ça. C'est le comble de l'hypocrisie venant de moi, mais c'est quelque chose qui me fait paniquer encore plus. Je ne sais pas ce qu'il pense, je ne peux pas me rattraper quand quelque chose que je dis est mal exprimé, et par dessus tout, je ne sais pas moi-même si je fais sens. Cela ne me rend que plus craintif, et l'impersonnalité totale de cette discussion me donne la sensation de parler avec quelqu'un de totalement différent de celui que je côtoie quotidiennement. Déjà que son identité de compétiteur me met mal à l'aise en partie à cause de ça, bien qu'une grosse partie soit dû à autre chose... Dans tous les cas, je crois avoir gaffé. Et si ce n'est pas le cas, je ne m'explique pas la situation. Et quand je ne saisis pas, je panique : c'est une réaction automatique aussi désespérée qu'étouffante.

Sa déception se sent dès sa première réponse. Je m'y attendais, et je n'espérais pas qu'il me sorte un 'ah ok on s'fait un fifa' comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes, je ne suis pas non plus un gamin immature à ce point. C'est aussi ça, la communication : ce n'est pas aisé tout le temps. Je le sais, nous avons déjà vécu des situations bien pire, mais je ne peux pas m'empêcher de tout dramatiser dans ma tête à chaque fois. Et en même temps, c'est une situation complexe qui ne se résout pas avec quelques vagues paroles gentillettes, une tisane, un suppo et dodo. Je n'en rajoute donc pas quand il me confie s'en être douté, car... Je ne sais pas trop. Je crois que j'étais encore incertain sur le fait de savoir si il se doutait ou non de mon malaise, mais ces propos entérinent l'hypothèse sur le fait qu'il se doutait de mes véritables pensées. Je ne lui en voudrais pas d'avoir testé l'eau, même si cela me gênait. Si j'avais été honnête, il n'aurait pas eu à traîner autour du pot, même si je déteste ça.
J'ai un peu relevé les yeux, juste assez pour essayer de décoder son visage alors que je sais que je ne devrais pas faire ça, car mon état émotionnel n'est en rien optimal pour cela. Et je ne vais pas mentir, son sourire me brise le cœur. Je... Je sais ce qu'il tente de faire quand il essaie de blaguer. Si sa plaisanterie n'était pas qu'une vaste mauvaise tentative de faire genre, je lui répondrais que tout lui va à mes yeux (sauf son uniforme m'enfin, pas le moment de penser à mes idées politiques). Ce n'est rien de plus que de la façade pour bien faire, et je n'aime pas voir ça. Il se force, il essaie de noyer le poisson, et ce n'est pas comme ça que ça doit marcher. Il sait sans aucun doute, en plus, que je ne suis pas assez naïf pour y croire, alors je me demande pour qui il fait ça, si ce n'est lui-même, ce qui est encore plus inquiétant. Toutefois, je ne peux rien faire pour l'instant afin de soulager sa peine.Accepter sa demande pour faire comme si il n'y avait jamais eu de problème est inenvisageable. J'aimerais... J'aimerais avoir un moyen de soulager juste un peu, mais rien ne me vient à l'instant. Et je ne crois pas que je puisse faire quelque chose, en vérité. C'est un de ses sujets épineux où je crois qu'il devra réfléchir seul, même si je peux toujours lui proposer mon soutien émotionnel, bien que je ne sois pas sûr d'être la bonne personne pour ça.

Voilà qu'il se lève pour faire je ne sais quoi, et voilà que mon cerveau se demande si il le fait par agacement ; rien à faire, mes pensées sont devenues pessimistes au possible. Pourtant, ce qu'il dit me fait comprendre que la question est en pause, pour le moment. J'avoue que... Je sens ma poitrine s'alléger juste un peu. Je ne devrais pas : la culpabilité arrive automatiquement, me reprochant d'être un peu moins anxieux alors j'ai une idée de la force de celle que je viens de laisser sur les épaules de mon copain. Je ne sais pas où me poser exactement : je ne sais même pas si je dois reprendre la parole, ou si je devrais me taire et me faire discret pour quelques jours au moins. Je crois, d'ailleurs, ne pas être le seul à me poser la question : si je le laisse débarrasser la table, c'est avant tout car je me doute qu'il utilise ce geste comme excuse, et je ne vais pas le priver d'un calmant, quel qu'il soit.

Je contemple ma tasse remplie, le regard vague, perdu dans l'eau colorée qui ne me fait plus envie du tout. Cela va peut-être paraître un peu ridicule, mais j'en suis à me demander si je ne devrais pas boire cette tisane froide pour éviter d'être... Je sais pas. Pour éviter de lui mettre la pression, enfin, de le faire se sentir mal, et-... Rien ne fait sens dans ce que je dis.
Je suis étonné qu'il reprenne la parole, à vrai dire. Je m'attendais à un silence gênant, éventuellement à une soirée à l'ambiance complètement morne et gênante, mais pas vraiment à ce que l'on parle de nouveau. Et sûrement pas qu'il pose cette question, à vrai dire. Je gèle en une seconde, et sent la nausée me remonter dans la gorge, à un tel point que j'amorce un vif mouvement de la tête, temporairement déconnecté de mon angoisse par le biais de l'horreur qui me prend soudainement. Pour la première fois depuis le début de cette conversation, ma voix est ferme et claire.

« Non ! Jamais je ne, enfin... ! Non, absolument pas, c'est juste que... »

L'idée me fait avoir de tels frissons de dégoût que je peine à répondre correctement. Jamais, bon sang, jamais, je n'ai pensé cela. Jamais je n'ai même émis l'idée de dresser une comparaison : cela ne ferait aucun sens. Mon cerveau a beau avoir été complètement massacré par des années d'abus familial et rendu lacunier dans les relations sociales complexes et simples, je n'en suis jamais arrivé là. La comparaison n'a pas lieu d'être. Elle n'a jamais eu, et n'aura jamais, car c'est une chose dont je suis absolument certain, lieu d'être. Si je ne comprends pas tout de suite pourquoi il dit cela, je me repasse rapidement en tête mes propos précédents, et constate avec une certaine amertume que malgré toutes mes précautions, je n'ai pas été très clair. Et pour cause, ça ne l'est pas, dans ma tête. J'ai pourtant eu des mois pour réfléchir, mais je ne l'ai pas fait. Je ne peux pas vraiment m'étonner que mes explications soient donc aussi vagues.
Je pousse un large soupir, avant que ma main ne vienne relever légèrement mes cheveux vers l'arrière dans un maigre espoir de me calmer. Je dois faire attention à ce que je dis, mais en même temps... C'est comme demander à un chat de voler. Et je ne m'excuse pas, c'est juste que la difficulté rajoute du stress à mon état déjà bien angoissé, si bien que je laisse mes ongles s'enfoncer davantage dans ma peau, gardé dans un état de conscience par la légère douleur, même si ce n'est pas sain. Mon ton est redevenu timoré et hésitant, tandis que mes yeux se sont abaissés en un dixième de secondes.

« Ce n'est pas une comparaison avec... Enfin, bien sûr que non, je ne nous vois pas comme ça. Je ne dis pas que cela pourrait nous arriver, même. Maman a été bloquée par ça. Je ne veux pas que... Je ne veux pas que tu te retrouves dans ce genre de situation. »

Je me demande souvent si elle serait partie, sans ça. Si ce n'est pas le fait d'avoir signé ce foutu truc, et de s'être faite mettre la bague au doigt par un type qui la poussait à l'engagement depuis qu'il avait appris qu'elle était enceinte, qui avait en partie provoqué son enchaînement. Je sais que la situation est cent fois plus compliqué, qu'on ne peut réduire l'abus conjugal à ce genre de choses, mais... L'image est restée dans ma tête. Par là, c'est toute l'idée de mariage en général qui sonnait à mes oreilles comme une vaste blague, et encore maintenant, je l'avoue. Je me moquais car ça me mettait mal à l'aise, et si de nos jours je ne vois plus l'utilité d'être mesquin avec ce qui me fait peur, j'ai toujours quelques... Quelques grosses difficultés.
Mais je n'ai aucune difficulté avec Samaël. Ou du moins, pas une qui soit comparable de près ou de loin avec celle de mes parents, et la comparaison me met une nouvelle vague de nausée dans la gorge. Mon problème n'a jamais été avec lui : en vérité, je crois que si il m'avait proposé un truc comme le pacs, j'aurais dit oui. Pas que je le désire, mais plutôt que cela me mettrait moins mal à l'aise. C'est aussi bête que ça. Pourtant... Ce n'est pas en faisant le tour que nous éviterons le souci. Lui désire quelque chose de précis, et moi, je dois lui expliquer pourquoi l'idée me gêne. Alors je reprends mon souffle, reprenant ma voix chevrotante qui menace de craquer d'une seconde à l'autre. Franchement, si on pouvait m'expliquer le miracle qui fait que j'arrive à ne pas chouiner alors que j'ai juste envie de me cacher dans la pouponnière jusqu'à demain.

« C'est juste que, dans ma famille, le mariage, c'était une institution avec des règles étouffantes, des cadres juridiques, et... Et personne n'était heureux, clairement. Les gens le faisaient car ils 'devaient', ou des trucs du genre. M-mais ce n'est pas que je ne suis pas heureux avec toi, c-ce n'est pas le propos. C'est juste que ce genre de traditions, ça m'effraie. »

Je n'aurais pas vu l'utilité de le préciser si je ne l'avais pas vu mal comprendre mes propos précédents, et je suppose que c'est une bonne chose de ne pas laisser de zones d'ombres. Je ne voudrais pas qu'il pense que je le trouve idiot ou que je ne veux pas de lui, ce qui... Est complètement stupide, quand on considère mon état. Je ne me mets pas au bord du craquage nerveux et émotionnel pour tout le monde. Et ce n'est pas un compliment, hein, clairement, mais voilà. Je me sens stupide, idiot, et hystérique. Contrairement à lui qui s'efforce de rester neutre au possible, je dois passer pour un gamin en crise. Me pense-t-il capricieux, égoïste ? Pense-t-il que j'exagère, que j'en fais des caisses ? J'en viens à me poser ce genre de questions, dans mon incertitude de plus en plus grande. Incertitude qui me fait déblatérer des explications bien trop longues, mais peut-être nécessaires. Peut-être. Il est aussi possible que tout cela ne soit qu'une série de sons sans aucun sens et sortis de mes fesses, mais... De toute façon, je ne peux pas faire autre chose.

Une des mains qui se trouvaient sur mon bras vient se porter vers ma cuisse. Ma voix a du mal à rester stable. Mais quel idiot. J'ai tendance à me dire avec arrogance que je ne m'effondre plus en pleurs au moindre conflit comme je le faisais avant. Du moins, j'ai toujours eu trois comportements ; l'évitement, la confrontation, et la tolérance froide. Du bon gros truc bien classique, vous dira n'importe qui ayant ouvert un bouquin de psycho dans sa vie. Gamin puis adolescent, je me cantonnais à ces trois-là, puis quand j'ai commencé la thérapie, j'ai découvert que je n'avais clairement aucune capacité à résoudre des conflits : pas étonnant, quand on voit que j'ai passé mon enfance et une partie de mon adolescence à les rejeter violemment, à les éviter, ou à les accepter passivement quand je me voyais en position de faiblesse. Le résultat est on ne peut plus visible ici : méfiance, peur, et incapacité à gérer l'afflux d'émotions. Et je n'en suis clairement pas fier. Si je le pouvais, je me donnerais des gifles, mais je suis persuadé que cela ne passerait pas bien devant les yeux de mon copain. Et c'est franchement  désespérant de voir que c'est tout ce qui m'empêche de le faire.
Depuis peu, j'avais l'impression que ces tendances refluaient, que j'étais de plus en plus calme, de moins en moins porté par mes émotions pendant ces séquences un peu tendues. Mais... Mais il faut croire que ce sujet ravive de vieux démons. Et ce n'est en rien plaisant. Je ne peux toutefois pas me concentrer sur ma petite poire : il faut que... Aucune idée. Que je lui explique que je comprends que ses idées sont différentes de ma préconception, je suppose ? Je trouve ça vague, et un peu stupide, car c'est clair dans ma tête, mais peut-être que non. Après tout, après avoir passé plusieurs mois à ne progresser nulle part en communication, je devrais peut-être juste fermer ma tronche.

« Je comprends si tu vois ça comme... Je sais pas, une marque d'engagement, mais... Pour moi, c'est déjà le cas, enfin, je n'envisage pas vraiment de faire ma vie avec quelqu'un d'autre. »

Je suis sincère, pour le coup. Ma voix est plus claire sur cette phrase. Je ne suis aucunement malhonnête : si je ne réfléchis jamais vraiment à ça, c'est quelque chose de parfaitement clair dans ma tête. Tout le monde n'est pas fait pour l'exclusivité, ou pour le fait d'avoir une relation à visée la plus longue possible. Personnellement, ça ne me dérangeait pas. J'ai même découvert à ma propose surprise que cela me plaisait ; les mauvaises langues diront que c'est parce que j'aime un peu trop la routine, ou du moins dans certaines mesures car je peux être intenable quand je m'ennuie, mais en vérité, cela venait du... J'ai du mal à le penser même dans ma tête, mais on va dire le 'cœur', et excusez-moi du taux de mièvrerie. Oui, voilà. C'était sincère et venu sans même que j'y réfléchisse.
Je continue de tenter d'expliquer mon propos, manquant moi-même d'assurance pour le faire, car je ne suis pas très sûr de moi. Je parle de choses que j'ignore ou ne connaît que de ma crainte, après tout, alors je doute que je dois faire peu de sens pour lui, qui a eu un exemple relativement favorable dans le couple de ses parents. J'ai un peu l'impression d'être en retard par rapport à lui à cause de ça, des fois. De ne pas comprendre tous les tenants, aboutissants, tout ce qui peut être considéré normal : c'était criant au début de notre relation, ça l'est moins maintenant, et je sais qu'au fond, c'est des conneries. L'important est de faire ce qui nous plaît. Et pour l'instant, le mariage est quelque chose qui me... Eh bien, qui me provoque la réaction inverse de la sienne.

« Mais... Placer un cadre comme ça, ça me fait un peu peur, et je... Je sais que c'est irrationnel. Que je me fais une image exagérée, et la thérapeute a dit qu'il fallait que je t'en parle, mais je... »

J'essaie de passer vite fait au dessus du fait que j'en ai parlé à ma psy avant de lui en parler directement, car je sais que cela peut être vexant et j'en ai un peu honte. J'ai l'impression de faire une crise parce que j'ai vu un piaf, par exemple. Je souffle pour tenter de me calmer, et me masse la nuque. Ma respiration est toujours irrégulière, et mes yeux sont rouges au possible, mais j'essaie de me forcer à rester un tout petit peu tranquille, car j'aurais l'impression d'être le dernier des trous du  cul si je me mettais à chouiner. Impression complètement stupide, mais passons.

« Je veux bien y réfléchir, si... Si tu veux bien me laisser le temps. »

Je ne dis pas ça pour lui faire plaisir, vraiment. Je suis sincère. Pour moi, un mariage n'a aucune importance, et l'intérêt... Au delà de celui de pouvoir avoir des enfants, j'ai du mal à le saisir. Toutefois, je peux... Considérer le fait de revoir mon jugement, de comprendre ce qu'il cherche exactement, et de voir en quoi cela est différent de ce qui me fait refuser catégoriquement cette idée dans le creux de mon ventre.
Ce n'est pas une promesse de quoi que ce soit. Si ça se trouve, l'idée me gênera toujours probablement après, mais... Je me demande si ça a de l'importance. Pour lui, je veux dire. Cela expliquerait en partie le fait que ma réponse lui fasse un aussi grand chose, car je n'avais pas pensé que ce serait aussi intense. Au pire, je m'étais dit qu'il serait un peu déçu, comme quand on rate un film qu'on aime bien à la télé, pas qu'il serait clairement au bord des larmes. Et je dois comprendre pourquoi cette réaction. Pourquoi est-ce que son comportement s'est fait si étrange et différent de son caractère, ce qui a pu le mettre dans un pareil état. Alors je serre ma prise autour de ma tasse froide, comme dans une maigre tentative de me rassurer moi-même.

« Est-ce que tu... Trouves que c'est vital ? Pour nous, je veux dire ? Enfin, est-ce que tu trouves qu'il... 'Manquerait' quelque chose, si on ne le faisait pas ? »

Cela me peinerait qu'il me réponde oui, mais j'ai besoin de savoir. Quitte à ce que cela ne me fasse pas plaisir, il faut que je comprenne. C'est un désir un peu puéril, obsessif chez moi, mais qui m'est nécessaire si je veux éviter de faire une insomnie. Le reste... On verra.



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Avec Samal'airanxieux
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Mer 6 Juin 2018 - 22:09
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Samaël Enodril-Miyano

&&&



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feat Natsuétu
"That might alarm you"

Au moins, la réaction ne se fait pas attendre est immédiate. J'ai dû le surprendre, je m'en rends compte. Si la question l'a pris de court à ce point, c'est qu'il ne pensait pas que j'allai la poser, et n'y avait pas même réfléchi. Tant mieux. J'ai eu peur pendant un moment... Je ne sais pas. J'ai cru qu'il parlait en comparaison avec ses parents, et c'est peut-être ça, alors je me suis dit que... Si ça se trouve, il a peur que nous finissions comme eux. Oui, le mariage, pour lui, ça ne doit pas apporter que des ennuis, et ce n'est pas ce qu'il désire. C'est seulement un point sur lequel je voulais être rassuré. Mais nos visions sont si différentes par nos vécus qui ont eux-mêmes été opposés. J'ai grandi dans une famille aimante quand il devait supporter le regard de son géniteur sur lui et les sourires de sa mère qui devenaient de plus en plus faibles au fil des ans. En soit, mes parents ne m'ont jamais trop parlé de leur mariage. Je sais juste que ma mère s'en fichait, et que mon père, très fleur bleue, apparemment, en avait gardé un très bon souvenir mais sans plus. Le sujet n'a jamais trop été abordé, en fait. Je ne m'y intéressais pas du tout avant, faut dire, mais jamais je n'ai vu ça comme un enchaînement, au contraire de ce qu'a dû traverser Miyu. Je n'avais de ce jour que quelques photos qu'ils avaient ressorti l'occasion, mais ma mère m'expliquait que si elle ne disait pas grand chose, c'était qu'il n'y avait tout simplement pas grand chose à en dire. Ils l'avaient fait en très petit comité, et le tout était passé assez vite. Il avait juste s'agit d'un simple caprice de papa, en fin de compte, de ce que j'en ai retenu. Mais moi... Est-ce que je fais aussi un caprice ?..

Il clarifie au moins une chose : il ne déteste pas mais en a plutôt très peur. Et j'imagine qu'en considérant le cadre familial de son enfance, c'est plus ou moins compréhensible. Sa famille du côté paternel est très traditionnel, j'ai tendance à l'oublier, parfois. Ce que ça peut être pénible, les traditions... Je sais bien qu'on range parfois (malheureusement) le mariage même au sein d'une tradition en soit, comme si la vie se résumait à finir en couple avec des enfants pour rentrer dans des cases afin de se rassurer soi-même. L'idée d'avoir une famille et de me marier ne me déplaît pas, mais je le fais parce que j'en ai envie, pas par obligation. Et heureusement qu'on est pas obligé de se marier en tant normal. Mais parmi les désirs que je garde... Bah y'a éventuellement celui-là. Avoir une vraie cérémonie et tout... Je ne vais pas dire que c'est le but de ma vie, mais ça me fait un peu rêvé, oui, de le voir en tenue élégante, de lui passer une alliance pour sceller notre union, de partager ce moment avec tous ceux qui nous sont chers... Je ne sais pas comment je pourrais faire passer ce genre de message à Natsume pour qu'il voit ce que moi j'ai en tête.
Non... Non, ce n'est pas le point...
Bien sûr que c'est une marque d'engagement, mais... Je ne m'imagine pas avec quelqu'un d'autre non plus ; et j'espère que quand il me précise ça, il ne pense pas que ce n'est pas réciproque. N'importe qui me connaissant depuis un certain temps sait comme je suis attaché au Miyano. Peut-être un peu trop, pourra-t-on me dire. Cela fait huit ans, bientôt neuf, que nous sommes ensemble, plus unis que jamais. Et bien sûr que le mariage ne changera rien. Ce n'est pas pour renforcer ou justifier notre relation que je veux me marier. Il y a derrière aussi des raisons plus égoïstes, mais je n'ai pas besoin d'une bague pour savoir que j'aime mon petit-ami, merci bien. Mais ça n'empêche pas que moi aussi, j'ai envie d'avoir une fête comme on en voit dans les fictions (même s'ils idéalisent ça à mort). Enfin, je ne vais pas mentir et dire que ce qu'il dit ne me rassure pas et ne ramène pas un peu de chaleur dans ma poitrine. Si je m'en doutais, c'est toujours grisant d'entendre ces mots de sa part.

De là à dire que c'est une image exagérée... En vérité, je ne saurais pas le contredire ici. On ne va pas cacher le fait que beaucoup de mariages se terminent effectivement mal ou deviennent rapidement des divorces. Pendant un temps, je me suis d'ailleurs demandé si je n'allais pas trop vite dans ma démarche. Puis je me suis rappelé que ça fait quand même bientôt une décennie que nous serons en couple et j'ai relativisé, me disant que ce n'était peut-être pas si tôt non plus. D'accord, on vient d'emménager, mais on a vécu ces dernières années dans des situations où nous cohabitions très souvent sous le même toit alors en un sens... Ce n'est pas pareil que d'emménager officiellement, mais on remarque que peu de choses ont vraiment changé si ce n'est le partage des factures (et encore je dois batailler pour gratter et avoir un tout petit peu plus que lui à payer en raison de ma fortune mais c'est pas d'la tarte). Est-ce qu'il aurait peur par hasard aussi qu'un mariage... ruine notre couple ?.. Je m'interroge soudainement. Ce ne serait pas impossible, vu comment il en parle... Tout en admettant cependant que la façon dont il considère cette forme d'engagement est absurde. Étrangement, ses mots arrivent à me calmer un petit peu. J'ai toujours une boule au fond de ma gorge, mais je suis moins tendu au fur et à mesure que je l'écoute. Cela doit lui faire du bien de vider un peu son sac et de m'expliquer sa vision des choses. Evidemment, savoir ce qu'il ressent pour chaque notion est très important pour moi, alors je l'écoute tout en faisant distraitement la vaisselle. C'est inutile en soit puisque nous avons une machine adaptée, mais ça m'occupe un peu l'esprit. J'avais besoin de faire quelque chose de mes mains pour éviter qu'elles ne s'agitent naturellement.

Je ne suis pas surpris qu'il en ait d'abord parlé à sa psy. Au contraire, je trouve que c'est plutôt une bonne chose. C'est son métier, à elle. Je me doute qu'elle serait plus à même de l'aider sur ses peurs que moi, puisqu'elle a fait des études dans le domaine. La preuve, elle lui avait conseillé de faire part de ses soucis à ce niveau, mais... Il ne l'a pas fait. Ce devait être plus difficile pour lui, s'il avait vraiment autant de mal à me parler de ça. Nous n'avons pas pour habitude de fuir beaucoup de conversations, depuis le temps. Celle-là, juste... Ce n'était pas simple non plus à aborder. Déjà, je souhaitais attendre qu'on en finisse avec le déménagement avant de passer à la prochaine étape. Je me rends compte que du coup je vais peut-être vite, mais... Je ne lui demanderais pas tout de suite après à ce que nous agrandissions la famille. Chaque chose en son temps. Je veux aussi que nous nous sentions prêts à faire le pas quand la question se posera. Mais jamais je ne l'obligerais à avoir des enfants maintenant, surtout pas. Il est rare en plus à notre époque que les gens de notre âge aient la situation ou la maturité nécessaire pour élever des enfants. Si un jour nous en avons, je veux qu'ils grandissent dans un cadre sain dans lequel ils pourront se développer tranquillement et à leur rythme.

J'entreperçois une lueur d'espoir, tout à coup. Plus grande même que je ne l'aurais espéré alors qu'il me demande... du temps pour réfléchir à la question. Du temps pour reconsidérer peut-être son non, et, qui sait, le transformer en oui. Sa proposition me fait abandonner tout de suite les derniers couverts que j'étais en train de laver. Tandis que l'acier résonne contre l'évier, je me retourne vivement pour le fixer, ayant un peu de mal à me dire que j'avais bien entendu. Toutefois, il semble sérieux. Il est réellement en train de songer à... Ou alors aurais-je rêvé ?.. C'est encore mieux que ce que je pensais. Je croyais qu'il allait rester campé sur ses positions sans me laisser de possibilités pour le faire changer d'avis. Pas qu'il finisse forcément, à terme, par accepter de me donner sa main, mais il veut bien offrir une chance, un espoir... Et je ne désirais rien de plus à l'heure actuelle, quand je croyais qu'il était décidé à refuser mon avance. Je me contente de hocher la tête sans rien dire de peur de le décourager dans sa démarche, alors que je ne veux que l'encourager. Rien ne dit qu'il voudra bien se marier avec moi au final, mais au moins, je serais assuré qu'il aura bien peser le pour et le contre, que son choix sera définitif et qu'il y aura de bonnes raisons derrière. P-Pas que ce qu'il me disait au sujet de sa famille ne compte pas, ça a autant d'importance, mais il a encore quelque chose qui le fait quand même hésiter. Le temps qu'il ait remis ses pensées en ordre pour me répondre en pleine état de conscience, je me serais préparé à recevoir n'importe laquelle de ses décisions. Alors je suis plus qu'enclin à ce qu'il décide du bon moment pour me rendre son verdict.
Maladroitement, je reste debout mais me rapproche un petit peu, jusqu'à ce qu'il me pose une dernière question, à laquelle je me tends sur le coup malgré moi. Je détourne le regard, commençant à rougir et à trembler légèrement.

« N-Non... M-Mais... Tu... Tu sais bien... Je... »

S'il dit ça, est-ce que ça veut dire qu'il n'a pas songé au fait d'avoir des enfants ? Ou alors... Est-ce qu'il sait déjà qu'il n'en veut pas ? Je repense aux discussions que j'ai eu avec ma mère, où elle me demandait ce qui se passerait si Natsume m'affirmait ne pas vouloir fonder une famille avec moi. Je n'ai pas su lui répondre comme j'aurais voulu sur le coup, et aujourd'hui encore je doute de pouvoir lui fournir des arguments plus claires. Je prie un peu Arceus au fond de moi pour que mon copain ne soit pas réticent à l'idée d'élever des gamins, mais je ne vais pas le forcer s'il ne désire pas en avoir. Et je doute de pouvoir réussir à m'en occuper... seul. D'autant plus que je ne veux pas. Si je deviens parent, j'aimerais que ça soit aux côtés de Natsu.

« Dans notre situation, c'est juste... Si-Si jamais un jour on veut a... adopter des enfants, ça serait... plus simple. M-Mais... Mais il n'y a pas que ça... »

Je ne veux pas lui forcer la main, alors j'essaye de dire ça de manière à ce qu'il ne sente pas une nouvelle pression peser sur ses épaules. Mais c'est dur. Je n'arrive pas à m'exprimer clairement, à lui faire comprendre que je n'attends rien spécialement de lui mais qu'il y a certaines choses sur lesquelles je ne cracherais pas dessus. J'ai essayé de réfléchir, cependant, dernièrement. Les enfants ou la question de l'adoption, ce n'est pas un prétexte. C'est juste, éventuellement, que ça serait pratique si nous étions engagés au préalable de façon juridique et officielle. Je sais comme il est difficile, même pour les personnes en situation aisée, d'obtenir la garde d'un môme. Je me souviens de la galère de Faust pour Alice, après tout. Si c'était déjà acté que ma nièce prenait le Donovan déjà pour son père, les démarches pour rendre ça notoire ont été longues et pénibles. Mais ça en valait largement le coût et Faust ne l'a jamais regretté.
Je me rapproche finalement un petit peu, posant ma main sur la table pour m'y appuyer. Le mariage, j'y pensais déjà un peu sans les enfants, en vérité. Il y avait d'autres raisons qui me faisaient envie. Et je suis conscient que ce sont des justifications, en soit, qui sont bancales et inutiles. Je veux lui dire toutefois tout ce qui m'a motivé à vouloir m'unir de cette façon. Sans savoir pourvoir, néanmoins, les mots ont du mal à sortir d'eux-mêmes, alors que les images et les idées sont si claires dans ma tête.

« P-Pour moi, c'est... C'est également une occasion de rassembler la famille, les amis... Afin de célébrer ma rencontre avec toi... et tout ce qui en a découlé. C'est l'une des choses les plus merveilleuses qui me soit arrivée. »

Je me souviens que chaque mariage où j'ai été était un événement heureux, après tout. Il y avait une bonne ambiance, et tout le monde était présent. Pas spécialement pour applaudir les mariés non plus (c'était surtout des amis de mes parents alors moi par exemple je ne les connaissais pas tant que ça), mais juste pour faire des rencontres, se retrouver au détour d'un banquet festif et joyeux, parler de tout et de rien... Et de la bonne nourriture aussi, je ne vais pas mentir. Ce n'est pas une cérémonie où règne la tristesse. Je n'ai pas toujours su me mettre à la place de ceux qui organisaient le truc, mais ils avaient l'air vraiment heureux. Je me disais... Quelque chose du genre, pour moi... Je ne serais pas contre. Rassembler maman, Faust, Mell, les 'employés' de Natsu aussi, ses grands-parents maternels du Japon, tous les autres, et... Et pourquoi pas Tristan...
Je rapproche la chaise pour la mettre près de celle de mon petit-ami, et m'y asseois pour lui parler plus intimement. Je n'aimais pas trop aborder cette conversation même avec une légère distance. Mais mon aveu suivant me fait de nouveau baisser le regard, comme j'en ai un peu honte, je crois. Mes joues elles-mêmes reprennent quelques couleurs.

« Je... Je ne veux pas non plus que... Qu'on te croit disponible. Je veux te garder jalousement pour moi... M-Même si je peux partager de temps à autre. »

Et par là, je fais mention bien sûr de ses proches en général et notamment de Axel qui a besoin de lui. Sans parler de ma jalousie maladive que j'ai essayé de calmer de plus en plus, j'aimerais bien que les gens comprennent, quand ils le voient, que ce n'est pas quelqu'un de libre. L'anneau au doigt ne fait pas office de barrière pour n'importe qui, mais je sais que c'est efficace la plupart du temps. Je lui fais confiance pour repousser les plus insistants, là n'est pas le point, mais... Je veux qu'il reste à moi, et que tout le monde puisse être au courant.

« J'aimerais... J'aimerais aussi pouvoir donner... L'exemple... d'une union, d'un mariage qui pourrait marcher. Qui ne serait pas chaotique, ni nauséabond. »

Il l'aura probablement deviné (ou non), mais je fais référence à ses parents, sa famille du côté de son père, et tous ceux qui ne lui ont pas laissé la chance d'assister un jour à un mariage qui ne serait pas fait par obligation, mais simplement par envie. Je veux qu'il puisse comprendre que ce n'est pas non plus quelque chose de si grandiose ou d'exceptionnel, mais qu'il y en a qui se font dans la bonne humeur et surtout l'amour. Qu'il y en a qui peuvent trouver ça ennuyant au possible mais que, en soit, ce n'est pas non plus si terrible, quand il est fait dans le respect d'autrui. Peut-être un peu plus arrogamment aussi... Faire passer un message. Pour tous ceux qui n'oseraient pas, même aujourd'hui, faire le pas eux-mêmes... Quelque soit le motif. Je parle évidemment d'abord des homosexuels qui se cachent encore mais pas que. J'implique tous les autres, aussi, qui n'ont pas la même chance que nous.

« Pour toutes ces raisons et d'autres que je ne saurais pas expliquer... J'aimerais me marier. Avec toi, et personne d'autre. »

Je peine à croire que j'ai réussi à me calmer un petit peu, mais au moins, je ne suis plus au bord du craquage nerveux. Quand je suis honnête, de toute façon, je n'ai jamais aucun regret à avoir, surtout avec lui. Vous me direz, je n'ai jamais non plus de grands raisons de lui mentir à part quand j'essaye stupidement de cacher mon manque de sommeil ou des détails de ce genre. Mais quand c'est vraiment important, il a besoin de savoir ce que je pense réellement.

« En-En soit, je... J'y connais rien, en mariage. C'est un truc qu'on vend comme quelque chose d'incroyable, et... M-Même si ce n'est pas toujours vrai, je suppose... que ça me faisait un peu rêver, à moi aussi. »

Je bafouille un peu, m'emmêlant sûrement dans mes phrases. Je me rends compte que ça fait con, dit comme ça. 'Je le fais parce que ça a l'air joli'. Ce ne sont pas mes propos exacts et ça ne reflète pas ma motivation, mais on dirait que je parle comme ça, et ça m'énerve. Parce que j'ai envie que ça soit plus que ça. Ce n'est pas seulement pour faire beau ou joli, mais pour tout ce que ça peut signifier derrière. S'il faut, bien sûr, je me chargerai de l'organisation et de tout ce qui concerne les frais moi-même ; normal, puisque c'est moi qui insiste auprès de lui. Il n'y a pas de raison pour que ça soit lui qui s'en occupe si jamais... Si jamais... Ah... Je ne dois pas trop m'avancer non plus, pas vrai ? Faut que je lui laisse le temps et surtout la possibilité de... Bah de refuser, si c'est ce qu'il veut vraiment.

« Mais je... Je suis prêt à te laisser tout le temps dont tu auras besoin. Je ne veux surtout pas que tu aies de regret au final. »

Il m'a dit non tout en me rassurant aussi sur le fait que c'était parce qu'il ne connaissait pas le principe d'un mariage qui pourrait être heureux à cause de son passé. Il a été sincère en me clamant les raisons qui le poussaient à refuser ma demande mais a bien voulu laisser une chance au futur de décider pour lui. Et je respecte entièrement ce choix. Car il aurait été certain, dans tous les cas, que notre mariage n'aurait pas pu être heureux s'il n'avait pas été d'accord pour qu'on le fasse. Je ne m'engagerais à rien jusqu'à ce qu'il me sorte un 'oui' en pleines âme et conscience.

« A-Alors sache que... que même si tu refuses, ça ne changera rien entre nous. Peu importe ta décision, je la respecterai. Et je resterai à tes côtés quoiqu'il arrive. »

Je serai... Peut-être un peu déçu, au fond, s'il refusait ; je ne vais pas commencer à mentir et de toute façon personne ne me croirait si je disais maintenant que je m'en fichais. Je sais pertinemment que ce n'est pas si terrible, au fond, de ne pas se marier. Nous sommes déjà en quelque sorte un couple marié, de toute façon, avec toutes nos habitudes, notre complicité, et tout ce qui fait qu'on a pu rester ensemble pendant si longtemps.
Mon cœur... Je sens qu'il s'est calmé, maintenant que j'ai sorti tout ça. Doucement, je me permets alors de poser ma main sur la sienne, avant de sourire. Pas un faux comme tout à l'heure, mais un sourire tendre, quoique un peu léger encore, qui me donne envie de ne pas avoir peur pour la suite. Il y a des chances pour qu'il refuse encore définitivement notre mariage, mais... C'est quelque chose que je dois accepter. Pour rien au monde, je ne voudrais me séparer de lui, j'en suis convaincu. Mariage ou pas. Enfant ou pas.
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
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Ven 8 Juin 2018 - 16:55
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Natsume Enodril-Miyano
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"Something i said
That failed to be charming"

C'est normal, de ne pas savoir perpétuellement ce que l'autre pense. J'ai passé l'âge d'être frustré puérilement parce que je ne comprends pas tout, mais... De temps à autre, quand le sujet me met mal à l'aise, j'avoue que j'aimerais bien saisir ce qui se passe dans sa tête. C'est normal et assez sain me direz vous de chercher à se comprendre mutuellement, mais c'est fatiguant, aussi. Je ne me plains pas, ne vous trompez pas, mais ce serait mentir que de croire que c'est aisé, ou que le fait d'aimer quelqu'un rend ça complètement indolore. On marche, on tatillonne, on fait des bourdes, on recommence, et on voit, on essaie d'ouvrir un peu son esprit pour ne pas blesser. Et des fois, bah, ça fait mal, et ça déçoit, même si on met toute la douceur du monde dans nos actions. C'est comme ça. Je m'y suis habitué, ou du moins, je fais en sorte de m'y habituer. Car oui, c'est très pénible, et j'ai du mal. Pour être honnête, ça m'énerve, d'ailleurs, de voir que je perds mes moyens comme ça, et que je suis à la limite de chouiner toutes les larmes de mon corps dans ma tasse de tisane qui est sûrement devenue infecte. Mais bon. Que voulez vous faire, hein. C'est comme ça, de toute façon. Juste... J'ai envie de saisir. Que nous ne soyons pas d'accord même à la fin n'est pas un souci, de toute manière, tant que nous respectons les émotions de chacun. Je le sais plus que bien, mais il m'est nécessaire de me le répéter pour ne pas céder à la fatigue.

Je ne veux toutefois lui donner aucun faux espoir. Pour l'instant, je penche bien plus vers le 'non' définitif que vers le 'oui', mais... Si il tient, je veux être sûr de moi quant au choix à prendre. Je ne m'attendais pas à ce que cette simple réponse le surprenne à ce point : je sursaute brusquement face au bruit d'acier claquant dans l'évier. Pour des raisons que je préfère taire, ce genre de bruit me met mal à l'aise, et je ne m'attendais pas à une pareille soudaineté. Les épaules haussées, sur la défensive pendant quelques secondes, je ne réalise qu'après que je ne risque rien, et qu'il est simplement surpris. Une surprise qui me fait me demander si il ne se fait pas de trop grands espoirs sur ma réponse, mais je dois avoir confiance en sa capacité à garder les pieds sur terre. Ce n'est pas un gamin complètement déconnecté non plus, nous sommes ensemble depuis assez longtemps pour qu'il sache que ce que je dis est souvent littéralement ce que je pense, et que quand je dis 'je ne sais pas', c'est que je n'ai aucune certitude.
Je le laisse se rapprocher, sans me rendre compte que je me suis mis à étudier ses traits, moins inquiet que tout à l'heure. Ses balbutiements et son incertitude, je les sens d'ici, et ne sait pas exactement comment je dois les aborder : dois-je rester ici ? Dois-je m'approcher ? Dois-je l'encourager à s'exprimer... ? Ses tremblements me font me mordre l'intérieur de ma joue. Je déteste le voir dans cet état, et j'en oublie temporairement le mien, d'ailleurs. Mes yeux s'assèchent, et si je suis toujours crispé, j'ai presque envie qu'il en finisse rapidement pour que je puisse tenter de l'aider d'une quelconque manière. Au contraire, peut-être faut-il qu'il prenne son temps pour ne pas emmêler ses pinceaux : de toute manière, je me contente de l'écouter, et d'essayer de comprendre les signaux les plus évidents, ou du moins ceux que j'arrive à saisir, car je ne suis pas encore médium.

Je me doutais qu'il voulait des gamins, mais ce qu'il dit entérine cette hypothèse. Je ne dis rien, et baisse un peu les yeux, mais je saisis un peu mieux, dans cette optique. Dans notre situation, effectivement, il est mieux vu d'être légalement liés, et encore c'est loin d'être aussi simple, et si c'est pour cela, je peux comprendre son envie. Je ne sais pas trop comment lui dire, toutefois, que je suis assez réticent à l'idée de m'occuper de gamins, pour... J'allais penser 'pour le moment', inconsciemment, et en vient à tapoter mes jambes. Sincèrement, pour le moment, c'est hors de question. J'ai déjà bien du mal à gérer Axel, et puis les gosses ne me mettent pas encore totalement à l'aise. En plus de ça... Pour des raisons totalement personnelles, je n'ai pas envie d'en avoir à mon âge. J'ai vingt-cinq ans depuis tout juste un mois, après tout, et je ne me vois pas du tout la maturité nécessaire pour élever un humain. Au delà, je n'en ai pas l'envie, c'est tout. Il n'y a pas de honte, et ce n'est pas anormal, sauf que... Est-ce que lui, il veut déjà penser à ça ? Je suppose que j'aurais ma réponse bientôt, inutile de l'angoisser.
Je ne comprends pas, en premier lieu, ce qu'il pourrait vraiment y avoir d'autre dans son envie. Je plisse les yeux, curieux et un peu interrogé. Il a toujours eu le goût des fêtes, ce n'est pas nouveau. Je vous avoue que je garde un souvenir assez chaotique de celles qui ont suivi sa victoire à la Compétition et l'obtention de son nouveau poste (et dire que j'étais content pour lui à l'époque), mais bon, tant qu'on ne me demande pas de ranger... J'avoue que personnellement, les fêtes, et surtout les fêtes de mariage, ça m'a toujours franchement lassé et exaspéré. Tout était tout-beau-tout-propre, et puis tous ces espèces de protocoles forcés bien mièvres... Beurk, oui. Et je sais que je parle comme un gamin qui fait la tronche en voyant des adultes s'embrasser, mais j'ai été ce môme et je le suis toujours (non sérieux si vous vous mangez la face dans les transports en commun, sachez que je ne peux pas vous piffer). M'enfin, je suppose que si l'on retire tout cet aspect qui me gêne, ce n'est rien de plus qu'une célébration supplémentaire. Je pige mal pourquoi il voudrait célébrer notre rencontre, mais j'avoue avoir légèrement rougi sous le coup de sa flatterie. Je sais qu'il le pense, mais... Bon, certes, cela me touche beaucoup. Toutefois, une partie de ma tête me marmonne qu'il doit exagérer un peu, tout de même. Ce n'est toutefois pas le moment de mettre en doute ses propos.

Je vois un peu mieux ce qu'il cherche. Ce n'est pas quelque chose qui m'attire personnellement, mais... C'est tout de même moins effrayant et déplaisant que ce que je voyais dans le mariage. Je ne crois pas que ce soit un truc qui puisse me plaire, toutefois, mais bon, si ça rend heureux certains... Je suppose que je ne devrais pas juger. Moi, mon truc, c'est de me lever à six heures pour regarder les documentaires animaliers que personne ne regarde jamais au petit-matin, car ce sont souvent ceux que je n'ai jamais vu. Alors bon, juger des plaisirs des autres... C'est aussi condescendant que hautain, maintenant que j'y pense, et j'en suis un peu embarrassé.
Je grince un peu des dents devant son aveu de possessivité. Je suis au courant de ses... Disons de ses tendances très jalouses. Il s'est énormément amélioré avec le temps, et Arceus que c'était pénible quand nous étions adolescents (je crois que la première doit être la seule dispute où je n'ai pas honte de m'être énervé à cause de ça, d'ailleurs), mais je suis toujours un peu attentif quand cela réapparaît. Du moment qu'il n'ennuie personne avec ça (j'ai toujours été étonné que tout se passe bien avec Mell d'ailleurs), je ne suis pas très regardant. Je sais que ce n'est pas une bonne chose de l'encourager non plus dans ce genre de trip, alors je mets les limites quand il faut, mais là... Bon. C'est pas forcément une raison très propre, mais en même temps, il a l'honnêteté de me le dire, et je ne crois pas avoir vu de signes comme quoi sa possessivité aurait empiré, ces derniers temps, donc je veux bien laisser passer. Je lui répondrais bien que je suis bien le seul à décider de comment je passe mon temps, mais je sais qu'il ne faut pas le prendre au pied de la lettre sur ces histoires de 'partage'. Personnellement, j'avoue que je me fiche bien des histoires d'anneaux au doigt. Ma plus grande préoccupation doit être celle de 'mais si ça gratte ?' ou 'faut vraiment garder ça tout le temps' ?  Toutefois, au moins, il est sincère, et je ne peux pas lui retirer ça. C'est quelque chose qui me calme en partie.

Je suis circonspect sur la suite. Si je comprends l'envie, je ne suis pas sûre de la partager. Pas que cela me dérange, hein. Je saisis tout à fait : si je suis un peu éloigné de ce que j’appellerais grossièrement notre 'communauté' (car oui on ne se connaît pas tous, sérieusement), cela ne m'empêche pas d'éprouver une certaine forme d'empathie face à toute la répression, la peur du regard et la honte intériorisée qui peuvent être ressenties. Je ne l'ai pas vécu trop intensément, ou du moins j'estime que je n'ai pas à me plaindre même si un peu c'est déjà trop, mais... Je trouve ça presque touchant de sa part, en quelque sorte. Et en un sens, j'avoue que les couples désunis et totalement chaotiques, malsains et abusifs dans un mariage, j'en ai vu des tonnes. Je n'ai vu que ça, même, durant un temps. On avait beau me dire que mon arrière grand-père Daichi et mon arrière grand-mère Kaguya étaient parfaitement heureux ensemble, bah, d'un côté je les ai jamais connu donc je n'ai jamais pu le voir de mes yeux, de plus ça fait quand même une sacrée exception, et de trois, toute la famille les divinise tellement que c'est difficile de croire quoi que ce soit. Ma vision du couple n'avait donc jamais été très positive, mais j'étais plus appréciateur des concubinages, que je voyais et vois un peu toujours comme débarrassés de toute obligation, de tout cadre empoisonné. Lui semble pourtant désireux de montrer que cela peut rester ainsi même dans ce cas de figure, et je... Je ne sais pas trop. En un sens, peut-être a t-il raison, mais mes restes de méfiance font que je ne sais pas où me placer pour le moment.

J'ai toutefois une vision plus claire de ses motivations, et cela me rassure en partie. J'aurais vraiment dû en causer avant... Il a l'air de s'être calmé, et je me demande si c'est car cela faisait un temps qu'il y réfléchissait. Je ne serais pas étonné que ce soit le cas, vu l'enthousiasme qu'il a alors qu'il en discute. Lorsqu'il avoue ne pas s'y connaître des masses, j'avoue que... Je trouve ça un peu rassurant, oui. Je me sens moins stupide, à être un peu paumé et perdu. Ce n'est pas une très bonne chose de se dire 'hé on est deux à pas savoir ce qu'on fout', mais souvent, et un peu égoïstement, je me suis permis d’alléger mes propres angoisses ainsi. Et ce n'est pas la première fois que nous sommes dans ce genre de situations, en somme. Il faut juste... Que je vois ça comme une bête discussion où personne ne va mourir et détester l'autre parce qu'on est vaguement pas d'accords. Ouais. J'avoue que ce serait plutôt pas mal, si ça pouvait rentrer dans mon crâne.
Son calme progressif a toujours eu le don, sans que je sache exactement pourquoi, de m'apaiser également. Et à contrario, quand je le sens perdre pied, je perds immédiatement mes moyens. Enfin, cela dépend beaucoup des cas, certes : quand j'ai besoin d'être solide pour l'aider, je suis presque méconnaissable, mais la situation n'est pas la même, et je ne peux pas non plus être à l'aise quand je suis moi-même effrayé.

Je constate que ma respiration s'est un peu calmée. Elle se bloque néanmoins dans ma gorge quand je l'entends confirmer qu'il consent à me donner tout le temps qu'il me faut pour y réfléchir. En soi, ça ne devrait pas être exceptionnel et je ne devrais pas avoir envie de l'en remercier, mais... Bon, on ne va pas se mentir, les bonnes manières en terme de relations saines, de consentement et de respect de l'autre, c'est malheureusement un peu rare. Son comportement me touche, et je sens une chaleur douce m'envelopper la poitrine, gardant pendant quelques instants bien au loin les pensées plus sombres qui fourmillaient dans ma tête. Je hoche la tête timidement, la gorge serrée, le regard quelque peu éloigné.
Je ne sais pas trop ce qui a fait que j'ai senti quelque chose rompre. C'était peut-être ses propos, ou juste sa main qui se pose sur la mienne, ou le sourire qu'il m'offre alors que je me dis que je ne le mérite pas du tout. C'était peut-être la somme de nos comportements, la pression qui, je le sens, retombe petit à petit, ou juste tout ça à la fois. Dans tous les cas, maintenant que je sens que rien n'est en danger, les larmes montent, ma gorge se noue avec une telle intensité que je ne peux pas résister lorsque le premier sanglot m'échappe. Très vite, mes yeux s'humidifient, et je sens quelque chose lâcher : quelque chose qui transforme un petit sanglot en une grosse bouffée de larmes pathétique au possible. Je le sentais monter depuis tout à l'heure, et j'espérais le contrôler ne serait-ce qu'un peu, mais l'on dirait que ce n'est pas possible. Tout mon corps se met à trembler, et mes épaules commencent à tressauter alors que des sons étranglés sortent de ma bouche. Je crois que je viens d'amorcer le choc, en vérité. Tout va bien. Rien de bien grave ne s'est produit, et le soulagement me fait tellement de bien que je me sens incroyablement ridicule. Entre quelques sanglots étouffés, j'essaie de balbutier des paroles qui n'ont, au final, pas grande importance.

« E-excuse-moi, j-je... »

Mais quel idiot. Je voulais tenir le coup, être sérieux jusqu'au bout, et ne pas me comporter en gros pleurnichard, et... Et c'était visiblement trop me demander. C'est peut-être le seul qui peut me faire perdre tous mes moyens ainsi, et pourtant, je suis fichtrement sensible de base. C'est juste que je ne crains pas de perdre beaucoup, hormis peut-être ma pension, et encore, les choses matérielles se reconstruisent, c'est plus le symbolisme, et les quelques proches que j'ai accumulé. J'étais terrorisé à l'idée d'avoir mis les pieds dans un point de non-retour, mais je m'étais trompé, et au final, je crois que je réalise doucement que tout va bien. J'ai l'impression que je relâche tout ce que je retenais depuis tout à l'heure, et surtout, ce que je n'osais de peur de lui faire perdre lui-même ses moyens. Maintenant, toutefois, plus rien ne fait tenir le barrage.
Quelque chose, pourtant, me peine encore, et je viens chercher son regard lorsque je pose une main sur sa manche, l'inclinant doucement vers moi pour lui demander le plus poliment possible de se rapprocher (car oui, je ne veux pas l'y forcer, j'ai deux centièmes de gramme de décence).

« J-je peux ? »

Lorsqu'il me donne son accord, j'en profite pour le rapprocher et ainsi me coller. La position m'importe peu, à vrai dire, alors je m'installe le plus simplement possible, avant d'enfouir ma tête dans son cou, les épaules relevée et la poitrine se haussant encore de manière hasardeuse au fil de mes reniflements. La distance entre nous, jusque là, ne faisait que me mettre mal à l'aise, alors j'avoue avec un peu de honte que je compense dorénavant pour me rassurer, et aussi pour lui faire comprendre qu'il a tout autant le droit de le faire si il le souhaite. Si il me repousse, je le laisserais faire, mais pour le moment, je crois que j'ai besoin de cette proximité pour calmer mes esprits. Je sens d'ailleurs que je me calme petit à petit : je pleurniche toujours par moment, et quelques pleurs m'échappent, mais j'arrive à parler un peu près normalement. Je fixe un point indéfini sur le sol pendant que je prends la parole.

« Je te donnerais une réponse, c'est promis. Pas maintenant, mais je le ferai. »

Ma voix est plus ferme, moins hésitante. Une chose à la fois, toutefois. Pour les enfants, nous en reparlerons, mais pour le moment, je ne veux brûler aucune étape. Comme avec à peu près tout, j'ai besoin de prendre du temps. Je peux... Je peux réfléchir. Envisager, en discuter, repenser à mes propres pensées, à ce qui bloque. Ce n'est en rien un 'oui', c'est simplement une promesse de ne pas me borner à mes idées préconçues et de me soumettre à mes peurs. Je suis toutefois moins assuré quand vient le moment de parler de choses plus personnelles, même si c'est avant tout pour moi-même que je fais ça, pour le coup.

« D-désolé d'avoir ruiné la soirée, enfin, je sais que tu ne voudras pas que je dise ça, mais... Je voulais quand même, enfin tu vois. »

Je sais qu'il ne sera pas d'accord, mais j'avais aussi besoin de le dire, ne serait-ce que pour me calmer et être sûr de lui avoir fait comprendre que je ne voulais pas que les choses tournent ainsi. Mais je crois que c'est superficiel, comme le prouvent mes derniers mots. Il faut vraiment que je lâche un peu mes nerfs, je pense.
Un détail, toutefois, ou du moins un élément car ce n'est en rien un détail à mes yeux, continue de me triturer l'esprit. Car, en effet, il y a quelque chose d'autre qui m'empêchait de penser à aborder ce sujet, au delà de ma grosse lâcheté. J'examine son visage, passant une main hésitante sur sa joue, faisant le tour de ses traits avec une douceur attentive qui ne peut cacher mon inquiétude. Je les vois, ses cernes qui semblent grandir au fur et à mesure que le temps passe. Son teint pâle, inhabituellement clair, à un tel point que je commence à me dire qu'il va me faire de la concurrence alors que j'ai normalement la teinte de peau la moins appuyée. Et encore, ça... Je ne parlerais pas du reste, ou de ses comportements un peu étranges, de temps à autre. Je m'imagine peut-être des choses, toutefois. C'est possible. Mon cerveau est dans un sale état, et il se peut que ce ne soit rien. Je veux toutefois vérifier ce fait auprès de lui avant de... Je ne sais pas trop, en fait. Je crois que je suivrais son programme, ce que je fais plus ou moins à chaque fois quand je ne suis pas très sûr de moi-même.

« Tu iras bien, toi ? Tu as l'air un peu épuisé, déjà, donc...»

Je le prendrais au mot, sur ce point. Il est le seul à connaître son propre état, après tout, et j'avoue que ce soir, j'ai surtout envie que nous nous reposions. Je lui fais assez confiance pour ne pas mettre en doute sa parole, ou pour savoir qu'il m'en parlerait si c'était vraiment important. Dans tous les cas, je sens que je  me suis calmé. Je veux juste que tout passe bien, ce soir.



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19H
Avec Samal'airanxieux
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Sam 9 Juin 2018 - 20:53
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Samaël Enodril-Miyano

&&&



Here comes a thought
feat Natsuétu
"That might alarm you"

Quand je me demande si j'aurais préféré lui parler de tout ça le lendemain de son retour pour le laisser souffler un peu... Je ne sais pas si ça aurait changé beaucoup de choses, au final. Vu notre discussion, je pense que le résultat aurait été le même. Nous devions en parler, peu importe les issues. Sinon, je crois que ça allait finir par nous peser. Du moins, par me peser, dans tous les cas. Mais en considérant l'état actuel de mon copain et ce qu'il m'a dit, je crois que ça lui tombait également lourdement sur mes épaules. Et c'est ma faute. C'est ma faute d'avoir préféré faire des sous-entendus ou des remarques plus ou moins subtiles pour lui faire passer le message plutôt que de lui en parler directement plus tôt, de peur de recevoir une réponse qui me casserait en deux. Celle qu'il m'a donné, j'ai au moins la certitude de pouvoir y survivre ; car j'imagine que ça aurait pu être pire et se terminer bien plus mal si on avait pas su se comprendre ou être honnête l'un envers l'autre. Les gros mensonges, toutefois, il y a bien longtemps que nous avons appris à les éviter et à plutôt se dire la vérité en face. Je ne dis pas que ce n'est jamais arrivé, encore aujourd'hui, que je glisse quelques invetions par-ci par-là, sur mon manque de sommeil ou ma dispute avec Tristan, par exemple, mais je sais que ce n'est pas ça qui mettront à mal notre couple, et ces deux-là, ils n'engagent que moi, non ?.. Pour ce qui concerne les sujets plus graves (ou du moins ceux que je juge comme tels), il est évident que je dirais toujours la vérité à Natsu. Il est l'un de ceux en qui j'ai le plus confiance, et à qui je laisserais ma vie sans hésiter. Mais ça, après tout, je l'ai déjà fait.

J'ignorais toutefois que cette discussion aurait un tel impact émotionnel sur lui. Lorsque je vois son visage se décomposer à vue d'œil, j'hésite sur la manière d'agir. J'ai peur de faire empirer les choses, mais... Il a sans doute besoin de libérer tout ce qu'il retenait jusqu'à présent. En sentant que quelque chose semblait clocher, je n'osais pas non plus m'avancer sur son comportement. Maintenant que je revois la scène, effectivement, je me rends compte de la panique que j'ai pu faire accumuler chez lui. Aussitôt, je me sens coupable de lui infliger tout ça. Ce n'était pas voulu. Je ne désirais que m'entretenir avec lui là-dessus et essayer de m'arranger pour que la soirée ne soit pas totalement gâchée par mes bêtises. Impossible de regretter tout ce que je lui ai révélé, toutefois. Quelque part, j'ai l'impression d'être tellement plus léger que je sens avoir pris la bonne initiative en lui en faisant part, même si c'est encore tôt. Peut-être vaut-il mieux que ça le soit, en fin de compte... À un âge plus avancé, enchaîner la question du mariage et celle des enfants derrière n'aurait pas été une bonne idée. Je préfère qu'il soit au courant de mes intentions -et moi des siennes- dès que possible plutôt que d'attendre au dernier moment. Cela nous laisse le temps à tous les deux de souffler un peu et de réfléchir. Il n'y a pas que lui qui doit faire ce pas, après tout. Je dois moi-même continuer à me questionner, et à me préparer à ce que mes fantasmes ne s'accomplissent pas tous. Voire pas du tout.

C'est étrange, et peut-être que c'est juste moi, mais j'ai l'impression que la tension un peu rude qui s'était soudainement installée s'est apaisée d'un coup. Je me sens simplement mal de le voir commencer à fondre en larmes. Je ne prévoyais pas cette réaction, pour être honnête, pensant d'ailleurs être celui qui allait craquer en premier. Mes yeux, toutefois, brillent sûrement mais ne sont pas assez humides pour laisser échapper quelques pleurs, au contraire de mon petit-ami dont l'expression se fissure sous le coup de... du soulagement ?.. J'espère que c'est ça. De temps à autre, je sais qu'il peut avoir des gros coups de stress puis d'intenses moments de sanglot juste après quand il se permet de tout relâcher. Ce doit être pareil. Il a dû ressentir beaucoup d'angoisse et ose enfin se détendre un peu en laissant tout éclater. Je sous-estime encore bien trop l'effet que mes mots peuvent avoir sur lui. Mais cela me brise le cœur de le voir ainsi. L'arrêter en le consolant est une option des plus tentantes si ça peut enlever ces larmes de ses joues, mais je crois qu'il a besoin de les faire sortir. Alors je le laisse faire en silence, quand bien même la vision ne reste pas agréable. Je reste néanmoins près de lui au besoin, et secoue doucement la tête quand il bafouille des excuses entre deux hoquets tristes. Je ne dis rien, il sait ce que je vais dire, mais ce n'est nullement de sa faute. Ce serait hypocrite en plus que je lui fasse un commentaire étant donné que j'aurais été pareil. Mais il n'y a aucune honte à pleurer, et aucune non plus à vouloir relâcher la pression. En tentant de le rassurer un peu, mon sourire ne se défait pas. J'hésite à lui donner un câlin, mais ne me le permets pas, comme j'ignore sa réaction si je le faisais. Des fois, je sais qu'il a juste besoin d'espace, au contraire, alors je préfère attendre qu'il le demande lui-même, s'il a besoin de quelque chose. Il sait que je suis le premier à accepter les marques d'affection, alors j'espère qu'il ne se gênera pas avec moi.

Une nouvelle fois, je hoche la tête pour lui donner la permission de se rapprocher et le laisse se blottir contre moi. Une fois installé, je l'entoure de mes bras avec douceur, posant une main autour de sa taille tandis que l'autre s'est placée sur son épaule. En silence, il continue de pleurer pour déverser la tension qu'il contenait jusque là. Je sens toutefois que ça le soulage quand j'ai l'impression, au bout de quelques minutes, qu'il finit par se calmer un petit peu. Je l'enlace davantage quand il me promet de me donner une réponse un jour. Peut-être pas celle que j'espère, mais au moins, je serai fixé, et je sais qu'il ne prendra pas cette décision à la légère, qu'il y réfléchira en prenant en compte tous les éléments à sa disposition, comme il le fait lorsqu'il réfléchit à des problèmes scientifiques. L'enjeu n'est pas le même, mais c'est important pour moi, et il en est conscient. Je ne doute pas alors qu'il finira par rendre son verdict, même si je dois attendre des mois, voire des années pour ça. Là encore, je reste muet, mais je suis prêt à l'attendre, de toute façon. Tant qu'il n'a pas de regrets à la fin.
Déglutissant pour ravaler mes propres larmes qui menacent à leur tour de monter, je suis surpris de ne pas avoir déjà craqué. Voir Natsume dans cet état doit me dissuader de finir pareil au risque que les choses empirent. S'il me voit pleurer, j'ai peur qu'il se sente coupable de quelque chose. Alors je me retiens, décidé à ne pas laisser l'émotion m'envahir pour aujourd'hui. L'important, pour le moment... Non. L'important, c'est lui. Il a besoin de moi. De moi en état de pouvoir l'écouter et le consoler, pas en train de fondre comme une madeleine à cause de la fatigue, même si je suis étonné que cette dernière n'ait pas fini par me rattraper, avec tout ce qui s'est passé ce soir. J'aurais été, dans un autre cas, une proie facile pour elle ; néanmoins, comme j'ai déjà pu le faire par le passé, quand mon copain a besoin que je sois là pour lui, je dois rester fort et stable afin qu'il ait quelqu'un sur qui se reposer quand ça ne va plus.

Mais ce n'est certainement pas lui qui a ruiné la soirée. Je n'étais pas assez naïf pour croire que tout pourrait bien se terminer dans le meilleur des mondes, comme j'étais conscient qu'il y avait de plus fortes chances qu'il refuse. Et encore, s'il avait accepté, je ne sais pas si ça aurait été forcément mieux, puisque la question n'aurait pas pu se régler aussi facilement non plus. C'est moi qui ai balancé le sujet, moi qui ne lui ai pas laissé de répit à son retour. Je suis donc le plus à blâmer pour lui avoir imposé un tel fardeau puisqu'en plus, je ne lui ai pas parlé directement de ce projet, préférant jouer aux devinettes et aux sous-entendus idiots. Si je lui en avais fait part plus tôt, peut-être que ça aurait été différent. Nous n'en serions pas là, en tout cas, mais... Je ne vais pas mentir, je suis soulagé d'avoir enfin lâcher ça. Cela commençait à me peser de plus en plus. Il est inutile que je lui fasse la leçon sur le fait qu'il n'a pas à s'excuser, cependant. Il me connaît assez pour deviner mes intentions, désormais, alors là aussi je préfère me taire pour qu'il continue sur sa lancée s'il a d'autres choses à me dire. Il préfère pourtant m'inspecter, et je le laisse faire, curieux de sa démarche. De sa question, aussi, même si elle me prend plus au dépourvu qu'autre chose et que je cligne des yeux, rendu tout à coup immobile. Je ne m'y attendais pas, mais... Mon état est si alarmant, alors ?.. En même temps, je ne devrais pas être surpris. Je suis le premier à savoir que mon sommeil me boude sérieusement car je ne lui donne pas assez d'attention, mais le premier à nier que je peux faire sans et que j'ai trop de travail à gérer ; alors que, sérieusement, peut-être qu'en organisant un peu mieux mes horaires, y'aurait moyen que je trouve du temps pour moi en dehors des week-ends que je me réserve. Seulement... Seulement je ne trouve pas de moments pour penser à ça. De plus, ça m'arrange quand je pense à des sujets angoissants (là en l'occurrence le mariage qui ne me stresse pas en soit mais qui me faisait paniquer en me demandant quand est-ce que j'allai en parler à mon copain), de me distraire par le boulot. Dans cette tour froide de Nuva Eja où je croule sous les documents, signer des papiers et faire mon devoir de Milicien me donne non seulement l'impression d'être utile, mais en plus me permet de ne pas songer aux pensées qui fâchent. Rien de tout ça n'est sain. Et ça ne devrait même pas être le seul sujet où j'autorise encore les mensonges. Là, toutefois, je permets le doute en me demandant s'il m'interroge sur mon état en général ou s'il fait référence à ce soir, soucieux que ses propos m'aient peinés d'une quelconque manière. Alors... Oui, je suis effectivement crevé et ça se voit, mais non, je ne suis pas totalement détruit par le fait qu'il ait dit 'non' même si je le redoutais.

« Je vais bien. Même si... En quelques jours, ta présence commençait à me manquer. Faut vraiment que je me soigne. »

Je dis ça sur le ton de l'humour, évidemment. Quoique... J'ai vraiment peur de finir par l'agacer, à force de le réclamer. Il n'a pas à être tout le temps avec moi, et je ne le réclame pas chaque seconde non plus, mais depuis qu'il est parti un mois au Japon, disons que j'ai davantage tendance à remarquer son absence. Je veux pas paraître comme trop collant non plus. S'il a envie ou besoin d'être seul de temps à autre, je dois pouvoir lui accorder ça. J'ai beau avoir encore quelques 'légers' problèmes de jalousie et de possessivité, il est hors de question que ça lui pourrisse la vie et l'empêche de faire ce qu'il veut. Donc on va dire que je plaisante à moitié. Je lui ai dit qu'il est impossible qu'il ne m'emmène pas dans un de ses longs voyages la prochaine fois, mais... En vrai je sais que ça ne lui fait pas plaisir non plus de me laisser derrière. Quand il le fait, c'est vraiment qu'il juge ça nécessaire ; et j'ai senti, en effet, qu'être sans moi au Japon avec seulement ses grands-parents maternelles était essentiel.

« Alors... Promis, je n'insisterai pas jusqu'à ce que tu m'aies répondu. Mais ma proposition de tout à l'heure tient toujours, si tu veux. »

Je lui glisse un petit sourire se voulant rassurant, tout faisant glisser mes mains contre lui afin de lui offrir des caresses censées l'apaiser. Je me rends compte que j'ai pu être lourd avec tous mes commentaires à la noix. Je n'essayais pas de lui inculper des messages subliminaux, mais je guettais chacune de ses réactions pour essayer de deviner ce qu'il pensait de telle ou telle chose. Rassurez-vous, je ne l'ai pas amené à des trucs débiles genre 'le salon du mariage', je ne suis pas aussi grave. Même si on pourrait croire le contraire, vous me direz, enfin bref.
Je me sens plus tranquille, au moins. Il faudra un moment pour que le tout retombe, mais je me sens calme et sans plus aucune pression ou angoisse. J'avais peur de semer le trouble chez mon copain, mais je sens que nous avions besoin de discuter de ça, tous les deux. Au moins, je crois savoir ce qui pourrait lui faire du bien en dehors des câlins. Lentement et sans brutalité (ça m'arrive), je me détache de lui avant de me lever de ma chaise. Je me dirige vers le frigidaire, ou plus exactement le congélateur, pour en sortir une boîte noire de taille moyenne que je réservais pour son retour. Après l'avoir posé sur la table, j'ouvre le couvercle pour en montrer le contenu à mon petit-ami. De la glace divisée en trois parties, framboise, vanille et noisette, se trouvent à l'intérieur depuis ce matin où je suis allé les chercher chez l'un des meilleurs glaciers de l'île.

« Je me disais... qu'on pourrait se poser devant la télé en mangeant une bonne glace, après tout ça. »

C'est juste ce dont j'ai envie, actuellement, et j'espère que ça lui permettra de se détendre un petit peu, au moins pour ce soir où on a tous les deux besoin de se remettre de nos émotions. Et j'avoue que je ne connais pas meilleur remède que le sucre, pour ça. Et les câlins, bien sûr. Je suis soulagé de la tournure qu'ont pris les événements, au final, mais c'était peu aisé à dire pour moi et encore plus à entendre pour lui. Pourtant, il fallait le faire et je voulais, au moins, que mes intentions soient claires vis-à-vis de lui. Il a le droit de savoir ce que je désire pour notre avenir afin de me dire si oui ou non il veut me suivre, et sinon, ce qu'il prévoyait lui pour la suite. Je ne veux rien faire sans son consentement. Et je ne veux pas vivre sans lui. Alors peu importe sa réponse. Comme je lui ai dit, je ne compte pas le quitter pour ça, après tout. Mon cœur est à lui, et mon futur avec.
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
Elite
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Dim 10 Juin 2018 - 22:06
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